gentilshommes → gentilhomme
● gentilhomme, gentilshommes nom masculin (de gentil 1 et homme) Autrefois, homme noble de naissance, à la différence de celui qui était anobli. Littéraire. Homme qui montre de la délicatesse, de la prévenance, de la noblesse de sentiments dans sa conduite ; gentle-man : Agir en gentilhomme. Noble qui était attaché à la personne du roi ou d'un prince. ● gentilhomme, gentilshommes (citations) nom masculin (de gentil 1 et homme) Anonyme C'était un gentilhomme, ses chiens l'aimaient beaucoup. Gentis hons fu, moult l'amoient si chien. Chanson de geste Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 M. de Brissac, ivre de gentilhommerie, désignait souvent Dieu par cette phrase : « Le gentilhomme d'en-haut ». Caractères et anecdotes Alexandre Dumas Villers-Cotterêts 1802-Puys, près de Dieppe, 1870 Dix contre un !… Dix manants contre un gentilhomme, c'est cinq de trop. La Tour de Nesle, I, 2 Mathurin Régnier Chartres 1573-Rouen 1613 Riche vilain vaut mieux que pauvre gentilhomme. Satires, XIII Jean-Jacques Rousseau Genève 1712-Ermenonville, 1778 Il y a toujours vingt à parier contre un qu'un gentilhomme descend d'un fripon. Julie ou la Nouvelle Héloïse Alfred, comte de Vigny Loches 1797-Paris 1863 J'ai mis sur le cimier doré du gentilhomme Une plume de fer qui n'est pas sans beauté. Les Destinées, l'Esprit pur ● gentilhomme, gentilshommes (difficultés) nom masculin (de gentil 1 et homme) Prononciation [ʒ̃&ph104;&ph93;&ph94;ɔ&ph97;] au singulier comme si l'on avait gentille + homme, et [ʒ̃&ph104;&ph93;&ph110;ɔ&ph97;] au pluriel comme si on avait genti-z-homme. Orthographe Plur. : des gentilshommes (attention au s après gentil). ● gentilhomme, gentilshommes (expressions) nom masculin (de gentil 1 et homme) Gentilhomme de la chambre, officier de la maison du roi de France, qui réglait les services de la chambre du roi. Gentilhomme de la Maison du roi ou de la garde, officier membre de deux compagnies qui constituaient la garde personnelle du souverain. (Instituées en 1474 et en 1498, ces compagnies, appelées aussi compagnies de gentilshommes à bec-de-corbin, furent supprimées sous Louis XV.) Gentilhomme servant, officier chargé de servir le roi à table.
ÉTYM. XIIIe; gentil home, XIIe; gentil hume, 1080; de 2. gentil, et homme.
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1 Homme noble de race, de naissance. || Le roi, premier gentilhomme de son royaume. || Simple gentilhomme. ⇒ Écuyer. || Nom et armes (cit. 41) d'un gentilhomme. || Gentilhomme de vieille souche, de haut lignage. || La maison d'un gentilhomme (→ Allier, cit. 3). || Gentilhomme, noble par sa mère (→ Anoblir, cit. 3). || Gentilhomme pauvre. ⇒ Gentillâtre (→ Bâtir, cit. 51). || Gentilhomme campagnard (cit. 1). ⇒ Hobereau. || Gentilhomme courtisan (→ Antichambre, cit. 5; empressé, cit. 2). || Aisance (cit. 4), élégance d'un gentilhomme. || Avantages (cit. 4), privilèges d'un gentilhomme. || Faire le gentilhomme. || Le Bourgeois gentilhomme, comédie de Molière (1670).
1 (Il) aura l'effronterie de dire qu'il est aussi gentilhomme que feu Monsieur mon mari, qui demeurait à la campagne, qui avait meute de chiens courants, et qui prenait la qualité de comte dans tous les contrats qu'il passait.
Molière, la Comtesse d'Escarbagnas, 2.
2 (…) le bourgeois gentilhomme est odieux aux riches bourgeois qui ont la modestie altière et qui connaissent la grandeur et l'humilité de leur condition et, à la fois, aux gentilhommes (sic), parce qu'il veut forcer l'accès de la noblesse.
Sartre, Situations II, p. 140.
♦ Les gentilshommes d'un grand, d'un roi, d'un prince, ceux qui sont attachés à un grand, etc.
♦ ☑ Loc. (1668, La Fontaine). (Vx). Vivre en gentilhomme, dans l'oisiveté (→ Continuer, cit. 2; coutume, cit. 1).
3 Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans rien faire (…)
La Fontaine, Fables, III, 2.
♦ (1549). Hist. Noble attaché à la personne du roi, d'un prince, d'un grand. ⇒ Chambellan, écuyer, menin. || Gentilshommes de la chambre (cit. 10). || Compagnie de gentilshommes. ⇒ Cadet, mousquetaire. || Gentilshommes ordinaires du roi, qui transmettaient ses ordres aux corps constitués. || Gentilshommes servants, qui servaient le roi à table. || Gentilhomme de parchemin : roturier anobli.
2 (1080). Vx ou littér. Homme qui montre de la noblesse, de la générosité, dans ses sentiments et dans ses actes, de la distinction, de la dignité dans ses manières. || Vous êtes de vrais gentilshommes (→ Européanisme, cit.). || Agir, se conduire en gentilhomme. ⇒ Gentleman, seigneur.
4 Il était facile à prévoir que ces prélats, mis en demeure de céder devant la foule, de démentir solennellement leur opinion officielle, répondraient en gentilshommes. Le plus faible, ainsi poussé, deviendrait un brave. Gentilshommes ou non, c'étaient enfin des Français.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, VII.
5 Dans une société où les femmes seraient toutes de vraies grandes dames, tous les hommes deviendraient des gentilshommes.
Maupassant, la Femme de Paul, Correspondance, p. 119.
6 (…) il s'aperçut qu'il s'était fait pigeonner, et pas seulement parce qu'il avait eu la malencontreuse idée d'aller, lui, le gentilhomme-farmer, forniquer dans le quartier réservé (…) mais encore celle de laisser seule derrière lui sa petite poulette (…)
Claude Simon, la Route des Flandres, p. 169.
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CONTR. Bourgeois, manant, prolétaire, roturier, rustre, vilain.
DÉR. Gentilhommerie, gentilhommesque, gentilhommier, gentilhommière.
Encyclopédie Universelle. 2012.