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galop

galop [ galo ] n. m.
galos plur. 1080; de galoper
1Allure la plus rapide que prend naturellement le cheval (et certains équidés) lancé et faisant une suite de bonds accomplis en trois temps (battues). Cheval qui prend le galop. Cheval qui part au galop, au petit, au grand, au triple galop. Un cheval au galop, en train de galoper. Galop d'essai ( canter) ; fig. mise à l'épreuve des qualités de qqn, de qqch.
Par ext. Allure du cavalier dont le cheval est au galop. Au galop ! commandement militaire.
Fig. AU GALOP (au grand, au triple galop) : très rapidement. ⇒ vite. PROV. Chassez le naturel, il revient au galop.
2Pathol. Bruit de galop : « triple bruit du cœur constitué par l'addition aux deux temps normaux d'un troisième temps étranger à ceux-ci » (Potain).
3(1829) Danse très rapide à deux temps où les couples exécutent des pas chassés autour de la salle de bal; dernière figure du quadrille; air sur lequel se faisait cette danse.
⊗ HOM. Gallo.

galop nom masculin (de galoper) La plus rapide des allures naturelles du cheval et d'autres équidés. Danse tournée de rythme vif à deux temps, très en vogue en France au XIXe s. Finale d'une soirée dansante. Rythme à trois temps du cœur évoquant le galop du cheval. ● galop (difficultés) nom masculin (de galoper) Prononciation [&ph91;&ph85;&ph96;&ph99;], sans prononcer le p final. ● galop (expressions) nom masculin (de galoper) Familier. Au galop, très vite, en se dépêchant. Galop d'essai, essai, test à titre indicatif. Branle de galop, mouvement du cheval pendant le galop. Galop allongé, galop assez rapide dans lequel le cheval déploie des foulées très étendues. Galop de chasse, galop modéré et coulant, qu'un cheval peut soutenir assez longtemps sans fatigue excessive. Galop de course, galop poussé à la plus grande vitesse qu'un cheval puisse soutenir sur une distance donnée. Galop de manège ou galop rassemblé, galop très ralenti mais restant très actif et bien cadencé. ● galop (homonymes) nom masculin (de galoper) gallo nom masculin gallot nom masculin

galop
n. m.
d1./d La plus enlevée et la plus rapide des allures des mammifères quadrupèdes (du cheval, notam.), comportant un temps de suspension pendant lequel l'animal perd tout contact avec le sol. Galop de chasse, de manège, de course.
|| Loc. fig. Au galop: en courant; très vite.
|| Loc. Galop d'essai, qui sert à tester un cheval; fig. entraînement.
d2./d MED Bruit de galop: troisième bruit cardiaque (surajouté aux deux bruits normaux) donnant un rythme à trois temps et témoignant d'une insuffisance ventriculaire.

⇒GALOP, subst. masc.
A. — ÉQUIT. Allure naturelle la plus rapide du cheval, sautée à trois temps dans sa forme ordinaire, dans laquelle un antérieur et un postérieur diagonal agissent ensemble, tandis que l'antérieur et le postérieur restants agissent isolément (d'apr. VILLEMIN 1975). Cheval au galop; arriver, s'élancer, passer, revenir au galop; courir, prendre le galop. Elle cingla le flanc de son cheval, qui partit au grand galop (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Coq chanta, 1882, p. 811). Il montrait un colonel qui les dépassait au petit galop de son cheval (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 267). Un cheval qui est sur le point d'abandonner le trot pour le galop (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 78).
1. En partic.
Galop de charge. Galop où le cavalier est en suspension, penché sur l'encolure de sa monture. Toute la ferveur allait aux hussards qui clôturaient la revue dans l'apothéose d'un galop de charge qui étreignait les cœurs (AYMÉ, Jument, 1933, p. 127).
Galop de chasse. Galop ,,à trois temps, de vitesse moyenne, le cavalier étant assis dans sa selle`` (CASS.-MOIR. 1979).
Galop d'école. ,,Galop à trois temps, très ralenti et un peu cadencé`` (Lar. Lang. fr.).
Galop d'essai. (v. essai I B 2 c). P. anal. et au fig. C'est surtout à leur propos [les documentaires] que l'on pense au court métrage comme à un galop d'essai (J.-L. BORY ds Nouvel Observateur, 8 février 1967). Matra lui procédera au galop d'essai de son moteur V 12 (Express, 19 août 1968).
