enchanteur, teresse [ ɑ̃ʃɑ̃tɶr, trɛs ] n. et adj.
• 1080; de enchanter
1 ♦ Personne qui pratique des enchantements. ⇒ magicien, sorcier. Merlin l'Enchanteur. L'enchanteresse Circé.
♢ Fig. Personne douée d'un charme irrésistible (par sa beauté, son talent, etc.). Chateaubriand fut surnommé l'Enchanteur.
2 ♦ Adj. Qui enchante, est extrêmement séduisant. ⇒ charmant, ensorcelant, merveilleux, ravissant. Un spectacle, un sourire enchanteur. Une musique enchanteresse. « Les grâces de cette fille enchanteresse » (Rousseau). « Tout un horizon de songes enchanteurs » (Maupassant).
⊗ CONTR. Désagréable.
● enchanteur, enchanteresse nom Personne qui, dans les croyances populaires, est douée de pouvoirs magiques : Merlin l'Enchanteur. Personne dont le charme séduit, captive. ● enchanteur, enchanteresse (citations) nom Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval Paris 1808-Paris 1855 Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse… Autres Chimères, Myrtho ● enchanteur, enchanteresse (synonymes) nom Personne qui, dans les croyances populaires, est douée de pouvoirs...
Synonymes :
- magicien
Personne dont le charme séduit, captive.
Synonymes :
- séducteur
● enchanteur, enchanteresse
adjectif
Qui charme, ravit le cœur, l'esprit ; ensorcelant : Voix enchanteresse.
● enchanteur, enchanteresse (difficultés)
adjectif
Genre
Attention au féminin enchanteresse : « Circé était une grande enchanteresse »(Furetière). « Au pied de l'Acropole, la perspective est enchanteresse »(Chateaubriand).
● enchanteur, enchanteresse (synonymes)
adjectif
Qui charme, ravit le cœur, l'esprit ; ensorcelant
Synonymes :
- charmeur
- envoûtant
- féerique
- grisant
- magique
Contraires :
- désagréable
- horrible
enchanteur, teresse
n. et adj.
d1./d n. Personne qui enchante, magicien. L'enchanteur Merlin.
|| Fig. Personne qui sait charmer, captiver. Ce poète est un enchanteur.
d2./d adj. Qui enchante, ravit. La beauté enchanteresse d'un paysage.
⇒ENCHANTEUR, ERESSE, subst. et adj.
I.— Substantif
A.— [Dans les croyances populaires et les fictions (épopée, roman, théâtre)] Personnage doué de pouvoirs surnaturels dont il use pour opérer des prestiges en faveur des mortels ou à leur détriment.
1. [Emploi abs. pour désigner la qualification quasi professionnelle du personnage] Majesté d'enchanteur, voile de l'enchanteur, charme de l'enchanteresse. (Quasi-)synon. mage, magicien, sorcier. Il croyait à la lampe merveilleuse, aux enchanteurs (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 414). On m'y mettait souvent en garde contre un vieil enchanteur génial et cruel (COCTEAU, Chev. Table Ronde, 1937, I, p. 98) :
• 1. ... dans Chateaubriand, il y a de temps en temps l'enchanteur qui passe avec sa baguette et son talisman...
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 4, 1863-69, p. 82.
Rem. Enchanteur ainsi que mage appartiennent à la lang. littér. où ils fonctionnent à côté de magicien sans pour autant être de simples substituts de ce dernier. Au mage est attachée traditionnellement une dignité que ce personnage tire d'un vaste et profond savoir. Dans la représentation de l'enchanteur dominent plutôt les traits d'une prestance phys. qui en impose et du pouvoir d'illusionner les mortels par des prestiges. À sorcier est dévolue une valeur péj. en raison du pacte que ce personnage est censé avoir lié avec le diable et du caractère maléfique de ses pouvoirs.
2. [Déterminé par un nom propre qui identifie le personnage] L'enchanteur Merlin, l'enchanteresse Armide, Merlin l'Enchanteur. La fille du soleil, Circé, l'enchanteresse qui change les hommes en bêtes, c'est la puissance redoutable et sinistre qui dégrade et asservit les âmes par l'attrait magique de la volupté (MÉNARD, Rêv. païen, 1876, p. 89).
