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doter

doter [ dɔte ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1180; lat. dotare
1Pourvoir d'une dot. Doter richement sa fille.
2Dr. Assigner un revenu à (un service, un établissement). Doter un hôpital, un collège.
3Dr. Attribuer un revenu à (une personne). dotation (2o). Sénateurs dotés par Napoléon Ier.
4Fournir en équipement, en matériel. Doter une usine d'un matériel neuf. Régiment doté d'armes modernes. équiper, munir .
5Fig. Pourvoir de certains avantages. avantager, favoriser, gratifier. Doter d'un pouvoir, d'une autorité. investir. Être doté d'une mémoire exceptionnelle. doué.
⊗ CONTR. Appauvrir, défavoriser, désavantager; priver.

doter verbe transitif (latin dotare) Pourvoir quelqu'un d'une dot : Fille richement dotée. Pourvoir quelqu'un, un groupe, en moyens, en biens ; équiper : Doter le pays d'une industrie puissante. Pourvoir quelqu'un d'une qualité, d'un avantage, gratifier : La nature l'a dotée d'une beauté parfaite. Faire une dotation à quelqu'un, une collectivité, un établissement ; pourvoir un organisme de fonds qui lui permettent d'assurer son fonctionnement. ● doter (synonymes) verbe transitif (latin dotare) Pourvoir quelqu'un, un groupe, en moyens, en biens ; équiper
Synonymes :
- équiper
- munir
- pourvoir
Pourvoir quelqu'un d'une qualité, d'un avantage, gratifier
Synonymes :
- gratifier

doter
v. tr.
d1./d Donner des biens en dot à.
d2./d (Afr. subsah.) Doter une fille, une femme, verser à sa famille une dot pour l'obtenir en mariage.
d3./d Assigner une dotation à. Doter un hôpital.
d4./d Fournir en matériel.
Pp. Une cuisine dotée d'un équipement moderne.
d5./d Fig. Gratifier. La nature l'a doté de grands talents.

