devise [ dəviz ] n. f. I ♦
1 ♦ Formule qui accompagne l'écu dans les armoiries. Devise inscrite dans un cartouche. ⇒ légende. — Par ext. Figure emblématique expliquée par une sentence, une légende. La devise de Louis XIV.
2 ♦ (1668) Paroles exprimant une pensée, un sentiment, un mot d'ordre. « Liberté, Égalité, Fraternité », devise de la République française.
♢ Par ext. Règle de vie, d'action. « Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes » (La Fontaine).
II ♦ (1842) Fin. (Au plur.) Moyens de paiement libellés dans une monnaie étrangère. ⇒ eurodevise, xénodevise. Acheter, céder des devises sur le marché des changes. Les avoirs en devises de la Banque de France. ⇒ réserves (de change). — Cour. Monnaie d'un pays considérée par rapport aux monnaies d'autres pays. Le mark est une devise forte, le dollar une devise-clé. Inconvertibilité d'une devise. Prix des devises étrangères. ⇒ change, parité. Cours officiel des devises. Spéculer sur une, des devises.
♢ Devise-titre : en régime de contrôle des changes, achat de valeurs mobilières étrangères réalisé au seul moyen de devises provenant de la vente de valeurs mobilières (libellées en devises).
● devise nom féminin (de deviser) Brève formule qui caractérise la valeur symbolique d'une chose : Honneur et Patrie, voilà la devise du drapeau français. Sentence qui indique les goûts, les habitudes, les qualités de quelqu'un : Le client est roi, telle est la devise du bon commerçant. Ornement consistant en une inscription accompagnée ou non de figures. Ensemble constitué par une figure emblématique (non inscrite sur un écu) et une sentence ; courte sentence inscrite sur un listel placé au-dessous de l'écu. ● devise (citations) nom féminin (de deviser) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes. Fables, la Mort et le Bûcheron ● devise (synonymes) nom féminin (de deviser) Brève formule qui caractérise la valeur symbolique d'une chose
Synonymes :
- maxime
● devise
nom féminin
(allemand Devise)
Monnaie d'un pays, considérée par rapport aux autres monnaies : Le franc suisse est une devise forte.
● devise (expressions)
nom féminin
(allemand Devise)
Devises clefs, monnaies ayant un pouvoir de paiement libératoire international (le dollar, par exemple).
devise
n. f. FIN Monnaie émise par une banque nationale, envisagée par rapport à d'autres. Le franc est la devise française.
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devise
n. f. Sentence exprimant une pensée, une consigne d'action. ("Liberté, égalité, Fraternité", par ex.)
— Par ext. Sentence indiquant le mode de vie, la résolution de qqn. "Plutôt souffrir que mourir, c'est la devise des hommes" (La Fontaine).
⇒DEVISE, subst. fém.
A.— HÉRALD. et usuel
1. HÉRALD. Figure emblématique accompagnée d'une courte formule qui, généralement, s'y rapporte. La devise de Paris; corps de la devise : la figure de la devise; âme de la devise; les paroles de la devise (Ac. 1798-1932). (Quasi-)synon. écusson, emblème. La devise de Louis XIV était un soleil qui éclaire un monde, avec ses mots : Nec pluribus impar (Ac. 1798-1932.
— P. méton. La formule seule. Synon. légende. Les devises anciennes décorent les portières blasonnées (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 241) :
• 1. La grille au-dessus de laquelle les armes, la crosse, le chapeau et la devise étaient sculptés dans la pierre rugueuse du pays, s'ouvrit.
BILLY, Introïbo, 1939, p. 179.
2. P. anal. Courte formule exprimant un sentiment, une pensée, une attitude, un mot d'ordre résumant une règle de conduite ou un idéal. Devise orgueilleuse, patriotique; choisir, mettre une devise; prendre pour devise. Synon. adage, maxime, sentence. Votre devise, votre règle d'or, c'est : ne pas donner. Surtout, avant tout, ne pas donner (MONTHERL., Celles qu'on prend, 1950, I, 1, p. 774) :
• 2. Quelle que soit notre foi politique ou religieuse, nous avons appris, au long de ces quatre années, que la nation est capable de nous unir étroitement dans son amour. Liberté, Égalité, Fraternité... ce n'est plus pour nous une formule vide, écrite sur les murs officiels. Cette devise s'est incarnée de nouveau, elle s'est faite chair et sang...
MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, p. 394.
— Spécialement
♦ Devise de mirliton. Petits vers imprimés autour d'un mirliton. Je suis allé entendre (...) la messe (...) à Saint-Séverin, (...) sous ces jolis piliers absurdes, qui montent au ciel en devises de mirliton (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 103).
♦ Devise de bonbons, de papillotes. Petits rébus enfermés dans l'emballage des papillotes. Synon. devinette. Je lui ai marqué sa place [au cousin] à côté de la petite Bertha; ils s'amuseront tous deux à tirer des pétards, puis il s'instruira à lire les devises (FEUILLET, Scènes et prov., 1851, p. 138).
B.— ÉCON., FIN.
1. Tout actif financier liquide libellé en monnaie étrangère (d'apr. TÉZENAS 1972). Liquidités en devises.
2. P. méton., usuel. Monnaie étrangère. Changer, exporter, importer des devises; devise faible, forte; devises étrangères :
• 3. La salade des devises a d'ailleurs créé parfois des phénomènes assez curieux. Ainsi, ce sont les Français qui ont fait vivre ces dernières années les stations d'hiver autrichiennes.
FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 201.
Prononc. et Orth. :[d()vi:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1150-70 « division, séparation » (Jeu d'Adam, 605 ds T.-L.) — 1404 (Denombr. du baill. de Caux, Arch. P 303, f° 63 r° ds GDF.); 2. a) ca 1160 hérald. « marque distinctive, emblème » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 6911 : N'i a celui qui n'ait devise, Conoissance de mainte guise); 1610 « ensemble composé d'un emblème et d'une sentence » (BÉROALDE DE VERVILLE, Voyage des princes fortunez, p. 700 ds HUG.); b) av. 1560 « la sentence seule » (DU BELLAY, Œuvres, VI, 99 : Avec ceste brave devise pour toute consolation, spes et fortuna valete); c) 1668 « formule exprimant une règle de vie, un sentiment, etc. » (LA FONTAINE, Fables, l. 1, fable 16, 20); 3. 1842 fin. (MOZIN-BIBER). Déverbal de deviser. Au sens fin., prob. empr. à l'all. Devise, attesté dans ce sens ca 1830 d'apr. PAUL-BETZ, en 1833 ds J. et W. GRIMM, Deutsches Wörterbuch; en 1800, d'apr. Brockhaus Enzykl., on imprimait des devises sur les formulaires de change, d'où leur dénomination. Fréq. abs. littér. :654. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 986, b) 873; XXe s. : a) 812, b) 982. Bbg. COLÓN (G.). Un Cambio de perspectíva etimológica Rosicler y su mediato origen francés. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1971, t. 9, n° 1, pp. 225-227. — MONNOT (R.). Les Devises. Vie Lang. 1960, pp. 394-400. — RABUSE (G.). Devise als Ausdruck der Wirtschaftsprache. Der Œsterreichische Betriebswirt. 1961, t. 11, pp. 195-201.
1. devise [d(ə)viz] n. f.
ÉTYM. Av. 1560; v. 1160, « marque distinctive »; v. 1150, « division »; de deviser, au sens ancien de « diviser ».
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1 Blason. Formule qui accompagne l'écu dans les armoiries. || Devise inscrite dans un cartouche. ⇒ Légende. || Devise des chevaliers. || Devise de ralliement. ⇒ Cri.
➪ tableau Termes de blason.
♦ (1610). Figure emblématique expliquée par une sentence, une légende. || Le corps de la devise : la figure. || L'âme de la devise : la sentence.
1 Un antiquaire (…) imagina dès lors pour Louis XIV l'emblème d'un soleil dardant ses rayons sur un globe, avec ces mots, Nec pluribus impar (…) Cette devise eut un succès prodigieux. Les armoiries du roi, les meubles de la couronne, les tapisseries, les sculptures, en furent ornées.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XXV.
2 Cour. Maxime, petite phrase, mot qui est gravé sur un cachet, une médaille. || « Honni soit qui mal y pense », devise de l'ordre de la Jarretière.
1.1 Dans la salle à manger aux murs couverts d'assiettes toutes modernes avec des devises, comme celles dont on se servait à table, et dont chacun s'amusait à comparer les devises, son oncle, ses cousins, sa mère étaient souvent déjà installés.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 312.
♦ (1668). Paroles exprimant une pensée, un sentiment, un mot d'ordre. || « Liberté, Égalité, Fraternité », devise de la République française. || Devise d'une ville. || La devise d'une maison de commerce (⇒ Slogan).
2 Et sur ce point, tant qu'il vécut,
Diversité fut sa devise.
La Fontaine, Contes, XI.
♦ Par ext. Règle de vie, d'action. || Ne pas s'en faire, c'est ma devise.
3 Le trépas vient tout guérir;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
La Fontaine, Fables, I, 16.
4 La devise de tout Français c'est : Vivre libre, l'égal de tous et membre du souverain.
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HOM. 2. Devise.
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2. devise [d(ə)viz] n. f.
ÉTYM. 1842; emprunt probable à l'all. Devise, v. 1830, du franç.; on imprimait des devises (1.) sur les billets de change.
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♦ Fin. Moyen de paiement à l'étranger négociable dans un pays. ⇒ Change. || Acheter des devises étrangères.
♦ Spécialt. Valeur commerciale sur l'étranger, servant de moyen de transfert des capitaux d'un pays dans un autre. ⇒ Papier (papier sur Londres, sur New-York, etc.). || Devise forte, faible. || Prix des devises étrangères. ⇒ Change. || L'offre, la demande des devises étrangères. || Importer, exporter des devises. || Demande de la devise anglaise en France. || Cours officiel des devises; cours des devises sur le marché clandestin, parallèle. || Marché libre des devises. || L'euro, devise européenne. || Devises déposées dans des banques extérieures au pays de la devise. ⇒ Eurodevise, xénodevise. — Devise clef, ayant un pouvoir de paiement libératoire international.
5 Les moyens de transfert de capitaux d'un pays dans un autre (…) sont : la lettre de change, le chèque et le transfert ou versement télégraphique. On les désigne spécialement sous le nom de devises étrangères.
Paul Reboud, Précis d'économie politique, t. II, p. 229.
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COMP. Eurodevise, xénodevise.
HOM. 1. Devise.
Encyclopédie Universelle. 2012.