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éloge

éloge [ elɔʒ ] n. m.
elogue fin XVIe; lat. elogium « épitaphe », avec infl. du gr. eulogia « louange »
1Discours pour célébrer qqn ou qqch. Éloge funèbre ( oraison) , académique. Éloge d'un saint. panégyrique.
2Cour. Jugement favorable qu'on exprime au sujet de qqn. compliment, félicitation, louange. Une conduite digne d'éloges. Éloge enthousiaste. dithyrambe. « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » (Beaumarchais). « Accepter un éloge qui dans leur bouche est une critique » (Renan). Faire l'éloge de qqn, le louer, dire du bien de lui. ⇒ apologie. Parler de qqn, de qqch. avec éloge. Ne pas tarir d'éloges : être très élogieux. C'est tout à son éloge, à son honneur.
⊗ CONTR. Blâme, 2. critique, dénigrement, reproche.

éloge nom masculin (latin elogium, épitaphe, avec l'influence du grec eulogia, louange) Discours écrit ou prononcé à la louange de quelqu'un, de quelque chose. Louange, témoignage d'estime en faveur de quelqu'un, de quelque chose ; félicitations : Couvrir quelqu'un d'éloges.éloge (citations) nom masculin (latin elogium, épitaphe, avec l'influence du grec eulogia, louange) Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Paris 1732-Paris 1799 […] Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. Le Mariage de Figaro, V, 3 François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit. Maximes Henry Millon de Montherlant Paris 1895-Paris 1972 Académie française, 1960 Chaque fois qu'on me loue, je respire mon tombeau. La Reine morte, I, 2, Ferrante Gallimardéloge (expressions) nom masculin (latin elogium, épitaphe, avec l'influence du grec eulogia, louange) Éloge funèbre, éloge d'une personne décédée, prononcé au cours de la cérémonie des funérailles. Être (tout) à l'éloge de quelqu'un, témoigner de son mérite, de sa valeur, être à son honneur, en parlant d'un de ses actes. (Être) au-dessus de tout éloge, (être) d'une qualité exceptionnelle. ● éloge (synonymes) nom masculin (latin elogium, épitaphe, avec l'influence du grec eulogia, louange) Discours écrit ou prononcé à la louange de quelqu'un, de...
Synonymes :
- dithyrambe
- panégyrique
Contraires :
- diatribe
- pamphlet
- philippique
- satire
Louange, témoignage d'estime en faveur de quelqu'un, de quelque chose ; félicitations
Synonymes :
- compliment
- louange
Contraires :
- critique
- dénigrement

éloge
n. m.
d1./d Litt. Discours à la louange de qqn, de qqch. éloge académique.
"L'éloge de la folie" (érasme).
d2./d Cour. Louange. Faire l'éloge de qqn. être couvert d'éloges.

