gueuler [ gɶle ] v. <conjug. : 1>
• 1648; de gueule
I ♦ V. intr. Fam.
1 ♦ Parler, crier ou chanter très fort. ⇒ vociférer. Il gueule pour un rien. ⇒ hurler. Ne gueule pas comme ça, je ne suis pas sourd. — Spécialt Protester, revendiquer avec force. ⇒ rouspéter. « Nous gueulons contre notre époque » (Flaubert). ⇒ fulminer, tempêter.
2 ♦ (Choses) Produire un grand bruit. Faire gueuler son poste de radio. ⇒ beugler.
II ♦ V. tr. Fam. Proférer en criant. Gueuler des ordres.
● gueuler verbe intransitif (de gueule) Populaire Parler très fort, crier. Chanter plus fort qu'il n'est nécessaire : Il ne sait pas chanter, il gueule. Hurler de douleur ou de mécontentement : Il gueulait tellement il avait mal. Crier contre quelqu'un ou quelque chose ; râler, pester. Avoir un son très fort (instrument, appareil) ; beugler : Faire gueuler la radio. Avoir un aspect criard, peu harmonieux : Un rouge qui gueule. ● gueuler (homonymes) verbe intransitif (de gueule) Populaire ● gueuler (synonymes) verbe intransitif (de gueule) Populaire Parler très fort, crier.
Synonymes :
- brailler (familier)
- hurler
- s'égosiller
- vociférer
Chanter plus fort qu'il n'est nécessaire
Synonymes :
- beugler (familier)
Crier contre quelqu'un ou quelque chose ; râler, pester.
Synonymes :
- fulminer
- tempêter
- tonner
● gueuler
verbe transitif
Populaire
Hurler quelque chose : Il a gueulé que j'étais un chauffard.
Chanter un air en criant : Gueuler « la Marseillaise ».
● gueuler (homonymes)
verbe transitif
Populaire
● gueuler (synonymes)
verbe transitif
Populaire
Hurler quelque chose
Synonymes :
- beugler (familier)
gueuler
v. tr. Fam. Crier très fort. Gueuler des injures.
⇒GUEULER, verbe
A. — Emploi intrans.
1. [Le suj. désigne certains animaux] Pousser des hurlements. Clara se rappelle que l'on va chasser le lièvre (...). Les courants gueulent dans la cour (JAMMES, Rom. du lièvre, C. d'Elléb., 1899, p. 116) :
• 1. ... mais de ces deux-là, l'un, fort, large des épaules, la tête grosse, les yeux enfoncés et comme remplis de sang, riait en serrant ses lèvres, on aurait dit un lion entouré de misérables chiens qui gueulent et s'excitent pour tomber dessus...
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 303.
— P. métaph. On allait pas d'ordinaire devant des polissons de canons qui gueulaient et vomissaient des régiments de boulets, sans dire gare (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 180).
2. Pop. [Le suj. désigne une pers.]
a) Crier, vociférer :
• 2. Il est 2 h du matin, je croyais qu'il était minuit. Je suis exténué d'avoir gueulé [it. ds le texte] toute la soirée en écrivant. C'est une page qui sera bonne, mais qui ne l'est pas.
FLAUB., Corresp., 1853, p. 126.
Gueuler comme un putois. Gueuler comme un cochon qu'on saigne (cf. G. FRISON, Les Aventures du colonel Ronchonot, 1885, p. 614 ds QUEM. DDL t. 17).
Rem. Dans ce sens, l'emploi pronom. est possible. Et puis, très souvent, son rythme, à Flaubert, n'est que pour lui seul, il nous échappe. Il se gueule ça à lui-même (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1031).
b) Réclamer avec force; revendiquer, protester bruyamment. Je viens de gueuler. Meyer vient de me donner 500 francs d'acompte. Je vais me coucher. Je vais ce qui s'appelle ronfler. — À bientôt misérable (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1880, p. 285).
3. [Le suj. désigne un appareil émettant des sons] Faire du bruit; faire entendre des sons assourdissants. La radio gueule. Tout cela faisait un joli charivari. Les appareils gueulaient à qui mieux mieux (CENDRARS, Dan Yack, Plan de l'Aiguille, 1929, p. 85).
