Akademik

loge

loge [ lɔʒ ] n. f.
• 1135; frq. °laubja
I
1Vx Abri de branchages, de feuillages.
Construction rudimentaire. cabane, hutte. « une loge de charbonnier, basse, arrondie en forme d'œuf » (Genevoix ).
2Archit. Galerie extérieure pratiquée à l'un des étages d'un édifice, formée de colonnes supportant généralement des arcades, et ouverte sur le dehors. loggia. Les loges du Vatican, décorées par Raphaël. La loge pontificale : galerie du Vatican d'où le pape donne sa bénédiction.
3(1660) Mod. Logement situé près de la porte d'entrée, habité par un concierge, un portier, un gardien. vx conciergerie. Passer à la loge pour prendre son courrier.
Petite pièce aménagée dans les coulisses d'une salle de spectacle, et où les acteurs changent de costumes, se maquillent, se reposent. « dans l'apparat de la scène [du théâtre] et dans l'intimité de ses loges » (Ch. Dullin).
Spécialt (1845 ) Chambre, atelier où chaque candidat au prix de Rome est isolé pendant la durée du concours pour satisfaire aux épreuves. Entrer, monter en loge ( logiste) .
4(1740; angl. lodge) Local où se réunissent des francs-maçons; association de francs-maçons. atelier. La Grande Loge de France. Frères de loge.
5Compartiment cloisonné. Les loges d'une écurie, d'une étable. 2. box, stalle.
II(1598) Dans une salle de spectacle, Compartiment contenant plusieurs sièges. avant-scène, baignoire. Loges de balcon, de corbeille. Premières, secondes loges : loges du premier, du second étage. « il alla se cacher aux quatrièmes loges du théâtre italien, à l'amphithéâtre » (Stendhal). Loc. Être aux premières loges, à la meilleure place pour être spectateur, témoin d'une chose. Tu verras comment « les Français se battent; tu seras aux premières loges » (Sartre). IIISc.
1Bot. Dans l'androcée, Moitié de l'anthère d'une étamine contenant deux sacs polliniques. Dans le gynécée, Cavité de l'ovaire comprise entre les cloisons des carpelles. Les cinq loges qui contiennent les pépins de pomme. Loge unique de la fleur de pois ( loculaire) .
2Anat. Cavité contenant un organe. Loge hépatique, prostatique.

loge nom féminin (francique laubja) Logement d'un gardien d'immeuble, d'un concierge ; local réservé à son service. Petit salon cloisonné dans une salle de spectacle. Petite pièce dans laquelle se préparent les artistes de théâtre, de cinéma. Anatomie Cavité plus ou moins bien délimitée dans laquelle est situé un organe. Architecture Pièce, galerie largement ouverte sur l'extérieur par une colonnade, des arcades ou des baies libres, le plus souvent située en étage. Chacune des cellules où sont enfermés isolément les élèves ou les artistes (logistes) qui prennent part à un concours. Botanique Chacune des cavités que contient à sa maturité une anthère, un ovaire, un péricarpe, etc. (Chacun de ces organes est dit « uni- », « bi- », « tri- », « quadri- », …, « multiloculaire », suivant qu'on y observe une, deux, trois, quatre… loges ou plus.) Franc-maçonnerie Local où les francs-maçons tiennent leurs assemblées. Cellule maçonnique fondamentale. (S'écrit toujours en ce sens avec une majuscule.) Zoologie Compartiment à ouverture limitée, aux parois résistantes, contenant un individu d'une colonie animale (polype, bryozoaire, etc.). ● loge (expressions) nom féminin (francique laubja) Familier. Être aux premières loges, être à la meilleure place pour assister à un spectacle, être témoin d'un événement. Grande Loge, fédération de Loges. ● loge (synonymes) nom féminin (francique laubja) Architecture. Pièce, galerie largement ouverte sur l'extérieur par une colonnade, des...
Synonymes :
- loggia
Franc-maçonnerie. Local où les francs-maçons tiennent leurs assemblées.
