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économe

économe [ ekɔnɔm ] n. et adj.
• 1546; aconome 1337; lat. ecclés. œconomus, gr. oikonomos, de oikos « maison » et -nomos, de nemein « administrer »
I N. Personne chargée de l'administration matérielle, des recettes et dépenses dans une communauté religieuse, un établissement hospitalier, un collège. L'économe d'un lycée, d'un couvent.
Vx Intendant d'une grande maison. administrateur, régisseur.
II Adj. (1690) Qui dépense avec mesure, sait éviter toute dépense inutile. parcimonieux, regardant (cf. Un sou est un sou). Elle est très économe ( fourmi) . « À père avare, dit-on, fils prodigue; à parents économes, enfants dépensiers » (Musset). Trop économe. rapiat.
(1810) Fig. Être économe de ses louanges, de son temps : ne pas donner ses louanges, son temps sans compter, les mesurer. ⇒ 1. chiche, 2. ménager.
(L'Économe, marque déposée) Couteau économe, ou ellipt un économe. épluche-légumes.
⊗ CONTR. Dépensier; prodigue.

économe adjectif (bas latin œconomus, du grec oikonomos) Qui veille à limiter ses dépenses. Qui ménage quelque chose, en est peu prodigue : Être économe de son temps.économe (expressions) adjectif (bas latin œconomus, du grec oikonomos) Couteau économe, ou économe (nom masculin), couteau éplucheur. ● économe (synonymes) adjectif (bas latin œconomus, du grec oikonomos) Qui veille à limiter ses dépenses.
Synonymes :
- parcimonieux
- regardant
Contraires :
- dépensier
- dilapidateur
- dissipateur
- gaspilleur
- généreux
- large
Qui ménage quelque chose, en est peu prodigue
Synonymes :
- avare
- chiche
Contraires :
- prodigue
économe nom Personne se trouvant à la tête d'un économat. Fonctionnaire financier des rois hellénistiques. À Byzance, dignitaire chargé de la gestion des finances ecclésiastiques. Administrateur d'un patrimoine ou d'un bénéfice ecclésiastique pendant une période de vacance.

économe
n. et adj.
rI./r n. Personne chargée de la recette, de la dépense et de toute l'administration matérielle d'un établissement, d'une communauté.
rII./r adj.
d1./d Qui dépense avec mesure. économe jusqu'à l'avarice.
d2./d Fig. être économe de paroles, d'éloges, les mesurer, ne pas les prodiguer.

I.
⇒ÉCONOME1, subst.
Celui, celle qui est chargé(e) de l'administration matérielle et de la dépense, dans un établissement ou, vieilli, dans une grande maison. Économe de collège, d'hôpital. Synon. plus mod. intendant. L'économe ne nous remit nos livres que le jeudi (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 274).
Religieux, religieuse chargé(e) de (gérer) la dépense de la communauté, de la maison. En apposition. Père économe. Mère économe (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 188) :
Pour tout ce qui concerne les malades et la clinique en général comme pour les réclamations, c'est la sœur économe qui...
SIMÉNON, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 107.
Prononc. et Orth. :[]. D'apr. MART. Comment prononce 1913, p. 105, il n'est pas rare d'entendre de vieilles gens prononcer []. D'apr. ROUSS.-LACL. 1927, p. 128, c'est chez les provinciaux qu'on rencontre cette prononc. Économe fait partie des mots savants en -one, once qui s'écrivent sans accent circonflexe et prennent souvent un o bref sous l'influence des mots en -omme, -onne (cf. BUBEN 1935, § 27). Enq. :/ekonom/. Le mot est admis ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme œconome, ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. La graph. œ est étymol. On la rencontre encore dans d'autres mots savants venus du grec, tels que œsophage, œcuménique et à tort dans fœtus. Dans ces derniers mots la prononc. sous l'influence de l'orth. est qqf. [œ]. Étymol. et Hist. 1. 1337 « religieux chargé de la dépense d'un couvent » aconome a l'abbaie (Cart. de S. Benoit, f° 120 v°, A. Loiret ds GDF. Compl.); 1546 économe (ESTIENNE, Dictionarium latinogallicum multo locupletus, s.v. œconomus); 2. 1611 « administrateur des revenus d'un bénéfice lors d'une vacance » (COTGR., s.v. œconome). Empr. au b. lat. œconomus (< gr. ) « administrateur des biens d'une église; d'un monastère ».
II.
⇒ÉCONOME2, adj.
A.— Qui administre sagement, en limitant la dépense; qui dépense avec circonspection et, de ce fait, réalise éventuellement des économies. Il était bon père, il était bon époux, il était économe, il administrait proprement sa fortune (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 225) :
1. Je ferai sans doute une mauvaise femme, je suis trop dépensière. (...) j'avais moins d'argent que cette grosse Agathe, qui est économe, et entasse ses écus comme une pie. Elle avait deux cents francs! moi, mon pauvre ami, je n'ai que cinquante écus.
BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 109.
2. Ce sage vieillard [Fleury] dirigea les affaires avec prudence. Il y eut, pendant quinze ans, une administration intelligente, économe, qui remit les finances à flot et rétablit la prospérité dans le royaume...
BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 278.
P. ell., emploi subst. Le plus riche des hommes, c'est l'économe; le plus pauvre, c'est l'avare (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 33).
B.— P. ext. (Être) économe de qqc. Soyons plus économe de nos pas, et ne gaspillons pas notre bonne volonté sans profit pour personne (AMIEL, Journal, 1866, p. 470). Économe de son intérêt (ALAIN, Propos, 1923, p. 470).
Prononc. et Orth. Cf. économe1. Étymol. et Hist. 1. 1690 « qui gère sagement son patrimoine; qui regarde à la dépense » (FUR.); 2. 1810 fig. économe du temps (STAËL, Allemagne, t. 5, p. 33). Emploi adj. de économe1.
STAT. — Économe1 et 2. Fréq. abs. littér. :343. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 408, b) 643; XXe s. : a) 713, b) 336.

