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fondation

fondation [ fɔ̃dasjɔ̃ ] n. f.
XIIIe; bas lat. fundatio, de fundare fonder
1(Généralt au plur.) Ensemble des travaux et ouvrages destinés à assurer à la base la stabilité d'une construction. infrastructure. Faire, creuser, jeter les fondations d'un édifice. Fondations profondes, solides. Fondation simple, à semelle; sur pieux, pilotis, radier.
Métaph. assiette, assise, base, fondement. « Tout détruire, c'est se vouer à construire sans fondations » (Camus).
2(Généralt au sing.) Action de fonder (une ville, un établissement, une institution). création. L'an 350 après la fondation de Rome. Fondation d'un ordre religieux ( institution) , d'un parti ( formation) , d'une société ( constitution) .
3Dr. Création par voie de donation ou de legs d'un établissement d'intérêt public ou d'utilité sociale (fondation d'un hôpital, d'un asile); attribution à une œuvre d'intérêt général ou pieuse d'un fonds affecté selon les vœux du donateur. « Aussitôt que j'ai pu établir une fondation, j'ai donné à Saint-Sulpice la somme nécessaire pour y faire dire quatre messes par an » (Balzac).
Par ext. Établissement créé par une fondation. La fondation Rothschild.

fondation nom féminin (latin fundatio, -onis) Action de fonder un pays, une ville, une institution, etc., d'en établir les bases : La fondation d'un parti. Création, par voie de donation, don ou legs, d'une institution d'intérêt général ; cette institution elle-même ; établissement dans lequel elle se trouve : La fondation d'un prix littéraire. La fondation Thiers.fondation (expressions) nom féminin (latin fundatio, -onis) Axiome de fondation, axiome de la théorie des ensembles, selon lequel tout ensemble non vide M possède un élément qui n'a aucun élément commun avec cet ensemble. ● fondation (synonymes) nom féminin (latin fundatio, -onis) Action de fonder un pays, une ville, une institution, etc....
Synonymes :
- création
- édification
- érection
- instauration
- institution
Contraires :
- destruction
- renversement
Axiome de fondation
Synonymes :
- axiome de régularité

fondation
n. f.
d1./d (Le plus souvent au Plur.) Ensemble des travaux destinés à répartir sur le sol et le sous-sol les charges d'une construction; ouvrage ainsi réalisé. Fondations sur pieux. Syn. (Acadie) maçonne, (Québec) solage.
d2./d Fig. Action de créer (qqch). Fondation d'une cité, d'une institution.
d3./d Don ou legs d'un capital pour un usage déterminé.
établissement créé à la suite d'un tel don, d'un tel legs.

