CANTON
Canton, la plus grande ville de Chine du Sud, a constitué aux XIXe et XXe siècles un centre politique et social largement autonome, tant en raison de son éloignement de Pékin que de ses communications plus aisées avec l’étranger. Son cas illustre bien ce qu’on a pu appeler le caractère «polycentrique» de la vie publique chinoise à l’époque moderne.
Un site privilégié
La ville de Canton (Guangzhou en transcription pinyin ), capitale du Guangdong, est installée dans la plaine du Xijiang, plaine alluviale construite par le Xijiang («fleuve de l’Ouest») et son affluent le Beijiang («fleuve du Nord»), ainsi que par le Dongjiang («fleuve de l’Est»), qui garde un cours indépendant, mais dont les alluvions ont rattaché à la terre ferme de nombreuses îles. La plaine est deltaïque, puisque le Dong et surtout le Xi se divisent en de nombreux bras; cependant, une partie des eaux du Xi et du Dong vient converger dans un véritable estuaire remonté par la marée, le Zhujiang (ou rivière des Perles).
Canton est situé à l’extrémité de cet estuaire, à 60 km de la mer, au pied d’une colline rocheuse isolée au milieu de la plaine d’alluvions: site portuaire classique (le point ultime atteint par la marée), choisi définitivement comme tel au XIe siècle (1055), bien que les relations avec l’étranger (Arabes, Perses) aient été bien antérieures. La fortune de Canton est due à sa position géographique remarquable (convergence des voies commerciales): à partir de Canton, les relations sont faciles avec l’ouest par le Xi et surtout avec le nord par le Bei; la vallée du Bei permet d’accéder aux cols de Cheling (et, de là, à la vallée du Xiang, vers le lac Dongting), et de Meiling (et, de là, à la vallée du Gan, vers le lac Poyang); toutes ces rivières sont navigables. Jadis, les bateaux étaient ingénieusement halés pour franchir les cols. Canton a été pendant des siècles la porte de la Chine centrale, notamment depuis 1514, date à partir de laquelle le port fut fréquenté par les Portugais.
Canton est relié par voie ferrée à Wuhan, via le col de Cheling (1936), et à Shanghaï. Mais le site portuaire ne convient pas aux transports modernes; un avant-port a été construit à Huangpu, mais il n’admet que des navires de 10 000 t (trafic, 12 millions de t sur un total de 47 350 000 t pour le Guangzhou Harbour Service). Le véritable commerce maritime de Canton avec l’étranger passe aujourd’hui par Hong Kong (une voie ferrée relie Canton à Kowloon).
Canton est un important centre universitaire (université Sun Yat-sen). Canton a été autrefois le principal port d’émigration vers les «mers du Sud»; les liens sont restés étroits avec les Chinois de l’Asie du Sud-Est, symbolisés par l’existence d’un quartier des «Chinois de l’étranger». La foire internationale de Canton, bisannuelle, est la principale manifestation qui permette aux étrangers de présenter leurs productions à la Chine. C’est l’industrie qui, aujourd’hui, bouleverse la ville. Celle-ci avait des entreprises traditionnelles (sucreries, rizeries, huileries, papeteries, cimenteries). Une Z.E.S. (zone économique spéciale) a été ouverte, au sud, à la frontière de Hong Kong, à Shenzhen (avec un parc industriel des sciences et techniques), une autre, également au sud, à Zhuhai, à la frontière de Macao, une troisième au nord-est, à Shantou, et une «ville ouverte» à Zhanjiang (ex-Fort-Bayard), permettant l’implantation de nombreuses grandes entreprises et multinationales en joint-ventures. En outre, une centrale nucléaire est en voie d’achèvement à Daya Bay. Des industries modernes se sont implantées dans la ville elle-même (Peugeot y emploiera 2 000 ouvriers). Désormais, avec l’accueil des capitaux des «Chinois de l’étranger» et des Taïwanais, Canton est à la tête de la région industrielle la plus dynamique de toute la Chine. Elle a plus de 3 millions d’habitants et verra, en 1997, Hong Kong chinoise. Déjà, le Guangdong est la première province exportatrice de Chine.
À la charnière de l’Orient et de l’Occident
Canton était déjà au Moyen Âge la principale base des Arabes en Chine (d’où la diffusion de l’Islam dans les provinces intérieures du Sud-Ouest). Au XVIIIe siècle, alors que la Chine se fermait presque complètement aux commerçants étrangers, Canton était le seul port qui leur restât ouvert, malgré de sévères restrictions (obligation de passer par une guilde chinoise dotée d’un monopole, le «Cohong» ou Gonghang ). Canton se trouva ainsi être le lieu principal du choc entre la Chine et l’Occident, au moment des guerres de l’opium. C’est à Canton qu’eut lieu la grande cérémonie rituelle de purification (1839), au cours de laquelle le vice-roi Lin Zexu lança dans la mer les cendres des caisses d’opium anglais confisquées dans la ville et solennellement brûlées, cérémonie qui fut à l’origine immédiate de la guerre.