⇒DOTER, verbe trans.
A.— 1. Pourvoir d'une dot. Doter une fille; une fille à doter. As-tu un fiancé pauvre, je le doterai (DUMAS père, Tour Nesle, 1832, IV, 1, p. 67). En me prenant pour femme, il fera une aussi bonne action qu'en dotant des rosières ou en fondant des hôpitaux pour les chats (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Lettre, 1885, p. 585). Je les marierai, en les dotant, dès que l'aînée aura vingt ans (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 152) :
1. La Barbe-Bleue n'avait point d'héritiers. Sa veuve demeura maîtresse de ses biens. Elle en employa une partie à doter sa sœur Anne...
FRANCE, Barbe-Bleue et autres contes, 1909, p. 55.
Au part. passé. Fille richement dotée.
2. Attribuer un revenu à.
a) Doter qqn de (qqc., une somme...). Nous trouverons bien (...) un fief vacant, pour en doter notre fidèle sujet le comte de Saint-Mégrin (DUMAS père, Henri III, 1829, II, 4, p. 155). En dotant M. Bonaparte de douze millions (...) le Sénat (...) félicite M. Bonaparte d'avoir « sauvé la société » (HUGO, Nap. le Pt, 1852, p. 25). Il dotait sa femme de quinze cents francs de rente (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 144).
[Sans compl. second] :
2. On lui doit [à mon grand-père] la Bibliothèque. Ce ne fut pas une petite affaire. Il fallut d'abord l'acheter, puis la placer, puis doter le bibliothécaire.
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 1, 1836, p. 59.
b) [Le bénéficiaire est une personne morale] Doter un couvent, une église. Je ferai raser cette tour; je bâtirai un couvent à la place, je doterai une communauté de moines (DUMAS père, Henri III, 1829 V, 1, p. 91). Le bon roi fonda et dota une abbaye qui ne porta le nom d'aucun saint du calendrier (FRANCE, Rabelais, 1924, p. 69). Des centres hospitaliers, dotés d'un pécule (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 244).
B.— 1. Pourvoir (une personne physique ou morale, un groupe) de biens ou de moyens destinés à son usage. Doter en matériel. Synon. équiper, munir. Un mouvement d'affaires pouvant, à la longue, doter le pays d'une industrie (ZOLA, Vérité, 1902, p. 196). Il devenait impossible, avec seize groupes, de doter d'artillerie lourde vingt et un corps d'armée (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 71). Il m'était insupportable de voir l'ennemi du lendemain se doter des moyens de vaincre, tandis que la France en restait privée (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 12).
Au part. passé. Organisme doté de pouvoirs effectifs :
3. Les chemins de fer d'Alsace-Lorraine, dans un délai de trente et un jours, seront livrés, dotés de tout le personnel et matériel...
FOCH, Mémoires, t. 2, 1929, p. 308.
2. P. ext. Donner, fournir à (une personne, un groupe, une communauté, etc.). C'est moi, monsieur, qui ai doté Zambinella de sa voix (BALZAC, Sarrasine, 1831, p. 427). Elle venait de mettre sur pied une coopérative, dont le but était de doter chaque quartier de Paris d'un restaurant socialiste (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 378) :
4. ... la convention, en dotant la France d'une nouvelle constitution (constitution de l'an III), donnait aux citoyens « le droit de fonder des établissements... »
Encyclop. pratique de l'éducation en France, 1960, p. 65.
C.— Au fig. [Souvent en emploi passif ou au part. passé] Pourvoir quelqu'un d'un avantage. Doté d'intelligence. Elle était un de ces êtres que la nature a richement dotés (KOCK, Pucelle, 1834, p. 81). Elle était dotée d'une quantité de talents qui me faisaient défaut (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 93) :
5. Un petit garçon qui souffre (...) cela vaut-il le cœur d'Antoine Arnault, où Donna Maria a plus de vie que dans la vie, où vraiment elle fut recréée, douée de son âme, dotée de tous ses plaisirs?
NOAILLES, La Domination, 1905, p. 138.
Prononc. et Orth. :[], (je) dote []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 doter « pourvoir de certains avantages » (Renart, éd. M. Roques, 17002); ca 1245 fig. douter (PH. MOUSKET, Chron., 11700 ds T.-L.) — fin XIIIe s. (ADENET LE ROI, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 5227), à nouveau XVIIe s. (BOIL., Sat., V ds LITTRÉ); 2. XVe s. dobter « pourvoir de biens » (Ancienn. des Juifs, Ars. 3688, f° 22b ds GDF. Compl.); 3. 1479 « assigner un revenu à une collectivité, à un service, à une personne » (Ord., XVIII, 533, ibid.); 4. 1522 docter « pourvoir d'une dot » (A. Gir., Not., Contat, 111-2, ibid.). Empr. au lat. class. dotare attesté au propre et au fig.; cf. douer. Fréq. abs. littér. : 482. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 532, b) 506; XXe s. : a) 536, b) 999. Bbg. GIR. t. 2 Nouv. Rem. 1834, p. 32.

doter [dɔte] v. tr.
ÉTYM. V. 1180; rare jusqu'au XVIe; lat. dotare, de dos, dotis. → Dot.
A
1 Cour. Pourvoir d'une dot. Dot (I., 1.). || Doter richement sa fille.Ne dote qui ne veut (adage juridique).Doter une fille de (une somme).
2 Dr. Assigner un revenu à (un service, un établissement). Dotation (B., 1.). || Doter une fondation, un hôpital, un collège.
3 Dr. Attribuer un revenu à (une personne). Dotation (B., 2.). || Sénateurs dotés par Napoléon Ier.
4 En franç. d'Afrique. Verser la dot (I., 3.) de (une femme).
B Fig.
1 Doter de… : fournir en équipement, en matériel. || Doter une usine en matériel neuf. || Régiment doté d'armes modernes. Équiper.
2 (1276). Fig. et littér. || Doter (qqn, une faculté humaine) de… : pourvoir de certains avantages. Avantager, favoriser, gratifier. || La nature a doté son esprit de brillantes qualités. Enrichir, orner. || La nature l'a bien doté. Douer, partager. || Doter qqn d'un état. Établir. || Doter qqn d'un pouvoir, d'une autorité. Investir.(Le compl. désigne une collectivité humaine). || Doter un pays d'une industrie.
0 On se dit aussi que la Nature nous a dotés (nous Français) d'un certain mécanisme d'équilibre qui toujours nous redresse à temps et nous empêche de verser tout à fait dans le fossé (…)
André Siegfried, l'Âme des peuples, III, VI, p. 77.
(Au passif). || Il est doté d'une mémoire peu commune.
——————
doté, ée p. p. adj.
|| Fille dotée.Fondation dotée.
CONTR. Appauvrir, défavoriser, désavantager.

Encyclopédie Universelle. 2012.