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loger

loger [ lɔʒe ] v. <conjug. : 3>
XVe; logier « établir son camp » v. 1138; de loge
I V. intr.
1Avoir sa demeure (le plus souvent temporaire) en un endroit. demeurer, habiter, 1. vivre; fam. crécher, percher. Ces bourgeois récents « qui logent dans les quartiers neufs » (Romains). À quel hôtel logerez-vous ? descendre.
2Par métaph. et littér. se trouver. « la débauche et l'amour ne sauraient loger ensemble » (Rousseau). cohabiter.
II V. tr.
1(1390) Établir (qqn) dans une maison, de manière temporaire ou durable. installer. Où logerez-vous tout ce monde-là ? mettre. Loger qqn chez soi. On peut vous loger pour la nuit. abriter, caser, héberger. Être bien logé, mal logé. P. p. adj. Une domestique logée et nourrie. Subst. Les mal-logés. Pronom. Il est difficile de se loger à Paris. Ici on loge (les voyageurs) à pied et à cheval, inscription des auberges d'autrefois. — Être logé à la même enseigne.
(Sujet chose) Être susceptible d'abriter, d'héberger. tenir. Ce collège peut loger huit cents élèves. recevoir.
2Mettre (une chose) quelque part. mettre, 1. placer. Des lames de chêne « séparées par des rainures où l'on aurait logé le petit doigt » (Romains).
Spécialt (1580) Faire entrer, faire pénétrer. Loger une balle dans la cible. Le désespéré s'est logé une balle dans la tête. se tirer.
Fig. Loger une idée dans la tête de qqn. Pronom. « En sentant que j'étais moins mère, moins honnête femme, le remords s'est logé dans mon cœur » (Balzac).
3Fam. Repérer, localiser. « Cinq hommes sont ainsi “logés” par la police » (Le Point, 1987).
⊗ CONTR. Déloger. Congédier.

loger verbe transitif (de loge) Procurer à quelqu'un un lieu d'habitation, un abri : Loger les sinistrés dans des baraquements. Avoir des gens comme habitants, comme résidents, en parlant de locaux d'habitation : L'hôtel loge les participants du colloque. Mettre, placer quelque chose quelque part : Il est difficile de loger l'armoire dans ce coin. Lancer un projectile, de sorte qu'il pénètre quelque part : Il lui logea une balle dans la tête. Argot. Repérer, localiser : Loger un malfaiteur.loger (synonymes) verbe transitif (de loge) Procurer à quelqu'un un lieu d'habitation, un abri
Synonymes :
- abriter
- héberger
- installer
Contraires :
- déloger
Avoir des gens comme habitants, comme résidents, en parlant de...
Synonymes :
- accueillir
- recevoir
Mettre, placer quelque chose quelque part
Synonymes :
- caser (familier)
- mettre
- nicher
- placer
Lancer un projectile, de sorte qu'il pénètre quelque part
Synonymes :
- coller (familier)
- enfoncer
- ficher (familier)
- fourrer (familier)
loger verbe intransitif Avoir sa résidence, permanente ou provisoire, quelque part : Loger à l'hôtel. Prendre place quelque part : L'armoire logera aisément sur ce pan de mur.loger (difficultés) verbe intransitif Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je loge, nous logeons ; il logea. ● loger (synonymes) verbe intransitif Avoir sa résidence, permanente ou provisoire, quelque part
Synonymes :
- demeurer
- descendre
- être domicilié
- gîter (familier)
- habiter
- nicher (familier)
- percher (familier)
- résider
- séjourner
Prendre place quelque part
Synonymes :
- tenir

loger
v.
rI./r v. intr. Habiter à demeure ou provisoirement. Loger en meublé.
rII./r v. tr.
d1./d Abriter dans un logis, héberger. Loger un ami.
|| (Choses) Contenir. Hôtel qui peut loger cent personnes.
d2./d Mettre; faire entrer. Loger des affaires dans un placard. Loger une balle dans l'épaule de qqn.