Galop de manège, galop-manège. Galop à quatre temps, ralenti et cadencé (d'apr. ST-RIQUIER-DELP., 1975).
Loc. [Le suj. désigne une pers.] Faire un temps de galop. Mettre son cheval au galop pendant un petit moment. Alors il faisait un temps de galop, dans sa hâte de la rejoindre (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 198). P. métaph. C'est le coup classique, la façon de cravacher le succès, de donner un temps de galop aux cours, à chaque émission nouvelle (ZOLA, Argent, 1891, p. 181).
2. P. ell. ou p. méton.
a) Course d'un cheval au galop; chevauchée sur un cheval mené au galop. Les bêtes pointaient les oreilles, se pressaient, couraient de courts galops (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 372).
b) Distance parcourue au galop; durée d'un trajet au galop. Un galop d'une heure sur une levée de terre, au milieu de carrés de blé et de maïs (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907, p. 196).
c) Bruit caractéristique d'un cheval au galop. Un galop descendait la route (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 164). J'entendais le galop de son cheval derrière nous (CLAUDEL, Père humil., 1920, p. 503) :
1. ... loin de se laisser convertir par Lord George à la religion des courses, il cherchait à le gagner à celle de la politique. Quelquefois, le soir, quand l'entraîneur venait rendre compte des galops de la journée, il trouvait son maître et l'ami de celui-ci assis devant le feu et compulsant des livres bleus.
MAUROIS, Disraëli, 1927, p. 181.
3. P. ext. Très vive allure.
a) [En parlant du cavalier ou du conducteur dont le cheval est au galop] Arrivé à vingt pas de la foule, le postillon prit le galop, malgré les cris de Leuwen (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 50) :
2. Chaque matin, dès l'aurore, elle partait au galop par les plaines et les bois; et chaque fois, elle rentrait alanguie, comme après des frénésies d'amour. J'avais compris! J'étais jaloux maintenant du cheval nerveux et galopant; jaloux du vent qui caressait son visage quand elle allait d'une course folle...
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Fou? 1882, p. 788.
b) [En parlant de l'équipage tout entier] On avait vu son séculaire carrosse doré traverser, stores baissés, au triple galop et entouré de cavaliers portant des flambeaux, Hyde-Park (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 101).
B. — P. anal. ou au fig.
1. [En parlant d'un animal autre que le cheval] Vers les ravins bourbeux Se ruaient des galops de moutons et de bœufs (HUGO, Légende, t. 1, 1859, p. 67).
2. [En parlant de pers.] Course précipitée. Le sol lui-même creusé par les obus, piétiné, durci sous le galop des foules (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 423).
Expr. Au galop, au grand galop, au triple galop. En courant très vite. Des files d'ouvriers arrivaient au galop, se ruaient à l'assaut des cages (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1538). Il faut même déguerpir; et au galop... Petit, retourne à la maison (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 275).
Au fig. Très rapidement. Ces toiles badigeonnées au galop (BAUDEL., Salon, 1846, p. 165) :
3. ... il fit la connaissance d'Anne-Marie Schweitzer, s'empara de cette grande fille délaissée, l'épousa, lui fit un enfant au galop, moi, et tenta de se réfugier dans la mort.
SARTRE, Mots, 1964, p. 8.
Proverbe. [DESTOUCHES, Le Glorieux] Chassez le naturel, il revient au galop.
3. Rare. [En parlant d'une chose] Déplacement très rapide. Il leva les yeux, regarda le ciel, où passait le galop des nuages (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1491).
4. Emplois spéc.
a) [Au XIXe s.] Danse à deux temps et de mouvement rapide, dont le rythme rappelle celui du galop d'un cheval. Madame Paturot fut implacable pour les jeunes princes, qui ne l'avaient honorée d'aucune espèce de valse ni de galop (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 230). À dix heures, M. Blancheron et son ami dansaient le galop et se tutoyaient (MURGER, Scène vie boh., 1851, p. 52).
b) MÉD. Bruit de galop. Bruit lié à un rythme cardiaque anormal à trois temps et perceptible à l'auscultation. Le bruit de galop peut être perçu au début de la diastole (...), au milieu (...) ou à la fin, cas le plus fréquent (LOV.-VEILL., 1954).