Synonymes :
- temple

loge
n. f.
d1./d Logement d'un concierge, d'un gardien d'immeuble, placé près de la porte d'entrée.
d2./d Dans les concours des écoles des beaux-arts, pièce, atelier où chacun des concurrents est isolé. Entrer en loge.
d3./d Petite pièce dans les coulisses d'un théâtre, où les acteurs changent de costume, se maquillent, etc.
|| Chacun des petits compartiments rangés par étages au pourtour d'une salle de spectacle, et où plusieurs spectateurs peuvent prendre place.
Loc. fig. être aux premières loges: être bien placé pour voir, pour juger une chose.
d4./d Local où ont lieu les réunions des francs-maçons; groupe, cellule de francs-maçons.
d5./d BOT Chacune des petites cavités existant dans le fruit, l'ovaire, les anthères, etc.

LOGE, subst. fém.
A. — 1. Construction rudimentaire servant d'abri. Loge du mouleur de bois. La hutte d'esquimau. Des rames en faisceau recouvertes de mottes (RENARD, Journal, 1903, p. 838) :
1. Un silence allait s'établir. La petite Pauline demanda à Gaspard pourquoi l'on parle toujours d'écorcher quelqu'un comme un saint Barthélemy? — Ah, c'est le conte des sabotiers. Celui qu'ils font dans leurs loges des bois...
POURRAT, Gaspard, 1922, p. 96.
En partic. Gîte de certains animaux. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Local de faibles dimensions dans lequel s'enferme ou est enfermé une personne ou un animal. Loge d'un moine, loge qui enferme un fou (cf. cellule), loge d'un animal féroce dans une ménagerie (v. cage ex. 2). Nous approchions du quartier des furieux, dont les hurlemens redoublèrent lorsqu'ils nous aperçurent à travers les barreaux de leurs loges (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 121) :
2. Ce que le concierge m'a fait voir [du château de Saint-Germain] (...) c'est une série de petites loges qu'on appelle les cellules, où couchent quelques militaires du pénitencier.
NERVAL, Bohême gal., 1855, p. 195.
Loge à lapins (cf. clapier), loge d'un chien (cf. niche). Un peu plus loin ils s'arrêtèrent devant un enclos de treillage, qui contenait des loges à chien, et une maisonnette en tuiles rouges (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 149).
3. Petit logement situé à l'entrée d'un immeuble réservé au service du concierge, du portier. Je m'étais avancé jusque dans la cour en cherchant des yeux la loge du suisse (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 232) :
3. Ugone dit aux soldats d'emporter le capitaine au plus vite. Pour lui, il entra dans la loge de la sœur tourière, il jeta à la porte la petite Marietta en lui ordonnant d'une voix terrible de se sauver et de ne jamais dire qui elle avait reconnu.
STENDHAL, Abbesse Castro, 1839, p. 206.
4. ARCHIT. Galerie aménagée à l'un des étages d'un édifice, formée de colonnes supportant des arcades et ouverte sur l'extérieur. Synon. loggia. L'Italie donna la mode; les gentilshommes de Touraine ou de Normandie (...) voulaient avoir des loges dans leurs châteaux du Nord, au risque de périr de froid (MÉRIMÉE, Portr. hist. et littér., 1870, p. 85).
B. — 1. Compartiment cloisonné, stalle. Loge d'une écurie, d'une étable (Dict. XIXe et XXe s.).
2. [Dans un théâtre ou une salle de spectacle]
a) Chacun des compartiments, séparés les uns des autres par une cloison, où peuvent prendre place plusieurs spectateurs. Loge découverte, grillée, impériale, princière; loge à/de côté, de/en face, à/de l'opéra, au/de théâtre; premières, secondes loges, loges d'avant-scène; avoir, donner, gagner, louer, prendre une loge. Madame Pichard : Bon. Et les billets que vous avez promis à Mademoiselle Mariette pour la première de demain? Le contrôleur : Les voici. Elle a ses trois avant-scènes, ses deux loges et sa baignoire... Quant aux fauteuils d'orchestre, je n'ai pu lui en donner que dix-huit au lieu de vingt qu'elle m'avait demandés (MEILHAC, HALÉVY, Boule, 1875, II, 4, p. 53) :
4. Nous étions, il y a bien des années, mon frère et moi, dans cette loge avec une maîtresse. Cette maîtresse avait, ce jour-là, des bottines trop étroites et elle en avait une qu'elle tenait dans sa main, appuyée sur le rebord de la loge.