⇒LOGER, verbe
A. — Emploi trans.
1. a) [Une pers. loge un être vivant] Placer une ou plusieurs personnes, un animal ou plusieurs animaux dans un lieu qui, de façon permanente ou temporaire, leur serve d'habitation ou d'abri. C'était la même chose, du côté du nord, dans les chambrées où s'entassaient des soldats (...) — On n'y foutrait pas des cochons. Mais c'est bien bon pour loger des hommes! (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 259) :
1. Le presbytère est assez grand pour y loger une femme et une ribambelle de gosses, ce n'est pas la place qui manque! Quelle bonne vie ce serait!
QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 85.
b) [Une pers. loge qqn ou, emploi abs., une pers. loge (à tel endroit, sous telle ou telle condition)] Héberger, procurer un logement le plus souvent moyennant finance. Cet hôtel était tenu par un frère du vieux Pilois (...). On n'y logeait qu'au trimestre et des personnes recommandées (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 306). L'on vous loge chez l'habitant avec défense de cracher sur les tapis et l'ordre d'être convenable avec les dames (SALACROU, Terre ronde, 1938, II, 1, p. 172) :
2. ... souviens-toi de ces trois maximes : Ne loge jamais ta maîtresse chez toi. Ne garde jamais la même plus de trois mois. Si tu sens que tu en deviens amoureux, prends-en une seconde.
TAINE, Notes Paris, 1867, p. 220.
Expressions
Loger le diable en sa bourse (vieilli); v. diable C 3 b. Suivons bien les prescriptions, obéissons aux injonctions (...) sous peine d'expulsions toujours dures (...) pour peu que l'on loge le diable dans sa bourse (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 387).
Ici on loge à pied et à cheval (vx). On héberge piétons, cavaliers et chevaux. Ils arrivèrent à Orangis vers les neuf heures et s'arrêtèrent à l'auberge de la cloche, où les époux Poitrine logeaient à pied et à cheval (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 126).
Au passif. Être logé à la même enseigne; en être logé là. Fam. Être bien logé, nous voilà bien logés. Être dans une situation fâcheuse. Belle nouvelle! Nous en sommes tous logés là, dit le caporal; mais obéissez-moi, et vous vous en trouverez bien (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 54).
Emploi pronom réfl.
Prendre, trouver un logement. Le pauvre grand homme de province revint rue de la Lune; où ses impressions furent si vives en revoyant l'appartement vide, qu'il alla se loger dans un méchant hôtel de la même rue (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 537). Il n'y put tenir, il déguerpit, abandonna cette maison maudite, et, escorté d'Arcangeli, alla se loger d'emprunt, dans le paisible hôtel Windsor (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 89).
♦ Prendre, trouver place. Elle frôle l'aveugle, lui donne des coups de coude, lui marche sur les pieds, le fait reculer, le force à se loger entre le buffet et l'armoire où la chaleur ne rayonne pas (RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 110).
2. [Une pers. loge une chose]
a) Placer, mettre en place, ranger. M. Triballet avait encore l'habitude lorsqu'il s'était servi des ciseaux de les loger derrière son oreille, comme les employés font d'une plume (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 72) :
3. C'est là que sont venus s'enterrer tous les volumes de Pascal et ses papiers et c'est de là qu'ils sont partis quand Mlle Périer a quitté Bien-Assis. Elle ne peut certainement pas les loger dans sa petite maison près de la cathédrale.
BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 309.
b) Faire entrer, faire pénétrer. Eh bien, maintenant, mon cher ami, faites un mouvement, un seul, et je vous loge une balle dans la tête (DUMAS, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 94). Elle logeait aussi dans sa mémoire la somme totale de leurs dépenses les plus strictement nécessaires (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 117) :
4. Vous vous en fourrez dans le coco du lapin et du vin à treize. Où donc, sans indiscrétion, que vous logez tout cela, maman? Pour avaler tant de choses, vous avez donc les boyaux, comme des manches d'habits?
HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 65.
P. iron. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Mais, en voulant monter par-dessus un banc (...) voilà un des sous-pieds qui craque, et la jambe du pantalon qui remonte (...) la femme du censeur (...) m'emmène (...). On me loge dans la défroque d'un petit (VALLÈS, J. Vingtras Enf., 1879, p. 48).
Emploi pronom. réfl. indir. Il n'avait eu que deux filles, l'une morte de bonne heure, l'autre mariée à un fou, qui s'était logé une balle dans la tête (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 515).
