1. réclame [ reklam ] n. m.
• 1560; reclam, reclaim en a. fr.; de réclamer
♦ Fauconn. Cri ou signal pour rappeler l'oiseau, le faire revenir au leurre ou sur le poing.
réclame 2. réclame [ reklam ] n. f.
• 1609; de réclamer
I ♦ Techn.
1 ♦ Typogr. Dans les éditions anciennes, non paginées, Mot imprimé isolément au bas d'un feuillet ou d'une page et reproduisant le premier mot du feuillet ou de la page suivante (qu'il « réclame »). Chaque page du Dictionnaire de Furetière porte une réclame.
♢ (1835) Marque faite sur une épreuve, une copie, pour indiquer l'endroit où il faut reprendre la composition ou la lecture.
2 ♦ Théâtre Derniers mots d'un texte, d'une tirade qui signalent à l'interlocuteur qu'il doit entamer la réplique.
3 ♦ (1765) Hist. mus. Dans le plain-chant, « la partie du répons que l'on reprend après le verset » (Rousseau).
II ♦ (1834; du sens I, 1o) Cour.
1 ♦ Vieilli Article élogieux présentant et recommandant qqch. ou qqn, inséré dans un journal pour remplacer ou compléter une annonce publicitaire. « glisser dans les réclames une phrase poétique » (Flaubert). Réclame pour une marque d'automobiles.
2 ♦ Vieilli LA RÉCLAME : la publicité. « publicité, mot savant, apparaît comme plus noble, plus prestigieux que réclame » (M. Galliot). Faire de la réclame; faire de la réclame pour un produit. « c'est la réclame qui est à la base de la célébrité de cet écrivain » (Larbaud) . — EN RÉCLAME : en vente à prix réduits, à titre de réclame (cf. En promotion). Ces articles sont en réclame. — Par appos. Vente-réclame (⇒ promotionnel) .
3 ♦ (1869) Publicité particulière (annonce, affiches, prospectus, etc.). « des affiches, des réclames lumineuses » (Sartre). — Par appos. Objets(-)réclame(s) (⇒ publicitaire) .
4 ♦ Fig. Ce qui recommande, ce qui fait valoir, ce qui assure le succès. Cela ne lui fait pas de réclame.
● réclame nom féminin (de réclamer) Vieux. Petit article inséré à titre onéreux dans un journal, une publication, faisant l'éloge d'un produit. Synonyme vieilli de publicité. ● réclame (difficultés) nom féminin (de réclamer) Emploi Réclame au sens de « publicité » est vieilli et n'est plus guère employé que par plaisanterie chez les Français les plus jeunes. On dit aujourd'hui publicité, promotion. Orthographe Articles en réclame ou articles-réclames (avec un trait d'union et un s à chaque mot). ● réclame (expressions) nom féminin (de réclamer) En réclame, se dit d'un produit en vente à prix réduit. Faire de la réclame à quelqu'un, à quelque chose, attirer l'attention sur quelqu'un, faire valoir quelque chose. ● réclame (homonymes) nom féminin (de réclamer) réclame nom masculin ● réclame (synonymes) nom féminin (de réclamer) Faire de la réclame à quelqu'un, à quelque chose
Synonymes :
- publicité
Synonymes :
- publicité
● réclame
nom masculin
(ancien français reclaim, appel, de réclamer)
Cri et signe qu'on fait à l'autour pour le faire revenir au leurre ou sur le poing.
Toute chasse aux pièges et aux filets.
Appeau, sifflet, etc., servant à attirer les oiseaux.
● réclame (homonymes)
nom masculin
(ancien français reclaim, appel, de réclamer)
réclame
nom féminin
réclame
forme conjuguée du verbe réclamer
réclament
forme conjuguée du verbe réclamer
réclames
forme conjuguée du verbe réclamer
réclame
n. f. Publicité commerciale. Faire de la réclame.
|| Marchandises en réclame, vendues à prix réduit pour attirer les clients.
— (En appos.) Vente réclame.
I.
⇒RÉCLAME1, subst. masc.
A. — FAUCONN., vx. Cri ou signal pour rappeler l'oiseau, le faire revenir au leurre ou sur le poing. Un oiseau qui revient au réclame (Ac.).
