décence [ desɑ̃s ] n. f.
1 ♦ Respect de ce qui touche les bonnes mœurs, les convenances (spécialt en matière sexuelle). ⇒ bienséance, honnêteté, pudeur. « elle parlait de tout, même devant des enfants, sans jamais blesser la décence » (Zola). Garder une certaine décence. Être vêtu avec décence.
2 ♦ Vieilli Respect des habitudes sociales (sans connotation sexuelle). Vous pourriez avoir la décence de vous taire après ce que vous avez fait. ⇒ politesse; correction, tact.
3 ♦ Mod. Discrétion, retenue dans les relations humaines, sentimentales. « une discrétion qui n'est que de la décence le retient » (A. Gide). ⇒ réserve.
⊗ CONTR. Effronterie, inconvenance, indécence, obscénité; indiscrétion; cynisme.
● décence nom féminin (latin decentia) Respect des convenances, surtout en matière sexuelle, pudeur : Ne pas choquer la décence. Dignité dans l'expression, les manières ; réserve, discrétion, tact : Ayez la décence de vous taire. ● décence (citations) nom féminin (latin decentia) Charles de Brosses Dijon 1709-Paris 1777 À Paris, la décence est aussi grande dans les usages que l'indécence l'est dans les mœurs. Voyage en Italie ● décence (synonymes) nom féminin (latin decentia) Respect des convenances, surtout en matière sexuelle, pudeur
Synonymes :
- bienséance
- dignité
- pudeur
Contraires :
- indécence
- malséance
Dignité dans l'expression, les manières ; réserve, discrétion, tact
Synonymes :
- éducation
- réserve
- tact
Contraires :
- cynisme
- irrévérence
décence
n. f. Respect de la pudeur, de la correction, de la modestie. Montrer de la décence dans sa tenue.
— Ayez au moins la décence de vous taire.
⇒DÉCENCE, subst. fém.
A.— Réserve et mesure dans le comportement. Rappeler quelqu'un à la décence (Ac. 1932). Je n'ai jamais su pleurer avec décence, facilité et attendrissement (COLETTE, Apprent., 1936, p. 47). Les gens parlaient de la guerre avec décence et componction. On aurait dit qu'ils revenaient d'un enterrement (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 59).
B.— Spéc. Respect des normes morales et des convenances, notamment en matière sexuelle, dans la tenue, les actes et les paroles. Se conduire avec décence; rappeler quelqu'un à la décence; blesser la décence. Mettre de la décence dans ses expressions (Ac.). Tant que vous vivrez, gardez-vous des paroles qui blessent la décence, le bon ton (COURIER, Pamphlets pol., Procès de P.-L. Courier, 1821, p. 130) :
• Ô ma Claire! Seule tu réunis ce mélange inconcevable de décence et de volupté qui éloigne et attire sans cesse, et qui éternise l'amour; seule tu réunis ce qui commande le respect et ce qui allume les désirs; ...
COTTIN, Claire d'Albe, 1799, p. 169.
Rem. Selon LAV. Diffic. 1892 : ,,on ne dit pas des décences comme on dit des bienséances``. La docum. fournit cependant 2 attest. du mot au plur. ...Paris, Ville de toutes les décences (BANVILLE, Odes funamb., 1859, p. 66). Il tenait en grand respect les décences (GIDE, Caves, 1914, p. 716).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. XIVe s. descence (H. DE GAUCHI, Trad. du Gouv. des Princ., Ars. 2690, f° 147 v° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. class. decentia de même sens formé sur le part. prés. decens, -entis de decere, v. décent. Fréq. abs. littér. :327. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 538, b) 388; XXe s. : a) 508, b) 416.
décence [desɑ̃s] n. f.
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1 Respect de ce qui touche les bonnes mœurs, les convenances (spécialt en matière sexuelle). ⇒ Bienséance, convenance, honnêteté. || La décence commande de ne pas faire telle chose. || Garder une certaine décence. || Blesser, choquer la décence. || Être vêtu avec décence. ⇒ Modestie, propreté. || La décence du maintien, de la tenue, de l'habillement. ⇒ Réserve; discrétion, pudeur, pudicité. || La décence des figures. → Provocation, cit. 2. || La décence du langage.
1 La journée se passa de cette sorte à folâtrer avec la plus grande liberté, et toujours avec la plus grande décence. Pas un seul mot équivoque, pas une seule plaisanterie hasardée; et cette décence, nous ne nous l'imposions point du tout, elle venait toute seule, nous prenions le ton que nous donnaient nos cœurs.
Rousseau, les Confessions, IV.
2 Mais la décence des figures tempérait les provocations du costume (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, II, II, p. 191.
3 D'ailleurs elle se flattait de savoir sa langue; on lui faisait souvent compliment de la façon dont elle parlait de tout, même devant des enfants, sans jamais blesser la décence.
Zola, l'Assommoir, t. II, X, p. 118.
4 Ces mots de pudeur, de modestie et de décence, dont vous avez la bouche pleine, n'ont, en fait, aucun sens précis et stable. C'est la coutume et le sentiment qui seuls les peuvent définir avec mesure et vérité.
France, les Opinions de J. Coignard, XVII, p. 471.
REM. Dans ce sens, le mot, comme tous ceux qui touchent à la morale sexuelle, tend à vieillir ou à devenir marqué (littéraire, ironique, etc.).
2 Vieilli. Respect des habitudes sociales, des convenances sociales (sans connotation sexuelle). || Il est de la plus élémentaire décence que vous le remerciez. ⇒ Politesse; correction, savoir-vivre, tact. — Vx. || Vivre avec décence, selon sa condition sociale.
3 Mod. Discrétion, retenue dans les relations humaines, sentimentales.
5 (…) une discrétion qui n'est que de la décence le retient.
Gide, Journal, 3 oct. 1916.
4 (Dans des emplois négatifs). Correction morale. || Il n'a pas eu la décence, l'élémentaire décence de se taire.
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CONTR. Cynisme, déshonnêteté, effronterie, immodestie, incongruité, inconvenance, incorrection, indécence, indiscrétion, licence, malhonnêteté, malséance, obscénité.
COMP. Indécence.
Encyclopédie Universelle. 2012.