inepte [ inɛpt ] adj.
• mil. XVe; lat. ineptus « qui n'est pas approprié »
1 ♦ Vx ⇒ inapte. « mon cœur serait moins inepte à l'amour » (Rousseau).
2 ♦ (1495) Mod. Qui dénote l'absurdité, la sottise. ⇒ absurde, idiot, sot, stupide. Une histoire, un roman inepte (⇒ ineptie) .
♢ (Personnes) ⇒ bête, niais, sot. Un être inepte. « un obscur et inepte compilateur » (Chamfort).
⊗ CONTR. 2. Fin, intelligent.
● inepte adjectif (latin ineptus, de aptus, apte) Qui fait preuve d'une grande sottise : Une réponse inepte. ● inepte (difficultés) adjectif (latin ineptus, de aptus, apte) Emploi Ne pas confondre ces deux adjectifs. 1. Inapte adj. = qui n'est pas apte (à telle activité). Être déclaré inapte à un emploi. 2. Inepte adj. = stupide, absurde. Des calembours ineptes qui ne font rire personne. ● inepte (synonymes) adjectif (latin ineptus, de aptus, apte) Qui fait preuve d'une grande sottise
Synonymes :
- absurde
- balourd
- bêta (familier)
- bête
- borné
- crétin
- idiot
- incohérent
- niais
- sot
- stupide
Contraires :
- fin
inepte
adj. Stupide. Raisonnement inepte.
⇒INEPTE, adj.
A. — [En parlant d'une pers.]
1. Vx. Inepte à qqc. Qui n'a pas d'aptitude pour quelque chose. Synon. inapte à, inhabile à. C'est un homme tout à fait inepte aux sciences. Il est inepte à tout (Ac. 1798-1878). L'approche d'un âge qui (...) rend le corps inepte aux amours (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 81).
2. Qui manque de capacité, qui fait preuve d'incompétence (notamment dans l'exercice d'une fonction, d'une responsabilité); qui est dénué d'intelligence et de jugement. Synon. borné, incapable, niais, sot, stupide. L'admirable cloître de Saint-Wandrille, si stupidement détruit par je ne sais quel manufacturier inepte (HUGO, Rhin, 1842, p. 374). Même si par sa négligence ou son incapacité il [l'actionnaire] a permis à des administrateurs ineptes ou malhonnêtes de s'emparer de la direction de l'entreprise (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 266). Il va donc être prostitué à cette tourbe de médiocres, à cette jeune femme sans intelligence et sans consistance, à cette inepte rombière (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1406) :
• 1. ... il ne faut pas dire trop de mal de ces gens-là. Ils sont ineptes, c'est entendu; mais on ne demande pas à notre classe de produire des génies.
ANOUILH, Répét., 1950, I, p. 22.
— [P. méton.] Qui dénote le manque d'intelligence ou de capacité. Synon. bête, niais, stupide. Air, conduite, parole, regard, visage inepte. Un pourpre d'orgueil incendia la face monstrueusement inepte du légionnaire (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 6e tabl., 2, p. 240).
B. — [En parlant d'un inanimé]
1. [concr.] Qui témoigne de l'incompétence ou de la sottise de son auteur; sans valeur. Faublas et l'Amour conjugal, deux productions ineptes (FLAUB., Corresp., 1852, p. 52). Les irritantes critiques et les ineptes compliments (GIDE, Immor., 1902, p. 425). Il déclina aussi, sans précautions oratoires, l'offre de mettre en musique un inepte livret (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1131).
2. [abstr.] Qui est dépourvu de sens. Synon. absurde, incohérent, insensé, stupide. Cette abomination, inutile, incompréhensible, injuste, inepte, la souffrance physique (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 111). Il eut plaisir à rencontrer des gens qui étaient prêts à se faire casser la tête pour une cause, si inepte qu'elle fût (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 752) :
• 2. Sans être très intelligent, je trouvai la philosophie qu'on m'avait enseignée tant sotte, tant inepte, tant absurde, tant niaise, que je ne crus rien des vérités qu'elle établit et qu'il faut professer et pratiquer si l'on veut passer pour un honnête homme et un bon citoyen.
FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 427.
REM. Ineptement, adv., rare. D'une façon inepte. Du théâtre plus ineptement bourgeois que le théâtre du dernier des vaudevillistes (GONCOURT, Journal, 1883, p. 292). Il se jugea ineptement timide de n'être pas resté pour le thé (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 142).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XVe s. [ms.] « inapte » (Discours adressé au duc de Bourgogne par les ambassadeurs d'Édouard IV, ms. Bibl. imp. de Paris 1278, f° 64, n° 14 ds CHASTELLAIN, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. IV, 375); 2. a) 1505 « stupide (personne) » (GRINGOIRE, Folles entreprises, p. 64 ds Œuvres complètes, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1); b) 1531 [éd.] « qui dénote l'absurdité, la sottise (paroles, conduite,...) » (JEAN DE VIGNAY, Miroir historial, vol. 2, livre XX, chap. CXVI, f° CLXXIIII r° : parolle inepte et incongrue). Empr. au lat. ineptus « qui n'est pas approprié, déplacé, hors de propos, maladroit; déraisonnable, sot ». On trouve déjà ineptement, au sens de « d'une manière inhabile » en 1380 (cf. GDF.) Fréq. abs. littér. : 258. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 229, b) 746; XXe s. : a) 558, b) 165.
inepte [inɛpt] adj.
ÉTYM. Attesté mil. XVe, probablt antérieur (→ Ineptement); lat. ineptus « qui n'est pas approprié; déplacé, maladroit, impertinent; déraisonnable », de in- (→ 1. In-), et aptus. → Apte.
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1 Vx. Inapte (à), inhabile (à). || Un âge « qui rend le corps inepte aux amours » (O. V. de L. Milosz, in T. L. F.). — Absolt. ⇒ Incapable. || Écrivains (cit. 2) ineptes (Montaigne).
1 (…) gens ineptes en affaires d'État et de cour, ignorants, suffisants, croyant devoir tout gouverner (…)
Saint-Simon, Mémoires, IV, XLVI.
2 Mais quand mon cœur serait moins inepte à l'amour (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, Lettre V.
2 (1495). Mod. Qui dénote l'absurdité, la sottise. ⇒ Absurde, sot, stupide. || La plus inepte des chimères (→ Gouverner, cit. 48). || Empêcher (cit. 6) un mariage inepte. || Élaborer (cit. 4) des textes ineptes, une histoire inepte. ⇒ Ineptie. || Projet inepte. ⇒ Insensé. || Film, pièce, roman inepte. ⇒ Idiot. || Blague, plaisanterie inepte. || C'est complètement inepte.
3 La fureur et le déraisonnement le plus inepte étaient leur réplique, et cette ivresse était telle, qu'à qui n'en a pas été témoin elle est entièrement incroyable.
Saint-Simon, Mémoires, V, VI.
4 Aussi, comme un damné qui rôde dans l'enfer,
Pour l'inepte plaisir de cette multitude
Il allait et venait dans sa cage de fer (…)
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Mort d'un lion ».
5 Des œuvres les plus ineptes et les plus médiocres, l'esprit sagace sait extraire parfois une parcelle de vie.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. II, p. 422.
♦ Qui n'a pas de sens. ⇒ Absurde, insensé. || Un accident inepte.
3 (1505, Gringoire, in T. L. F.). Personnes. Qui manifeste une complète incompétence. ⇒ Bête, crétin, idiot, niais, sot. || C'est l'homme le plus inepte que j'aie jamais rencontré. — Par ext. || Regard, visage inepte.
6 On peut trouver tout simple qu'un obscur et inepte compilateur, qui n'est rien et ne peut jamais être rien dans les lettres, les outrage avec cette fureur insensée (…)
Chamfort, Maximes et pensées, Sur la science, IV.
7 Un pourpre d'orgueil incendia la face monstrueusement inepte du légionnaire.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VIe tableau, II.
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CONTR. Adroit, apte, capable, fin, intelligent.
DÉR. Ineptement.
Encyclopédie Universelle. 2012.