B. — P. anal. ,,Sorte de pipeau pour attirer des oiseaux dans les pièges`` (LITTRÉ).
Prononc. et Orth.:[], [-am]. BARBEAU-RODHE 1930 []; ROB. 1985 [a], [] pour réclame1 et [], [a] pour réclame2 mais WARN. 1968 [], [a]; Lar. Lang. fr. [a]; MARTINET-WALTER 1973: 9/17 [a], 8/17 []. Ac. 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1771 (Trév.: Réclame. s. m. Terme de Chasse, se dit des pipeaux, siflets, ou autres inventions avec lesquelles on réclame, on fait revenir ou amasser les oiseaux par un son qui les trompe [...] On le dit aussi en Fauconnerie du cri du Fauconnier et du Tiroir, dont il se sert pour faire revenir les oiseaux de proie sur le poing. Cet oiseau revient au réclame). Issu de l'a. fr. reclaim, déverbal de réclamer, [1. déb. XIIe s. subst. masc. reclain « invocation, évocation en prière » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 822); ca 1200 « évocation renommée » (Chevalier cygne, 245 ds T.-L.); 2. a) ca 1170 subst. masc. reclaim, reclain « cri pour rappeler les oiseaux de chasse » (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 2029); XIVe s. reclam (Moamin et Ghatrif, Table I, 34 ds T.-L.); 1560 subst. fém. reclame ([B. ANEAU] Alector, f ° 84 r °); b) ca 1250 subst. masc. reclaim « appât, leurre » [ou « sifflet »?] (Atre périlleux, éd. B. Woledge, 2654, v. aussi ds T.-L. les attest. du sens de « leurre pour rappeler le faucon » et Voyage de Marco Polo, éd. L. Foscolo Benedetto, Il Milione, XCIV, 13, p. 87); XVe s. reclain « appeau » (Lille ap. La Fons, Gloss. ms. Bibl. Amiens ds GDF.); 1636 reclam (MONET); 1690 reclame (FUR., s.v. reclame subst. fém.)] par l'empl. au masc. de la forme fém. réclame.
II.
⇒RÉCLAME2, subst. fém.
I. A. — IMPRIMERIE
1. Dans un manuscrit ancien ou une édition ancienne, mot que l'on mettait au-dessous de la dernière ligne d'une page pour indiquer qu'il était le premier de la page suivante. Il faut savoir ce que c'est que les signatures et réclames d'un livre; comment on doit les placer et en quel caractère il faut les faire (MOMORO, Impr., 1793, p. 11). On a usé de réclames dans les manuscrits et les premiers siècles de l'imprimerie (BRUN 1968).
2. P. anal. ,,Marque au crayon sur une copie, indiquant l'endroit où il faut reprendre la composition ou la lecture de l'épreuve`` (COMTE-PERN. 1963).
B. — 1. MUS., RELIG. Partie du répons que l'on reprend après un verset. La fin des versets s'agence (...) avec la reprise ou réclame d'une manière toujours simple et naturelle (POTHIER, Mélod. grégor., 1890, p. 288).
— [Dans la psalmodie] Synon de reprise. Dans la synagogue moderne, quand on exécute le Hallel (...) l'assemblée répond (...) au chantre en répétant à chaque verset du psaume (...) la réclame du premier verset (GASTOUÉ, Orig. chant romain, 1907, p. 17).
2. THÉÂTRE. Dernier(s) mot(s) d'un couplet, d'une tirade indiquant au partenaire que c'est à lui de donner la réplique. (Dict. XIXe et XXe s.).
II. — Synon. usuel publicité.
A. — Vieilli. Texte inséré dans un journal, une publication pour présenter, recommander et faire l'éloge d'un produit, d'un livre, d'un artiste, etc. Le cabotin diplomate avait même soin de faire toujours glisser dans les réclames une phrase poétique sur la fascination de sa personne et la sensibilité de son âme (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 66):
• 1. ... ce cruel insuccès en dépit de réclames qui ont dû coûter au poète d'énormes sommes d'argent et d'amour-propre, a dû apprendre à M. Richepin qu'il ne suffit pas de rimer suffisamment pour être un poète, même suffisant...
VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Jean Richepin), 1885-93, p. 326.
B. — Procédé publicitaire visant à lancer un produit, un spectacle, un artiste, etc. Synon. pop. battage. Réclame pour qqc., pour qqn; faire de la réclame pour qqc., pour qqn. Quelle « réclame » déjà que cette seule couverture:Prix Goncourt! Roman (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 242).
