moindre [ mwɛ̃dr ] adj. compar. I ♦ Compar.
1 ♦ Plus petit (en quantité, en importance), plus faible. ⇒ inférieur. C'est un moindre mal. Rendre moindre. ⇒ amoindrir. Un vin de moindre qualité. À moindres frais. Bien moindre, (littér.) beaucoup moindre. « Ces inimitiés sont moindres aujourd'hui qu'elles n'étaient hier » (France).
2 ♦ Vx Inférieur (en mérite, en rang). « ils sont moindres qu'esclaves » (P. Corneille).
II ♦ Superl. (1220)
1 ♦ LE MOINDRE :le plus petit, le moins important, le moins remarquable. Le moindre effort. S'il avait eu le moindre bon sens. ⇒ minimum. Dans les moindres détails. — (Avec un poss.) « C'est là son moindre défaut » (La Fontaine). — Loc. C'est la moindre des choses : c'est tout naturel (en réponse à un remerciement) (cf. Je vous en prie). — C'est le moindre de mes soucis. ⇒ cadet. PROV. De deux maux, il faut choisir le moindre.
2 ♦ (Précédé d'une négation) ⇒ aucun, nul. Il n'y a pas le moindre doute; sans le moindre doute. Je n'en ai pas la moindre idée.
3 ♦ (Personnes) Vx ⇒ inférieur, subalterne. — Mod. Le moindre d'entre eux. Certains savants, et non des moindres.
⊗ CONTR. Meilleur, supérieur.
● moindre adjectif (latin minor, -oris) Sans article, et limité à un petit nombre d'emplois, sert de comparatif à petit : Un moindre prix. Avec l'article défini, le plus petit : De deux maux, il faut choisir le moindre. C'est là son moindre défaut. Familier. En Suisse, maladif, affaibli : Je me sens moindre en ce moment. ● moindre (difficultés) adjectif (latin minor, -oris) Emploi 1. Moindre, comparatif de petit, peut être renforcé par bien et par beaucoup mais non par très : on peut dire bien moindre, beaucoup moindre ou moindre, de beaucoup mais non très moindre. 2. Moindre avec petit. Recommandation Dire : la moindre difficulté l'arrête ou la plus petite difficulté l'arrête (mais non : la moindre petite difficulté l'arrête). Remarque Ce pléonasme a été employé à des fins expressives dans la langue littéraire, notamment par La Fontaine : « Pas le moindre petit morceau... » Hors d'une recherche d'effet délibérée, il est préférable de l'éviter. ● moindre (expressions) adjectif (latin minor, -oris) Et non des moindres, se dit pour indiquer que quelque chose est assez important, que quelqu'un est réputé.
moindre
adj.
d1./d (Comparatif) Plus petit, moins important. De moindre valeur.
d2./d (Superlatif) Le moindre: le plus petit, le moins important. C'est la moindre des choses, le moins qu'on puisse faire. Un écrivain et non des moindres.
d3./d Loc. adv. (Suisse) La moindre: une petite quantité, un peu. Manger la moindre.
⇒MOINDRE, adj.
I. — [Compar. de supériorité de petit]
A. — [En parlant d'une chose abstr., d'une notion générale mais quantifiable] Plus petit (en étendue, en quantité, en importance). Synon. inférieur. Nombre moindre; à un moindre degré; moindre mal; zone de moindre population. Dans ces conditions, l'inconvénient sera beaucoup moindre, sera moindre de beaucoup (Ac. 1932). L'état habituel d'Athènes, c'était la terreur. Jamais moeurs politiques ne furent plus violentes, jamais la sécurité des personnes ne fut moindre (RENAN, Avenir sc., 1890, p.420). Les liens qui résultent de la cohabitation n'ont pas (...) une source aussi profonde que ceux qui viennent de la consanguinité. Aussi ont-ils une bien moindre force de résistance (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p.162):
• 1. ... les résultats statistiques montrent que l'aptitude des femmes à l'observation est un peu moindre que celle des hommes.
MOUNIER, Traité caract., 1946, p.26.
Rem. Quand le compl. de moindre est déterminé par un nom de nombre, il peut être introduit par de: La contrainte par corps (...) ne peut être prononcée pour une somme moindre de trois cents francs (Code civil, 1804, art. 2064, 2065, p.371).