⇒ÉLOGE, subst. masc.
A.— Discours prononcé ou écrit vantant les mérites, les qualités de quelqu'un ou de quelque chose.
1. [Avec un compl. déterminatif introd. par de et désignant une pers. ou ses actes, ses qualités, etc.] Faire, écrire l'éloge de qqn; prononcer un éloge. Dans « Attila », Pierre Corneille fera l'éloge de Louis XIV, et l'éloge même du dauphin (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 296). L'éloge que D'Alembert venait de publier de Mme Geoffrin (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 326). Jean-Paul Richter écrit de son héros :« il lisait les éloges des grands hommes avec autant de plaisir que s'il eût été l'objet de ces panégyriques » (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 9).
En partic.
Éloge académique, ou p. ell. du déterm., éloge. Discours fait par le secrétaire d'une académie ou un membre récipiendaire pour évoquer la vie, les vertus et mérites d'un académicien décédé. J'étais fort loin de penser qu'après un peu de temps, il m'appartiendrait de rendre à votre confrère l'hommage d'un éloge (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 40) :
1. ... en le voyant se lever et saluer aux plats compliments de quelques renards d'administration, je me disais : « jeune homme, écoute-moi bien; tu ne te lèveras jamais comme cela; tu ne salueras jamais comme cela. Il faut faire maintenant un grand serment. » Voilà comment on se prive de toute espèce de décoration et de toute espèce d'éloge académique.
ALAIN, Propos, 1914, p. 183.
Éloge funèbre. Discours louant les mérites, les vertus d'un défunt. Il ne s'agit pas (...) de mon éloge funèbre écrit d'avance par moi-même (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 19).
Rem. La docum. atteste la forme éloge funéraire. L'Académie qui se démène pour acquérir ses membres indispensables à sa fonction, appliquée à l'éloge funéraire (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 208).
2. [Avec un compl. déterminatif introd. par de et désignant la chose louée] Éloge du travail manuel, de la vertu. Ce sont des rhéteurs grecs qui ont fait l'éloge de la peste, de la fièvre (TAINE, Philos. art., t. 2, 1865, p. 103). Je voudrais écrire, ne fût-ce que par reconnaissance, l'éloge des œuvres qui m'ont appris à me connaître, qui m'ont formé (GIDE, Journal, 1940, p. 50) :
2. ... un poète plein d'humour, Mandeville, avait, dans une fable paradoxale, osé dire la nouvelle espérance. C'était un petit livre aigu, cynique, à l'aurore de nos temps, le premier éloge sans doute de ce qu'on a depuis appelé le capitalisme.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 90.
3. Spéc., LITT. Genre littéraire en honneur surtout au XVIIIe siècle. Le numéro [de la revue] paraît avec les « Éloges » de Saint-Léger (GIDE, Journal, 1911, p. 334).
B.— Jugement relevant très favorablement en parole ou par écrit les mérites ou la réussite de quelqu'un ou de quelque chose.
1. [Ce qui est loué est une pers.] Louange, témoignage d'estime adressé à quelqu'un pour quelque chose. Combler, couvrir qqn d'éloges; être digne d'éloges; un mot d'éloge; un concert d'éloges. Faire l'éloge de qqn. En dire du bien. Maman, ça lui arrivait de faire les éloges de son frère, de raconter devant tout le monde, ses entreprises, ses réussites, ses astuces (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 351). Il avait fait d'elle cet éloge, considérable mais dont on voit les limites :« je ne lui ai jamais entendu dire ni une bêtise ni une vulgarité » (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1115). Le premier devoir des pauvres filles qui nous enseignaient, c'était de répartir également les éloges et les bons points à notre académie de prodiges (SARTRE, Mots, 1964, p. 65) :
3. Il [Jonas] comprit rapidement que ses disciples ne lui demandaient pas des critiques, dont ils n'avaient que faire, mais seulement des encouragements et, s'il se pouvait, des éloges. Il fallait seulement que les éloges fussent différents.
CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, p. 1637.
Loc. Être (tout) à l'éloge de qqn. [Le suj. désigne une action, une manière d'être ou de faire de la pers. qui reçoit l'éloge] Porter témoignage de la valeur, du mérite de quelqu'un. Ce résultat est à l'éloge de vos élèves (BONN.-LEIS. 1970).
2.— Plus rare. [Ce qui est loué est l'œuvre d'une pers. ou d'une collectivité] Vive marque d'appréciation, opinion très favorable portée sur quelque chose. Faire l'éloge de qqc. Il lui arrivait parfois de faire le plus grand éloge d'une pièce nouvellement découverte (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 30). Il [Gide] m'expose à nouveau ses idées, fait l'éloge de ce qu'il appelle « l'amour grec » (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1399) :
4. ... Marx justifie l'ordre qui s'établit en son temps. L'éloge le plus éloquent du capitalisme a été fait par son plus grand ennemi. Marx n'est anticapitaliste que dans la mesure où le capitalisme est périmé.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 238.
Loc. (Être) au-dessus de tout éloge. [En parlant d'une conduite, d'une action, etc.] Si exceptionnel, remarquable que la louange n'en peut décrire la valeur, la qualité. [Faire] preuve d'une intrépidité et d'un sang-froid au-dessus de tout éloge (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 135).
SYNT. Adresser, décerner des éloges à qqn; se répandre en éloges sur qqn ou qqc.; ne pas tarir d'éloges; parler avec éloge de qqn ou de qqc.; mériter, recevoir des éloges; un concert d'éloges; un éloge enthousiaste, exagéré, exalté, flatteur, hyperbolique, mérité, outré, pompeux; un bel, grand, magnifique éloge.
Rem. La docum. atteste élogier, verbe trans. Faire l'éloge de quelqu'un ou de quelque chose. Tout Élogier, est presque aussi ridicule que de tout censurer (S. MERCIER, Néol., t. 1, 1801, p. 209). Il s'en va partout colportant, pesant, balançant, élogiant les avantages athéniens, romains, américains (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 393).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XVIe s. ou début XVIIe s. elogue (PASQUIER, Lettres, éd. 1619, t. 1, p. 558); 1605 eloge (MONTCHRESTIEN, Hector, éd. Petit de Julleville, p. 32 ds IGLF); 1611 euloge au sens de « paroles de louange en l'honneur de quelqu'un » mais aussi « bénédiction, épitaphe, testament » (COTGR.); 1656 plus gén. « expression de l'admiration, ton de la louange » rapporter avec éloge (PASCAL, Provinciales, XIIe lettre, éd. L. Lafuma, p. 425). Empr. au lat. (empr. au gr. « mètre élégiaque; distique », avec attraction de et de ) « épitaphe, courte formule, clause d'un testament » qui, par rapprochement avec le gr. « beau langage, belles paroles » d'où « éloge » et « bénédiction », a pris en b. lat. (cf. Tertullien ds BLAISE, s.v.) le sens de « éloge » et même parfois la forme eulogium qui est à l'orig. de la forme fr. euloge. Le gr. est encore à l'orig. du lat. chrét. eulogia au sens de « bénédiction » (v. eulogie), d'où la confusion entre eulogia et elogium. Fréq. abs. littér. :2 130. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 405, b) 3 342; XXe s. : a) 2 678, b) 1 897. Bbg. GOHIN 1903, p. 244 (s.v. élogier). — QUEM. 2e s. t. 1 1970 (s.v. élogier).

