dialecte [ djalɛkt ] n. m.
• 1550; lat. dialectus, gr. dialektos
♦ Forme régionale d'une langue considérée comme un système linguistique en soi. ⇒ 2. parler, patois. Les dialectes de la Grèce antique (attique, dorien, éolien, ionien). Le wallon, dialecte français de Belgique. Les dialectes normand, picard. Étude des dialectes. ⇒ dialectologie. Spécialt Système linguistique qui n'a pas le statut de langue officielle ou nationale, à l'intérieur d'un groupe de parlers.
● dialecte nom masculin (bas latin dialectus, du grec dialektos) Ensemble de parlers qui présentent des particularités communes et dont les traits caractéristiques dominants sont sensibles aux usagers. ● dialecte (expressions) nom masculin (bas latin dialectus, du grec dialektos) Dialecte social, ensemble de termes et de règles syntaxiques utilisé dans un groupe social donné ou par référence à ce groupe. (On classe ainsi les argots, les langues de spécialité, les vocabulaires techniques.)
dialecte
n. m. Usage d'une langue particulier à une région, à un pays. Les dialectes wallons. (V. encycl. langue.)
⇒DIALECTE, subst. masc.
A.— LINGUISTIQUE
1. Forme particulière d'une langue, intermédiaire entre cette langue et le patois, parlée et écrite dans une région d'étendue variable et parfois instable ou confuse, sans le statut culturel ni le plus souvent social de cette langue, à l'intérieur ou en marge de laquelle elle s'est développée sous l'influence de divers facteurs sociaux, politiques, religieux, etc. (d'apr. Ling. 1972). Je n'entendais presque rien au dialecte alsacien qu'elle employait (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 36) :
• 1. Récemment, lorsque des dialectologues français se sont réunis pour étudier en commun un plan de relevé des dialectes français par atlas régionaux, on s'est aperçu que chacun avait laissé aux voisins les dialectes de la zone de transition.
J. FOURQUET, Langue, dialecte patois ds Le Lang., 1968, pp. 574-575 (encyclop. de la Pléiade).
— P. ext. Patois :
• 2. Les hommes parlaient en patois niçard. Je devinais quelques mots. Ce dialecte est très différent de l'italien, que je comprends beaucoup mieux. J'ai l'impression qu'il se rapproche bien plus du provençal, et en général de la langue d'oc.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 23.
— P. anal. Langue spéciale :
• 3. Nous allons aussi traiter de l'analyse et de la synthèse (...) en essayant de décrire et d'expliquer, d'après nos principes, les diverses acceptions que ces termes prennent dans la langue commune et dans les divers dialectes scientifiques, mais principalement dans le langage des mathématiques, où ils sont si fréquemment employés, et où ils acquièrent une valeur technique qu'il est curieux de comparer avec celle que les logiciens y attachent.
COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 381.
2. Forme régionale, parlée et surtout écrite; d'une langue ancienne. Comme ça m'est égal, que certaines des idylles de Théocrite soient en dialecte ionien! (RENARD, Journal, 1895, p. 290). Ce dialecte normand qui fut la langue des plaidoiries, en Angleterre, jusqu'au quatorzième siècle (MORAND, Londres, 1933, p. 259).
B.— P. ext. Langue officielle particulière à un pays, à une population. Que de beaux livres à écrire, une pièce dans les trois dialectes : alsacien, français, allemand (BARRÈS, Cahiers, t. 9, 1912, p. 234). Un des premiers besoins du monde international était un dialecte universel (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 37) :
• 4. Il faut donc s'en tenir à l'impression générale que produit l'idiome d'une nation dans son état actuel. Le français, ayant été parlé plus qu'aucun autre dialecte européen, est à la fois poli par l'usage et acéré pour le but. Aucune langue n'est plus claire et plus rapide, n'indique plus légèrement et n'explique plus nettement ce qu'on veut dire.
STAËL, De l'Allemagne, t. 1, 1810, p. 181.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1550 (RONSARD, Odes, Suravertissement au lecteur ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 57 : le naif dialecte de Vandomois). Empr. au lat. impérial dialectus « id. », empr. au gr. dér. de au sens de « parler (une langue particulière, un dialecte) ». Fréq. abs. littér. :165. Bbg. BORODINA (M.A.). Sur la notion de dial. Orbis. 1961, t. 10, pp. 281-292. — FRANCESCATO (G.). Structural comparison... Z. rom. Philol. 1965, t. 81, n° 5/6, pp. 484-491. — WARNANT (L.). Dial. du fr. et fr. région Lang. fr. 1973, n° 18, pp. 100-125.
dialecte [djalɛkt] n. m.
ÉTYM. 1550; lat. dialectus, grec dialektos « discussion, conversation; langage », de dialegein « parler », de dia-, et legein (→ -logie).
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1 Variété régionale d'une langue possédant assez de caractères spécifiques pour être considérée comme un système linguistique en soi (une langue fonctionnelle) — ce qui distingue le dialecte de l'usage d'une langue (le français québécois n'est pas un dialecte). ⇒ Parler. — REM. Selon les auteurs, la notion de dialecte inclut ou non celle de patois. ⇒ Patois. || Les dialectes de la Grèce antique : attique, dorien, éolien, ionien. || Dialectes celtiques : cornique, erse, kymrique. || Le yiddish, dialecte allemand des Juifs d'Europe orientale. || Le ladin, groupe des dialectes romans des régions rhétiques. || Dialectes du français (⇒ Français, cit. 14). || Le wallon, dialecte français de Belgique. || Les dialectes angevin, bourguignon, normand, picard : l'angevin, le bourguignon, etc. || Le dialecte de l'Île-de-France, devenu la langue française. ⇒ Francien (→ Français, cit. 12). || Dialectes d'oïl, d'oc (en France), franco-provençaux (en France et en Suisse). || La prédominance de cette province a fait de son dialecte une langue nationale. || Importance des dialectes italiens, allemands, dans la vie linguistique italophone, germanophone.
1 Avant le XIVe siècle il n'y avait point en France de parler prédominant; il y avait des dialectes; et aucun de ces dialectes ne se subordonnait à l'autre. Après le XIVe siècle, il se forma une langue littéraire et écrite, et les dialectes devinrent des patois.
Littré, Dict., art. Dialecte.
2 Un dialecte se définit par un ensemble de particularités telles que leur groupement donne l'impression d'un parler distinct des parlers voisins, en dépit de la parenté qui les unit.
J. Marouzeau, Lexique de la terminologie linguistique, Dialecte.
♦ Par anal. (emploi proscrit en linguistique). Langue de spécialité. || « Les divers dialectes scientifiques » (A. Cournot, in T. L. F.). ⇒ Terminologie.
3 (…) il est très instruit il parle vingt-trois langues, y compris le gaëlique et l'afrikaans.
— Mais pas l'anglais ?
— Non. Ce n'est pas un dialecte indispensable pour un révolutionnaire américain.
A. Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New-York, p. 103.
b (Abusif en linguistique). Langue n'ayant pas de statut officiel ou ayant peu de locuteurs. — REM. Pour l'Afrique, l'I. F. A.; qui décrit cet emploi, note que « le sens véritable de dialecte (…) n'est véritablement usité que par les spécialistes ».
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DÉR. Dialectal, dialectologie, dialectologue.
Encyclopédie Universelle. 2012.