— Vx, rare. [En parlant d'une chose concr. et mesurable] Cette colonne est moindre que l'autre en hauteur et en grosseur (Ac. 1835, 1878). Les [glandes] sous-maxillaires sont également très-grandes, mais un peu moindres (CUVIER, Anat. comp., t.3, 1805, p.213):
• 2. L'air joue un si grand rôle dans la théorie de la couleur que, si un paysagiste peignait les feuilles des arbres telles qu'il les voit, il obtiendrait un ton faux; attendu qu'il y a un espace d'air bien moindre entre le spectateur et le tableau qu'entre le spectateur et la nature.
BAUDEL., Salon, 1846, p.108.
B. — Vx ou littér. [En parlant d'une pers. ou d'une chose non quantifiable] De plus petite valeur, de plus petit mérite.
1. [En parlant d'une pers.] Charles Perrault, un peu moindre que son frère, avait le génie (...) tourné également du côté des beaux-arts (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.1, 1861, p.303). Si Richelieu n'eût pas usé de la hache, Robespierre de la guillotine, l'un serait moindre, l'autre totalement effacé (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p.97):
• 3. Déjà mécontent d'avoir manqué les Orgel, et de n'avoir pu se dépêtrer de moindres personnages rencontrés sur son chemin, il grognait contre François à cause de son retard.
RADIGUET, Bal, 1923, p.29.
2. [En parlant d'une chose] Ce vin-là est moindre que l'autre. Cette étoffe-là est moindre, elle est moindre de beaucoup (Ac. 1835, 1878).
II. [Avec l'art. déf. ou un déterm.; superl. relatif de petit]
A. — [En parlant d'une chose] Le plus petit, le moins important. Le tombeau de don Pédro Velasco connétable de Castille, et celui de sa femme, en occupent le centre [de la chapelle du Connétable], et n'en sont pas le moindre ornement (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.45). Il faut surtout, entre les coups, rester maître des moindres écarts du cerceau, grâce au bâton qui ne cesse, d'un côté ou de l'autre, d'en caresser la tranche (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p.176). Une poignée de galopins dépourvus de la moindre brindille de culture, de la plus petite épingle de grammaire, et qui font du roman (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.175):
• 4. Les idées de Mathilde ne se bornaient pas au sacrifice de sa réputation (...). Se jeter à genoux pour demander la grâce de Julien devant la voiture du Roi allant au galop, attirer l'attention du prince, au risque de se faire mille fois écraser, était une des moindres chimères que rêvait cette imagination exaltée et courageuse.
STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.470.
SYNT. Le moindre accident, changement, danger, défaut, effort, inconvénient, mot, mouvement, nuage, plaisir, signe; la moindre allusion, contrariété, difficulté, impression, indiscrétion, observation, parcelle, parole, partie, pensée; les moindres actions, circonstances, gestes, mouvements, nuances, particularités, recoins; au moindre appel, bruit, choc, signe, vent; à la moindre occasion; dans les moindres détails; sous le moindre prétexte; c'est le moindre de ses soucis.
♦Loc. proverbiale. De deux maux il faut choisir le moindre. V. mal3.
— [Avec une négation ou avec sans] Absolument aucun. Depuis vingt-six ans de ménage, je n'ai jamais eu avec elle la moindre scène, pas la plus petite altercation (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1117). Elle n'avait pas faim. Non, pas le moindre appétit (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p.277). V. instant ex. 8:
• 5. Il ne comprenoit pas comment je pouvois tenir des registres si exacts de toutes ses opérations, que jamais la moindre erreur ne se glissât dans ses comptes...
FIÉVÉE, Dot Suzette, 1798, p.103.
SYNT. Sans le moindre intérêt, motif; sans la moindre hésitation, raison, résistance; il n'y a pas le moindre doute, rapport; ne pas avoir le moindre espoir, soupçon, la moindre chance, envie, idée, intention, nouvelle; ne pas attacher le moindre prix, la moindre importance; ne pas donner la (le) moindre indication, nouvelle, signe de vie; ne pas laisser la moindre trace; ne pas présenter la moindre ressemblance.
B. — [En parlant d'une pers.] Celui, celle qui a la plus petite valeur, le plus petit mérite. Le moindre d'entre nous. Le moindre mendiant est drapé noblement dans son manteau comme un empereur romain dans sa pourpre (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p.34). Radégonde (...) était vêtue comme la moindre paysanne de son pays et toutefois avec une sorte de splendeur (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.201). Il y a (...) dans tous les grands hôtels, des clients, et non des moindres, qui font des trous dans les portes (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p.226):
• 6. Forcheville (...), comme le moindre noble, avait puisé dans des conversations de famille la certitude que son nom était plus ancien que celui de La Rochefoucauld...