— P. méton., au sing. ou au plur. Support matériel de cette publicité (affiche, enseigne, prospectus etc.). Réclame au néon; réclame lumineuse. Londres était devenu une masse incandescente, saccagée de plaisirs, où des autobus, vêtus de réclames, passaient avec des bruits de tiroirs (MORAND, Tendres stocks, 1921, p. 85):
• 2. Ces jours-ci, un vaudevilliste s'est fait confiseur. C'est Siraudin qui a basé son succès sur toutes sortes de réclames à la sensualité des vieux bourgeois, faisant répandre le bruit que les actrices du Palais-Royal servaient à son comptoir, imaginant pour le Jour de l'An, pour les cadeaux aux petites dames, des bonbons à photographie et des sacs dans un mètre de dentelle.
GONCOURT, Journal, 1860, p. 843.
♦ En appos. avec valeur d'adj. Qui attire ou cherche à attirer l'attention à la manière d'une réclame. Synon. accrocheur. Il eut la surprise toute neuve des faits qu'annonçaient les journaux. Faits terriblement dramatiques, à en croire les papiers. Des en-têtes réclames, imprimés en caractères gras (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 279).
— Péj., en appos. avec valeur d'adj. ou dans la loc. adj. de réclame. Le scandaleux étalage d'une psychologie de réclame et de corruption (BOURGET, Disciple, 1889, p. 48). L'esthétique de bocal de pharmacie, l'aspect spectral et réclame à la fois de Mlle Guilbert et de ses longs gants noirs! (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 29).
— Loc. En réclame, de réclame. À prix réduit pour attirer la clientèle. Synon. en promotion. Mettre un produit en réclame. Elle en prit un [parapluie] de huit francs cinquante, article de réclame d'un grand magasin (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Parapluie, 1884, p. 445).
C. — Au fig. Ce qui est propre à attirer l'attention sur (quelqu'un/quelque chose); ce qui le fait valoir, lui facilite le succès. Réclame savamment entretenue; réclame électorale; cultiver, faire jouer la réclame; soigner sa réclame. Je n'accepte pas tous vos éloges, mais vous avez raison, je me crois au moins un brave homme, et c'est la seule « réclame » que je voudrais répandre (ZOLA, Corresp., t. 2, 1883, p. 594). « À quoi servent les études que je fais ici? » Il n'avait jamais su trouver qu'une réponse, positive et misérable: « À procurer de l'argent à mon patron. Si j'ai des prix, je lui sers de réclame » (BOURGET, Crit. et doctr., t. 1, 1912, p. 17).
— Loc. verb. Faire de la réclame (à/pour). Faire valoir, attirer l'attention sur. Faire sa propre réclame. En faisant une réclame malsaine aux fous qui lacèrent les tableaux, aux voleurs de châsses et aux iconoclastes, les journaux provoquent de véritables épidémies de vandalisme (RÉAU, Archives, bibl., musées, 1909, p. 28).
REM. 1. Réclamiste, subst. et adj., rare. (Personne) qui use beaucoup de réclame, de publicité. Ingéniosité de réclamiste (Lar. 20e). 2. -réclame, élém. de compos. a) [Le 1er élém. désigne le support de la réclame] ) Affiche-réclame, subst. fém., vieilli. V. affiche ex. 20. ) Pancarte-réclame, subst. fém. Depuis trois ans, ça n'avait guère changé, bien que le long de la route les pancartes-réclames se fussent multipliées, et aussi des grandes affiches peintes au dos des maisons (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 161). ) Panneau-réclame, subst. masc. Taxe sur la publicité faite à l'aide soit de panneaux-réclames, soit d'affiches, soit d'enseignes lumineuses (BACQUIAS, Cons. gén. et cons. arrondiss., 1934, p. 25). b) [Le 1er élém. désigne l'objet de la réclame] Article-réclame, subst. masc. Article qui fait l'objet d'une vente au rabais. La boucherie a toujours utilisé l'article-réclame pour attirer le client, mais aussi pour essayer d'écouler l'ensemble de l'anatomie animale (CHAUD. 1970, s.v. réclame). c) Vente-réclame. V. vente.