Canton, au XIXe siècle, reste le principal centre de contact entre la Chine et l’étranger. À partir de l’île de Hong Kong se diffusent la médecine moderne et la vaccination. C’est aussi à partir de là que se répand le christianisme. Le fondateur du mouvement Taiping avait fréquenté les missionnaires anglais de Canton, et ce n’est pas par hasard que son mouvement prend naissance au Guangxi, dans l’arrière-pays cantonais. Entre les milieux marchands chinois de Hong Kong et de Canton s’effectue une sorte de symbiose, due à la naissance d’une bourgeoisie comprador , politiquement très modérée. C’est aussi de Canton que partent les émigrés chinois, coolies ou marchands, qui vont chercher fortune ou au moins échapper à la misère dans le Sud-Est asiatique et sur le pourtour du Pacifique; ils restent en relation avec Canton, dont l’horizon international est donc beaucoup plus large que celui des autres villes chinoises.
Base révolutionnaire
Sun Yat-sen est l’un de ces émigrés. Il symbolise le fait que Canton, depuis la fin du XIXe siècle, est aussi le principal centre du mouvement révolutionnaire chinois contre la dynastie mandchoue. Kang Youwei, le réformateur de 1898, était cantonais, et Canton fut jusqu’en 1911 un des principaux centres de la lutte des républicains. Plusieurs soulèvements infructeux y furent tentés, en particulier celui qui se termina en avril 1911 par l’exécution des «soixante-douze martyrs». Le particularisme cantonais s’accentua dans les premières années de la République, et à trois reprises – en 1917, en 1920 et en 1923 – Sun Yat-sen tenta d’y établir une base «révolutionnaire» opposée au gouvernement nordiste des «seigneurs de la guerre»; le mot d’ordre: «Que Canton soit gouverné par des Cantonais» était très populaire à cette époque. La troisième tentative de Sun Yat-sen, contrairement aux deux premières, aboutit à la formation d’un gouvernement dissident vigoureux, d’orientation nationaliste et populaire, et soutenu par les communistes.
La «base révolutionnaire» de Canton est, vers 1923-1927, un pôle d’attraction pour toute la gauche chinoise. C’est là que se déroule en 1925-1927 la grande grève-boycottage de seize mois contre Hong Kong, une des plus longues de tout le mouvement ouvrier mondial. C’est encore dans cette ville qu’en décembre 1927 se déroule la tentative infructueuse de la «Commune de Canton», un des derniers efforts du P.C.C. et du Komintern pour démontrer que les centres urbains pouvaient constituer la principale base d’action du mouvement révolutionnaire, malgré les défaites du printemps de 1927.
Déclin relatif et chances nouvelles
Mais la structure économique de Canton et de sa région, où dominaient le petit commerce traditionnel et l’artisanat et où le capitalisme moderne et la grande industrie étaient très peu développés, ne favorisait pas cette orientation politique vers l’extrême gauche. Canton, à partir de 1927, n’est plus le centre du mouvement révolutionnaire chinois et joue un rôle secondaire, tant sous le Guomindang que pendant l’occupation japonaise (1938-1945).
Depuis la fondation de la Chine populaire, Canton semblait apparemment avoir cessé de tenir dans la vie publique chinoise une place originale. Mais, au cours de la révolution culturelle de 1966-1967, Tao Zhu, chef du communisme cantonais et premier secrétaire du P.C.C. pour la Chine du Sud, effectua en août 1966 une ascension météorique dans la hiérarchie politique chinoise, pour être disgracié quelques mois plus tard. Canton continuait donc encore à peser d’un poids particulier dans les affaires de Chine.
canton [ kɑ̃tɔ̃ ] n. m.
• XIIIe; a. provenç. canton « coin, angle », de can « côté »
I ♦
1 ♦ Vx Coin de pays, région. Canton de bois. — Mod. (1867) Canton de route, de voie ferrée : portion de cette route, de cette voie, délimitée en vue de sa signalisation, de son entretien (⇒ cantonnier) . Régulation du trafic par canton.
2 ♦ (XVe) L'un des vingt-trois États composant la Confédération helvétique. Le canton de Vaud. — Demi-canton : État résultant de la division historique d'un canton.
3 ♦ (1775) En France, Division territoriale de l'arrondissement, sans budget, constituant une circonscription en vue de certaines élections (Conseil général). Chef-lieu de canton.