GONCOURT, Journal, 1885, p. 503.
P. méton., au plur. Ensemble des spectateurs qui occupent les loges. Où l'un admire une situation forte, un effet théâtral, un vers hardi, l'autre crie au mauvais goût! au mélodrame! au néologisme! Les loges applaudissent à une scène filée avec art; le parterre n'y voit qu'un entretien prolongé sans but et sans motif (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 240).
Expr. Être aux premières loges. Être bien placé pour voir, pour apprécier et pour comprendre. — Vous aimez le vent? — Beaucoup. — On doit être ici aux premières loges pour écouter sa musique (ESTAUNIÉ, Solitudes, 1917, p. 92).
Par antiphrase. Ne pas occuper une place enviable. Il y a les néo-guinéens, aux premières loges dans cette guerre (BRETON, Manif. Surréal., Prolégomènes à un 3e Manif., 1942, p. 197).
b) Petite pièce aménagée dans les coulisses d'une salle de spectacle où un acteur ou une actrice peut notamment se préparer au spectacle, se reposer, s'habiller. Et l'Ours-Du-Nord, humide des baves du lépreux, ayant gravi précipitamment les soixante marches de pierre, enfila le couloir qui mène de la plate-forme aux loges où se vêtent les lutteurs (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 340). Brusquement, on le jetait dans cette loge d'actrice, devant cette fille nue (ZOLA, Nana, 1880, p. 1213).
3. Chacune des cellules faisant office d'atelier où les élèves des Beaux-Arts, les candidats au grand prix de Rome s'enferment pour concourir. Entrer, monter en loge. Renfermés dans des ateliers séparés, qu'on nomme loges, ils [les concurrents] exécutent, sans communication avec le dehors, dans un temps fixé, une composition sur ce programme (MÉRIMÉE, Mél. hist. et littér., 1855, p. 330) :
5. Kleist, en effet, partait, fermait sa porte à clef, portant sur le bras une couverture, allant au pouvoir suprême aussi triste que le candidat va en loge aux Beaux-Arts, pour tirer des flots Vénus ou des sillons l'agriculture.
GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 246.
4. Spécialement
a) ANAT. HUM. et ANIMALE. Synon. de cavité, de lobe. D'autres fois elle [cette vessie] a deux lobes ou loges comme dans le barbeau et la carpe (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 150).
b) BOT. Une des cavités dont sont formés une anthère, un ovaire, un péricarde. Les fleurs [du peuplier] donnent naissance à des fruits qui consistent en capsules à deux loges dans lesquelles on trouve un grand nombre de semences ovales, petites, noires et aigrettées (BAUDRILLART, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 181).
c) MAR., vx. Chacun des bassins réservés, dans un port, à un navire ou deux. (Dict. XIXe et XXe s.).
d) TECHNOLOGIE
IMPR. Synon. de cassetin. Loges d'une casse d'imprimerie. Picquenart nous donnait les paquets et nous chargeait de les ranger, selon l'ordre traditionnel, dans les petites loges des casses, que l'on appelle cassetins (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 115).
MUS. Partie d'un buffet d'orgue contenant les soufflets. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — 1. Vx. Lieu de réunion des corporations de marchands et p. ext. comptoir européen en Asie et en Afrique. Enhardis par le succès de leurs armes dans les Moluques où ils formèrent leurs premiers comptoirs, ils [les Hollandais] obtinrent en 1601, des rois de Bantaus et de Jaccatra la permission d'établir des loges pour leurs négociants (...) [Indes néerlandaises] (DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 7, 1844, p. 40).