⇒FONDATION, subst. fém.
A.— Action de fonder.
1. [Correspond à fonder A 2 a] :
1. ... nous avons vu ensuite que cette religion les avait constitués en société; qu'y a-t-il d'étonnant après cela que la fondation d'une ville ait été aussi un acte sacré et que Romulus lui-même ait dû accomplir des rites qui étaient observés partout?
FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 168.
Loc. Cela est de fondation. ,,Cela est un usage traditionnel, une règle traditionnelle`` (Ac.).
2. Au fig. [Correspond à fonder A 2 b] Fondation d'une dynastie, d'un empire, d'une colonie; fondation d'un ordre religieux; fondation d'une société savante, d'un journal; la fondation de la médecine expérimentale :
2. ... l'élection de Heredia à l'Académie. Hervieu, qui vient de le voir, nous dit qu'il a très bien manœuvré, qu'il s'est montré un stratégiste très habile comme candidat. Ça ne fait rien, je crois que depuis la fondation de l'Académie, il n'y a pas d'académicien homme de lettres entré sous la coupole avec un si mince bagage!
GONCOURT, Journal, 1894, p. 523.
3. 4 décembre. Hier, Raïssa nous parlait du peu de temps qui s'est écoulé depuis la fondation du christianisme. Qu'est-ce que deux mille ans au regard de Dieu?
GREEN, Journal, 1934, p. 244.
Spécialement
a) ,,Création par voie de legs ou de donation d'un établissement d'intérêt public ou d'utilité sociale (...)`` (CAP. 1936). La fondation et l'entretien d'œuvres sociales, écoles, crèches et hôpitaux (MORAND, Londres, 1933, p. 282).
P. méton. L'établissement lui-même. On eût dit une prison, si l'inscription philanthropique, gravée dans la pierre au-dessus du premier étage, ne se fût détachée en lettres d'or : Fondation Oscar Thibault (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 682). La Fondation de France.
b) Affectation perpétuelle d'une masse de biens à une œuvre d'intérêt général ou à un usage pieux déterminé par le donateur. Je t'en supplie, bénis-moi, et jure-moi d'établir à l'Hôtel-Dieu une fondation de deux lits (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 341). D'innombrables fondations de messe, de messe à perpétuité. Que de messes perpétuelles qui ne sont plus dites! (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1937, p. 62) :
4. ... on accorda enfin la confession à tous ceux qu'on menait au supplice. Le sire de Craon fit une fondation aux cordeliers pour qu'ils se chargeassent de remplir ce pieux devoir...
BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1824, p. 225.
B.— [Le plus souvent au plur.]
1. Travail que l'on fait pour asseoir les fondements (d'une construction); tranchée que l'on fait pour y placer les fondements. Commencer les fondations d'un bâtiment; les fondations ne sont pas encore achevées (Ac.). On venait de mettre au jour, en creusant les fondations d'une construction moderne, la base d'une petite tour faisant partie du château de Rouen (BARRÈS, Cahiers, t. 7, 1908-09, p. 132) :
5. Lorsque Dagobert fit rebâtir Saint-Denis, il jeta dans les fondations de l'édifice ses joyaux et ce qu'il avoit de plus précieux : jetez ainsi la religion et la justice dans les fondations de votre nouveau temple.
CHATEAUBR., Mél. pol., 1816-24, p. 230.
2. Maçonnerie qui sert de base (à une construction). Des fondations solides, bâtir, poser les fondations d'un édifice. Synon. fondement(s). Ce bâtiment a quatre mètres de fondations (Ac. 1932). Ces solides fondations en pierre de taille (ZOLA, Curée, 1872, p. 464). La cuve [du cabestan électrique] est maçonnée solidement dans une fondation en béton (CHAMPLY, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 66) :
6. Là s'élevèrent autrefois les pylônes du temple de Koum-Oumbou (Ombos); mais le Nil rongeait chaque jour son rivage, il entraîna la terre, désagrégea les bancs de sable, déracina les rochers et mina sourdement les fondations du monument, qui s'abattit tout entier la face contre le sol et la tête près du fleuve.
DU CAMP, Nil, 1854, p. 192.
P. métaph. Les notables de Coblentz et de Rhens se réunissent au même lieu sous prétexte de fête, et confèrent entre eux de certaines choses obscures; commencement de commune et de bourgeoisie faisant sourdement son trou dans les fondations du formidable édifice germanique déjà tout construit (HUGO, Rhin, 1842, p. 118) :
7. À tout ce qui s'appelle permanence, stabilité, fondées sur le sacrifice nécessaire, établies sur les fondations d'injustice dont ne se passent ni la nature ni la société, à ce qui est raison commune et loi permanente, la poésie et l'amour disent également anathème : Plus que tout votre règne et que ses splendeurs vaines J'aime la majesté des souffrances humaines...
THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 37.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. « action de fonder, d'établir » (A. CHAMPOLLION-FIGEAC, Doc. hist. inéd., t. 3, p. 450 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 706 : la ditte carthe de la fundacion del eglize); 2. 1391 archit. « ensemble des travaux et ouvrages » (CHR. DEHAISNES, Hist. de l'art ds les Flandres, t. 2, p. 693 ds IGLF : adviser le fondasion de le porte saint-Sepulcre); 3. mil. XVIe s. « création d'un établissement d'intérêt général » (AMYOT, Solon, 19 ds LITTRÉ). Empr. au lat. class. fundationes archit. « fondement, base, assise », lat. chrét. fundatio « action de fonder; stabilité, fermeté ». Fréq. abs. littér. :636. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 946, b) 865; XXe s. : a) 1 024, b) 816. Bbg. ARCHIT. 1972, p. 66.

