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consoler

consoler [ kɔ̃sɔle ] v. tr. <conjug. : 1>
XIIIe; lat. consolari
1Soulager (qqn) de son chagrin, de sa douleur. apaiser, calmer, distraire, rasséréner, réconforter, fam. remonter. Consoler un enfant qui pleure. Absolt « Ceux qui consolèrent ne sont pas toujours consolés » (Michelet). Consoler qqn dans ses malheurs, de sa peine. (Choses) Apporter un réconfort, une compensation à. Nous ne sommes pas les seuls, mais ce n'est pas cela qui va nous consoler. « Ma fille, ton bonheur me console de tout » (Racine). Rien ne peut le consoler. inconsolable. Absolt Cette idée console de bien des peines.
2Vx Alléger (un sentiment douloureux). Consoler la douleur de qqn. adoucir, bercer, diminuer, endormir.
3 V. pron. Recevoir, éprouver de la consolation. Plus facile « de consoler les autres que de se consoler soi-même » (Malraux). Fam. Se consoler avec une bouteille de champagne. (Récipr.) Ils se sont consolés.
⊗ CONTR. Accabler, affliger, attrister, 1. chagriner, consterner, désoler, mortifier, navrer, peiner, tourmenter.

consoler verbe transitif (latin consolari) Soulager quelqu'un qui a de la peine, du chagrin, l'aider dans sa douleur : Consoler un enfant qui pleure. Apaiser, adoucir : Consoler la douleur de quelqu'un. Apporter à quelqu'un un réconfort, une compensation qui fera disparaître la peine éprouvée : Rien ne pourra me consoler de mon échec.consoler (citations) verbe transitif (latin consolari) Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Peu de chose nous console, parce que peu de chose nous afflige. Pensées, 136 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. ● consoler (homonymes) verbe transitif (latin consolari)consoler (synonymes) verbe transitif (latin consolari) Soulager quelqu'un qui a de la peine, du chagrin, l'aider...
Synonymes :
- réconforter
- remonter
Contraires :
- accabler
- affliger
- attrister
- blesser
- chagriner
- désoler
- navrer
- peiner
- tourmenter
Apaiser, adoucir
Synonymes :
- adoucir
- apaiser
- atténuer
- calmer
- diminuer
Contraires :
- accroître
- aggraver
- augmenter

consoler
v.
d1./d v. tr. Soulager (qqn) dans sa douleur, son affliction.
d2./d v. Pron. Oublier son chagrin. Il se console difficilement de cet échec.

