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froissement

froissement [ frwasmɑ̃ ] n. m.
XIIIe; de froisser
1Action de froisser, de chiffonner, de plisser; son résultat. « de petits froissements de la bouche » (Goncourt). Froissement d'un muscle. claquage, élongation.
Bruissement de ce qui est froissé. J'entendis « des froissements d'étoffes qu'on pliait » (Lamartine). « elle percevait des froissements légers de papier de soie » (Chardonne).
2Fig. Choc de caractères, d'intérêts en conflit. friction, heurt. « Malgré l'absence, les froissements, l'incompréhension, Marcelle lui restait chère » (Chardonne).
Ce qui blesse qqn dans son amour-propre, sa sensibilité. blessure, vexation. « Mon orgueil sans cesse s'irrite de mille infimes froissements » (A. Gide).
⊗ CONTR. Entente, satisfaction.

froissement nom masculin Action de froisser, de chiffonner, de friper : Le froissement d'une étoffe. Bruit sec qui résulte de cette action ou qui rappelle cette action. Atteinte portée à quelqu'un blessé dans son amour-propre. Contusion des tissus, due à un traumatisme léger. ● froissement (synonymes) nom masculin Action de froisser , de chiffonner, de friper
Synonymes :
- chiffonnement
Bruit sec qui résulte de cette action ou qui rappelle...
Synonymes :
- bruissement
- frémissement
- friselis
- frisson
- frôlement
- frou-frou
Atteinte portée à quelqu'un blessé dans son amour-propre.
Synonymes :
- blessure
- offense
- ulcération
- vexation

froissement
n. m.
d1./d Action de froisser; fait d'être froissé.
d2./d Par ext. Bruit léger que font certaines étoffes, le papier en se froissant.
d3./d Fig. Blessure d'amour-propre, de sensibilité.

⇒FROISSEMENT, subst. masc.
Action de froisser; son résultat. Un léger, un petit froissement.
A.— Dans le domaine concr.
1. [Correspond à froisser A 1; en parlant d'une partie du corps]
a) Vieilli. Action de froisser, de meurtrir par choc ou par pression. L'attouchement d'un œil, le froissement d'un muscle du bras ne produisirent aucun réflexe (LÉAUTAUD, In memor., 1905, p. 212).
b) P. méton. Meurtrissure, contusion due à un choc ou provoquée par une trop forte pression. Elle [la contusion] se traduit par un froissement et une déchirure de ces tissus avec épanchement de sang (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 29) :
1. — Il paraît que sans cesse on se trompe, qu'il y a des éclats dont on ne sait même pas qu'on les a reçus, d'autres qu'on a pris pour une simple contusion. Il serait bien possible qu'un violent froissement de nerf donnât la même sensation que donnerait un corps logé dans un muscle...
MONTHERL., Songe, 1922, p. 119.
2. [En parlant d'une chose]
a) [Correspond à froisser A 2 b; avec l'idée d'une déformation] Action de former des plis (sur une surface plane). Sur l'immense élargissement de la nappe d'eau, pas une ride, pas même un froissement léger qui puisse en tenir un peu la surface (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 700).
P. méton. Bruit qui accompagne le froissement (de quelque chose). Entendre un froissement. Nul bruit, si ce n'est le froissement de feuillets de vélin sous les doigts du docteur Huylten (BERTRAND, Gaspard, 1841, p. 79). C'était une immense pièce (...) que les fenêtres ouvertes sur trois côtés emplissaient tout entière du léger froissement d'eau de la lagune (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 107) :
2. Il [un torrent] fait tant de bruit que j'ai cru d'abord ne pouvoir jamais m'accommoder de cette grande rumeur qui me réveillait à l'aube et où je pensais entendre des cris, mais je m'habitue au perpétuel froissement de ces eaux vertes à broderies blanches.
GREEN, Journal, 1948, p. 184.
En partic. [En parlant d'un tissu, d'un habit] Froissement d'étoffe, de robe. Elle se leva dans un froissement de dentelles (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 284). Parfois, je percevais un mouvement, un froissement de jupe (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 117).
b) [Correspond à froisser A 2 c] Léger frottement; bruit qui en résulte. Froissement de branches. Pour tout bruit on entendoit le froissement de la proue sur les flots (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 213). On entendait le froissement de leurs chapelets (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 120). C'était le froissement des feuilles d'un tilleul contre la maison (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 64).
B.— Au fig.
1. Légère mésentente due à un affrontement de caractères, à une divergence d'intérêts, à une opposition de sensibilités différentes. Froissement d'amour-propre. Synon. friction. C'était le premier froissement entre lui et ses enfants, qu'il cachait, et dont l'amertume venait de lui échapper (ZOLA, Terre, 1887, p. 138). J'ai du reste toute confiance en vous pour éviter tout froissement et faire rendre à chacun le maximum (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 32).
2. P. ext. Ce qui blesse (quelqu'un) dans sa sensibilité, dans sa susceptibilité. Synon. vexation. Mon orgueil sans cesse s'irrite de mille infimes froissements (GIDE, Journal, 1890, p. 15). Le curé cause trop contre les gens. Il y a trop de froissements dans ce qu'il dit (RENARD, Journal, 1903, p. 848). Je vous accorde que nous avons manqué de confiance envers elle, Alain et moi, que nous l'avons froissée... mais on ne se tue pas pour un froissement (MAURIAC, Mal Aimés, 1945, II, 6, p. 200).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1275 « action de mettre en morceaux, de faire voler en éclats » (ADENET LE ROI, Enfances Ogier, éd. A. Henry, 810); fin XIVe-début XVe s. « fatigue, peine » (EUSTACHE DESCHAMPS, éd. de Queux de St Hilaire, II, 15, 11); av. 1590 « action de léser, de meurtrir, de chiffonner » (PARÉ, XI, 1 ds LITTRÉ); 1829 fig. (BOISTE). Dér. du rad. de froisser; suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér. :303. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 249, b) 460; XXe s. : a) 614, b) 459.