Prononc. et Orth. V. réclame1. Étymol. et Hist. 1. 1625 (STOER, Le Grand dict. fr.-lat.: Reclame, rapport, terme d'imprimerie); 2. 1765 (Encyclop. t. 13: Reclame [...] c'est la derniere partie d'un répons, laquelle se repéte apres le verset [...]); 3. 1782 théâtre « mots qui terminent une réplique et indiquent à l'interlocuteur que c'est à lui de parler » (LACLOS, Liaisons dangereuses, lettre 59, Œuvres compl., éd. L. Versini, p. 118); 4. a) 1834 (LANDAIS: Réclame [...] En t. de journaliste, annonce en quelques lignes d'un ouvrage de littérature); b) 1837 « annonce publique » (BALZAC, Employés, p. 160); c) 1839 « annonce destinée à vanter les mérites de quelque chose, publicité » (ID., Fille Ève, p. 119). Représente la var. fém. de l'a. fr. reclain « rappel » (v. réclame1); cf. aussi l'ital. richiamo, terme de typogr. att. dep. 1474 (TOMM.-BELL.), déverbal de richiamare « rappeler » et que BARB. Misc. X, n ° 27 suppose être le modèle du terme français. Fréq. abs. littér.:441. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 368, b) 825; XXe s.: a) 932, b) 557.
DÉR. Réclamier, subst. masc., vx. Spécialiste de la rédaction, de la composition des réclames dans un journal. Et il [Victor Gaillard, directeur du Tapage] emporta le manuscrit, sans écouter les remerciements du poète, qui frémissait de joie à la pensée que son œuvre avait inspiré le caprice au plus fameux barnum de la presse, au premier réclamier de France et d'Europe (COPPÉE, Toute une jeun., 1890, p. 183). — [], [--]. — 1re attest. 1881 (A. DAUDET, N. Roumestan, p. 323); de réclame2, suff. -ier.
BBG. — DARM. 1877, p. 52. — GALL. 1955, p. XV, 69, 417, 420, 424. — QUEM. DDL t. 5, 17, 21.
1. réclame [ʀeklam; ʀeklɑm] n. m.
ÉTYM. 1560; reclaim, reclam, n. m., en anc. franç.; déverbal de réclamer.
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♦ Anciennement.
1 Fauconn. Cri ou signal pour rappeler l'oiseau, le faire revenir au leurre ou sur le poing. ⇒ Faucon.
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2. réclame [ʀeklam; ʀeklɑm] n. f.
ÉTYM. 1625, typogr.; déverbal de réclamer.
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I Techn.
1 Typogr. Dans une édition ancienne (notamment non paginée), Mot imprimé isolément au bas d'un feuillet ou d'une page et reproduisant le premier mot du feuillet ou de la page suivante (qu'il « réclame »). || Chaque page du Dictionnaire de Furetière porte une réclame. — REM. Cette notation était destinée à faciliter le travail du relieur, en l'absence de pagination.
♦ (1835). Marque faite à la main sur une épreuve ou une copie pour indiquer l'endroit où il faut reprendre la composition ou la lecture. ⇒ Imprimerie.
♦ (1813). Théâtre. Derniers mots d'un texte, d'une tirade, qui appellent la suite du dialogue et qui permettent à l'acteur qui donne la réplique d'enchaîner son texte.
2 (1765). Hist. de la mus. Dans le plain-chant, « la partie du répons que l'on reprend après le verset » (Rousseau, Dict. de mus.). — Dans la psalmodie, la reprise.
———
II (1834; du sens I, 1). Cour.
1 Vieilli. Texte élogieux présentant et recommandant un ouvrage, un spectacle, un produit, un artiste, etc., inséré dans un journal pour remplacer ou compléter une annonce publicitaire. || Glisser (cit. 40, Flaubert) dans les réclames une phrase poétique. || « Une réclame monstre » (cit. 12, Maupassant, en parlant d'un entrefilet paru dans les journaux). || Réclames pour crèmes de beauté (→ Graisser, cit. 4).
1 Une annonce de quelques lignes insérée aux Faits-Paris se payait horriblement cher (…) les fortes maisons de librairie avaient à leur solde un homme de lettres pour rédiger ces petits articles (…) Ces journalistes obscurs (…) restaient souvent pendant la nuit aux imprimeries pour voir mettre sous presse, soit les grands articles obtenus, Dieu sait comme ! soit ces quelques lignes qui prirent depuis le nom de réclames.
Balzac, Illusions perdues, 1839, Pl., t. IV, p. 781.
2 La réclame consiste en quelques lignes faites au profit de l'Annonce, et qui, combinées l'une par l'autre, ont tué la critique dans les grands journaux.
Balzac, la Monographie de la presse parisienne, 1843, in Œ. diverses, t. III, p. 565.