4. [Le suj. désigne des couleurs, des teintes violentes] Produire un effet éclatant. Rideaux et papiers peints prennent des tons qui gueulent; Quant à mes vieux portraits, on dirait qu'ils m'en veulent (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 304).
B. — Emploi trans.
1. Pop. Dire, crier, chanter de toutes ses forces. Je me précipite, et qu'est-ce que je vois? (...) la chanteuse debout, consolée et superbe, enroulée dans un des drapeaux et gueulant la Marseillaise (A. DAUDET, Sapho, 1884, p. 256) :
• 3. Tandis que ces manœuvres qui maniaient des pièces de bois ou des pierres de taille, qui gueulaient des mots orduriers à pleine bouche, ils empoignaient la vie à cru, se choquaient avec elle.
AYMÉ, Brûlebois, 1926, p. 133.
2. CHASSE. Saisir avec la gueule. Ce chien gueule très bien le lièvre (LITTRÉ).
Prononc. et Orth. : [gœle], (il) gueule [gœl]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1648 ds BL.-W.1-5] 1. 1660 « crier fort » (OUDIN Fr.-Esp.); 2. 1762 chasse (Ac. : Gueuler... se dit d'Un lévrier qui saisit bien le lièvre avec sa gueule). Dér. de gueule; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 481. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 73, b) 571; XXe s. : a) 981, b) 875. Bbg. QUEM. DDL t. 17.
gueuler [gœle] v.
ÉTYM. 1660; de gueule.
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I Fam.
A V. intr.
1 Parler, crier, chanter très fort. ⇒ Brailler, hurler, vociférer; → Croire, cit. 35; dur, cit. 30; ensemble, cit. 6. || Il gueulait comme un âne, comme un putois, comme un cochon qu'on saigne, comme un perdu. || Arrête de gueuler ! || Tu ne peux pas discuter sans gueuler ? — Spécialt. Protester, revendiquer avec force, bruyamment. ⇒ Rouspéter. || Là, ça ne va plus, je vais gueuler. || Les nouveaux impôts vont faire gueuler les commerçants. || Gueuler contre qqn, qqch. ⇒ Fulminer, tempêter.
1 Nous gueulons contre notre époque.
Flaubert, Correspondance, 686, 15 juil. 1861, t. IV, p. 442.
2 La solitude me grise comme de l'alcool. Je suis d'une gaieté folle, sans motifs, et je gueule tout seul de par les appartements de mon logis, à me casser la poitrine.
Flaubert, Correspondance, 582, déc. 1858, t. IV, p. 284.
3 Alors, la maison craqua, un tel gueulement monta dans l'air tiède et calme de la nuit, que ces gueulards-là s'applaudirent eux-mêmes; car il ne fallait pas espérer de pouvoir gueuler plus fort.
Zola, l'Assommoir, t. I, p. 299.
4 Flaubert est tout le contraire de l'homme réservé. Il gueule. Il invective.
G. Duhamel, Refuges de la lecture, VI, p. 202.
2 (Choses). Produire un grand bruit. || Ne fais donc pas gueuler la radio, la télé comme ça ! ⇒ Beugler.
5 Un voisin mit en marche une radio qui gueula.
R. Queneau, Pierrot mon ami, éd. L. de Poche, p. 173.
3 Fig. (métaphore du bruit). Produire un effet très fort, éclatant. || Des couleurs qui gueulent. ⇒ Péter; criard, gueulard.
B V. tr. (Fin XIXe, A. Daudet). Proférer en criant (ou fig.) violemment. || Gueuler une rengaine, des ordres, des injures, la vérité (→ 1. Chant, cit. 5; complice, cit. 1).
♦ (Choses). || La radio gueulait des chansons.
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II (1762). Techn., chasse. (En parlant d'un chien de chasse). Saisir avec la gueule. || Le chien gueulait une perdrix.
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DÉR. (De I.) Gueulade, gueulante, 2. gueulard, gueulée, gueulement, gueuloir.
Encyclopédie Universelle. 2012.