2. Lieu de réunion des francs-maçons; p. méton. association de francs-maçons réunis sous la présidence d'un vénérable (cf. atelier). Une loge maçonnique, la Grande Loge de France :
6. Ces nigauds-là [les francs-maçons] ne font qu'imiter les curés. Ils ont pour symbole un triangle au lieu d'une croix. Ils ont des églises qu'ils appellent des loges avec un tas de cultes divers : le rite écossais, le rite français, le grand-orient, une série de balivernes à crever de rire.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Oncle Sosthène, 1882, p. 22.
Au plur. Les Loges. La franc-maçonnerie. Votre République! Il n'y avait qu'un brave homme : le président Carnot! Ils l'ont tué. Les Loges! Un brave homme... Tous des voleurs! (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 253).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1135 « abri de branchages, de feuillages » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 828); b) ca 1200 « niche à chien » (Doon de la Roche, 3204 ds T.-L.); 2. a) ca 1135 « antichambre qui précède la salle principale d'un château » (Couronnement Louis, 1619); b) 1181-90 « galerie, tribune » (CHRÉTIEN DE TROYES, Conte du graal, éd. F. Lecoy, 8954); c) XIIIe s. « galerie, tribune où se tiennent les spectateurs d'un tournoi » (Lancelot, éd. A. Micha, t. 2, p. 183); d) 1573 archit. « galerie extérieure pratiquée à l'un des étages d'un édifice, formée de colonnes supportant généralement des arcades, et ouverte sur le dehors » (J. LOUVEAU, trad. des Facétieuses nuits de Straparole, III, 1 ds HUG.); e) 1680 « (dans une salle de spectacle) compartiment contenant plusieurs sièges » (RICH.); 3. a) 1430 « guérite de portier de ville » (Comptes de la ville d'Amiens ds HAVARD, col. 473); 1660 « logement habité par le concierge, le portier » (OUDIN Fr.-Esp.); b) 1679 « cellule où l'on isole les malades mentaux » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre, 17 juill. ds LITTRÉ); c) 1762 « petite pièce aménagée dans les coulisses d'une salle de spectacle, et où les acteurs changent de costume » (CHEVRIER, L'Observateur des spectacles, n° 5 [I, 215] ds Fr. mod. t. 37, 1969, p. 126); d) 1840 « chambre, atelier où chaque candidat au prix de Rome est enfermé isolément pendant la durée du concours pour satisfaire aux épreuves » (Ac. Compl. 1842); 4. 1703 bot. (d'apr. FEW t. 16, p. 448a); 1765 (Encyclop.); 5. 1740 « compartiment pour les animaux sauvages dans une ménagerie » (Ac.); 6. 1740 « local où se réunissent les francs-maçons; assemblée de francs-maçons » (D'ARGENSON, Mémoires ds BONN.). De l'a. b. frq. laubja, cf. l'a. h. all. louba « auvent », m. h. all. loube « vestibule, galerie à l'étage supérieur d'un édifice », all. Laube. Le lat. médiév. laubia est attesté au IXe s. dans le domaine fr. au sens de « galerie, portique » (Nov. gloss.). Au sens 6, loge est empr. à l'angl. lodge « id. » (dep. 1686 ds NED). Fréq. abs. littér. : 2 461. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 086, b) 4 334; XXe s. : a) 4 375, b) 2 020. Bbg. Archit. 1972, pp. 21, 217. - HOPE 1971, pp. 446-447. - PLATE (R.). Französische Wortkunde auf sprach- und kulturgeschichtlicher Grundlage... München, 1955, p. 28. - QUEM. DDL t. 5. - ROMMEL 1954, pp. 38, 84.

loge [lɔʒ] n. f.
ÉTYM. V. 1135, au sens I, 1; « antichambre d'un chateau », 1135; du francique laubja « feuillée »; P. Guiraud récuse cette origine exclusive, le mot existant dans toutes les langues romanes; il y voit aussi un emprunt possible au lat. logium, du grec logion (chez Vitruve, en architecture).
———
I
1 Vx. Abri de branchages, de feuillages.(1580). Spécialt. || Gîte d'un animal (→ Impénétrable, cit. 2). || La loge du cochon. Bauge.