2 (1842). Mod. || La réclame : la publicité. ⇒ Publicité (II., 3.). → Hyperbole, cit. 2. || Faire de la réclame. || Imposer son nom par la réclame (→ Concurrent, cit. 6). || Charlatanisme (cit. 1) qui cultive l'art de la réclame. ⇒ Battage. — Spécialt (comm.). || En réclame. || Mettre en réclame : mettre en vente, à prix réduits, à titre de réclame (→ En promotion). || Ces articles sont en réclame. — Réclames et soldes.
3 La réclame pousse surtout au néologisme, la langue ordinaire ne suffit plus à ses besoins.
4 La réclame, dont dépend en grande partie la vie industrielle et commerciale, affectionne les noms d'apparence savante, qui donnent à un produit, souvent quelconque, l'air d'une invention scientifique. De là la multiplication des mots à physionomie grecque en ine, ol, ose, yl, ène.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 61.
5 En gros, publicité, mot savant, apparaît comme plus noble, plus prestigieux que réclame. Ce dernier vocable (…) s'est peu à peu chargé d'une coloration vaguement, puis franchement péjorative (due de toute évidence aux exagérations des annonceurs) et semble supposer, de la part du vendeur, le recours à toutes sortes de manœuvres suspectes, et peut-être dolosives, pour faire acheter un produit de qualité médiocre (…)
D'autre part, il s'établit entre les deux mots une différence de degré : la publicité est, sinon une science, du moins un art, qui suppose un travail réfléchi (…) La réclame, au contraire, laisse deviner les procédés rudimentaires du camelot ou du commerçant qui, au petit bonheur, rédige ses annonces lui-même.
M. Galliot, Essai sur la langue de la réclame contemporaine, Introd., p. XXIII-XXIV.
6 La réclame aux balcons accroche ses panneaux
Salit la vue et l'autobus et les journaux
Aragon, le Roman inachevé, « Paris vingt ans après ».
♦ (1869). Publicité particulière; tout moyen de faire de la réclame. || Annonces, réclames, prospectus, catalogues qui attirent le client (→ Marchand, cit. 3).
7 En Amérique — du moins celle que je connais — vous n'êtes jamais seul dans la rue : les murs vous parlent. À droite, à gauche, ce sont des affiches, des réclames lumineuses, d'immenses vitrines qui contiennent simplement un grand panneau avec montage photographique ou des statistiques.
Sartre, Situations III, p. 78.
7.1 (…) au-dessus, les violentes, opiniâtres et mercantiles réclames destinées à forcer ceux qui les regardaient à boire ou à aller voir (au-dessous du nègre il y avait, pour le compte d'une agence de voyage sans doute, un palmier bleu qui s'allumait et s'éteignait aussi, alternant avec un avion, une sorte de monument avec un dôme et un paquebot) des choses qu'ils n'avaient jamais eu le désir (ni le besoin) de boire ni de voir.
Claude Simon, le Palace, p. 44.
8 Citons (…) les locutions : vente-réclame, article-réclame, prix-réclame, vêtement- réclame, etc., où réclame a acquis la valeur d'un adjectif : à bas prix, avantageux.
M. Galliot, Essai sur la langue de la réclame contemporaine, p. 417.
3 ☑ (1843). Fig. Ce qui recommande, ce qui fait valoir, ce qui assure le succès. Ce serait pour vous une bien mauvaise réclame. || Faire sa propre réclame. ⇒ Éloge.
9 C'est une gloire pareille à la célébrité d'une maison de commerce : elle ne se soutient que par une incessante réclame. Payée en services rendus à des gens influents, payée en dîners et en réceptions, payée en argent même, c'est la réclame qui est à la base de la célébrité de cet écrivain. Aussi, il sait ce que vaut la gloire !
Valery Larbaud, Fermina Marquez, XVII.
10 Il y a aussi les contre-indications, qui peuvent être des plus graves… Un artério-scléreux, pour quelques verres d'eau mal placés, vous claquera entre les mains… Vous voyez cette réclame pour les débuts d'une station ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XIV, p. 106.
11 Si on faisait pour l'éther le dixième de la réclame qu'on fait à l'amour, le monde entier bientôt s'y adonnerait.
Henri Michaux, La nuit remue, L'éther.
REM. L'ensemble du sens II tend à vieillir ou du moins à suggérer l'archaïsme, au profit du terme de publicité, soutenu par son abréviation familière pub.
❖
COMP. Homme-réclame.
Encyclopédie Universelle. 2012.