économe [ekɔnɔm] n. et adj.
ÉTYM. 1337; lat. œconomus « administrateur », du grec oikonomos, de oikos « maison », et nomos « administration ».
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I N.
1 Vx. Personne qui administre une maison, des biens. Administrateur.
1 (…) de sages économes, ou d'excellents pères de famille (…)
La Bruyère, les Caractères, II, 11.
(En parlant d'un homme d'État, d'un financier). || Colbert, excellent économe des biens de l'État.
2 Anciennt (hist.). Intendant d'une grande maison. Intendant, régisseur. || Mauvais économe (→ Dissipateur, cit.).
Allus. bibl. || Parabole de l'économe infidèle (Évangile selon saint Luc, XVI).
2 (…) Un homme riche avait un économe qui fut accusé devant lui, comme ayant dissipé les biens de son maître. Et il le fit venir et il lui dit : Qu'est-ce que j'entends dire de vous ? Rendez-moi compte de votre administration, car vous ne pourrez plus gouverner mon bien. Alors cet économe dit en lui-même : Que ferai-je, mon maître m'ôtant l'administration de son bien ?
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, XVI, 1-2-3.
3 Mod. Personne chargée de l'administration matérielle, des recettes et dépenses (dans une communauté religieuse, un établissement hospitalier, un établissement d'enseignement). Dépensier, gestionnaire, intendant; économat. || L'économe d'un lycée s'appelle officiellement aujourd'hui intendant universitaire. || Sous-économe : fonctionnaire adjoint à l'économe.Par appos. ou adj. (Dans les communautés religieuses). || Le père économe, la mère économe.
3 Pot (à l'École normale supérieure…) désigne (…) le repas considéré en particulier; la nourriture en général; et l'Économe, parce qu'entre autres opérations louches il veille à la nourriture.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, I, p. 6.
tableau Noms de métiers.
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II Adj. (1690). Cour. Qui dépense avec mesure, avec modération; qui sait éviter toute dépense inutile. Ménager (vx); parcimonieux, serré (fam.). → Dépenser, cit. 6. || Maîtresse de maison économe. || Il, elle n'est pas très économe. || Être économe jusqu'à l'avarice. Avare (cit. 10). || Être économe pour pouvoir épargner. Épargnant. || Être sobre, prévoyant et économe.
4 Leurs pères étaient de la vieille génération israélite, laborieuse et tenace (…) élevant leur fortune avec une âpre énergie, et jouissant de celle-ci bien plus que de celle-là. Les fils semblaient faits pour détruire ce que leurs pères avaient édifié : ils persiflaient les préjugés familiaux et cette manie de fourmis économes et fouisseuses : ils jouaient aux artistes, ils affectaient de mépriser la fortune et de la jeter par les fenêtres.
R. Rolland, Jean-Christophe, La révolte, I, p. 416.
(1810). Fig. || Économe de qqch. || Être économe de ses paroles, de ses promesses. Mesuré, modéré; ménager. || Il n'est pas économe de louanges, il en fait beaucoup. || Être économe de son temps, ne pas le perdre, l'utiliser au mieux.(Sans compl. en de). → ci-dessous, cit. 5.
4.1 Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts, sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 10 (1873).
5 Pour en être plus économe, je noterai minutieusement l'emploi de mon temps.
Gide, Journal, 1912, p. 362.
(De L'Économe, marque déposée). || Couteau économe ou, n. m. un économe : un épluche-légumes.
CONTR. Dépensier, dilapidateur, dissipateur, gaspilleur, prodigue. — Excessif.
DÉR. Économat. — V. Économie, économique.
COMP. Sous-économe.

Encyclopédie Universelle. 2012.