CATARRHE
CATARRHE
Inflammation d’une muqueuse et écoulement qui s’ensuit. Ce terme a disparu du vocabulaire médical, après avoir connu un grand succès et être passé dans la langue commune, dès le XVe siècle, sous la forme caterre, et après avoir donné les deux adjectifs catarrheux et catarrhal. Doublet étymologique de «rhume» et de «rhumatisme», il signifiait donc écoulement, flux. Selon les tenants de la théorie des humeurs, le catarrhe nasal était un flux humoral d’humeur peccante qui s’écoulait par le nez et provenait du cerveau. Au XIXe siècle, cette curieuse étiologie étant enfin abandonnée, «catarrhe» devint un terme général pour énoncer toute espèce d’inflammation muqueuse, précisée par une épithète. Ainsi la coqueluche, l’angine, l’entérite, la rhinite, la conjonctivite, l’otite, la bronchite, l’urétrite, la leucorrhée et la cystite étaient appelées (à condition qu’il y eût écoulement) catarrhes, qualifiés respectivement de convulsif, guttural, intestinal, nasal, oculaire, de l’oreille, pulmonaire, urétral, vaginal ou vésical. Au début du siècle, on appelait encore la bronchite capillaire (ou broncho-pneumonie suraiguë) catarrhe suffocant.
catarrhe [ katar ] n. m.
• v. 1370; lat. méd. catarrhus, gr. katarrhos « écoulement »
♦ Méd. Vx Inflammation des muqueuses donnant lieu à une hypersécrétion. Catarrhe pulmonaire. — Adj. Vx Catarrhal, ale, aux , 1503 .
⊗ HOM. Cathare.
● catarrhe nom masculin (bas latin catarrhus, du grec katarrous) Inflammation aiguë ou chronique d'une muqueuse, surtout dans les voies aériennes supérieures (nez, pharynx), avec hypersécrétion non purulente de ses glandes. ● catarrhe (difficultés) nom masculin (bas latin catarrhus, du grec katarrous) Orthographe Avec un h après les deux r, comme dans catarrhal, catarrheux. Emploi Terme médical pour « rhume ». Ne pas confondre avec cathare → cathare ● catarrhe (homonymes) nom masculin (bas latin catarrhus, du grec katarrous) cathare adjectif
catarrhe
n. m.
d1./d Vx Rhume de cerveau.
d2./d MED VET Catarrhe auriculaire: otite externe eczémateuse.
⇒CATARRHE, subst. masc.
Vx. Inflammation et hypersécrétion des muqueuses, particulièrement des voies respiratoires. Catarrhe bronchique, chronique; souffrir d'un catarrhe :
• ... il avait les bronches faibles, et respirait avec peine. Asthme, catarrhe, bronchite, s'acharnaient après lui : et la trace des luttes qu'il lui fallait subir — bien des nuits, (...) — était gravée dans les plis douloureux de sa longue figure, maigre et rasée.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 552.
— Fam. en emploi abs. Gros rhume.
Prononc. et Orth. :[]. Prononc. avec ,,r forte`` recommandée ds FÉR. 1768 et GATTEL 1841. Ds Ac. 1694-1932; ds Ac. 1694-1762 sous la forme catarre. Pour FÉR. 1768 qui donne la forme mod. : ,,L'étymologie demande une h; [alors que] le grand nombre la supprime et écrit catarre.`` FÉR. Crit. t. 1 1787 enregistre catârre (accent pour marquer la durée longue) et note : ,,L'étymologie demanderait qu'on écrivît cathârre et cathârreux [donc avec -th-].`` Homon. cathare(s). Étymol. et Hist. Ca 1370 (La Gde Chirurgie de Guy de Chauliac d'apr. G. Sigurs ds Fr. mod., t. 33, 1965, p. 203); fin XIVe s. cathar (Livre des secrez de nature d'apr. J. André ds Fr. mod., t. 39, 1971, p. 154). Empr. au b. lat. de même sens catarrhus attesté dep. fin IVe s.-Ve s. (Théodore Priscien ds TLL s.v., 597, 4), lui-même empr. au gr. attesté au même sens dep. Hippocrate (ds LIDDELL-SCOTT, s.v. ). Fréq. abs. littér. :47.
DÉR. Catarrhal, ale, aux, adj. Relatif au catarrhe; qui est dû à un catarrhe. Affection, fièvre, humeur, inflammation catarrhale. Leurs maladies sont catarrhales et muqueuses (CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 1, 1808, p. 42). Synon. de catarrheux. On y [à l'office du salut] célébrait, avec des raclures de maîtrise, avec une basse catarrhale et un ou deux enfants qui reniflaient, les chants liturgiques (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 153). — [], plur. [-o]. Ds Ac. 1798-1932. — 1503 (Le Guidon en françoys, 243 a, éd. 1534 d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch., t. 32, p. 27); de catarrhe, suff. -al. — Fréq. abs. littér. : 14.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. catarrhalement. De manière à provoquer un catarrhe. La cour de la maison (...) humide et catarrhalement mortelle (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 40).
BBG. — BADIA MARGARIT (A.M.). Les Dénominations catalanes de la coqueluche. Mél. Wartburg (W. von) 1958, t. 1, pp. 43-58 [Cr. GOOSSE (A.). R. belge Philol. Hist. 1964, t. 42, p. 215; ORR (J.). Z. rom. Philol. 1963, t. 79, n° 1/2, p. 2]. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 3, 17.
catarrhe [kataʀ] n. m.
ÉTYM. 1370; lat. médical catarrhus, grec katarrhos « écoulement ».
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♦ Méd. (vx). Inflammation des muqueuses donnant lieu à une hypersécrétion. || Catarrhe pulmonaire. || Catarrhe de la vessie. — Catarrhe du nez et des bronches. || Catarrhe nasal du cheval. ⇒ Morfondure.
1 Ils apportent leur cœur, leur vertu, leur catarrhe,
Et prosternent, cagneux, devant sa majesté,
Leur bassesse avachie en imbécillité.
Hugo, les Châtiments, VI, 5.
2 (…) des cailloux qui tombaient sur son grabat, où il (le père Colmiche) gisait, continuellement secoué par un catarrhe, avec des cheveux très longs, les paupières enflammées (…)
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », III.
♦ Fam. Gros rhume.
➪ tableau Principales maladies et affections.
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DÉR. Catarrhal.
Encyclopédie Universelle. 2012.