dépérir [ deperir ] v. intr. <conjug. : 2>
• 1235 ; lat. deperire → périr
1 ♦ S'affaiblir par consomption graduelle. Cet enfant dépérit faute de grand air, de soins, d'affection. ⇒ s'affaiblir, s'anémier, se consumer, languir. — Plante qui dépérit faute d'arrosage, de soleil, qui perd sa vigueur, se dessèche. ⇒ s'atrophier, s'étioler, se faner. — Par ext. Sa santé dépérit peu à peu. ⇒ s'altérer, se délabrer, se détériorer. « je sens dépérir mes forces et mes facultés » (Balzac).
2 ♦ Fig. S'acheminer vers la ruine, la destruction. ⇒ mourir. Affaire qui dépérit, qui va à la faillite. ⇒ péricliter. « Si l'Europe doit voir périr ou dépérir sa culture » (Valéry).
⊗ CONTR. Développer (se), épanouir (s').
● dépérir verbe intransitif (latin deperire) S'affaiblir progressivement, perdre de sa vigueur, de ses forces : Le malade dépérissait de jour en jour. En parlant d'une plante, se dessécher, s'étioler, mourir peu à peu. Se détériorer, s'acheminer vers sa fin : Industrie qui dépérit. En parlant d'une créance, devenir de plus en plus difficile à recouvrer. ● dépérir (synonymes) verbe intransitif (latin deperire) S'affaiblir progressivement, perdre de sa vigueur, de ses forces
Synonymes :
- baisser (familier)
- décliner
- s'étioler
Contraires :
- se fortifier
En parlant d'une plante, se dessécher, s'étioler, mourir peu à...
Contraires :
- pousser
- s'épanouir
Se détériorer, s'acheminer vers sa fin
Synonymes :
- péricliter
- se dégrader
- se délabrer
Contraires :
- revenir
- s'accroître
dépérir
v. intr.
d1./d S'affaiblir progressivement, décliner. Cet arbre dépérit à cause de la sécheresse. Cet homme dépérit à vue d'oeil.
d2./d Fig. Se détériorer; péricliter. Les affaires dépérissent.
⇒DÉPÉRIR, verbe intrans.
Aller vers sa perte, vers sa fin.
A.— [Le suj. désigne un être vivant, homme, animal ou plante] Perdre peu à peu ses forces, sa santé. Cf. s'affaiblir, s'étioler. Je me sens dépérir lentement; la vie se retire peu à peu de moi (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 440). Cette jeune femme est anémique au dernier point. Elle dépérit (FLAUB., Corresp., 1876, p. 283). Malgré les soins dont il les entoura, la plupart de ses plantes dépérirent (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 133) :
• 1. ... elle dépérissait. Des tons de cire envahissaient son front et ses tempes, et ses yeux paraissaient agrandis, cernés de meurtrissures bleuâtres. Des lassitudes la prenaient, qui lui coupaient les jambes.
MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 113.
SYNT. a) Dépérir + adv. ou loc. indiquant la manière : dépérir insensiblement, lentement, rapidement, à vue d'œil, de jour en jour. b) Dépérir + compl. de cause : dépérir de faim, de fatigue, de maladie; dépérir d'amour, de chagrin, d'ennui; dépérir pour (l'amour de) qqn.
— P. méton. Forces qui dépérissent. Votre santé dépérit; vous avez maigri depuis quinze jours (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1837, p. 279).
♦ Littér. Mes jours dépérissent. Mon existence s'achemine graduellement vers son terme. Ses jours dépérissoient; il marchoit à grands pas vers le tombeau (CHATEAUBR., Martyrs, t. 3, 1810, p. 96).
B.— P. anal. [Le suj. désigne une chose concr. ou abstr.] Se détériorer, se dégrader, aller à sa ruine, à sa perte. Les vaisseaux dépérissent à Brest par le mélange d'eau douce (MICHELET, Journal, 1831, p. 91). Ils savaient (...) que leurs affaires dépériraient dans une contrée ruinée (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 189). Le savoir (...) dépérit en l'absence d'individus capables de l'agrandir, de le transformer. Il doit croître ou périr (VALÉRY, Regards sur monde, 1931, p. 286) :
• 2. ... Marx et Engels sont largement utilisés [par Lénine] pour prouver d'autorité, que l'État prolétarien n'est pas un État organisé comme les autres, mais un État qui, par définition, ne cesse de dépérir.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 283.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Qq. emplois adj. du part. passé dépéri, ie. Qui a dépéri. [Le] saule pleureur planté par lui, et dépéri comme sa renommée (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 500). Elles arrivent, l'une dépérie et pâle, l'autre pleine de joie et de santé (JAMMES, Rom. du lièvre, 1899, p. 139). b) Qq. emplois adj. du part. prés. dépérissant, ante. Qui dépérit. Cette pauvre Gabrielle, où en est sa dépérissante santé? (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1834, p. 171). La marquise [de Brosses], (...) se voyant malade et dépérissante, cherchait un lieu où s'abriter (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 10, 1851-62, p. 221).