Rem. Dans le cas des deux constr. 1 et 2, l'emploi des prép. et des adv., le plus souvent de lieu, est fréq. : à, ou, chez, dans, en, entre, sous, sur; ailleurs, ensemble, ici, là.
3. [Quelque chose loge un être vivant] Pouvoir héberger, abriter. Le vieux couvent logeait maintenant les pompiers, et d'ingénieuses adaptations embellissaient son architecture (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 290) :
5. Nous aperçûmes auprès d'une maison une grande quantité d'enfans qui s'enfuirent à notre approche; il nous parut vraisemblable que cette maison logeait tous les enfans du district...
Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 101.
P. métaph. Comment, monsieur, se défier d'une femme qui rehausse en or ses moindres paroles. Elle vous aime, voilà tout. Votre cœur est donc bien petit qu'il ne puisse loger deux amours? (BALZAC, Les Ressources de Quinola, 1842, IV, 6, p. 287).
4. [Quelque chose loge une chose] Pouvoir contenir, être installé. L'autre [trou] sert d'entrée à un canal qui loge le nerf facial dans son trajet au travers du rocher (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 44) :
6. Ma chambre s'ouvrait directement dans la pièce qui servait de salle à manger, qui logeait alors le piano et dans laquelle on dépliait, le soir, un lit pour ma sœur Cécile.
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 20.
Emploi pronom. réfl. Dans son esprit simple et nu, les idées se logent comme des balles dans un mur (FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 58).
Rem. Dans ce dernier emploi les constr. prép. et adv. sont à nouveau possibles.
B. — Emploi intrans.
1. [Le suj. désigne un être vivant] Avoir, faire quelque part sa demeure, sa résidence permanente ou provisoire; habiter; prendre pension chez. Loger à la belle étoile. Né le 29 mars 1613, [M. de Saci] élevé dans la paroisse de Saint-Merry où logeait sa famille, il fit paraître dès l'enfance une piété exemplaire, qui édifiait le curé, M. Hillerin, et que rien jamais ne démentit (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 320) :
7. Voussard « mangeait » chez Patasson. « Manger chez un tel », cela signifie, chez nous, qu'on y loge aussi. Soixante francs par mois pour la pension complète : Voussard ne risquait pas d'y gâter sa taille, qu'il garda maigre...
COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 172.
P. métaph. Être entièrement contenu dans, trouver la pleine expression de soi dans. Tu vendrais, s'il est un obstacle, ton épaule contre un coup d'épaule. Tu loges dans ton acte même. Ton acte, c'est toi... tu t'échanges ... ta signification se montre, éblouissante (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 520).
2. [Le suj. désigne une chose] Trouver place. Il vit alors ce qu'il n'avait pas bien vu : en ces yeux soupçonneux logeait une bonté de rude femme populaire (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 287) :
8. J'éprouvais le besoin de sentir plus solides et plus durables que moi-même ceux dont j'avais besoin pour m'orienter. Pour connaître où revenir. Pour exister. En eux mon pays logeait tout entier et vivait par eux en moi-même.
SAINT-EXUP., Lettre otage, 1943, p. 395.
Prononc. et Orth. : [], (il) loge []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Intrans. 1. ca 1140 « établir son camp » (GEFFREI GAIMAR, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 5788); 2. ca 1280 au fig. (ADENET LE ROI, Cléomadès, éd. A. Henry, 14951); 3. 1487 être logé « avoir sa demeure en un endroit » ([L. GARBIN], Vocab. lat.-fr. d'apr. FEW t. 16, p. 448b); 1530 loger (PALSGR., p. 613a). II. Trans. 1. ca 1155 pronom. « dresser une tente, établir son camp » (WACE, Brut, 12284 ds T.-L.); 2. 1er quart du XIIIe s. trans. « placer quelqu'un quelque part » (RECLUS DE MOLLIENS, Carité, 206, 6, ibid. : quant on l'ot ou fiens logié); 3. 1390 « établir quelqu'un dans une maison » (Archives Nationales, P 13551, pièce 104 ds GDF. Compl.); 4. 1580 « mettre (une chose) quelque part » (MONTAIGNE, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 151); 5. 1842 « faire entrer, faire pénétrer » (STENDHAL, Nouv. inéd., p. 305). Dér. de loge; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 2 735. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 4 638, b) 4 897; XXe s. : a) 3 399, b) 3 007. Bbg. GOUGENHEIM (G.). Notes sur le vocab. de Robert de Clari et de Villehardouin. Romania. 1945, t. 68, pp. 406-412.