3. [Suivi d'un compl. précisant l'obj. qu'affecte le charme] Rare. Enchanteur de serpents (cf. MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1340), variante de charmeur de serpents.
B.— P. anal. Homme, femme dont un trait pertinent dans le caractère, les dons, les attitudes, évoque un enchanteur :
• 2. À cette époque, j'entendais parfois des catholiques affirmer que les ballets russes étaient l'œuvre du démon et l'on comprend ce qu'ils voulaient dire, mais les ballets d'hier soir les auraient pleinement rassurés, car il est assez clair que le vieil enchanteur [Diaghilew] ne s'y intéresse plus.
GREEN, Journal, 1945, p. 237.
— P. plaisant. Angélique, en sueur dans les fumées de cuisine, un madras autour de la tête, superbe enchanteresse, tenait la poêle dont, pour ne pas se brûler les doigts, elle avait emmailloté la queue dans un mouchoir de dentelle (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 62).
C.— P. ext. Homme, femme dont le charme captivant s'exerce irrésistiblement sur un être. Belle enchanteresse. Je crois que vous êtes un grand enchanteur, car il est impossible de ne pas faire ce que vous voulez (MUSSET, Quenouille Barb., 1840, II, 3, p. 310) :
• 3. Elle [madame Elliott] a été galante, elle a été légère, elle a ébloui les yeux des princes et de ceux qui sont devenus rois; elle n'a pas cru qu'on dût résister à la magie de sa beauté (...) elle a obéi à cette destinée d'enchanteresse comme à une volonté de la nature et du sang...
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 15, 1851-62, p. 190.
II.— Adjectif
A.— Qui a la force d'enchanter magiquement :
• 4. ... le croissant vaporeux de cet astre m'ordonne de prendre un instant, comme le sujet de méditatives réflexions, les conséquences funestes qu'entraîne, après lui, l'inexplicable talisman enchanteur que la Providence m'accorda.
LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, p. 306.
— P. ext., rare. Qui a le caractère illusoire, trompeur d'un enchantement. Illusion enchanteresse. Une inquiétude et même une épouvante, si elle est sincère, est bonne; au lieu qu'une espérance enchanteresse est mauvaise. Ne nous laissons pas bercer (PÉGUY, Grippe II, 1900, p. 25).
B.— Au fig.
1. Qui agit à la manière, avec la force d'un enchantement. Je connaissais enfin la beauté sans prétextes, que j'attendais sans le savoir. Tout, ici, ne reposait que sur la vertu enchanteresse du langage (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 15).
2. Qui captive, qui ravit les sens, le cœur, l'esprit.
a) [En parlant d'une chose] Lieu, spectacle, style enchanteur; douceur, musique, voix enchanteresse; aspect (...) enchanteur (cf. désillusion A, LOTI, Mariage, 1882, p. 215). Elle a dans ses regards un air de douceur et d'intelligence, son sourire est enchanteur (...) On voit qu'elle a moins le désir de plaire que l'envie que vous soyez content d'elle (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1724). Ils [Angélo et son amie] firent au moins deux lieues de plus sur la droite (...) en terrain facile et dans un paysage enchanteur (GIONO, Hussard, 1951, p. 274) :
• 5. L'air du Heute noch est un des plus enchanteurs, un des plus grisants que Bach ait écrits. J'y voyais, en 1926, le balancement de hautes frégates à voilure déployée.
GREEN, Journal, 1955-58, p. 94.
b) [En parlant d'une pers.] Tout était séduction dans cette femme enchanteresse (CHATEAUBR., Avent. dern. Abenc., 1826, p. 218).
