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docile

docile [ dɔsil ] adj.
• 1495; lat. docilis, de docere « enseigner »
1Vieilli Docile à. Qui a de la disposition à céder, à obéir. Élève, écolier docile à ses maîtres, aux leçons de ses maîtres. « Soumis et docile à la critique quand elle lui paraissait juste » (d'Alembert).
2Mod. Qui obéit facilement. Enfant docile. discipliné, obéissant, sage. Caractère docile. disciplinable, doux, facile, flexible, maniable, soumis, souple. Animal, monture docile.
Cheveux dociles, qui se coiffent aisément. — Adv. DOCILEMENT , 1642 .
⊗ CONTR. Indocile; indiscipliné, rebelle, récalcitrant, rétif.

docile adjectif (latin docilis) Disposé à se laisser conduire, diriger ; soumis, obéissant : Élève docile. Cheval docile. Qui manifeste la soumission, la docilité ; complaisant : Un sourire docile. Se dit des cheveux qui se coiffent facilement. ● docile (synonymes) adjectif (latin docilis) Disposé à se laisser conduire, diriger ; soumis, obéissant
Synonymes :
- discipliné
- facile
- malléable
- obéissant
- souple
Contraires :
- difficile
- entêté
- indiscipliné
- indocile
- insoumis
- obstiné
- récalcitrant
- réfractaire
- rétif
- révolté
- têtu
Qui manifeste la soumission, la docilité ; complaisant
Synonymes :
- humble
- maniable
- soumis

docile
adj. Obéissant. Un chien docile.
|| Par ext. Une chevelure docile, facile à arranger, à peigner.

⇒DOCILE, adj.
A.— [En parlant de pers. ou d'animaux]
1. Qui obéit facilement, se laisse diriger et persuader.
a) Emploi abs. Élève docile (Quasi-)synon. obéissant, discipliné, sage, maniable; anton. indocile, désobéissant, indiscipliné, récalcitrant, rétif. Sans un mot il tira sur les cordeaux. Docile, le cheval (...) aussitôt s'arrêta (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 15). Auprès d'êtres, comme les enfants et les vieillards, que leur âge rend dociles ou faciles à vivre (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 508) :
1. Il est très vraisemblable qu'un sujet docile et convenablement disposé voit des scènes dans la boule de cristal [de la voyante].
SARTRE, L'Imaginaire, 1940, p. 71.
P. compar. Docile comme un chien, un mouton, un toutou.
Emploi subst. Personne docile. L'impulsif est, en réalité, un docile (MOUNIER, Traité caract., 1946 p. 419).
b) [Suivi d'un compl. prép.]
[Introd. par la prép. envers] Rare. Supposez Louis XVI né dans une famille bourgeoise, (...) on l'aurait vu assidu à son bureau, docile envers sa femme, paternel avec ses enfants (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 320).
[Introd. par la prép. à] Vieilli. Élève docile aux leçons de son maître. Bœuf docile au joug (Ac. 1835-1932). Crois-tu qu'Achille À tes nouveaux desseins se montrera docile? (MORÉAS, Iphigénie, 1900, I, 1, p. 18) :
2. Cette main, sur mes traits qu'elle rêve effleurer, Distraitement docile à quelque fin profonde, Attend de ma faiblesse une larme qui fonde, ...
VALÉRY, La Jeune Parque, 1917, p. 96.
SYNT. Docile aux avis, aux conseils, aux décisions, aux directives, aux injonctions, aux observations, aux prescriptions, aux sollicitations, aux suggestions de qqn; docile aux caprices de l'imagination; docile aux conventions, aux modes.
2. P. ext. Qui manifeste de la soumission, de l'obéissance. (Quasi-)synon. soumis, complaisant.
a) [En parlant de l'attitude ou du comportement physique d'une pers. ou d'un animal] Prêter une oreille docile; répondre d'une voix docile; un sourire docile. Pierre sentait tout l'agrément de cette compagne [Fromentine] flexible et souple qui le suivait avec une aisance docile (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 154).
b) [En parlant du comportement mor. ou mental d'une pers. ou d'un animal] La docile stupidité d'une génisse. Pendant plusieurs années, je me fis le docile reflet de mes parents (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 34).
3. En partic., péj. [En parlant de pers. ou de groupes de pers.] Qui cède facilement aux influences, réagit avec soumission. Épiscopat docile; foules dociles. (Quasi-)synon. bien en main, (bien) dressé, soumis :
3. ... Pierre songeait à ce que lui avait dit don Vigilio, à ces Jésuites tout-puissants dans l'ombre (...) ce pape politique, d'un opportunisme toujours en éveil, était un des leurs, un instrument docile entre leurs souples mains de conquête sociale?
ZOLA, Rome, 1896, p. 420.
B.— P. anal., LITT. [En parlant d'obj. ou d'éléments naturels] Qui s'adapte facilement, dont on fait ce que l'on veut.
1. Emploi abs. Onde docile. La fleur docile s'incline et se prête aux mouvements inquiets de l'insecte (MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 320). Cette robe (...) s'ajustait aux minces épaules avec l'extrême finesse docile et le moelleux d'un tissu sans poids (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 183) :
4. Elle est traduite par ses doigts habiles et son docile clavier. La docilité n'est certes pas le fait de nos tourne-disques...
SCHAEFFER, À la recherche d'une mus. concr., 1952, p. 24.
2. [Suivi d'un compl. prép. introd. par la prép. à] Argile docile aux doigts du potier. Sur une onde tranquille Voguant soir et matin, Ma nacelle est docile Au souffle du destin (BÉRANGER, Chans., t. 2, 1829, p. 90). Il ne pourra y mettre que le tracé de sa main ou une matière picturale docile à ses gestes (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 73).
C.— Au fig. [En parlant d'éléments abstr.] Qui se laisse facilement saisir par l'esprit. Anton. indomptable. Les mots, jusqu'alors si dociles, s'éclipsèrent (LACRETELLE, Am. nupt., 1929, p. 131). Les armes automatiques écrasent plus sûrement la révolte que les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise (NIZAN, Chiens garde, 1932, p. 184) :
5. Enfin, rentré chez lui, la tête pleine (...) il [le chasseur d'images] se plaît à compter ses images. Dociles, elles renaissent au gré du souvenir. Chacune d'elles en éveille une autre...
RENARD, Histoires naturelles, 1896, p. 9.
Rem. La docum. atteste un emploi du dér. verbal dociliser verbe trans., rare. Rendre docile (supra A 1 a). La cravache de ma pupille m'a docilisé ma maîtresse (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 36). Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965 qui le signalent gén. avec la constr. dociliser un enfant.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 (J. DE VIGNAY, Mir. hist., XVII, 85, édit. 1531 ds R. Hist. litt. Fr., t. 10, p. 333). Empr. au lat. class. docilis de même sens. Fréq. abs. littér. :868. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 946, b) 817; XXe s. : a) 1 484, b) 1 552.