loger [lɔʒe] v. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. XVe; logier, v. 1138, « établir son camp »; trans., XIIIe, « placer quelque part »; de loge.
———
I V. intr.
1 Avoir sa demeure (le plus souvent temporaire) en un endroit. Demeurer (cit. 6), habiter, vivre; et (fam.) crécher, percher. || Loger dans un appentis (cit. 2), sous les combles, dans une pension, chez une vieille hôtesse (cit. 7). || Loger en garni. || Soldats qui logent à la caserne. Caserner. || À quel hôtel logerez-vous ? Descendre, être (III., 2.). → Face, cit. 44. — Loger rue du Louvre, avenue Victor-Hugo. || Loger au carrefour (cit. 1), dans tel quartier (→ Créature, cit. 13; empressé, cit. 6).
1 Je loge chez moi en une tour (…)
Montaigne, Essais, I, XXIII.
2 (…) avez-vous vu, dites-moi, une jeune personne appelée Marianne, qui ne loge pas loin d'ici ?
Molière, l'Avare, I, 4.
3 (…) ils sont forcés de loger quelque part, comme tous les autres hommes; et quand ils n'ont pas de chez soi, quand ils sont poursuivis par les gardes du commerce, ils logent chez leurs maîtresses, ce qui peut vous paraître leste, mais ce qui est infiniment plus agréable que de loger en prison.
Balzac, Une fille d'Ève, Pl., t. II, p. 160.
(Animaux). Plais. || Mulot qui loge dans un tronc d'arbre. Gîter, nicher.
4 (…) un petit bois divin, où viennent loger toutes les bécasses qui passent.
Maupassant, M. Parent, Les bécasses.
REM. Loger est moins usuel que habiter; il s'emploie surtout à propos de logements modestes ou simples.
5 (…) un de ces bourgeois récents — fils de fermier devenu petit avocat ou petit médecin — qui logent dans les quartiers neufs (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XXII, p. 285.
(1690). Loc. Loger à la belle étoile (cit. 15).
2 (V. 1280). Fig. et littér. Trouver (se). || Image qui loge dans la tête de quelqu'un (→ Évanescent, cit.). || Passions qui logent dans les corps efféminés (cit. 4). Rencontrer (se).
6 La gloire et le repos sont choses qui ne peuvent loger en même gîte.
Montaigne, Essais, I, XXXIX.
7 Son miroir lui disait : « Prenez vite un mari ».
Je ne sais quel désir le lui disait aussi :
Le désir peut loger chez une précieuse.
La Fontaine, Fables, VII, 5.
8 (…) la débauche et l'amour ne sauraient loger ensemble, et ne peuvent pas même se compenser.
Rousseau, Julie ou Nouvelle Héloïse, I, L.
———
II V. tr.
1 (1390). Établir (qqn) sous un toit, dans une maison, de manière temporaire ou durable. Établir, installer. || Où logerez-vous tout ce monde-là ? (Académie). Mettre. || Loger quelqu'un dans la chambre (cit. 12) de bord, près de (chez) soi (→ Idée, cit. 28). || On peut nous loger pour la nuit. Abriter, caser, héberger (cit. 2).(1487). Passif et p. p. || Être (cit. 100) bien logé, mal logé ( Mal-logé). || Un prisonnier bien logé et bien nourri (→ Garder, cit. 7). || Une domestique logée et nourrie. || Être logé confortablement, à l'étroit (→ Embastiller, cit. 1), dans un palais (→ Entresol, cit. 1).Loger gratuitement, généreusement (cit. 1) quelqu'un. Hospitalité (cit. 4; donner l'hospitalité).Pron. (sens réfl.). || Se loger dans une auberge (cit. 2), auprès (cit. 9) de quelqu'un, où l'on peut. Caser (se; cit. 3). || Il est allé se loger dans une mansarde au dixième. Jucher (se).