éloge [elɔʒ] n. m.
ÉTYM. Fin XVIe, euloge; bas lat. eulogium, du grec eulogia « louange », de eulogos « celui qui parle bien », de eu- « bien », et logos. → -logie.
1 Littér. Discours pour célébrer qqn ou qqch. || Éloge funèbre, louant les mérites d'un défunt. Oraison. || Éloge académique : discours fait par un membre récipiendaire, évoquant la vie et les mérites d'un académicien décédé. || Éloge d'un saint. Panégyrique. || L'Éloge de la folie, d'Érasme. || Prononcer un éloge.L'éloge, genre littéraire en honneur au XVIIIe siècle.
1 Vous auriez pu bien mieux que moi, Monsieur (Thomas Corneille), lui rendre ici les justes honneurs qu'il mérite, si vous n'eussiez peut-être appréhendé avec raison qu'en faisant l'éloge d'un frère, avec qui vous avez d'ailleurs tant de conformité, il ne semblât que vous faisiez votre propre éloge.
Racine, Disc. prononcé à l'Acad. franç. à la réception de Thomas Corneille, 2 janv. 1685.
2 Cour. Jugement favorable exprimé (au sujet de qqn, et, plus rarement, de qqch.). Compliment, congratulation, félicitation. || Une conduite digne d'éloges. || Recevoir des éloges. || Décerner, donner des éloges. || Combler (cit. 15), couvrir, accabler qqn d'éloges.Ne pas tarir en éloges sur qqn. Reconstitution (cit. 1). || C'est un concert d'éloges. Applaudissement, approbation. || Les éloges de la critique. Encouragement.C'est tout à son éloge : cela porte témoignage de son mérite. Honneur (à son).Faire l'éloge de qqn, le louer, dire du bien de lui. || Parler de qqn, de qqch. avec éloge. Approuver, dire (dire du bien), louer. || Je souscris à ces éloges. || Parler ainsi, c'est faire l'éloge du crime. Apologie, apothéose, plaidoyer (pour). || Éloge objectif, mesuré. || Un éloge tout sec (→ Payer, cit. 18). || Éloge exagéré, dithyrambique. Dithyrambe, fanfare, réclame; → Faire l'article (péj.). || Éloges bas et intéressés. Flagornerie, flatterie. || Fuir les éloges.
2 Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu'au premier faquin il court en faire autant ?
Molière, le Misanthrope, I, 1.
3 Ne vous enivrez point des éloges flatteurs
Qu'un amas quelquefois de vains admirateurs
Vous donne en ces Réduits (…)
Boileau, l'Art poétique, IV.
4 (…) cette autre plume (…) avec laquelle nous écrivons ici son éloge (de l'oie).
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, L'oie.
5 Il est peut-être un peu louangeur; mais c'est avec tant de délicatesse, qu'il accoutumerait la modestie même à l'éloge.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XI.
6 (…) sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, V, 3 (cf. Blâmer, cit. 7).
7 Voilà tout ce que j'avais à vous dire en fait de critique; quant aux éloges, ils ne tariraient pas.
Sainte-Beuve, Correspondance, I, p. 228.
8 Mes adversaires, pour me refuser d'autres qualités qui contrarient leur apologétique, m'accordent si libéralement du talent, que je puis bien accepter un éloge qui dans leur bouche est une critique.
Renan, Souvenirs d'enfance…, VI, IV.
9 Celui qui est sûr, absolument sûr, d'avoir produit œuvre viable et durable, celui-là n'a plus que faire de l'éloge, et se sent au-dessus de la gloire, parce qu'il est créateur, parce qu'il le sait, et parce que la joie qu'il en éprouve est une joie divine.
A. Maurois, Études littéraires, Bergson, III, t. I, p. 172.
Loc. Être au-dessus de tout éloge, si remarquable qu'on n'en peut dire la valeur.
CONTR. Affront, blâme, censure, condamnation, critique, dénigrement, diatribe, moquerie, observation, reproche, satire.
DÉR. Élogieux, élogiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.