P. ell. Galop. Le galop est un signe d'insuffisance cardiaque (MONC. 1971).
c) Vx et pop. Très vive réprimande. Aussi m'ont-ils appelé ce matin au ministère, où un grand sec m'a d'abord fichu un galop (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 274). Si y moucharde, on nous appellera pour nous flanquer un galop (GYP, Souv. pte fille, 1927, p. 163).
Prononc. et Orth. : [galo]. Le p est assez rare à la finale des mots fr. et il est gén. muet sauf dans les mots onomatopéiques du type clop, hip, hop et sauf en cas de liaison (j'ai beaucoup aimé ce livre; il est trop ému pour parler) : camp [], champ [], galop [galo], sirop [], trop [], coup [ku], beaucoup [boku], loup [lu], cantaloup []. Homon. gallo. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Loc. adv. a) ca 1100 les galos « avec précipitation, au galop » (Roland, éd. J. Bédier, 731 : lé galops e les salz); b) 1585 au (grand) galop « id. » (NOËL DU FAIL, Contes et Discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 94); 2. ca 1165 « allure la plus rapide du cheval et de certains autres équidés » (B. DE STE-MAURE, Troie, 8685 ds T.-L.); 3. a) 1829 « ancienne danse au mouvement très vif » (Journal des dames, p. 109 ds Fr. mod. t. 15, p. 135); b) 1835 « air sur lequel se faisait cette danse » (Ac.); 4. pathol. bruit de galop [1847, Bouillaud ds GARNIER-DEL.]; 1878 (P. Lucas-Champonnière in Journ. de méd. et de chir. pratiques, XLIX, 104 ds QUEM. DDLt. 8). Soit déverbal de galoper (de wala hlaupan), soit d'apr. Knobloch ds les Mélanges , p. 173-4, d'un frq. walhlaup « la course vers le champ de bataille d'un cavalier et d'un fantassin, ce dernier se tenant à la crinière du cheval »; ce mode de combat déjà attesté du temps de César et jusqu'à Ammien Marcellin (IVe s.), s'étant répandu à travers toute l'Europe et ayant été adopté par les contingents germains des armées romaines. Le frq. walhlaup est composé de wal « champ de bataille » (cf. a. h. all. wal « id. »; a. nord. val « morts sur le champ de bataille ») et de hlaup « saut, course » (cf. a. h. all. hlauf « course »; m. h. all. louf « course, cours »; all. Lauf « id. »). Cf. DEAF, s.v. galop, col. 102-103. Fréq. abs. littér. : 1 203. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 340, b) 2 611; XXe s. : a) 2 410, b) 1 123. Bbg. QUEM. DDL t. 1.

galop [galo] n. m.
ÉTYM. 1080, les galos; de galoper ou du francique walhlaup « course (d'un cavalier accompagné d'un fantassin) vers le champ de bataille », de wal « champ de bataille », et hlaup « saut, course ».
1 Allure la plus rapide que prend naturellement le cheval (et certains équidés) lancé à fond de train et faisant une suite de bonds accomplis en trois temps ou battues (appui d'un pied de derrière, appui d'un pied de devant et de l'autre pied de derrière, appui de l'autre pied de devant). || Galop de manège, galop de chasse et galop de course (→ Fantasia, cit. 1). || Un galop aisé, souple, puissant, rapide. || Cheval qui prend le galop.
1 La jument, ainsi excitée, allongeait encore plus son galop et semblait ne pas toucher la terre.
Th. Gautier, Fortunio, XI.
2 On battait le rappel sur le quai; le galop des chevaux retentissait sur le pavé (…)
France, le Petit Pierre, XI.
3 Le cheval semblait inquiet : les guides relâchées frôlaient la croupe sensible. Il reniflait bruyamment, les oreilles droites, sentant la direction incertaine. Il buta, ébaucha un galop, quand Pauline, revenant à la réalité, lui donna un coup vif du fouet et le remit au trot.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 99.
