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flatterie

flatterie [ flatri ] n. f.
• 1265; de flatter
Action de flatter; louange fausse ou exagérée que l'on adresse à qqn par complaisance, calcul. De basses flatteries. Flatterie servile. adulation, flagornerie. Il nous a fait mille flatteries. courbette. « Les hommes sont si sensibles à la flatterie que, lors même qu'ils pensent que c'est flatterie, ils ne laissent pas d'en être dupes » (Vauvenargues). ⊗ CONTR. Blâme, 2. critique.

flatterie nom féminin Action de flatter ; compliment exagéré et intéressé : Être sensible à la flatterie.flatterie (citations) nom féminin Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Il n'y a rien de plus bas, et qui convienne mieux au peuple, que de parler en des termes magnifiques de ceux mêmes dont l'on pensait très modestement avant leur élévation. Les Caractères, Des jugements Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. Fables, le Corbeau et le Renard Jean-Baptiste Massillon Hyères 1663-Beauregard-l'Évêque, Puy-de-Dôme, 1742 Académie française, 1719 Quiconque flatte ses maîtres, les trahit. Sermons, Sur la mort Commentaire La même phrase se retrouve dans le Sermon : Sur les tentations des grands. Marcel Proust Paris 1871-Paris 1922 […] La flatterie n'est parfois que l'épanchement de la tendresse et la franchise la bave de la mauvaise humeur. Les Plaisirs et les Jours Gallimard Jules Renard Châlons, Mayenne, 1864-Paris 1910 Ce qui fait le plus plaisir aux femmes, c'est une basse flatterie sur leur intelligence. Journal, 21 mai 1895 Gallimard Henri Beyle, dit Stendhal Grenoble 1783-Paris 1842 […] Il s'agit de ne flatter personne, pas même le peuple. Promenades dans Rome, Marginalia Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Les grandes flatteries sont muettes. Autres Rhumbs Gallimard Phèdre, en latin Caius Julius Phaedrus Macédoine vers 10 avant J.-C.-54 après J.-C. Celui qui aime à être loué par des paroles trompeuses en est généralement puni par sa honte et ses regrets. Qui se laudari gaudet verbis subdolis, Sera dat poenas turpes poenitentia. Fables, I, 13 Charles Caleb Colton 1780-1832 L'imitation est la plus sincère des flatteries. Imitation is the sincerest flattery. Lacon George Bernard Shaw Dublin 1856-Ayot Saint Lawrence, Hertfordshire, 1950 Ce qui flatte réellement un homme, c'est qu'on le juge digne d'être flatté. What really flatters a man is that you think him worth flattering. L'Autre Île de John Bullflatterie (synonymes) nom féminin Action de flatter ; compliment exagéré et intéressé
Synonymes :
- adulation
- cajolerie
- compliment
- courtisanerie (littéraire)
- douceurs (familier)
- éloge
- encens
- flagornerie (littéraire)
- hommage
- pommade (familier)
Contraires :
- blâme
- critique
- dénigrement
- ironie
- moquerie
- raillerie
- réprimande
- reproche
- semonce

flatterie
n. f. Action de flatter; louange fausse ou exagérée dans l'intention d'être agréable, de séduire, de corrompre.