fondation [fɔ̃dɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIIe, « action de fonder »; bas lat. fundatio, du supin de fundare. → Fonder.
1 (1391). Généralt au plur. Ensemble des travaux et ouvrages destinés à assurer à la base la stabilité d'une construction, tant en considération de la charge imposée par la superstructure que du sol d'assise. Fondement (vx). || Faire tracer, creuser (cit. 13), poser, jeter les fondations d'un édifice. || Essais sur le terrain, essais de laboratoire après prélèvement d'échantillons par sondage, en vue de déterminer la nature et les possibilités du sol où se feront les fondations. || Évaluation des charges pratiques sur sols de fondation. || Les fondations tendent à éliminer pratiquement le tassement. || Fouilles et ouvrages garnissant les fouilles dans les fondations. Puits, rigole. || Fondation simple, type. Semelle. || Autres ouvrages exécutés dans les fondations. Pieu, pilot, pilotis, radier, sommier. || Reprise en sous-œuvre d'une fondation. || Matériaux (béton, bois, brique, moellon…) employés pour les fondations. Maçonnerie. || Fondations spéciales dans l'eau (pour les ponts) : fondations directes au bon sol ( Batardeau, caisson, palplanche), fondations directes sur fond dragué sans épuisement (par béton immergé), sur pieux (qui reportent l'assise en profondeur). Enrochement. || Ruines servant de fondations. Substruction.
1 Mécaniquement toute bâtisse est un système de masses qui, du faîtage ou de la corniche jusqu'aux fondations, se transmettent des charges croissantes; de ce point de vue une fondation est donc conditionnée par les superstructures… D'autre part, considérant un ouvrage concret, réalisé, on constate que toute perturbation de l'assise se répercute plus ou moins sur les superstructures. Fondations et superstructures forment donc un ensemble…
P. Robin, in Encycl. pratique du bâtiment, p. 687.
Par métaphore. Fig. Armature, assiette, assise, base, charpente, fondement. || Edifier un régime, construire une fortune sur des fondations solides.
2 Tout détruire, c'est se vouer à construire sans fondations; il faut ensuite tenir les murs debout, à bout de bras.
Camus, l'Homme révolté, p. 199.
2 (Généralt au sing.). Action de fonder (une ville, un établissement, une institution…). Création. || L'an 350 après la fondation de Rome. || Fondation d'Alexandrie par Alexandre. || Millénaire de la fondation d'une ville. || Fondation d'une colonie, d'un comptoir. || La fondation de l'empire perse fut l'œuvre de Cyrus. Édification. || Fondation de l'Église (→ Continuation, cit. 2), de l'Islam. || La fondation des Écoles Normales (→ Façade, cit. 9). || Fondation d'un ordre religieux ( Institution), d'un parti ( Formation), d'un fief ( Érection), des jeux Olympiques ( Instauration).Dr. || Fondation instantanée, fondation successive d'une société. Constitution.Richelieu et la fondation de l'Académie française.Ville, institution de fondation récente, ancienne.
3 Il n'y avait rien qui fût plus à cœur à une ville que le souvenir de sa fondation. Quand Pausanias visita la Grèce (…) chaque ville put lui dire le nom de son fondateur avec sa généalogie et les principaux faits de son existence (…) Parmi tous ces anciens poèmes, qui avaient pour objet la fondation sainte d'une ville, il en est un qui n'a pas péri (l'Énéide)…
Fustel de Coulanges, la Cité antique, p. 162-163.
De fondation : depuis la fondation (→ Excursion, cit. 4). || Cela est de fondation, de toujours, traditionnel.
3.1 Oh, M. d'Andoins est toujours là ? C'est vrai que, lui, il est de fondation, si je puis dire.
Jean-Louis Curtis, l'Horizon dérobé, p. 58.
3 (Mil. XVIe). Dr., relig. « Création par voie de donation ou de legs d'un établissement d'intérêt public ou d'utilité sociale (fondation d'un hôpital, d'un asile, d'une école, d'une crèche), ou attribution à une personne morale de fonds grevés d'affectation à une œuvre d'intérêt général ou pieux (fondation d'un lit dans un hôpital, fondation de prix, fondation de messes) » (Capitant). || Fondation philanthropique, pieuse.Par ext. Établissement créé par une fondation. || La fondation Thiers. || La fondation Ford.
4 Aussitôt que j'ai pu établir une fondation, j'ai donné à Saint-Sulpice la somme nécessaire pour y faire dire quatre messes par an.
Balzac, la Messe de l'athée, Pl., t. II, p. 1163.
5 C'est son œuvre à elle, son travail propre et chéri, presque maternel. « Rien ne m'est plus cher que mes enfants de Saint-Cyr; J'en aime tout, jusqu'à leur poussière. » C'est toujours une si belle chose qu'une fondation destinée à élever dans des principes réguliers et purs la jeunesse pauvre, qu'on hésite à y apporter de la critique, même la plus respectueuse.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Mme de Maintenon, 28 juil. 1851.
Par métaphore :
6 Chaque génération n'est que la gérante temporaire et la dépositaire responsable d'un patrimoine précieux et glorieux qu'elle a reçu de la précédente à charge de la transmettre à la suivante. Dans cette fondation à perpétuité où tous les Français, depuis le premier jour de la France, ont apporté leur offrande, l'intention des innombrables bienfaiteurs n'est pas douteuse : ils ont donné sous condition, à condition que la fondation resterait intacte, et que chaque usufruitier successif n'en serait que l'administrateur.
Taine, les Origines de la France contemporaine, III, t. I, p. 222.
CONTR. Comble, faîtage, faîte, pinacle, superstructure. — Abolition, anéantissement, destruction, renversement, ruine…
COMP. Refondation.

Encyclopédie Universelle. 2012.