PROUST, Fugit., 1922, p.575.
Rem. On relève dans la lang. fam. le syntagme pléonastique le/la moindre petit(e) + subst. Un état d'attendrissement et de sensibilité aux moindres petites choses (STENDHAL, L. Leuwen, t.3, 1836, p.420). L'Église avait-elle le droit d'abandonner l'île sans le moindre petit vicaire, elle qui regorgeait de prêtres et de moines? (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p.154). Quelle misère de ne pas avoir la moindre petite goutte d'alcool, pas même du vin! (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.252).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. «Plus petit» A. D'une chose 1. début XIIe s. en intensité, valeur, importance (quantité non dénombrable) meindres cas suj. sing. (BENEDEIT, St Brendan, 1007 ds T.-L.: ne fust meindres Icist perilz, enz fust graindres); 1188 manre cas régime direct singulier (AIMON DE VARENNES, Florimont, 7642, ibid.: Ai ge manre force d'atrui?); 1er quart XIIIe s. mendre cas régime indirect sing. (RENCLUS DE MOLLIENS, Miserere, 83, 3, ibid.: ... pour me scïenche mendre); ca 1225 le mendre cas régime direct sing. (Florence de Rome, 1851, ibid., var. M, 2e moitié XIIIe s.: Des dous maus le mendre eslisum); 2. ca 1160 en quantité dénombrable mendre cas suj. sing. (Eneas, 589, ibid.: La mendre parz [des bateaux] est arivee); 3. 1174-87 en taille menre cas sujet sing. (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. A. Hilka, 7682, var. P, XIIIe s.: Li menre porte [del palés] fu d'ivoire). B. D'une pers. 1. 1119 en âge li meindre cas sujet pluriel «les plus jeunes» (PHILIPPE DE THAON, Comput, 763 ds T.-L.) [cf. 1309 de menre aage (Arch. JJ 41, fol. 106 v° ds GDF.)]; 2. ca 1170 en taille li mendres cas sujet sing. (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 1945: De toz nains fu Bylis li mendres); 3. 1er quart XIIIe s. en rang, importance, valeur menres cas régime plur. (RENCLUS DE MOLLIENS, Miserere, éd. A. G. van Hamel, 126, 10, leçon Q, fin XIIIes.: ...chiaus ....Ki mieus valent ke tu ne vaus ... Ou tes menres ou tes paraus); ca 1215 li mendre cas sujet plur. (Aymeri de Narbonne, 11 ds T.-L.: li gregnor et li mendre); 1280 (PHILIPPE DE BEAUMANOIR, Jehan et Blonde, 5782, ibid.: vostre fille et vos genres, Qui ne sont mie ore des menres). Anc. cas suj., issu du nomin. lat. minor, compar. de parvus «petit en taille, nombre, quantité, valeur, âge, rang, condition, importance», le cas régime étant meneur issu de l'acc. minorem, v. mineur. Dès la fin du XIIe s. mendre fut employé au cas régime sing., puis aux cas suj. et régime plur., évinçant meneur. Fréq. abs. littér.:8871. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 13315, b) 12368; XXe s.: a) 11075, b)13077.
DÉR. Moindrement, adv. [Le plus souvent avec une négation ou avec sans] Littér. Le moindrement. De la moindre manière, le moins (du monde). À peu de jours de là, je fus arraché d'auprès de lui [de Napoléon Ier] (...) sans que rien néanmoins m'eût fait pressentir le moindrement du monde ce sinistre événement (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.160). Le cardinal (...) s'était (...) retiré (...), sans que cette foule, que son arrivée avait remuée si vivement, se fût le moindrement émue à son départ (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.57). Quel est donc le penseur (...) même le plus profond, même le plus sagace et le plus érudit, qui se risquerait aujourd'hui à prophétiser le moindrement? (VALÉRY, Variété III, 1936, p.196). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1res attest. fin XIVes. mainrrement (EUSTACHE DESCHAMPS ds Œuvres, éd. Queux de Saint-Hilaire, t.2, p.320, 181), 1726 le moindrement «le moins du monde» (Réponse à l'abbé d'Olivet sur la deuxième partie de son apologie, p.97 ds DG); de moindre, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér.: 15.
BBG. — OFFROY (G.). