jaquette [ ʒakɛt ] n. f.
• 1375; de 1. jaque
I ♦
1 ♦ Vx Jaque; robe d'enfant.
2 ♦ (1832) Vêtement masculin de cérémonie à pans ouverts descendant jusqu'aux genoux. ⇒ habit. Être en jaquette. « jaquette noire, bordée; pantalon rayé » (Romains). — Loc. arg. Être de la jaquette (flottante) : être homosexuel.
♢ Vieilli Veste de femme, boutonnée par-devant, ajustée et à basques.
♢ Loc. fam. Se faire la jaquette : s'esquiver, s'enfuir (cf. Se faire la malle, la paire).
II ♦ (angl. jacket)
1 ♦ (1951) Couverture amovible en papier protégeant la couverture d'un livre relié ou broché. Jaquette illustrée. Par anal. La jaquette d'une cassette.
2 ♦ (v. 1950) Couronne en céramique employée en prothèse dentaire esthétique.
3 ♦ Jaquette thermostatique : dispositif destiné à maintenir constante la température d'une enceinte.
● jaquette nom féminin (de jaque) Veste de l'habit masculin de cérémonie, ajustée à la taille et dont les pans, évasés par-devant, se prolongent dans le dos jusqu'à mi-jambes. Synonyme de veste tailleur. En Suisse, gilet, cardigan. Manchon en métal qui renforce la partie antérieure du tube d'un canon ou bien est posé par-dessus les frettes. Couronne de revêtement en céramique ou en résine synthétique, destinée à reconstituer l'émail et la dentine d'une dent lésée. Enveloppe extérieure en tôle d'une chaudière. ● jaquette (difficultés) nom féminin (de jaque) Orthographe Avec -qu-. Ne prend pas de c. Ne pas se laisser influencer par le prénom Jacques. ● jaquette (synonymes) nom féminin (de jaque) Couronne de revêtement en céramique ou en résine synthétique, destinée...
Synonymes :
- jacket
Synonymes :
● jaquette
nom féminin
(anglais jacket)
Chemise de protection imprimée d'un livre broché ou relié, se plaçant sur la couverture.
jaquette
n. f.
d1./d Couverture légère qui protège la reliure d'un livre.
d2./d Revêtement destiné à remplacer l'émail de la couronne dentaire.
————————
jaquette
n. f.
d1./d Veste de cérémonie pour hommes, à pans ouverts, descendant jusqu'aux genoux.
d2./d Veste de femme ajustée.
d3./d (Suisse) Cardigan.
d4./d (Québec) Chemise de nuit.
— Jaquette d'hôpital, que portent les patients hospitalisés.
d5./d TECH Enveloppe extérieure, en tôle, d'une chaudière, d'un four, etc., formant isolant thermique et carrosserie.
I.
⇒JAQUETTE1, subst. fém.
I. — HABILLEMENT
A. — HIST. DU COST.
1. Vêtement d'homme descendant jusqu'aux genoux et serré à la taille par une ceinture, qui était porté par les paysans et les hommes du peuple au Moyen Âge. Jaquette à fronces. Du douzième au quatorzième siècle, le paysan et l'homme du peuple portèrent la jaquette ou la casaque grise liée aux flancs par un ceinturon (CHATEAUBR., Essai litt. angl., t. 1, 1836, p. 36).
— En partic. Jaque rembourrée portée sous la cotte de maille. Synon. gambison. Cent-vingt archers de guet (...) portant la jaquette à longs plis (HUGO, Fin Satan, 1885, p. 936).
2. Robe qui constituait le premier habillement des petits garçons avant la culotte. Porter encore la jaquette. L'époque la plus éloignée dont il me souvienne, c'est celle où je quittai la jaquette (MICHELET, Mémor., 1822, p. 182). Ma mère soupirait et grognait en voyant le désordre de ma jaquette (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 34). Qui a jamais vu ici de vrais enfants en cotte ou en jaquette (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 71).
— Loc. fam. Trousser la jaquette à un enfant. Fouetter un enfant. (Dict. XIXe s.).
3. Région. (Canada). Chemise de nuit. S'il pouvait voir Bertine se déshabiller. Seulement l'entrevoir. — Serait-elle déjà en jaquette, pensa-t-il? Malchance (Cl.-H. GRIGNON, Un Homme et son péché, Ste-Adèle P.Q., éd. du Grenier, 1933, p. 78). La servante criait dans la cuisine « Monsieur le juge, c'est l'heure de mettre votre jaquette et d'aller vous coucher » (J. FERRON, La Chaise du Maréchal Ferrant, Montréal, éd. du Jour, 1972, p. 93).
B. — 1. Vêtement d'homme, ajusté à la taille, à longs pans arrondis ouverts sur le devant (ce qui le différencie de la redingote), qui ne se porte plus actuellement que dans les cérémonies officielles et certaines manifestations mondaines. Synon. (partiel) habit. Jaquette grise, jaquette d'alpaga. Après avoir échangé la jaquette ou la redingote contre le vieux veston de travail (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Opin. publ., 1881, p. 365) :
• La semaine d'Ascot se déroule (...) quinze jours après le derby. C'est le moment où tous les chapeliers sortent des chapeaux hauts de forme en feutre gris, où tous les tailleurs coupent, pour l'enclos royal, ces jaquettes en fil-à-fil gris, qui ne paraîtront plus le reste de l'année que dans les music-halls.
MORAND, Londres, 1933, p. 139.
— Arg. La jaquette (flottante). Homosexualité masculine. Combien d'hommes se sont fourvoyés dans la jaquette flottante uniquement parce qu'étant gamins, ils ont fait leurs premiers touchers sur des individus (...) de leur catégorie? (SAN-ANTONIO, Le Standinge selon Bérurier, Paris, Fleuve noir, 1965, p. 139).
♦ Loc. verb. Être de la jaquette (flottante). Être homosexuel. Sauf un qui était de la jaquette, jamais aucun de ses tauliers avait résisté plus de huit jours à l'envie de la calcer [d'avoir des relations sexuelles avec elle] (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 102). Henri III (...) était de la jaquette flottante. Et voilà que tu prétends qu'il aimait une princesse! (SAN-ANTONIO, L'Histoire de France vue par San-Antonio, Paris, Fleuve Noir, 1964, p. 173).
2. P. anal. Veste de femme ajustée à la taille et pourvue de basques plus ou moins longues, qui fait généralement partie d'un costume tailleur. Jaquette de flanelle, de fourrure. La taille de Charlotte était prise dans une jaquette d'astrakan (BOURGET, Disciple, 1889, p. 126). Vers cinq heures Véronique change son caraco d'intérieur contre une jaquette de drap noir et part à la rencontre de Julius et de Marguerite (GIDE, Caves, 1914, p. 688). En effet, croisant sur sa jupe de crêpe de chine gris, sa jaquette de cheviotte grise laissait croire qu'Albertine était tout en gris (PROUST, Sodome, 1922, p. 1055).
II. — TECHNOLOGIE
A. — Manchon d'acier renforçant la partie antérieure du tube d'un canon. La jaquette, pièce essentielle [des bouches à feu Krupp], qui supporte tout l'effort longitudinal, ne paraît pas pouvoir, en raison de sa forme, être soumise à la trempe (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1899, p. 166). Le tube et la jaquette [du canon allemand de 77] sont en acier nickel (ALVIN, Artill., Matér., 1908, p. 52).
B. — Enveloppe extérieure en tôle d'une chaudière. Jacquette thermostatique. Ces mêmes chaudières peuvent être revêtues d'une jaquette calorifugée, évitant toute déperdition de chaleur (Lar. mén. 1926).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1374 jaquete « vêtement d'homme ajusté sur le buste et à jupe flottante » (doc. ds B. et H. PROST, Invent. mobiliers et extrait des comptes des ducs de Bourgogne, t. 1, n° 1937); 2. 1446 jaquette « robe que portaient les petits garçons avant qu'on leur donne le haut-de-chausses » (doc. 16 févr., Tut. de Hacquinet de Buissy, A. Tournai ds GDF. Compl.); 3. a) 1783 « courte veste de femme, ajustée à la taille » (RESTIF DE LA BRET., Contemp. du commun, p. 207); b) 1908 « veste de tailleur » (COLETTE, Vrilles de la vigne, p. 158 ds ROB.); 4. 1832 « veste d'homme à longs pans arrondis » (A. DE MUSSET, Chron. de la quinzaine, 31 déc., ds R. des Deux Mondes, 1833, p. 106); 1909 arg. jaquette « celui qui pratique la sodomie passive » (A. BRUANT, Dans la rue, p. 137 ds CELLARD-REY); 5. 1874 p. métaph., technol. milit. (Journal officiel, 17 mars, p. 2063, 3e col., ds LITTRÉ Suppl.). Dér. de jaque2, suff. dimin. -ette (-et). Bbg. QUEM. DDL t. 16.
II.
⇒JAQUETTE2, subst. fém.
A. — Chemise de protection d'un livre, qui porte souvent une illustration en couleurs destinée à attirer l'attention du public sur l'ouvrage :
• Les vitrines d'aujourd'hui sont devenues des expositions d'images. Non seulement le livre d'art envahit la montre avec sa « jaquette » illustrée, mais les autres publications prennent exemple sur lui.
HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 11.
B. — ODONTOLOGIE. V. jacket B.
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1951 (Lar. mens., mai). Empr. à l'angl. jacket « chemise de couleur protégeant un livre relié ou broché » (dep. 1894 ds NED), lui-même empr. à jaquette1.
STAT. — Jaquette1 et 2. Fréq. abs. littér. : 321. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 109, b) 309; XXe s. : a) 593, b) 748.
III.
⇒JAQUETTE3, subst. fém.
Pop. et vieilli. Synon. de pie. Pie très pie, dame recluse, agasse claustrale, nonne Margot, jaquette abesse, oiselle d'église (FRANCE, Contes Tournebroche, 1908, p. 36).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1611 « pie » (COTGR. : Iaquette : f. [A proper name for a woman; also] a Pieannat, or Megatapie). Prob. du prénom fém. Jaquette, dér. dimin. de Ja(c)ques (v. jacques2; cf. margot).
1. jaquette [ʒakɛt] n. f.
ÉTYM. 1375; de 1. jaque, et -ette.
❖
———
1 (Mil. XVe). Vx. ⇒ 1. Jaque. || Jaquette à plis, froncée (cit. 12) à la taille. — (1446). Robe que portaient les petits garçons avant leur première culotte.
1 Oh ! si j'avais encore quelques moments de pures caresses qui vinssent du cœur, ne fût-ce que d'un enfant encore en jaquette (…)
Rousseau, Rêveries, IXe promenade.
2 (1832, Musset). Vêtement masculin de cérémonie à pans ouverts descendant jusqu'aux genoux. || Les basques d'une jaquette d'alpaga (cit. 1; → Épouvantail, cit. 2; fil, cit. 4). || La jaquette se portait encore naguère aux galas officiels, aux courses, dans les mariages. — Être en jaquette.
1.1 — Vous êtes en jaquette, Simon !
— Visite officielle.
Giraudoux, Simon le pathétique, p. 226.
2 (…) il avait su concilier ses habitudes d'élégance avec l'avis qu'on lui avait donné de venir sans aucune cérémonie : jaquette noire bordée; pantalon rayé (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XI, p. 147.
3 (1783; jaquette de tailleur, 1908). Veste de femme, boutonnée par devant, ajustée à la taille et à basques plus ou moins longues. || La jaquette d'un tailleur. || Jaquette bien cintrée.
3 Un splendide costume tailleur, en velours souris, la moule, l'épouse du col aux pieds. La jaquette surtout, oh ! la jaquette !… étroite en haut, évasée en bas, la basque brodée battant le genou, comme une seconde petite jupe (…)
Colette, les Vrilles de la vigne, p. 158.
4 Sa jaquette de serge à parements de taffetas était entrouverte et laissait voir un luxueux jabot de dentelle qui s'épandait sur le devant d'une blouse blanche.
J. Green, Adrienne Mesurat, I, XI.
5 Hélène retira la jaquette de son tailleur, cette jaquette coupée droit et croisée comme un veston d'homme.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, VII.
———
II ☑ 1909, Bruant; la locution fait image et est évidemment motivée par la forme des basques du vêtement; le sens jaquette « anus » (1928), figuré de jaquette de culasse (d'un canon), mentionné par Esnault, est selon toute vraisemblance venu renforcer cette motivation. (Argot). Être de la jaquette (flottante) : être homosexuel. || La jaquette flottante : les homosexuels.
6 Je file un coup de saveur (un regard) autour de moi. Ça paraît tranquille. Le loufiat qui m'a servi et m'a tout l'air d'appartenir à la jaquette flottante s'extasie devant une photo de magazine représentant le plus bel athlète in the world.
San-Antonio, Au suivant de ces messieurs, p. 65.
———
III (1874, in Littré, Suppl.) Techn. Par métaphore de I.
1 Manchon d'acier renforçant le tube d'un canon.
2 Jaquette thermostatique : dispositif destiné à maintenir constante la température d'une enceinte.
————————
2. jaquette [ʒakɛt] n. f.
ÉTYM. 1951; angl. jacket. → Jacket.
❖
1 Chemise protégeant la couverture d'un livre relié ou broché. || Jaquette illustrée en couleurs.
0 Les livres sont présentés, le plus souvent possible, sous une couverture bariolée que l'on appelle « jacket », mot d'origine discutable si l'on en croit les étymologistes. Un éditeur me disait, récemment, avoir reçu, d'un libraire, par télégramme, la commande d'un livre, et le message se terminait en ces termes : « Si pas jaquette, annuler commande (…) »
G. Duhamel, Refuges de la lecture, Préface, p. 15.
♦ Jaquette de disque. || La jaquette d'une cassette. || « Un film de cinéma est interdit aux moins de 18 ans ? Rien ne l'indiquera sur la jaquette de la cassette » (l'Express, 6-12 janv. 1984, p. 38).
Encyclopédie Universelle. 2012.