1 (Étant tombé) sur une caverne cachée et inaccessible, je me jetai dedans. Bientôt après y survint ce lion (…) j'eus beaucoup de frayeur; mais lui, me voyant mussé (blotti) dans un coin de sa loge, s'approcha tout doucement de moi (…)
Montaigne, Essais, II, XII.
Par ext. Vieilli. Construction rudimentaire. Cabane, hutte. || Loge de bûcheron, de forestier (→ Chambarder, cit. 2). || La loge d'un anachorète, d'un lépreux.
2 (…) marchant seule dans une forêt, elle y avait rencontré un aveugle dans une petite loge.
Bossuet, Oraison funèbre de Anne de Gonzague.
3 (…) un joli potager, avec une petite loge fort délabrée, qu'on appelait l'Hermitage.
Rousseau, les Confessions, VIII.
4 C'était une loge de charbonnier, basse, arrondie en forme d'œuf. Elle s'était lentement affaissée, et les mottes de son revêtement où mille graines étaient tombées avaient fini par se couvrir d'une végétation folle et drue, qui la dérobait aux regards, mieux que l'épaisseur du taillis.
M. Genevoix, Forêt voisine, p. 253.
Spécialt et vieilli. Boutique d'un forain ( Baraque, stand), abri couvert aux halles, aux foires.Par ext. Ancien nom des comptoirs européens en Asie, en Afrique.
2 (V. 1190). Archit. (vx). Galerie, tribune (→ 1. Lice, cit. 1).(1573). Mod. Galerie extérieure pratiquée à l'un des étages d'un édifice, formée de colonnes supportant généralement des arcades, et ouverte sur le dehors. Loggia. || Les loges du Vatican, décorées par Raphaël.(1867). || Loge pontificale : galerie du Vatican d'où le pape donne sa bénédiction.
3 (1679, Mme de Sévigné). Vieilli. Petit réduit, petite pièce abritant généralement un seul individu. Cellule (cit. 1). || Loge d'un moine.Spécialt. || Fou furieux enfermé dans une loge. Cabanon, cellule.
5 (…) la première chose qui saisit mon imagination la mène si loin que cela compose souvent une loge des Petites-Maisons.
Mme de Sévigné, 832, 17 juil. 1680.
(1740). Par anal. Loge de la panthère, du tigre dans une ménagerie. Cage.Par ext. || Loge des lapins ( Clapier), d'un chien ( Niche).
4 (1762). Mod. et cour. Chacune des petites pièces aménagées dans les coulisses d'une salle de spectacle, et où les acteurs (cit. 1) changent de costume, se griment, se reposent. || Aller féliciter une actrice dans sa loge pendant l'entracte (→ aussi Flâner, cit. 3; grâce, cit. 61).
6 (…) j'ai toujours été la plus vertueuse actrice de l'Opéra. Il y a sept ou huit mois j'étais dans la loge où vous me vîtes hier (…) je m'habillais en prêtresse de Diane (…)
Montesquieu, Lettres persanes, XXVIII.
6.1 Une loge pour une personne n'est pas grande dans les théâtres du boulevart (sic). Figurez-vous un espace de six pieds carrés à peu près, dans lequel il faut que vous fassiez tenir une glace (…), une espèce d'armoire basse comme un petit buffet qui tient tout un côté de la muraille et dont le dessus sert de table et de toilette (…) ensuite un coffre, un ou deux cartons, deux ou trois planches sur lesquelles on met des pots de rouge, de blanc, (…) et une infinité d'autres cosmétiques; un porte-manteau (…) deux ou trois chaises (…) ou un tabouret. Puis une moitié de poêle (…) et enfin un bec de gaz (…)
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 357.
7 (…) j'aime mon théâtre parce que c'est un vrai théâtre (…) Il a abrité tant d'illustres personnages. Songez aux rois, aux tyrans, aux héros, aux amoureux, aux malandrins de race, aux fées, aux dieux, qu'il a pu voir dans l'apparat de la scène et dans l'intimité de ses loges.
Ch. Dullin, Souvenirs et Notes de travail d'un acteur, in Classe de franç., sept.-oct. 1954, p. 18.
(1845). Chambre, atelier où chaque candidat au Prix de Rome est enfermé isolément pendant la durée du concours pour satisfaire aux épreuves. || Entrer, monter en loge ( Logiste).
5 (1740; angl. lodge). Local où se réunissent des francs-maçons.Association, groupe de francs-maçons (cit. 2) qui se réunissent sous la présidence d'un vénérable. Atelier (→ par métaphore Charbonnerie, cit. 1). || La Grande Loge de France. || Frères de loge.
6 (1959). Compartiment cloisonné. || Loges d'une écurie, d'une étable. Box, stalle.
———
II (1680). Dans une salle de spectacle, Compartiment contenant plusieurs sièges. Avant-scène, baignoire (→ Buste, cit. 1; écrin, cit. 3). || Loges de balcon, de corbeille, de face, de côté. || Billet de loge. || Premières, secondes loges : loges du premier, du second étage. || L'ouvreuse des loges.La loge du président de la République à l'Opéra, à la Comédie-Française.(Av. 1799). || Loge grillée, munie d'une grille mobile derrière laquelle on pouvait assister au spectacle sans être vu des spectateurs.
8 Doutez-vous que si jamais dans Constantinople, qui est la patrie d'Orphée, il y avait un Opéra, les dames turques ne remplissent les premières loges ?
Voltaire, Facéties, Femmes, soyez soumises…
9 J'allai m'établir dans la loge où me conduisit M. de Cury (…) C'était une grande loge sur le théâtre, vis-à-vis une petite loge plus élevée, où se plaça le Roi avec Mme de Pompadour. Environné de dames, et seul homme sur le devant de la loge, je ne pouvais douter qu'on m'eût mis là précisément pour être en vue.
Rousseau, les Confessions, VIII.
10 (…) le soir il alla se cacher aux quatrièmes loges du théâtre italien, à l'amphithéâtre.
Stendhal, Romans et Nouvelles, Le rose et le vert, VIII.
(1867). Par métonymie. || Les loges : le public des loges. || Les loges ont applaudi pendant que le parterre sifflait (Académie).
Loc. fig. (1826). Être aux premières loges, à la meilleure place pour être spectateur, témoin d'une chose.
11 (…) il ressemblait à un estimable bourgeois qui (…) se rend à deux heures sur la terrasse de la place Louis XV les jours de feu d'artifice, avec du pain dans sa poche, pour être aux premières loges.
Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 393.
12 Tout ce monde de spectateurs enviait ceux qui s'étaient installés à temps sur les marches de la cathédrale : en les apercevant, on disait : — Ils sont aux premières loges, ceux-là… Ils ont eu du nez…
P. Nizan, le Cheval de Troie, X.
13 Tu verras comment (…) les Français se battent; tu seras aux premières loges.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 132.
———
III (1660). Mod. Logement, situé généralement au rez-de-chaussée d'un immeuble, près de la porte d'entrée, et habité par le concierge, le portier. Cage (I., 4.), conciergerie (vx); → 2. Garde, cit. 14; heure, cit. 96. || Passer devant la loge (→ Flèche, cit. 7).
14 L'escalier prenait à gauche (…) une lucarne s'ouvrait dans la paroi. Elle donnait sur la loge de la concierge, dont elle formait sans doute la principale communication avec l'air extérieur. L'accès de la loge était plus haut, sur le palier même : une porte vitrée, surmontée d'une inscription.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XI, I, p. 6.
———
IV Sc.
1 (1703). Bot. Compartiment simple ou multiple que contient une anthère, un ovaire, un péricarpe ( Loculaire). || Loges qui renferment les pépins de la pomme.
2 Anat. Cavité plus ou moins bien délimitée où est situé un organe, une structure. || Loge hépatique, prostatique.
DÉR. Loger, logette, logiste.
HOM. Formes du v. loger.

Encyclopédie Universelle. 2012.