Prononc. et Orth. :[], (je) dépéris []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1120 « (d'une chose) aller à la ruine, disparaître » (Psautier d'Oxford, 108, 14 ds T.-L. : deperisse de terre la memoire d'els [dispereat de terra]); 2. 1687 « (d'un être vivant) s'affaiblir progressivement » (FEN., Educ. des filles, ch. 5 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. deperire « s'abîmer, se perdre, périr, mourir ». Fréq. abs. littér. :246 (dépérissant : 13). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 437, b) 261; XXe s. : a) 388, b) 297.
dépérir [depeʀiʀ] v. intr.
ÉTYM. V. 1120; lat. class. deperire, de de-, et perire. → Périr.
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1 (1687). En parlant d'organismes vivants. S'acheminer vers la mort, s'affaiblir par consomption graduelle. || Personne qui dépérit faute de grand air, de soins, d'affection. ⇒ Affaiblir (s'), anémier (s'), consumer (se), étioler (s'), languir. || Il a beaucoup dépéri.
1 (…) on en voit quelquefois (des enfants) qui sèchent et qui dépérissent d'une langueur secrète, parce que d'autres sont plus aimés et plus caressés qu'eux.
2 À vingt-deux ans, elle s'affaisse déjà sous le poids de son âme, et dépérit victime de ses fibres trop vibrantes, de son organisation trop forte ou trop délicate.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 412.
♦ Animal qui dépérit. || Plante qui dépérit faute d'arrosage, de soleil…, qui perd sa vigueur, se dessèche. ⇒ Atrophier (s'), étioler (s'), faner (se), sécher (sécher sur pied).
♦ Par ext. || Sa santé dépérit peu à peu. ⇒ Altérer (s'), délabrer (se). || Sentir ses forces, son énergie dépérir. ⇒ Défaillir, diminuer.
3 « Ce que tu dis là n'est pas faux, ma femme, répondit le père Barbeau en regardant sa femme, qui était encore fraîche et forte comme on en voit peu : mais si, pourtant, à mesure que ces enfants grossiront, ta santé venait à dépérir ? »
G. Sand, la Petite Fadette, I, p. 12.
4 Mais ceci n'est rien en comparaison de la maladie qui me mine ! Je sens s'accomplir en moi la plus terrible métamorphose; je sens dépérir mes forces et mes facultés, qui, démesurément tendues, s'affaissent.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 696.
2 (V. 1120). Fig. S'acheminer vers la ruine, la destruction. ⇒ Mourir. || Société, civilisation qui dépérit. || Affaire, entreprise en train de dépérir, qui marche mal, qui va à la faillite. ⇒ Péricliter. || Bâtiments qui dépérissent. ⇒ Détériorer (se). || Tout a dépéri.
5 Je sens de jour en jour dépérir mon génie (…)
Boileau, Épîtres, VIII.
6 (Ce peuple) dépérit tous les jours, et tend à son anéantissement.
Montesquieu, Lettres persanes, CXXII.
7 J'ai souvent considéré des objets qui dépérissaient. Leur désagrégation est identique à la nôtre. Il est pour eux des caries, des ruptures, des tumeurs, des folies. Un meuble que rongent les vers, un fusil dont se casse le ressort, un tiroir qui a gonflé, ou l'âme soudain faussée d'un violon, voilà des maux dont je suis ému.
Francis Jammes, Des choses, I.
8 Si l'Europe doit voir périr ou dépérir sa culture (…)
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 111.
♦ (Au passif). Vieux :
9 Tout était dépéri, pendant les six mois d'absence; les bêtes de labour étaient en mauvais état; les granges, les écuries en désordre.
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 52.
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DÉR. Dépérissant, dépérissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.