miette [ mjɛt ] n. f.
1 ♦ Petite parcelle de pain, de gâteau qui tombe quand on le coupe ou le rompt. Ramasser les miettes sur la table, sur la nappe après le repas (⇒ ramasse-miettes) . Mettre du pain en miettes. ⇒ émietter. Économe, elle « recueillait du doigt sur la table les miettes de son pain » (Flaubert).
2 ♦ Fig. Les miettes de sa fortune. ⇒ bribe. « elle jeta à tout le monde [...] quelque miette de son sourire » (France).
3 ♦ Petit fragment. Mettre, réduire un verre en miettes. ⇒ morceau, pièce.
4 ♦ Petit morceau (d'un aliment). Donnez-m'en une miette pour y goûter. ⇒ peu (un peu). Ils n'en ont pas laissé une miette.
5 ♦ Fig. et fam. Un petit peu. Ne pas perdre une miette d'un spectacle, n'en rien perdre.
● miette nom féminin (de mie 1) Petit fragment qui tombe du pain, d'un gâteau quand on le coupe. Parcelle d'un aliment : Les oiseaux viennent manger les miettes du repas. Parcelle, débris, ce qui reste de quelque chose ; bribe : Les miettes d'une fortune. ● miette (expressions) nom féminin (de mie 1) En miettes, en morceaux, en pièces, en petits fragments : Mettre un vase en miettes. Une miette de quelque chose, un petit peu, une petite quantité : Donne-moi une miette de ce gâteau pour goûter. Ne pas perdre une miette de quelque chose, y prêter une grande attention : Je n'ai pas perdu une miette de son exposé. ● miette (synonymes) nom féminin (de mie 1) Parcelle, débris, ce qui reste de quelque chose ; bribe
Synonymes :
- bribe
- débris
- reste
Une miette de quelque chose
Synonymes :
- atome
- brin
- gramme
- once
miette
n. f.
d1./d Petite parcelle de pain, de gâteau qui se détache quand on le coupe, qui reste quand on a mangé.
|| Fig. Il n'a recueilli que les miettes de l'héritage.
d2./d Petite parcelle. Briser un verre en miettes.
d3./d (France rég.) Terme d'affection à l'adresse d'une femme (diminutif de mie [2]).
⇒MIETTE, subst. fém.
A. —Petit débris, petite parcelle qui tombe du pain ou du gâteau lorsqu'on le coupe, le rompt, ou qui reste lorsqu'on a mangé. Miettes de pain; petites miettes. Le morceau de pain avait disparu, et il était éparpillé en miettes semblables aux grains de sable auxquels il était mêlé (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.79). Moineaux gris nourris d'une miette (LEMAITRE, Contemp., 1885, p.176):
• 1. ... il y avait de toutes petites hirondelles qui venaient aussi nous faire cortège pour s'amuser, par caprice, picorant les miettes de biscuit que nous semions derrière nous...
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p.69.
— Au fig. Miette à miette. J'ai bu mes larmes plus que du vin dans ma vallée de Bourgogne. J'ai mangé miette à miette le pain de mes regrets plus que mon seigle dans mon sillon de Bresse (QUINET, Ahasvérus, 1833, intermède, 3e journée, p.282). Tout doucement, un jour chassant l'autre, un printemps sur un hiver et un automne par-dessus un été, ça a coulé brin à brin, miette à miette; ça s'en est allé, c'est parti (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.21).
B. —P. ext. Petit morceau; petite parcelle d'aliments. Miettes de la table; miettes du festin; miettes de thon:
• 2. Sigognac (...) flatta Miraut de la main, gratta le crâne essorillé de Béelzébuth, et leur fit à tous deux une abondante distribution de bons morceaux. Les miettes consistaient cette fois en lardons de pâté, en reliefs de perdrix, en filets de poisson et autres mets succulents. Béelzébuth ne se sentait pas d'aise et, de sa patte griffue, il réclamait toujours quelque nouveau rogaton...
GAUTIER, Fracasse, 1863, p.496.
C. —P. anal. Très petite quantité de quelque chose.
1. Domaine concr., matériel. Miette(s) de terre. La terre volant en miettes noires sous l'action des boulets (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.47). Les miettes dédorées des vrais encens (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.11).
— (Verbe +) en miettes. En très petits morceaux à partir desquels il est impossible de reconstituer un tout. Mettre, réduire en miettes. Il s'est accroché au bout du mât, qui s'est cassé (...). Mais la barque sera en miettes dans une demi-heure (MILLE, Barnavaux, 1908, p.88). Le rat d'un bond avait déjà balayé la cheminée, d'où la belle vierge en biscuit (...) s'abattit en miettes blanches et avec fracas sur le parquet (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p.211). Avant qu'on n'ait pu rien faire, le sucrier de verre était tombé. En miettes. (...) et les doigts se heurtèrent parmi le sucre et le verre cassé (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.88).
2. Domaine abstr., souvent fam.:
• 3. Mon coeur les suit [les insectes] dans leur essor vers la clarté,
Brins de splendeur, miettes de beauté,
Parcelles d'or et poussières de vie!
J'écarte d'eux l'embûche inassouvie...
VERHAEREN, Mult. splendeur, 1906, p.72.