⇒CONSOLER, verbe trans.
I.— Emploi trans. [Le compl. d'obj. dir. n'est pas toujours exprimé]
A.— [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers., un inanimé rel. à une pers., une collectivité]
1. [Sans compl. indir.]
a) Apporter un réconfort moral. Consoler les affligés, les cœurs. Cet espoir me console (LITTRÉ). Au lieu de te fortifier, c'est moi qui suis faible, (...) je t'attriste au lieu de te consoler (HUGO, Correspondance, 1825, p. 406).
SYNT. Consoler sa mère; venir, vouloir consoler qqn; essayer de consoler qqn; avoir besoin d'être consolé.
P. métaph. L'image de la paix qui console vos champs (MICHAUD, Le Printemps d'un proscrit, 1803, p. 108).
b) Spéc., RELIG. JUDÉO-CHRÉT.
[Anc. Testament (Jérémie XXXI, 15 : p. allus. à Rachel pleurant ses enfants)] C'est Rachel qui ne veut pas être consolée. C'est une personne qu'on ne peut réconforter :
1. Obèse, avec un front énorme et broussailleux
Où la folie habite ainsi qu'une araignée,
Elle n'accepte point d'aumône, elle ne veut,
Rachel, elle ne veut pas être consolée.
F. JAMMES, Le Premier livre des quatrains, Le Mal sacré, 1923, p. 59.
[Nouv. Testament (St Matt. V, 5; St Luc VI, 21)] Être consolé. Recevoir la consolation, bénéficier du salut eschatologique, partager l'espérance messianique. Bienheureux [ceux qui pleurent] parce qu'ils seront consolés (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1836, p. 114).
c) Emploi abs. Cela console. Vous savez les mots qui consolent et les sourires éternels (GIDE, Correspondance [avec Valéry], 1891, p. 99).
En partic. Celui qui console. Dieu ou le temps. Le visage divin de celui qui console (E. FAURE, Hist. de l'art, 1912, p. 174).
2. [Avec un compl. indir. indiquant la peine qui motive le besoin de consolation] Consoler qqn de, que.
a) Consoler qqn de qqc. (de désagréable, d'affligeant, qui laisse un souvenir nostalgique), parfois de qqn. Consoler qqn de l'absence de qqn; consoler qqn de ses peines. Des grands, des impôts, des orages, Lui seul consolait nos hameaux (BÉRANGER, Chansons, t. 3, Le Violon brisé, 1829, p. 88). Tout cela était monotone et laid, et rien au fond ne me consolait des Trembles (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 68).
Consoler qqn sur (un événement triste), vieilli. J'avais toujours eu le pressentiment que j'aurais à consoler Antoinette sur la mort de sa sœur (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1837, p. 122).
b) Consoler qqn de + inf. Les églises (...) la consolent [Mme Walter] d'avoir épousé un juif (MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, p. 273).
Consoler qqn que, rare. Rien ne peut le consoler que la jeune laitière d'en face l'ait entendu appeler « chéquard » (PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 949).
3. [Avec un second compl. indir. précisant les circonstances de la peine ou la nature de la consolation] Consoler qqn (de qqc.) + compl. circ., en + part. prés.
a) Consoler qqn dans (une situation pénible, une souffrance morale). Le comte de Flandre (...) l'avait secouru et consolé dans tous ses revers (BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1824, p. 16).
b) Consoler qqn avec, de (= avec), en (= avec) (qqc. de positif, de réconfortant). Ces vieilles cloches fêlées de Saint-Étienne (...) ne me consoleraient-elles pas de leur suprême glas à l'heure venue du trépas (J. LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, p. 2).
c) Consoler qqn en + part. prés. Je le consolai en lui conseillant de garder ses noix, pour les vendre un peu plus tard (BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 129).
B.— [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose]
1. [Une situation affligeante, une souffrance mor.] Rendre plus léger, plus facile à supporter; alléger. Peuples dont ils consolaient l'esclavage (CONDORCET, Esquisse d'un tableau hist., 1794, p. 76) :
2. ...
Soleil ô vie ô vie
Apaise les colères
Console les regrets
...
APOLLINAIRE, Couleur du temps, 1918, III, 1, p. 950.
2. [Une manifestation extérieure de chagrin] Apaiser. Ah! consolez vos pleurs, priez pieusement (VERLAINE, Poèmes divers, 1896, p. 797).
3. [Un animal, une partie du corps, un élément de la nature] Rare. Soulager, faire du bien physiquement. Meurtrissement de mes pieds que consolera et raffermira une source (A. ARNOUX, Zulma l'infidèle, 1960, p. 183).
Consoler une chose de qqc. (de mauvais) par qqc. (de bon) :
3. C'était une des nuits qui des feux de l'Espagne
Par des froids bienfaisants consolent la campagne;
...
VIGNY, Poèmes antiques et modernes, Le Trappiste, 1837, p. 196.
4. Arg. Consoler son café. Y mettre de l'eau-de-vie (cf. E. et J. DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, p. 220).
II.— Emploi pronom.
A.— [Le suj. désigne une pers., une collectivité, parfois p. anal. un animal]
1. Sens réfl.
a) Parfois iron. Se procurer un réconfort moral de différentes façons, recevoir un tel réconfort, être moins affecté. Se consoler vite. Il calcula, pour se consoler qu'à dix cérémonies en moyenne par an, il mettrait son habit au moins une centaine de fois (DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 60).
b) Se consoler de qqc. ou parfois de qqn (d'affligeant, de désagréable). Se consoler d'une injustice, d'un malheur. Ne pouvoir se consoler de.
Ne pas se consoler de qqc., de + inf., que. Ne pas se consoler de la mort de qqn, de la perte de qqn, de qqc. Je ne me consolois pas de l'avoir traitée avec tant de dédain et de légèreté (Mme DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 3, 1795, p. 48). J'avoue ne pas me consoler que le grand écrivain se les soit interdits (P. BOURGET, Pages de crit. et de doctrine, t. 1, 1912, p. 29).
c) Se consoler (de qqc., de qqn) avec, par, en + part. prés., à + inf.
Se consoler (de qqc.) avec qqc. ou qqn. Se consoler avec Dieu (Ac. 1798-1932). Le vieux M. Diétrich, (...) venait de renoncer à la gloire du virtuose et se consolait avec celle du pédagogue (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 57).
Spéc., (gén. iron.). Se remettre d'un chagrin d'amour avec quelqu'un d'autre. Je crois que le seigneur son cousin s'est consolé avec Rosette (MUSSET, On ne badine pas avec l'amour, 1834, III, 4, p. 62).
Se consoler (de qqc.) par (qqc.), rare. [Je] ne me console que par cette idée (...) de vous revoir l'un et l'autre dans votre patrie (COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1810, p. 820).
Se consoler (de qqc., de qqn) en + part. prés. Se consoler en disant, en pensant que. Il se consolait de son beau-père en faisant sauter ses écus (SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 38).
Se consoler à + inf., rare. Parfois ce grand méconnu se console à raconter que... (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1857, p. 388).
2. Sens réciproque. Se désespérant et se consolant mutuellement (ZOLA, Madeleine Férat, 1868, p. 81).
B.— Peu cour. [Le suj. désigne une souffrance mor.] Devenir plus léger, moins fort, être apaisé (cf. attendrir ex. 17).
Prononc. et Orth. :[], (je) console []. Ds Ac. 1694-1932. Homon. console (meuble) et formes du verbe. Étymol. et Hist. XIIIe s. (Dits de l'ame, B 2 1 ds T.-L.); XIIIe s. (Chastoiement d'un père à son fils, éd. Barbazan et Méon, Fabliaux, t. II, p. 54, 52). Empr. au lat. class. consolari « réconforter, consoler ». Fréq. abs. littér. :3 539. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 7 176, b) 5 882; XXe s. : a) 4 155, b) 3 275. Bbg. Cf. Bbg. de console.

consoler [kɔ̃sɔle] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; lat. consolari, de con- (cum), et solari « réconforter ».
1 Consoler (qqn) de (qqch.) : soulager (qqn) de (son chagrin, sa douleur). Apaiser (cit. 7), calmer, dérider, distraire, égayer, essuyer (les larmes), guérir, rasséréner, réconforter, remonter (fam.), sécher (les larmes), verser (de l'huile, du baume sur les plaies)… || Il, elle console les affligés, les malades, les malheureux. || On ne peut le consoler de sa peine, il ne se laisse pas consoler ( Inconsolable). || Cette nouvelle l'a consolé d'avoir échoué. || Consoler qqn dans ses malheurs. || Consoler qqn avec, par des paroles d'affection, en le réconfortant. || L'enfant est consolé.Allus. hist. || C'est Rachel qui ne veut pas être consolée : il, elle est inconsolable.
1 Heureux ceux qui sont affligés, car ils seront consolés !
Bible (Segond), Évangile selon saint Matthieu, V, 4.
2 (…) tu sais combien une âme sensible qui a pitié de vous, vous console !
Stendhal, Souvenirs d'égotisme, p. 194.
3 Les bons meurent souvent seuls, et ceux qui consolèrent ne sont pas toujours consolés.
Michelet, la Femme, p. 433.
4 Madeleine la regretta et la pleura beaucoup, mais elle tâcha de consoler le pauvre champi, qui, sans elle, n'aurait jamais surmonté son chagrin.
G. Sand, François le Champi, IV, p. 52.
5 Tu me souris sans partager ma joie.
Tu me plains sans me consoler !
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de décembre. »
6 Quand on l'est (heureux), il reste beaucoup à faire : à consoler les autres.
J. Renard, Journal, oct. 1897.
(Choses). || L'espoir, la foi, la religion consolent. || Peu de chose suffit à le consoler. || Rien ne me consolera. || Ce succès l'a consolé de tout.
7 Peu de chose nous console parce que peu de chose nous afflige.
Pascal, Pensées, II, 136.
8 Ma fille, ton bonheur me console de tout.
Racine, Iphigénie, III, 2.
9 Ce souvenir le consola de bien des regrets.
Giraudoux, Bella, IX, p. 225.
Absolt. || Cette idée console de bien des peines. || Le temps console. || Celui qui console : Dieu. Consolateur.
Rare. Soulager (qqn) de la perte, de l'absence de (un objet, un être cher). || Rien ne consolait l'enfant de sa mère.
2 Consoler (qqch.) : alléger (un sentiment douloureux, une situation pénible). Adoucir, alléger, assoupir, atténuer, bercer, diminuer, endormir, flatter, tromper. || Consoler l'affliction, la douleur, la peine. || Consoler la disgrâce, la captivité de qqn. || Il consola leurs jours d'infortune.
10 Je ne viens pas ici consoler tes douleurs.
Corneille, le Cid, IV, 2.
11 Ainsi la pieuse reine consolait la captivité des fidèles et relevait leur espérance.
Bossuet, Oraison funèbre de la reine d'Angleterre.
——————
se consoler v. pron.
Éprouver de la consolation, être consolé. || Se consoler de la mort d'un animal familier. || Il ne peut se consoler de son mal.
Récipr. S'apporter mutuellement un réconfort moral. || Ils se consolèrent l'un l'autre.
12 Nous nous consolons souvent, par faiblesse, des maux dont la raison n'a pas la force de nous consoler.
La Rochefoucauld, Maximes, 325.
13 (…) il y a de certaines douleurs dont on ne doit point se consoler (…)
Mme de Sévigné, 447, 20 sept. 1675.
14 On guérit comme on se console : on n'a pas dans le cœur de quoi toujours pleurer et toujours aimer.
La Bruyère, les Caractères, IV, 34.
15 Et ces deux grands débris se consolaient entre eux.
Delille, les Jardins, IV (→ Débris).
16 Plus facile (…) de consoler les autres que de se consoler soi-même (…)
Malraux, la Condition humaine, p. 246.
17 Je ne me suis pas encore consolé d'avoir laissé échapper un beau longicorne vert pré (…)
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 691.
CONTR. Accabler, affliger, aggraver, aigrir, attrister, blesser, chagriner, consterner, déchirer, déprimer, désoler, empoisonner, envenimer, mortifier, navrer, peiner, tourmenter, vexer.
DÉR. Consolant. — V. Consolable.
COMP. Inconsolé.

Encyclopédie Universelle. 2012.