Rem. La docum. atteste le fém. enchanteuse : Il fait bon courir dans cette nature enchanteuse, parmi fleurs, oiseaux et verdure, sous ce ciel large et bleu du Nivernais (E. DE GUÉRIN, Journal, 1839, p. 262). R. DE GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 148 note à propos de ce néol. : ,,Enchanteuse, qui était inévitable, n'est pas déplaisant. Quant à la logique des féminins attribués aux mots en eur, il suffit de citer cantatrice, enchanteresse et chanteuse pour montrer que, dans cet ordre de finales, la langue se permet toutes ses fantaisies``.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Peut être écrit avec une majuscule quand il est postposé dans des expr. du type : Merlin l'Enchanteur (peut-être p. anal. avec les surnoms : Pépin le Bref, Philippe le Bon, etc.). Étymol. et Hist. Ca 1100 subst. masc. encanteür (Roland, éd. J. Bédier, 1391); ca 1165 adj. drap enchanteor (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 13342); ca 1175 subst. fém. enchanterresse (ID., Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 708); 1552 « celui qui séduit, charme » (RONSARD, Les Amours, éd. P. Laumonier, IV, 65); 1578 adj. (R. GARNIER, M. Antoine, éd. W. Fœrster, I, p. 175). Dér. du rad. de enchanter; suff. -eur2; suff. -eresse (-eur2). Fréq. abs. littér. :510. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 285, b) 690; XXe s. : a) 417, b) 450. Bbg. GALL. 1955, p. 48.
enchanteur, eresse [ɑ̃ʃɑ̃tœʀ, (ə)ʀɛs] n. et adj.
ÉTYM. 1080; de enchanter.
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I N.
1 Personne qui pratique des enchantements. ⇒ Mage, magicien, nécromant, sorcier. || Les enchanteresses de la mythologie, Médée, Circé. || L'enchanteur Maugis, cousin des Quatre Fils Aymon. || Merlin l'Enchanteur, les enchanteresses Viviane, Morgane (⇒ Fée), personnages des romans de la Table ronde. || Armide, l'enchanteresse de la « Jérusalem délivrée ». — Les tours, les sortilèges d'un enchanteur. — L'Enchanteur pourrissant, œuvre d'Apollinaire (1909).
1 Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs.
Apollinaire, Alcools, « Crépuscule ».
2 (1632). Fig. Personne douée d'un charme irrésistible (par sa beauté, son talent, etc.). || Défiez-vous de cet enchanteur ! || Le charme de son style a fait surnommer Chateaubriand « l'Enchanteur ».
2 Il avait surtout de l'enchanteur et du fascinateur. Il s'est peint avec ses philtres et sa magie, comme aussi avec ses ardeurs, ses violences de désirs et ses orages (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 27 mai 1850.
3 Suis-je, pour vous aimer, ô blonde enchanteresse,
Un timide écolier qui rêve de vos yeux (…)
Baudelaire, Premiers poèmes, « Sonnet cavalier ».
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II Adj.
2 (Av. 1589). Vx. Qui séduit jusqu'à égarer, qui charme.
4 (…) et des lâches flatteurs la voix enchanteresse.
Racine, Athalie, IV, 3.
3 Mod. Qui séduit beaucoup. — REM. Selon les contextes et les usages, le mot garde plus ou moins d'écho de sa valeur forte « qui captive, ravit, charme ». Il reste plus significatif que enchanter et enchanté. || Un séjour enchanteur. ⇒ Charmant, paradisiaque. || Sous un ciel enchanteur. ⇒ Merveilleux, rêve (de rêve). || Spectacle enchanteur. ⇒ Enchanté (2.), ravissant. || Des songes enchanteurs (→ Défilé, cit. 7). || Attraits (cit. 6) enchanteurs. || Sourire enchanteur. ⇒ Charmeur, séduisant. || La voix enchanteresse des sirènes. ⇒ Ensorceleur. || Créature enchanteresse. || Musique enchanteresse.
5 Ne tâchez pas d'imaginer les charmes et les grâces de cette fille enchanteresse, vous resteriez trop loin de la vérité. Les jeunes vierges des cloîtres sont moins fraîches, les beautés du sérail sont moins vives, les houris du paradis sont moins piquantes.
Rousseau, les Confessions, VII.
6 (…) il fallait faire la part à son organe enchanteur (la voix de Séraphîta), à sa beauté séduisante, à son geste fascinateur (…)
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 561.
7 C'est (la femme) une espèce d'idole, stupide peut-être, mais éblouissante, enchanteresse, qui tient les destinées et les volontés suspendues à ses regards.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, XVI, X.
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CONTR. Désagréable.
Encyclopédie Universelle. 2012.