♢ (1862) Au Canada, Division cadastrale de cent milles carrés environ. Les cantons de l'Est, au Québec.
II ♦ (1642) Blas. Petit quartier de l'écu; partie de l'écu formée par les pièces (croix, sautoirs) dont il est chargé.
● canton nom masculin (ancien provençal canton, coin, de can, côté, par l'intermédiaire de l'italien) En France, circonscription administrative issue de l'époque révolutionnaire, dépourvue de la personnalité morale, dans le cadre de laquelle sont élus les conseillers généraux à raison d'un conseiller par canton. En Suisse, chacun des États qui composent la Confédération helvétique. Au Luxembourg, principale division administrative. Au Canada, division cadastrale dont la superficie est de 100 milles carrés. Quartier de voûte, voûtain. Zone d'une voie ferrée dont l'entretien, la surveillance, etc., sont assurés par une brigade d'agents, sous les ordres d'un chef de canton ; unité de découpage d'une ligne pour l'espacement des trains. Région d'angle de l'écu, délimitée par les branches de la croix ou du sautoir. Subdivision territoriale d'une forêt. ● canton (difficultés) nom masculin (ancien provençal canton, coin, de can, côté, par l'intermédiaire de l'italien) Orthographe Attention aux dérivés. 1. Un seul n : cantonade, cantonal. 2. Deux n : cantonnement, cantonner, cantonnier. ● canton (homonymes) nom masculin (ancien provençal canton, coin, de can, côté, par l'intermédiaire de l'italien) quanton nom masculin
Canton ou Guangzhou
port de la Chine du S., cap. du Guangdong, à l'embouchure du Xijiang; 3 181 510 hab. Foyer de l'expansion écon. chinoise dep. les années 1980.
— Des comptoirs franç. et brit. s'y installèrent dès le milieu du XIXe s. En 1917, Sun Yat-sen y établit une rép. de la Chine du S. En 1927, une insurrection communiste y fut écrasée par Tchang Kaï-chek.
⇒CANTON, subst. masc.
A.— Usuel. [En France] Division administrative regroupant plusieurs communes, élisant un conseiller général, et comportant en principe un tribunal d'instance, un percepteur et un délégué cantonal. Le chef-lieu du canton.
— Région. (Canada). Division territoriale établie dans le domaine de la couronne :
• 1. ... on les [ces patentes] divise en districts de six milles quarrés, connus sous le nom de townships, contenant 23 400 acres. Chacun de ces cantons est ensuite subdivisé en trente-six lots d'un mille quarré, contenant 650 acres.
CRÈVECŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 3, 1801, p. 155.
— [En Suisse] Chacun des États qui composent la Confédération Helvétique. Les treize cantons suisses (anc.).
B.— Vieilli et littér. Certaine étendue de pays. Endroit, lieu, région :
• 2. Il y avait un berger qui gardait les chamelles d'un village aux bords de ce lac, dans un canton désert et inhabité de cette haute montagne.
LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 2, 1835, p. 240.
1. [P. réf., ou imitation de l'expr. pascalienne : (l'homme) égaré dans ce canton détourné de la nature (Pensées, éd. Brunschwicg, II, 72)] Un canton insignifiant de l'univers. La terre (GUÉHENNO, Journal d'une « Révolution » Été, 1937, p. 35).
2. Portion limitée d'un territoire :
• 3. ... chez les anciens peuples, chaque canton, chaque cité, par la différence de son langage, étant isolé de tout autre, il en résultait un chaos favorable à l'ignorance et à l'anarchie.
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 105.
— P. anal. Place assignée à quelque chose :
• 4. ... C'est lui [Deleuze] qui, rassemblant leurs tribus différentes,
En de riches herbiers et de nombreux cartons,
Aux peuples végétaux assigne leurs cantons...
J. DELILLE, Les Trois règnes de la nature, 1808, p. 58.
— Spéc. Partie déterminée d'un territoire (en vue d'une certaine destination). Canton de chasse, de bois :
• 5. Roussard, l'ermite solitaire, l'usufruitier de la combe aux mûres, était le seul maître de ce canton de bois et reconnu comme tel par tous les autres lièvres, ...
PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 120.
♦ En partic., CH. DE FER. Zone dont l'entretien et la surveillance sont assurés par une brigade d'agents; section de voie entre deux postes de cantonnement.
— P. métaph., littér. Partie, région (d'une chose abstraite) :
• 6. On le devinait de plus d'une érudition prodigieuse dans le canton de ses recherches personnelles, qui était l'histoire de l'église aux premiers siècles.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 168.