9 (…) demeurez ici : on vous y logera le mieux qu'on pourra.
Molière, Dom Juan, IV, 6.
10 (…) la maison que j'occupe appartient au docteur, qui m'y loge gratis (…)
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.
11 Le dortoir était abandonné; il ne servait de retraite qu'aux oiseaux de nuit : il était exposé à la grêle, à la pluie, à la neige et au vent; chacun des frères se logeait comme il voulait et où il pouvait.
Chateaubriand, Vie de Rancé, II, p. 88.
12 Quoique les loyers ne fussent pas chers à cette époque dans le quartier de l'Arsenal, madame Clapart était logée au troisième étage, au fond d'une cour (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 625.
13 Proposez de démolir le grand édifice social pour le rebâtir à neuf sur un plan tout opposé : ordinairement, vous n'avez pour auditeurs que les gens mal logés ou sans gîte, ceux qui vivent dans les soupentes et les caves, ou qui couchent à la belle étoile dans les terrains vagues, aux alentours de la maison.
Taine, les Origines de la France contemporaine, II, t. II, p. 118.
14 Cinquante francs par mois. Logée, nourrie, c'est vrai. Mais cinquante francs (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XXI.
(1873). Ici on loge (les voyageurs) à pied et à cheval, inscription des auberges d'autrefois.
14.1 Le village bâti sur un nœud assez important de tout petits chemins campagnards semblait sain et bien tenu. On logeait à pied et à cheval, juste à l'entrée.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 265.
(1787). Fig. Être logé à la même enseigne (2.).
15 Toutes les nations, à cet égard, sont logées à la même enseigne. Le seul objectif du prolétariat doit être la défaite de tous les gouvernements impérialistes, indistinctement.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 44.
(1670; vx). Fam. Le voilà bien (1. Bien, cit. 48) logé. Loti, monté. — ☑ Loc. fam. (vx). Loger le diable en sa bourse (1. Bourse, cit. 6).
2 (1833; le sujet désigne le logement). Être susceptible d'abriter, d'héberger. Tenir. || Bâtiment qui loge peu de monde (→ Espace, cit. 15). || Collège qui peut loger trois cents élèves. Recevoir (→ Grand, cit. 10).
16 En nivelant les fortunes, le titre du Code qui régit les successions a produit ces phalanstères en moellons qui logent trente familles et qui donnent cent mille francs de rentes.
Balzac, les Petits Bourgeois, Pl., t. VII, p. 69.
(1580). Par métaphore :
17 Son corps fut formé pour loger son âme.
Rousseau, les Confessions, VII.
18 Votre cœur est donc bien petit qu'il ne puisse loger deux amours ?
Balzac, les Ressources de Quinola, IV, 6.
3 (1582, Montaigne). Mettre (une chose) dans un lieu. Mettre, placer. || Loger un vieux buffet au garde-meuble (→ par métaphore Inutilité, cit. 2). || Loger des portraits entre deux colonnes (→ Intervalle, cit. 3). || Il ne pourra pas loger toutes ses affaires dans cette petite valise. || Loger ses pieds dans une chancelière.
19 Le sol était fait de lames de chêne larges et un peu bossues, séparées par des rainures où l'on aurait logé le petit doigt (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, VI, p. 54.
4 (1580; rare av. XIXe). Faire entrer, faire pénétrer. || Loger une balle dans la cible. || Le désespéré s'est logé une balle dans la tête. || La balle s'est logée dans le poumon de la victime. Introduire (s').
Fig. || Loger une idée dans la tête de quelqu'un (→ Couteau, cit. 15). || Damnation (cit. 5), inquiétude logée en soi (→ Incarner, cit. 11).Pron. (sens passif). → Balle, cit. 10.
20 En sentant que j'étais moins mère, moins honnête femme, le remords s'est logé dans mon cœur (…)
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 1020.
CONTR. Déloger. — Congédier. — Jeter, mettre (dehors, à la porte).
DÉR. et COMP. Logeable, logement, logeur, logis. Déloger, reloger. Mal-logé.
HOM. V. Loge.

Encyclopédie Universelle. 2012.