docile [dɔsil] adj.
ÉTYM. 1495; lat. docilis « disposé à s'instruire, qui apprend aisément; docile », de docere « enseigner ». → Docte, docteur.
1 Vieilli. Qui a de la disposition à se laisser instruire, conduire. || Élève, écolier, apprenti docile. || Docile à, avec, envers (qqn, qqch.). || Il est docile à ses maîtres, aux leçons de ses maîtres (→ Apprenti, cit. 1). || Âme docile à la grâce, aux appels de la grâce.Mod. (absolt). Qui obéit facilement. || Enfant docile. Discipliné, obéissant, sage.Caractère docile. Disciplinable, doux, facile, flexible, malléable, maniable, pliant, souple (→ Attentif, cit. 19).Péj. || Il cède toujours, il est trop docile. → Il file doux; il va comme on le pousse; fam. il s'écrase. || Répondre d'un ton, d'une voix docile. Soumis. || Oreille docile (→ Crachoir, cit. 1).
1 Corneille, plus docile à son génie que souple aux volontés d'un premier ministre (…)
Voltaire, Commentaires sur Corneille, Remarque sur le Cid, Préface.
2 Soumis et docile à la critique quand elle lui paraissait juste, il la méprisait souverainement quand il la croyait déraisonnable.
d'Alembert, Éloge de Marivaux, note 25, in Littré.
3 Telle était la mère de Dostoïevski, docile, totalement soumise à son mari, la servante chrétienne de la famille (…)
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », I, p. 200.
4 Quelle erreur de croire que ce siècle lui-même ait été celui de la foi docile et de l'obéissance au maître !
J. Bainville, Hist. de France, V, p. 58.
5 Eux aussi (…) devenaient sévères pour la qualité du travail et s'émerveillaient de trouver les ouvriers, hier encore si rétifs, dociles à leurs exigences.
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXIX, p. 197.
6 (…) ils étaient (…) dociles en apparence à toute autorité extérieure; mais au fond insaisissables, inaccessibles.
F. Mauriac, le Mal, I, p. 13.
N. Rare. || C'est un, une docile.
7 Le docile et le faible sont susceptibles d'impressions (…)
La Bruyère, les Caractères, XVI, 2.
2 (Animaux). Obéissant (→ Chèvre, cit. 4). || Chien docile à la voix de son maître. || Bœuf docile au joug.
8 Rendre docile au frein un coursier indompté.
Racine, Phèdre, I, 2.
3 (Choses concrètes). Que l'on peut manipuler, diriger aisément. || Cheveux dociles, qui se coiffent aisément.
9 Tel qu'un ruisseau docile
Obéit à la main qui détourne son cours.
Racine, Esther, II, 8.
10 La fille méprisée et perdue, c'est l'argile docile au doigt du potier divin : c'est la victime expiatoire et l'autel de l'holocauste.
France, le Lys rouge, XVII, p. 139.
(Abstractions). || Des idées, des images peu dociles (que l'on peut difficilement évoquer, utiliser).
CONTR. Indocile; entêté, indiscipliné, indomptable, mutin, obstiné, raisonneur, rebelle, récalcitrant, réfractaire, rétif.
DÉR. Docilement, docilité.

Encyclopédie Universelle. 2012.