(1585). || Au galop. || Cheval qui se met au galop, qui part au galop, au petit, au grand galop (→ Cabrer, cit. 5). || Un cheval au galop, en train de galoper (→ Aigrette, cit. 5; écuyère, cit. 3). || Cheval qui gagne au petit galop, facilement. || Courses au galop (par oppos. à courses au trot). → ci-dessous, 2.
(1872). Galop d'essai : petit galop effectué pour tester la forme du cheval. Canter.Fig. Épreuve d'essai, dans un examen (cf. Examen blanc).Ce que l'on fait pour s'entraîner.Par ext. Allure du cavalier dont le cheval est au galop. || Cavaliers (cit. 2) hâtant leur galop. || Au galop !, commandement militaire. || Un galop effréné. || Faire un temps de galop : mettre son cheval au galop pendant un moment.
4 (…) qu'on voie ton cheval à la grille; un temps de galop jusqu'à la ferme (…)
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, I, 11.
5 Le cuirassier, vu de dos, immobile dans sa carapace de fer, l'épée haute, pesamment et carrément assuré sur sa selle, semble attendre pour partir l'ordre : au galop.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, p. 295.
6 (…) galop des cavaliers circassiens dans le steppe natal (sic)…
Loti, les Désenchantées, III.
2 Fig. Course, mouvement extrêmement rapide. || Quand la police arriva, les manifestants prirent le galop dans les rues adjacentes.Au galop. Vite. || Il est venu au galop, et n'a fait que passer. — ☑ Prov. « Chassez le naturel, il revient au galop » (→ Caractère, cit. 42).Allons, au travail ! et au galop ! : dépêchez-vous (→ fam. Et que ça saute !). Hâter (se).
7 Je hais cet art improvisé au roulement de tambour, ces toiles badigeonnées au galop, cette peinture fabriquée à coups de pistolet (…)
Baudelaire, Curiosités esthétiques, « Salon de 1846 », III, XI.
8 Le prêtre marmottait au galop un latin qu'il n'entendait pas (…)
Flaubert, Correspondance, 108, 7 avr. 1846.
9 Et tandis que les pages noircissaient à vue d'œil sous le galop précipité de sa main, sa pensée aussi galopait…
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 2e tableau, I.
Un, des galops. Galopade.
10 Vers minuit résonnaient sur la chaussée les petits galops isolés des passants attardés qui voulaient rentrer chez eux avant le couvre-feu (…)
Sartre, Situations III, p. 22.
3 (1847). Pathol. || Bruit de galop : « triple bruit du cœur constitué par l'addition aux deux temps normaux d'un troisième temps étranger à ceux-ci » (Potain).
4 (1829). Mus. Ancienne danse, d'origine hongroise, dont le rythme était celui du galop d'école; air sur lequel se faisait cette danse. || Le galop bouffon d'Orphée aux Enfers. || Quadrilles qui se terminaient sur un galop.
11 (…) un petit homme fait exprès pour commander une musique aussi puissante que la foule en désordre, et pour conduire le galop, cette ronde du sabbat, une des gloires d'Auber, car le galop n'a eu sa forme et sa poésie que depuis le grand galop de Gustave.
Balzac, la Fausse Maîtresse, Pl., t. II, p. 49.
12 (…) ah ! ce ne fut plus une valse, ce fut un tourbillon insensé, une rotation vertigineuse, une giration digne d'être conduite par quelque Méphistophélès, battant la mesure avec un tison ardent ! Puis un galop, un galop infernal, pendant une heure, sans qu'on pût le détourner, sans qu'on pût le suspendre, entraîna dans ses replis à travers les salles, les salons, les antichambres, par les escaliers, de la cave au grenier de l'opulente demeure, les jeunes gens, les jeunes filles, les pères, les mères, les individus de tout âge, de tout poids, de tout sexe (…)
J. Verne, le Docteur Ox, p. 68-69.
5 (1842, in D. D. L.). Fam. et vx. Réprimande. Engueulade.
13 L'avocat général a dû recevoir (…) un fier galop !
Flaubert, Correspondance, 4, 158 (Conard), in D. D. L., II, 22.
6 Techn. Oscillations conjuguées d'un essieu (verticale et parallèle à l'axe).
Passage simultané et anormal de plusieurs dents d'un échappement d'horlogerie.
DÉR. Galoper.
HOM. Gallo.

Encyclopédie Universelle. 2012.