♦(Verbe +) en miettes. Être, tomber en miettes. Entre nous, la gauche est en miettes. J'aurais voulu une démission en masse après le vote infâme du traité (HUGO, Corresp., 1871, p.277). Comme une plante trop touffue fait éclater le vase où elle a grandi, la luxuriance du gothique d'inspiration française a fait tomber en miettes le cintre romain (MORAND, Londres, 1933, p.211).
♦Ne pas s'en faire une miette. Ne pas se soucier le moins du monde. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
♦Ne pas perdre une miette (de qqc.). Prêter une grande attention à (quelque chose) afin de ne rien en perdre. (Ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
D. —Fam., en emploi adv.
1. [Détermine un adj.] Synon. un rien. Au premier moment, on ne faisait point entre eux [les bessons] de différence (...) Mais, quand on les avait observés un quart d'heure, on voyait que Landry était une miette plus grand et plus fort (SAND, Pte Fad., 1849, p.13).
2. [Détermine un verbe] Synon. un peu. Et mon hospitalière, m'en parlerez-vous une miette (FABRE, Chevrier, 1867, p.263).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) XIIe s. miate «parcelle qui tombe du pain quand on le rompt ou le coupe» (Trad. en dial. lorr. de Anime conquerentis et rationis consolantis ds Romania t.5, p.279); b) 1537 «parcelle de quelque chose» (DES PÉRIERS, Cymbalum, Dial. II, I, 332 ds HUG.); av. 1755 mettre en miettes (SAINT-SIMON, 450, 36 ds LITTRÉ); 2. XIVe s. miate (forme messine) «mie de pain» (Romania t.15, p.185), sens conservé dans de nombreux parlers cf. mie1 (v. FEW t.6, p.69a). Dimin. de mie1; suff. -ette. Fréq. abs. littér.: 409. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a)229, b) 579; XXe s.: a) 932, b) 672. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972, p.10.
miette [mjɛt] n. f.
ÉTYM. V. 1200, miate; dimin. de 1. mie.
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II Mod.
1 Petite parcelle de mie de pain, de gâteau… qui tombe quand on le coupe ou le rompt. || Miettes de pain, de galette… (→ Finir, cit. 6). || Miettes restées sur la table, sur la nappe après le repas (→ Couteau, cit. 8). || Donner les miettes aux oiseaux (→ aussi Glaner, cit. 3). || Mettre du pain en miettes. ⇒ Émietter.
1 Il y avait aussi un pauvre, nommé Lazare (…) qui eût bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche.
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, XVI, 20-21.
2 Le petit Poucet (…) croyait retrouver aisément son chemin, par le moyen de son pain qu'il avait semé partout où il avait passé; mais il fut bien surpris lorsqu'il ne put en retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus, qui avaient tout mangé.
Perrault, Contes, « Petit Poucet ».
2.1 Toutes les fois qu'on coupait le pain, il se plaçait une corbeille sous le couteau, afin de recueillir ce qui tombait; on y joignait avec exactitude toutes les miettes qui pouvaient se faire aux repas, et ce mêt, frit le dimanche, avec un peu de beurre, composait le plat de festin de ces jours de repos (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 30.
3 (…) le morceau de pain avait disparu, et il était éparpillé en miettes semblables aux grains de sable auxquels il était mêlé.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XV.
4 Économe, elle mangeait avec lenteur, et recueillait du doigt sur la table les miettes de son pain (…)
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
5 Ces misères-là prennent du prix, en raison des privations qu'on éprouve. Ce sont les miettes de pain tombantes de la table du riche : celui-ci les dédaigne; mais le pauvre les recueille avidement et s'en nourrit.
Laclos, les Liaisons dangereuses, CXIII.
6 Je m'en vais, misérable et pauvre, pauvre de votre tendresse, dont quelques miettes m'auraient sauvé.
Maupassant, Notre cœur, II, VII.
7 (…) en entrant dans le salon ce soir-là, elle jeta à tout le monde et même au plus humble, qui était moi, quelque miette de son sourire.
France, le Livre de mon ami, Livre de Pierre, II, XI.
8 (…) de même que les pauvres bougres se nourrissaient jadis de ce qui tombait de la table des puissants, rien n'empêche les auditeurs de rencontre d'attraper quelques miettes de ces propos.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVII, p. 284.
3 Petit fragment (d'une matière, d'une chose). || Miette de matière (→ Infinitésimal, cit. 3), de faïence (→ Espingole, cit. 1). — En miettes. || Mettre, réduire en miettes. ⇒ Morceau, pièce. → Fourmi, cit. 3. || Ce vase est en miettes, on ne pourra le réparer.
9 Il m'appelait son eau vive, son cristal. Eh bien, le cristal est en miettes.
Sartre, Huis clos, V.
4 Le plus petit morceau (d'un aliment). → Goutte (pour les boissons); laper, cit. 1. || Donne m'en juste une miette pour y goûter. || Tout est mangé, ils n'en ont pas laissé une miette.
5 (Dans des loc.). Un petit peu. ☑ Ne pas perdre une miette d'un spectacle, n'en rien perdre. ☑ Il ne s'en fait pas une miette : il ne se fait aucun souci. ⇒ Insouciant.
♦ Adverbe :
10 Mais, quand on les avait observés un quart d'heure, on voyait que Landry était une miette plus grand et plus fort (…)
G. Sand, la Petite Fadette, II.
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COMP. Émietter, ramasse-miettes.
Encyclopédie Universelle. 2012.