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commandement

commandement [ kɔmɑ̃dmɑ̃ ] n. m.
• v. 1050; de commander
1Vieilli Action de commander. injonction, ordre, prescription. Commandement verbal, écrit. Mod. L'habitude du commandement. Dans l'armée, Ordre bref, donné à voix haute pour faire exécuter certains mouvements. À mon commandement, tirez ! Par ext. Commandement au sifflet.
2(1539) Dr. Acte d'huissier, mettant un débiteur en demeure de satisfaire aux obligations résultant d'un acte authentique. injonction, 1. sommation. Faire commandement à qqn de payer.
3Relig. Règle de conduite édictée par l'autorité de Dieu, d'une Église. 1. loi, précepte, prescription, règle. Les dix commandements. décalogue. Observer les commandements.
4(1616) Pouvoir, droit de commander. -archie; autorité, direction, 2. pouvoir, puissance. Avoir le commandement sur... commander. Prendre, exercer le, un commandement. Commandement d'une armée, d'une compagnie; d'un navire. Commandement en chef. Poste de commandement. 1. P. C. Bâton de commandement.
5(1636) Autorité militaire qui détient le commandement des forces armées. Le haut commandement des armées. état-major.
6(1902) Sport Place en tête, dans une course. Il est au commandement : il mène. — (1934) Groupe de commandement : peloton de tête.
⊗ CONTR. 1. Défense, interdiction. Obéissance, soumission . Faiblesse, impuissance.

commandement nom masculin Action de commander quelque chose à quelqu'un ; injonction, ordre : Obéir aux commandements d'un supérieur. Action, fait de commander un groupe, une armée, etc. ; fonction, organisation correspondantes : Prendre le commandement d'une section. Ensemble des autorités militaires supérieures. Loi, précepte édictés par la volonté divine, par l'Église : Les commandements de Dieu. Droit Droit de disposer de la force armée que la Constitution de 1958 partage entre le président de la République et le Premier ministre. Acte par lequel un huissier enjoint à un débiteur d'exécuter les obligations découlant d'un titre exécutoire, avant de procéder aux voies d'exécution forcée. Militaire Grande unité et fonction opérationnelle spécialisée de l'armée de l'air ou de la Marine nationale. Ordre bref pour faire exécuter les mouvements militaires. Psychologie Capacité qu'a un individu d'acquérir ou d'exercer de l'autorité dans un groupe en fonction de sa compétence, de sa popularité ou parce qu'il est un chef élu ou imposé. ● commandement (citations) nom masculin Émile Chartier, dit Alain Mortagne-au-Perche 1868-Le Vésinet 1951 La tentation d'être un chef juste et humain est naturelle dans un homme instruit ; mais il faut savoir que le pouvoir change profondément celui qui l'exerce ; et cela ne tient pas seulement à une contagion de société : la raison en est dans les nécessités du commandement, qui sont inflexibles. Souvenirs de guerre Flammarion Joseph Delteil Villar-en-Val, Aude, 1894-Grabels, Hérault, 1978 Les commandements de Dieu s'inscrivent aussi dans le ramage des rossignols. Jeanne d'Arc Grasset Bible Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit : voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Évangile selon saint Matthieu, XXII, 37-39 commandement (expressions) nom masculin À mon commandement, se dit au moment où on donne l'ordre d'exécuter une action, un mouvement, etc. : À mon commandement, prêt, partez ! Bâton de commandement, bâton qui sert de signe de commandement à certains officiers. Être au commandement, dans une course, être en tête ; diriger une action, une opération ; gouverner. Haut commandement, autorité qui assume des responsabilités intéressant l'ensemble d'une armée ou des forces armées. Régiment de commandement et de soutien, unité du train créée en 1977. ● commandement (synonymes) nom masculin Action de commander quelque chose à quelqu'un ; injonction, ordre
Synonymes :
- injonction
- ordre
- prescription
- sommation
Action, fait de commander un groupe, une armée, etc. ; fonction...
Synonymes :
- direction
Loi, précepte édictés par la volonté divine, par l'Église
Synonymes :
- impératif
- précepte
- prescription

commandement
n. m.
d1./d Action, manière de commander. Un ton de commandement, impératif.
MILIT Ordre bref. à mon commandement, marche!
d2./d DR Injonction par ministère d'huissier de s'acquitter de ses obligations.
d3./d RELIG Ordre, loi émanant d'une église.
d4./d Autorité de celui qui commande. Avoir le commandement d'un régiment.
d5./d Ensemble de la hiérarchie militaire supérieure. Le haut commandement des forces de l'ONU.

⇒COMMANDEMENT, subst. masc.
I.— [Correspond à commander I A]
A.— Action de commander, de décider, en vertu de l'autorité que l'on détient ou que l'on s'arroge, ce que quelqu'un doit faire (cf. commander I A 1 et 2). [Les Allemands] ont pour plaisirs principaux la subordination et le commandement (A. ARNOUX, Contacts allemands, 1950, p. 39) :
1. ... il y a toujours, sans doute, des hommes qui commandent, d'autres hommes qui obéissent, mais le commandement et l'obéissance sont alternatifs (...). Voilà la grande distinction entre les sociétés démocratiques et celles qui ne le sont pas.
Les Fondateurs de la 3e République, Ferry, 1870, p. 252.
SYNT. a) Art, goût du commandement; aptitude au commandement; esprit de commandement et d'obéissance. Avoir le don du commandement. b) Syntagmes relatifs à la manière d'accomplir cette action. Voix, ton (solennel) de commandement; accent du commandement; air d'assurance et de commandement. On parle du despotisme de cette dernière, de sa dureté de commandement avec les domestiques (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1864, p. 103). Avec une assurance tranquille (...) et (...) ce regard de commandement qui descend, sûr de se faire obéir. — Un chef (DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 267).
Vieilli. (Avoir) à (son) commandement. (Avoir) à sa libre disposition, selon sa volonté, à souhait. Être à commandement. Sa voix [de la marquise d'Espard] était à commandement souple et fraîche, claire, dure (BALZAC, L'Interdiction, 1836, p. 149). Il faudrait, comme Lord Byron, pouvoir retrouver l'inspiration à commandement (E. DELACROIX, Journal, 1852, p. 393).
B.— P. méton.
1. Manière de commander. Avoir le commandement ferme, bref, rude, despotique.
2. Acte par lequel l'autorité se manifeste; ordre, le plus souvent oral, donné à quelqu'un pour le commander, pour lui commander quelque chose. « Je vous attends ici. Allez donc! » Ce commandement acheva de le refroidir (FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 210). Moitié supplications, moitié commandements, l'autorité qu'elle exerçait sur moi obtint tout (GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, p. 47) :
2. Si un supérieur, même légitime, sort des limites de ses attributions, ou donne un commandement contraire au précepte d'un supérieur plus élevé, l'obéissance ne lui est pas due. Ces cas exceptés, nous devons obéir aux pouvoirs sous lesquels nous sommes constitués, parce qu'ils tiennent de Dieu leur autorité, même s'ils l'exercent mal.
MARITAIN, Primauté du spirituel, 1927, p. 46.
SYNT. Commandement brefs, secs, froids, clairs, précis; commandement sans réplique. Intimer un commandement à qqn; attendre les commandements de qqn; obéir au commandement de qqn; faire (selon) le commandement de qqn.
[L'ordre peut être exprimé par des gestes, des jeux de physionomie] Léa (...), sans un mot, avait simplement mis son index sur sa bouche, en commandement de secret (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 26).
Vieilli. Enjoindre à qqn le commandement de + inf. Le commandement qu'il lui avait enjoint de se tenir dans les bornes de son devoir (NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, p. 539). Avoir commandement de + inf. Ce dernier avait commandement d'arrêter M. Singlin (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 27). (Faire qqc.) par commandement de qqn. [Brulette] allait, par commandement de la Mariton, tirer le lait de sa chèvre (G. SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, p. 11). Faire ses derniers commandements à qqn. Lui faire connaître ses dernières volontés. Elle a eu sa connaissance jusqu'au dernier instant. (...) Elle nous a fait ses derniers commandements (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 639).
En partic., rare. Commandement intime. Ordre que l'on se donne à soi-même. Sa figure [de Théodose], sans expression par suite d'un commandement intime, avait une forme ovale (BALZAC, Les Petits bourgeois, 1850, p. 53).
3. P. ext. Par quelle misérable habitude signes-tu ton front étroit, ridé avant l'âge, au commandement de la cloche catholique? (G. SAND, Lélia, 1839, p. 503).
Spéc. (cf. commander I B 3 b, spéc.)
a) ARM. Ordre donné pour déclencher l'exécution d'un mouvement, d'une action militaire. Il commanda de charger les fusils (...). Les soldats exécutèrent le commandement (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1505). À mon commandement!... (...) Présentez vos a-a-armes! cria le colonel. Les voix sèches des officiers d'infanterie claquèrent (DRUON, Les Grandes familles, t. 1, 1948, p. 159) :
3. Un régiment, c'est un nouvel être. (...). Il s'agit de créer des réflexes, des mouvements qui se produisent sans l'intervention du chef, sans ordre et conformes pourtant à la volonté du chef et à l'esprit de la guerre. De là ces interminables exercices qui soudent les hommes entre eux, qui les suspendent automatiquement aux commandements les plus brefs, qui les font troupe.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1914-17, p. 162.
SYNT. Commandements réglementaires; commandements des officiers; commandement de feu. Hurler, transmettre un commandement; relever l'arme au commandement. Commandement qui retentit.
b) MAR. Ordre donné pour déclencher l'exécution d'une manœuvre. Transmettre le commandement à son second. — Range à carguer les voiles de hune, le foc et la brigantine! (...) faites penaud! L'ordre s'exécuta avec (...) promptitude (...). — Amène et cargue partout! Au dernier commandement, toutes les voiles s'abaissèrent (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 6).
c) HIST. Ordre écrit émanant d'une autorité civile. Commandements du duc, du Parlement. Faire un commandement exprès à qqn. Michel Noiret, trompette-juré du roi notre sire, (...) cria l'arrêt, suivant l'ordonnance et commandement de Monsieur le prévôt (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 265).
Commandement du roi au Parlement (cf. jussion). Par (le) commandement exprès du roi.
Secrétaire d'État et des commandements. Secrétaire d'État ou ministre. Sur commandement spécial du ministre. Lettre de commandement du ministre. Lettre signée en commandement. Lettre sur laquelle la signature du roi est apposée par un ministre, un secrétaire d'État. Signature en commandement.
Secrétaire des commandements. Premier secrétaire de la reine, de certains membres de la famille et de la maison royales. Antoine de Latour, (...) secrétaire des commandements du plus jeune fils de Louis-Philippe, le duc de Montpensier (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 12, 1863-69, p. 187).
d) DR. Acte d'huissier faisant sommation à un débiteur de s'acquitter, sous peine de saisie, envers un créancier possédant un titre exécutoire en vertu duquel l'ordre de payer est signifié. Faire commandement à qqn de payer; envoyer, recevoir un commandement. L'abbé Mistre, réellement, avait en main de quoi provoquer la saisie d'Entrays, (...) les pièces étaient prêtes, le commandement presque libellé (P. ARÈNE, Le Tor d'Entrays, 1876, p. 181).
e) RELIG. JUDAÏQUE ET CHRÉT. Loi, précepte, règle de conduite exprimant la volonté divine que les croyants sont tenus d'observer. Les (dix) commandements de Dieu. Abrégé de la loi, habituellement divisé en dix préceptes, révélée par Dieu au peuple hébreu par l'intermédiaire de Moïse, sur le mont Sinaï (cf. Exode, 20, 2-17). Cf. Tables de la Loi. Synon. (Commandements du) Décalogue. Respect des dix commandements; garder, observer, suivre les commandements de Dieu. L'Hébreu devait obéir à tous les commandements de la Loi sous peine du retranchement (DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. 133).
Commandement de l'Église (catholique). Précepte imposé par l'Église aux fidèles et généralement relatif à l'accomplissement des commandements de Dieu. Les six commandements de l'Église (catholique). Les six préceptes les plus importants de l'ensemble des commandements de l'Église dont la liste n'est pas immuable. Pratique fidèle des commandements de l'Église (Théol. cath. t. 3, 1 1911, pp. 389-393) :
4. ... ma pauvre tante a déclaré (...) qu'elle respectait fort et n'avait jamais enfreint les commandements de Dieu, mais qu'elle se moquait des commandements de l'Église et qu'elle ne s'en croyait pas moins bonne catholique...
M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1839, p. 373.
Être de commandement. ,,Relever d'une loi, d'un précepte, d'un commandement religieux`` (LITTRÉ).
P. allus., p. métaph. Elle [une nation] ne fait plus corps que par les ignobles soudures de l'intérêt matériel, par les commandements du culte que crée l'égoïsme bien entendu (BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 405). Voilà les commandements de ce cubisme, si injustement dédaigné, tels que je les formulais en 1912 (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 100) :
5. Je sais bien ce que dissimule cette apparente paix de la campagne! Sur le règne animal comme sur le règne végétal, il semble qu'un seul commandement ait retenti : dévorez-vous.
MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1940-44, p. 333.
4. P. anal. Règle, obligation, loi qu'impose à l'homme une autorité, l'emprise de certaines choses, la force de certaines circonstances. Commandements de la conscience, de la dignité, d'une gloire à soutenir; commandements croissants de l'hygiène :
6. Le sens de ses institutions, de ses fleuves, de sa race, est depuis si longtemps trouvé que les commandements de la patrie ne sont plus donnés aux Français par les voix de leurs chefs, mais par des voix intérieures, comme de vrais commandements.
GIRAUDOUX, Siegfried, 1928, IV, 3, p. 167.
5. a) Pouvoir ou droit de commander; exercice de ce pouvoir ou de ce droit; fonction, rôle de la personne qui commande (en particulier dans le domaine militaire). Il (...) devint, sous le commandement de cet homme remarquable, un praticien fort habile pour les opérations chirurgicales (G. SAND, Histoire de ma vie, 1855, p. 59). Les employés et les employées sont des salariés n'exerçant aucun commandement effectif (G. BRUNERIE, Les Industr. alim., 1949, p. 127). Accession aux postes de commandement d'hommes neufs exceptionnellement doués (PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 623) :
7. Les révolutionnaires les plus ardents à revendiquer pour eux-mêmes la liberté et l'égalité dans la vie publique, exerçaient, rentrés chez eux, l'autorité maritale et paternelle, le commandement patronal avec autant de résolution qu'avant 1789, sans prendre conscience d'une contradiction.
G. LEFEBVRE, La Révolution fr., 1963, p. 603.
SYNT. Commandement effectif, absolu, suprême; commandement civil; lourd commandement. Commandement en chef; commandement d'une bande. Droit, actes, poste, organismes de commandement; absence de commandement; responsabilité, grandeur, prérogatives, charges, exercice du commandement. Être sous le commandement de qqn, n'exercer aucun commandement; demander, avoir, accepter un commandement; arriver, porter qqn au commandement; céder le commandement à qqn, retirer son commandement à qqn; donner, refuser un commandement.
Avoir (le) commandement sur qqn. Avoir autorité sur quelqu'un; avoir le pouvoir, le droit de commander quelqu'un. [Jeanne à Raoul de Gaucourt] Je n'ai pas de commandement qui soit à moi. Mais je viens de Celui qui a commandement sur tout le monde (PÉGUY, La Tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc, 1913, p. 314).
Spéc., dans le domaine milit., suivant les normes spécifiques de l'arm. (cf. commander I B 1 b). Le président est le chef de corps ou de détachement. (...) Le conseil de régiment est convoqué par son président et siège dans la ville où le président exerce son commandement (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 60) :
8. ... c'étaient là des titres, non point de nettes attributions. En fait, ceux qui les portaient n'exerceraient pas le commandement au sens hiérarchique du terme. Plutôt que par ordres donnés et exécutés suivant les normes militaires, ils procéderaient par proclamations, ou bien par action personnelle limitée à certains points.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 293.
SYNT. Commandement militaire, commandement en chef; poste, centre de commandement; commandement des armées, des troupes d'une division. Assurer un commandement, organiser le commandement, avoir le commandement d'une compagnie, prendre le commandement, conférer un commandement à qqn, nommer qqn à un commandement, prendre son commandement, destituer qqn d'un commandement, rétablir qqn dans son commandement, se démettre de son commandement, abandonner son commandement; se ranger, combattre sous le commandement de qqn; être appelé au commandement, être placé en réserve de commandement.
Avoir le commandement d'une place. Avoir charge et pouvoir de la commander; y exercer la fonction de commandant. Commandement d'une forteresse.
b) P. méton.
) Organes du pouvoir. Haut commandement (des armées). Autorité militaire de caractère individuel responsable de l'ensemble d'une armée ou des forces armées. Pour lui Churchill (...) l'armée européenne fera partie intégrante des forces placées sous le haut commandement du général Eisenhower (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 3, col. 1). Commandement suprême. Autorité militaire supérieure d'un pays, d'une coalition, de caractère généralement individuel et dépendant directement du pouvoir politique. Loin de donner aux généraux vieillis les commandements suprêmes on a créé la limite d'âge (PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1275). Commandement de l'air, de la marine. Fonction de l'autorité militaire de caractère individuel responsable de l'ensemble des forces aériennes ou navales du territoire. Commandement militaire. Commandement permanent de tout corps d'armée des forces françaises.
) Territoire, région dans les limites desquels s'exerce un commandement militaire. Commandement territorial, de région, de division, de subdivision territoriale.
) Ensemble des officiers généraux constituant les autorités supérieures de l'armée. Devant l'attaque du Viêt-Minh dans le secteur d'Hoo-Binh, le commandement français a fait intervenir les parachutistes (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 1, col. 6). Projet d'accord en vue (...) d'organiser la coopération des trois gouvernements dans la conduite de la guerre et des trois commandements dans la stratégie (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 261).
SYNT. Commandement militaire, commandement supérieur de l'armée; commandement interallié. Pouvoir, autorité, attributions du commandement militaire. Faiblesse, insuffisance du commandement. Absence de commandement unique. Instructions, directives, décisions, ordres du commandement. Siège, archives du commandement.
DR. CONSTITUTIONNEL
♦ ,,Prérogative qui consiste à mettre les troupes en mouvement et à diriger les opérations militaires. Le droit de disposition de la force armée, conféré au Président de la République (...) implique, en droit, le commandement de cette force armée`` (CAP. 1936).
♦ [P. oppos. au gouvernement et au pouvoir civil] ,,Autorité militaire à laquelle est conférée cette prérogative`` (CAP. 1936).
) Spéc., MAR. Avoir le commandement d'un bâtiment. Avoir charge et pouvoir de le commander; y exercer la fonction de commandant. Prendre, remettre son commandement.
P. méton. Bâtiment où est exercé le commandement, bâtiment qui est commandé. Rejoindre son commandement.
Bâton, anneau de commandement. Signes du pouvoir, du commandement.
6. P. anal.
a) SP. (course). Être au commandement. Être en tête et conduire la course. Prendre le commandement. Prendre la tête et mener la course. Les coureurs [des six jours] tournaient en file indienne, au bruit argentin des billes. Un nègre était au commandement (MORAND, Ouvert la nuit, 1922, p. 173).
b) [Correspond à commander I B 2, p. anal.] :
9. On peut (...) introduire un équilibre entre les deux sortes de respirations; l'automatique, qui est sous le commandement direct du grand sympathique, et l'autre, qui obéit aux réflexes redevenus conscients du cerveau.
ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1939, p. 26.
II.— [Correspond à commander II] Rare, fig., ARTILLERIE. Commandement d'une place. Fait que cette place est dominée, battue par l'artillerie ennemie. Commandement de front, de revers, d'enfilade.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 ,,ordre donné, action de donner un ordre » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 5e), spéc. 1174-76 « règle fondamentale de conduite donnée par Dieu » ``(G. DE PONT-STE-MAXENCE, Thomas le Martyr, éd. E. Walberg, 3092 : les comandementz Deu); b) ca 1100 a vostre comandement! (ROLAND, éd. J. Bédier, 946); 1690 (FUR. : Commandement, en termes de Guerre et de Marine, se dit de tous les ordres prompts qu'on donne en faisant l'exercice des troupes, ou la manœuvre des matelots); c) 1549 fin. (EST. : Fault que le creancier face faire commandement de payer, avant de proceder par execution); 2. 1616-20 « pouvoir, fait de commander (en parlant d'un militaire) » homme de commandement « chef militaire » (D'AUBIGNÉ, Hist., XIII, 26 ds HUG.). Dér. de commander; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :2 712. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 262, b) 1 984; XXe s. : a) 2 770, b) 6 875. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 398. — LEW. 1960, p. 71, 128. — LÖFSTEDT (E.). Les Expr. du commandement et de la défense en lat. et leur survie ds les lang. rom. Helsinki, 1966.

commandement [kɔmɑ̃dmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1050; du verbe commander, au sens I.
A (De commander, I., A.).
1 a Vieilli. Action de commander (qqn). || Le commandement d'un supérieur (à ses subordonnés), son commandement.Le fait de commander, d'ordonner qqch.; ordre par lequel on commande. Injonction, ordre, prescription. || Commandement verbal, écrit. || Donner, transmettre un commandement. || Obéir à un commandement. || N'attendre que le commandement pour partir.
1 À quelle heure (…) êtes-vous parti ? (…)
À huit heures trois quarts, Madame, comme votre commandement me l'avait ordonné.
Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, 6.
2 On a toujours la gloire d'avoir obéi vite à leurs commandements (des rois).
Molière, l'Impromptu de Versailles, 1.
3 (Ils) N'attendent pour partir que vos commandements.
Racine, Bérénice, I, 3.
b Mod. || Avoir un ton, une attitude de commandement. || Avoir le commandement rude, bref. || L'habitude du commandement. || Aptitude au commandement.
c (Dans l'armée). Ordre bref, donné à voix haute pour faire exécuter certains mouvements. || Un commandement bref, impératif. || À mon commandement.Par ext. || Commandement au sifflet. || Commandement au geste, à la voix.Commandements en marine, en sports.
4 Des commandements criés d'une voix inconnue et gutturale montaient le long des maisons qui semblaient mortes et désertes (…)
Maupassant, Boule de suif, p. 9.
4.1 Au premier commandement, l'émotion redouble; au second, je me souviens machinalement de gonfler la poitrine et de me soulever un peu. Au coup de feu, je pars, trop tard.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 108.
d Hist. Ordre écrit (d'une autorité civile). || Commandement du roi au Parlement. || Lettre de commandement. Jussion.
2 (1539). Dr. Acte d'huissier, mettant un débiteur en demeure de satisfaire aux obligations résultant d'un acte authentique (Code de procédure civile, art. 593; 636, 673). Injonction, sommation. || Faire commandement à qqn de payer.
5 La saisie immobilière sera précédée d'un commandement à personne ou domicile; en tête de cet acte, il sera donné copie entière du titre en vertu duquel elle est faite.
Code de procédure civile, art. 673.
3 (V. 1175). Relig. Règle de conduite édictée par l'autorité de Dieu, d'une Église. Loi, précepte, prescription, règle. || Les dix commandements. Décalogue (Bible : Exode, XX; Deutéronome, V). || Les six commandements de l'Église catholique. || Observer les commandements. || Violer un commandement.
6 (Yahweh dit à Moïse) Mais toi, reste ici avec moi, et je te dirai tous les commandements, les lois et les ordonnances que tu leur enseigneras, pour qu'ils les mettent en pratique (…)
Bible (Crampon), Deutéronome, V, 28.
7 « si tu veux entrer dans la vie (éternelle), observe les commandements ». Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus dit : « C'est : Tu ne tueras point; tu ne commettras point l'adultère; tu ne déroberas point; tu ne porteras point de faux témoignages; honore ton père et ta mère, et : tu aimeras ton proche comme toi-même. »
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, XIX, 17-18-19.
Par ext. || Les commandements de la morale, de la foi. Devoir, impératif, obligation.
4 (V. 1616). Pouvoir, droit de commander. Autorité, direction, pouvoir, puissance; et les suff. -archie, -archique. || Avoir le commandement sur… Commander. || Aspirer au commandement. || Donner, accepter, recevoir, prendre le commandement. || L'expérience du commandement. || Exercer le commandement. || Priver qqn d'un commandement ( Casser, dégrader, démettre, destituer; [fam.] déboulonner, limoger). || Le commandement d'une armée, d'une troupe, d'un régiment, d'une compagnie; d'une escadre, d'un navire. || Commandement en chef. || Poste de commandement ( 2. P. C.). || Tourelle de commandement.Bâton de commandement.
8 Le pouvoir le flatte moins que le commandement et sa publicité.
Giraudoux, Bella, II, p. 47.
9 Dès que ce chef paraît, dès que le commandement devient énergique et précis, l'ordre succède au désordre (…) Sans commandement, point d'action militaire, point de vie nationale, point de vie sociale.
A. Maurois, Un art de vivre, IV, I, p. 146.
10 Manuel n'était discipliné ni par goût de l'obéissance ni par goût du commandement, mais par nature et par sens de l'efficacité.
Malraux, l'Espoir, p. 121.
11 Mettez-vous en tenue, Gilieth, équipez-vous, avec vos armes et vous prendrez le commandement d'une patrouille.
P. Mac Orlan, la Bandera, XI, p. 131.
Avoir une troupe à son commandement.Fig., vieilli. || Avoir à son commandement : pouvoir se servir à volonté de…
12 Vous savez donc l'hébreu ? — L'hébreu ? parfaitement :
J'ai dix langues, Cliton, à mon commandement.
Corneille, le Menteur, IV, 3.
13 (…) sa figure se voila sous cette réserve impénétrable que toutes les femmes, même les plus franches, semblent avoir à commandement.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 138.
5 (1636). Par métonymie. Autorité militaire qui détient le commandement des forces armées. || Le haut commandement des armées. État-major. || Commandement suprême. || Le commandement de l'air, de la marine.Ensemble des officiers généraux responsables d'une armée.
Territoire sur lequel s'exerce un commandement militaire. || Commandement de région, de division territoriale.
6 (1902, in Petiot). Sport (course). Place en tête. || Il a pris le commandement. || Il est au commandement : il mène.
14 Il se piquait au jeu, et dans les lignes droites se mit à courir au même niveau que son rival, pour le priver du commandement de l'allure.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 184.
(1934). || Groupe de commandement : peloton de tête. || « Le groupe de commandement commença à voir ses effectifs s'effriter » (les Sports, 1955, in D. D. L.).
B (De commander, I., C.). Rare. Le fait de commander. || Le commandement de la plaine par une position.
CONTR. Défense, interdiction. — Obéissance, soumission. — Faiblesse, impuissance.

Encyclopédie Universelle. 2012.