froissement [fʀwɑsmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1275, « bruit de choses qui s'entrechoquent »; de froisser.
A
1 (V. 1560, Paré). Action de froisser, de chiffonner, de plisser; résultat de cette action. || Froissement d'un muscle, claquage. || Le froissement d'une étoffe. Chiffonnement.
(1859, in Petiot). || Froissement d'épées : battement glissant, prolongé de l'épée de l'adversaire (du faible vers le fort), ayant pour but de l'écarter. Syn : froissé (→ Froisser).
2 Le fait de se froisser, de se plisser Plissement. || Chien qui montre ses crocs (cit. 2) sous un froissement de mufle.
1 Entre voisins, c'était un échange de regards sérieusement interrogateurs, mêlés à de petits froissements de la bouche, à des hochements de tête qui enterrent les gens (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, LXVII.
3 (1827, Chateaubriand). Bruissement de ce qui est froissé. Froissis. || Distinguer un froissement de plumes (→ Frôlement, cit. 4). || Entendre le froissement des étoffes, de la soie. Frou-frou.
2 J'entendis (…) des froissements d'étoffes qu'on pliait et qu'on dépliait (…)
Lamartine, Graziella, IV, XXX.
3 Nul bruit, si ce n'est le froissement de feuillets de vélin sous les doigts (…)
A. Bertrand, Gaspard de la nuit, Marchand de tulipes.
4 (…) l'on entendit courir, sous la forêt paisible, des bruits d'eau mêlés aux froissements légers du feuillage, à des chants d'oiseaux, à des sons de flûte.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 8.
5 Parfois, je percevais un mouvement, un froissement de jupe (…)
G. Duhamel, Salavin, I, XI.
6 Mais le dimanche, tard dans la nuit, elle percevait des froissements légers de papier de soie, des touchers de feuilles fragiles (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 191.
7 (…) tous les murmures, tous les froissements, toutes les envolées dans les branches, les fracas d'ailes traversant les futaies, les essors au ras des sillons (…)
M. Genevoix, Raboliot, III, V.
B (1831, Sainte-Beuve). Abstrait.
1 Fig. Choc de caractères, d'intérêts en conflit, de passions qui s'affrontent. Accrochage (fam.), friction, heurt.
8 Qu'il y ait eu refroidissement, déchirement, froissement entre nous, comme vous voudrez l'appeler, c'est malheureusement incontestable. Mais l'amitié a des degrés et je me contenterai avec joie, orgueil et reconnaissance, de la moindre place que vous voudrez me conserver.
Sainte-Beuve, Correspondance, 3 avr. 1831, t. I, p. 225.
9 Malgré l'absence, les froissements, l'incompréhension, Marcelle lui restait chère.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 229.
2 (1829, Boiste). Par ext. Ce qui blesse qqn dans son orgueil, son amour-propre, sa sensibilité. Blessure, vexation. || Épargner (cit. 12) un froissement à qqn. || Éprouver, subir des froissements. || Froissement d'amour-propre.
10 Mon orgueil sans cesse s'irrite de mille infimes froissements.
Gide, Journal, janv. 1890.
CONTR. Accord, entente, harmonie, intelligence (bonne). — Satisfaction (d'amour-propre, d'orgueil…)

Encyclopédie Universelle. 2012.