interrogatif, ive [ ɛ̃terɔgatif, iv ] adj. et n.
• 1499; bas lat. interrogativus
1 ♦ Qui exprime, marque l'interrogation. ⇒ interrogateur. Accent, regard interrogatif.
2 ♦ Ling. Qui sert à interroger. Adjectifs, pronoms, adverbes interrogatifs (ex. quel, lequel, pourquoi).— N. m. Un interrogatif : un mot, un terme interrogatif. — N. f. Phrase interrogative. Interrogative directe (ex. Tu viens ?); indirecte (ex. Je demandais s'il venait).
⊗ CONTR. Affirmatif, négatif.
● interrogatif nom masculin Mot (adjectif, pronom, adverbe) interrogatif. ● interrogatif, interrogative adjectif (bas latin interrogativus) Qui exprime ou marque l'interrogation : Regard interrogatif. Adverbe interrogatif.
interrogatif,ive
adj. (et n. f.) Qui sert à interroger; qui exprime une interrogation. Pronom interrogatif.
— Une proposition interrogative ou, n. f., une interrogative.
⇒INTERROGATIF, -IVE, adj.
A. — Qui exprime l'interrogation. Air interrogatif; attitude, curiosité, expression, façon, manière, méthode, voix interrogative. Il termine toutes ses phrases par un hein interrogatif, un hein tout à fait désagréable et qui est comme s'il vous rotait à la figure (GONCOURT, Journal, 1882, p. 209). Nos regards se croisèrent. Le sien me parut clair et étrangement interrogatif (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 283) :
• Quant aux noms de personnes nouveaux qu'on prononçait devant lui, il se contentait seulement de les répéter sur un ton interrogatif qu'il pensait suffisant pour lui valoir des explications qu'il n'aurait pas l'air de demander...
PROUST, Swann, 1913, p. 200.
B. — GRAMM. Qui sert à interroger. Adjectif, adverbe, pronom, terme interrogatif; phrase, proposition interrogative. Tous ces soi-disants modes optatif, impératif, interrogatif, dubitatif, ne sont que des locutions abrégées (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 197). Cette interjection n'avait rien d'interrogatif; simple exclamation à tout usage, par laquelle ma grand'mère exprimait l'étonnement, l'approbation, l'admiration (GIDE, Si le grain, 1924, p. 377). Il a donné à sa phrase la tournure interrogative. En réalité, il affirme (SARTRE, Nausée, 1938, p. 151).
— Emploi subst.
♦ masc. Les interrogatifs sont des pronoms, des adjectifs ou des adverbes qui indiquent que l'on pose une question (Ling. 1972).
♦ fém. [Phrases] dérivées des interrogatives ou des négatives (DUB. Gramm. t. 3 1969, p. 37).
Prononc. et Orth. : [] ou [-], fém. [-i:v]. [-RR-] ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, PASSY 1914. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1499 adj. (J. LAGADEUC, Catholicon ds R. Ling. rom. t. 44, 1980, p. 232); spéc. 1550 gramm. (L. MEIGRET, Tretté de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 77 : qi interrogatif; p. 191 : point interrogatif). Empr. au b. lat. interrogativus « qui exprime l'interrogation », terme de grammaire. Fréq. abs. littér. : 102.
DÉR. Interrogativement, adv. D'une manière qui exprime l'interrogation. Son regard bleu restait interrogativement fixé vers le fond du magasin, comme s'il y cherchait une issue (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 14). — [], [-]. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1782 (MERCIER, Tableau de Paris, V, 310 ds GOHIN, p. 252); de interrogatif, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 12.
BBG. — GOUGENHEIM (G.). Les Pron. interr. que et quoi. Fr. mod. 1949, t. 17, pp. 85-90. - QUEM. DDL t. 5 (s.v. interrogativement). - SCHMIDT-RADEFELDT (J.). La Struct. sém. des verbes interr. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 1, pp. 819-830. - TOGEBY (K.). Les Pron. interr.-rel. et les conj. de subordination. In : T. (K.). Choix d'art. : 1943-1974. Copenhague, 1978, pp. 179-187.
interrogatif, ive [ɛ̃tɛʀɔgatif, iv] adj. et n.
ÉTYM. 1490, au sens 2; n. m., « interrogatoire », 1507; bas lat. interrogativus « qui exprime l'interrogation » (gramm.), du lat. class. interrogatum, supin de interrogare. → Interroger.
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1 Qui exprime, marque l'interrogation. ⇒ Interrogateur, 2. || Ton interrogatif (Académie). || Air, accent, regard interrogatif. || Intonation interrogative.
1 La jeune femme se tourna vers Eugène, et lui lança un de ces regards froidement interrogatifs qui disent si bien : Pourquoi ne vous en allez-vous pas ?
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 895 (1834).
2 (…) un tour interrogatif, qui se borne à émettre ingénieusement des hypothèses, à supposer, et à ne pas conclure.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 271.
3 Carlotta n'avait évidemment pas coutume de compter. Elle avait dit : On prend un fiacre, sans le moindre accent interrogatif.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XXIV.
2 (1499, in D. D. L.; 1550, Meigret, aussi point interrogatif). Ling. Qui sert à interroger. || Termes, mots interrogatifs. || Adjectifs interrogatifs (⇒ Quel). || Pronoms interrogatifs, comprenant des nominaux (⇒ Que, qui, quoi) et de véritables pronoms (⇒ Lequel…). || Adverbes interrogatifs (⇒ Combien, comment, où, pourquoi, quand…). || Conjugaison interrogative (indicatif et conditionnel), caractérisée le plus souvent par l'inversion du pronom sujet. || Phrase interrogative (par oppos. à assertive). || Locutions, formules interrogatives (par ex. : est-ce, combiné avec les pronoms qui et que, ou avec un adverbe [où, quand est-ce que… ?]). ⇒ Être (cit. 93 à 95). || La particule interrogative populaire ti (de t-il avec un t euphonique) semble archaïque. ⇒ Il (I., 1., rem. 2, b).
4 Mais il est bien entendu que par l'emploi de la construction interrogative, franche ou atténuée, le parleur avoue son ignorance et son désir d'être instruit.
G. Duhamel, Défense des lettres, XIV.
♦ N. m. (1688). || Un interrogatif : un mot, un terme interrogatif. || Renforcement des interrogatifs, par de petits mots tels que ça (cit. 3), donc (cit. 6 et 7), diable (cit. 31 et 33), diantre (cit. 2)…
♦ N. f. || Une interrogative : une proposition, une phrase interrogative. || Interrogative directe, indirecte. || Interrogative contenant une négation (on dit aussi interro-négative).
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CONTR. Affirmatif, assertif, négatif.
DÉR. Interrogativement.
Encyclopédie Universelle. 2012.