⇒FLATTERIE, subst. fém.
A.— Au sing. ou au plur. Geste, acte, visant à gagner la faveur de quelqu'un. Flatteries grossières, serviles. Aussi était-il au mieux avec la veuve, qu'il appelait maman en la saisissant par la taille, flatterie peu comprise! (BALZAC, Goriot, 1835, p. 23). R. B., peintre-graveur, Juif peut-être, Russe à coup sûr — qui veut faire mon portrait. C'est une manière de flatterie à quoi je me laisserai toujours prendre (GIDE, Journal, 1911, p. 330).
En partic.
♦ Attention intéressée, cajolerie visant à enjôler quelqu'un. Les familles distinguées du pays, qui avaient des fils, la courtisaient déjà, disposant autour d'elle un réseau de petites flatteries et de ruses savantes (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 845) :
1. Puis, pour obtenir la fantaisie dont elle rêvait, une robe, un jouet, un bijou en toc, des romans, un bibelot quelconque, elle faisait vibrer d'autres cordes, la vanité, la jalousie, l'orgueil maternel. Ou bien, par de petites flatteries, elle amenait sa mère à l'état de bonne humeur souhaitable. Littéralement, elle en jouait comme d'un instrument dont elle eût eu la parfaite maîtrise.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 82.
♦ Louange fausse ou exagérée adressée à quelqu'un. Être sensible aux flatteries. (Quasi-)synon. compliment. Pensez-vous seulement un quart du bien que vous avez dit de moi? Mot diablement femme! Les voilà bien! Elles veulent qu'on les flatte et elles veulent que la flatterie soit une vérité! (BARB. D'AUREV., Memor. 2, 1839, p. 391) :
2. Il trouva par hasard dans une revue un article de Southey où l'abominable vieux roi d'Angleterre était appelé « le meilleur monarque qui eût jamais occupé un trône ». C'était évidemment une flatterie un peu grosse, mais Southey désirait devenir poète lauréat et le chemin des honneurs officiels est difficile à parcourir.
MAUROIS, Ariel, 1923, p. 104.
B.— Au sing. Action de flatter; caractère de celui qui flatte, de son comportement, de ses actes. Ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 230). On publie que les honneurs, les bénéfices, les prébendes ne se donnent ni à la vertu, ni au talent, mais qu'on les achète par la flatterie et le mensonge (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 50) :
3. ... je pense à ces réflexions que fit un jour M. Paul Valéry : « L'histoire des lettres, a-t-il écrit avec malice et mélancolie, est aussi l'histoire des moyens d'existence de ceux qui ont pratiqué l'art d'écrire « à travers les âges ». On y trouve toutes les solutions possibles du problème de vivre en dépit de l'esprit qu'on a : la flatterie, la louange des grands, des riches ou du peuple... »
GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 153.
Par flatterie. On trinqua avec le Prussien, qui claqua de la langue par flatterie, pour indiquer qu'il trouvait ça fameux (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, St-Antoine, 1883, p. 196). Parce qu'il avait le mot pour rire, les gens croyaient qu'il n'était pas fier. Ils plaisantaient avec lui, plutôt par flatterie, sans trop s'en douter, que parce qu'ils se sentaient devant lui en humeur joyeuse (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 29).
Au fig. [En parlant de ce qui avantage, enjolive le réel] Il faut l'avoir vu à l'état brut [la palette de Fromentin], à l'état sec, sans la dangereuse flatterie de cette vitre des vernis, qui, même neufs et transparents, ajoutent je ne sais quel velours et quel mystère à ce qui n'est, après tout, que de la poudre triturée (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 84).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694 et 1718 : flaterie. Étymol. et Hist. Ca 1265 flaterie « action de flatter par des louanges fausses ou exagérées » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 234, 33). Dér. de flatter; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :426. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 926, b) 531; XXe s. : a) 318, b) 544.

flatterie [flatʀi] n. f.
ÉTYM. 1265; de flatter.
Action de flatter (la flatterie); louange fausse ou exagérée que l'on adresse à qqn par complaisance, obséquiosité, servilité, hypocrisie, calcul, intérêt… (une, des flatteries). Compliment, hommage, louange. || Flatterie délicate. || Sotte flatterie. || Flatterie grossière, basse (cit. 36), servile, vile, honteuse. Adoration, adulation (cit. 1), courtisanerie, flagornerie (→ Commerce, cit. 13). || Accabler de flatteries. Amadouement (vx), cajolerie, câlinerie, caresse, cour, courbette, douceur, encensoir (coups d'), génuflexion, plat, pommade. || Flatteries captieuses, hypocrites. (vx) Eau (eau bénite de cour); → Bouche de miel, cœur de fiel. || L'amorce de la flatterie. || Être accessible (cit. 5), sensible aux flatteries (→ Éteindre, cit. 18). || Se laisser prendre aux blandices, à l'encens, à l'enivrement, au miel, au sucre de la flatterie. || Être dupe des flatteries. || Le poison de la flatterie (→ Déifier, cit. 1; empoisonner, cit. 11; enivrant, cit. 4). || Haïr la flatterie (→ Flatter, cit. 33). || Parler sans flatterie.
1 La flatterie est une fausse monnaie, qui n'a de cours que par notre vanité.
La Rochefoucauld, Maximes, 158.
2 Son humeur satirique est sans cesse nourrie
Par le coupable encens de votre flatterie (…)
Molière, le Misanthrope, II, 4.
3 Tout ceux qui l'encensaient, le voyant perdu sans retour, changèrent leurs flatteries en des insultes sans pitié.
Fénelon, Télémaque, XI.
4 Les hommes sont si sensibles à la flatterie que, lors même qu'ils pensent que c'est flatterie, ils ne laissent pas d'en être dupes.
Vauvenargues, Maximes et Réflexions, 350.
CONTR. Blâme, blessure, bourrade, brimade, brocard, brusquerie, censure, 2. critique, moquerie, sarcasme.

Encyclopédie Universelle. 2012.