C.— HÉRALD. ,,1. Se dit des quatre angles de l'écu. Canton dextre du chef, de la pointe; canton senestre du chef, de la pointe. 2. Pièce carrée qui occupe l'angle dextre ou l'angle senestre de l'écu. 3. Se dit également des vides laissés par la croix`` (L'Hist. et ses méthodes, 1961, p. 757).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1243-47 « coin » canton de la ville (PH. DE NOVARE, Mém., 2, 91 ds T.-L.); 2. 1275 hérald. (Walford's Roll, version Leland, I, 23 ds G.-J. BRAULT, Early Blazon, Oxford, 1972, p. 136); 3. 1775 « subdivision d'un arrondissement » (TURGOT, Mém. sur les municipal. ds ROB.); 1789, 22 juin (Le Point du jour d'apr. BRUNOT t. 9, p. 1019); cf. décret du 22 déc. 1789, BRUNOT, loc. cit., v. aussi FREY, p. 78; 4. 1835 eaux et forêts (Ac.); 5. [le dér. cantonnier est attesté dep. 1832] 1845 p. et ch. (BESCH. Suppl.). B. 1467 « chacun des États composant la Confédération suisse » canton de Fribourg (Comptes Trés. 129, Archives nat. ds Pat. Suisse rom.). A. empr. à l'a prov. canton « coin, angle » (av. 1218 ds RAYN.), dér. de can « côté, bord », v. chant « côté »; cf. au sens 4 l'indication de LITTRÉ, s.v. cantonnier sur l'organisation de l'entretien des routes établie en Languedoc par le marquis de Nisas [1660-1754]. B le mot est venu de l'Italie du Nord où cantone est passé du sens de « coin » à celui de « portion de territoire », dès l'an 1000; le nom de canton aurait été employé pour désigner les États de l'ancienne Confédération suisse, par des marchands et ambassadeurs italiens venus à Fribourg, puis aurait été adopté par les chancelleries fribourgeoise (1467, supra) puis genevoise (d'apr. Pat. Suisse rom.). Fréq. abs. littér. :949. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 486, b) 1 103; XXe s. : a) 798, b) 842. Bbg. KOHLM. 1901, p. 16. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 188. — WIND 1928, p. 46.
canton [kɑ̃tɔ̃] n. m.
ÉTYM. XIIIe; anc. provençal canton « coin, angle », de can « voûte, bord ».
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0.1 (L'homme) égaré dans ce canton détourné de la nature.
Pascal, Pensées, 1670 (Éd. Brunschwicg, II, 72).
1 (…) C'était à la campagne,
Près d'un certain canton de la Basse-Bretagne
Appelé Quimper-Corentin.
La Fontaine, Fables, VI, 18.
2 Quand les hommes apparurent dans ce petit canton qui devait s'appeler la France, la terre était vieille de plusieurs millions de siècles.
Pierre Gaxotte, Hist. des Français, I.
2.1 C'est encore, dans ces Assemblées, qu'on assigne chaque année le canton que chacun doit couper dans les bois communs : on tire au sort (…)
Restif de la Bretonne, la Vie de mon père, p. 216.
♦ (1867). Mod. Admin. || Canton de route, de voie ferrée : portion de cette route, de cette voie, délimitée en vue de son entretien. ⇒ Cantonnement, cantonnier.
3 (1467; probablt de l'ital. cantone). État composant la Confédération helvétique. || Les cantons sont des républiques pratiquant la démocratie directe ou représentative. || Le canton de Berne. || Administration d'un canton suisse (⇒ Avoyer). || Le lac des Quatre-Cantons.
♦ Demi-canton : État résultant de la division historique d'un canton. || « Les demi-cantons ne sont pas des moitiés de canton, mais des cantons qui ont un statut diminué sur certains points particuliers » (Aubert, Traité de dr. const. suisse, t. I, p. 206).
4 (1775; terme repris par les administrations républicaines). Division territoriale de l'arrondissement, sans personnalité morale, sans budget, limitant la compétence territoriale de certains agents de l'État (juge de paix, percepteur…), servant de cadre pour l'accomplissement de certaines opérations administratives, et constituant des circonscriptions en vue de certaines élections (Conseil général…). || Chef-lieu de canton. || Le juge de paix du canton.
3 Votre royaume est composé de provinces; ces provinces le sont de cantons ou d'arrondissements qu'on nomme, selon les provinces, bailliages (…)
♦ (1862). Au Canada, Division cadastrale de cent milles carrés environ. || Les cantons Rousseau, Paradis, en Abitibi. — Les cantons de l'Est, au Québec.
5 (1275). Blason. Petit quartier de l'écu; partie de l'écu formée par les pièces (croix, sautoirs) dont il est chargé. ⇒ Honorable (pièce honorable).
➪ tableau Termes de blason.
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DÉR. Cantonal, cantonner, cantonnier, cantonnière.
Encyclopédie Universelle. 2012.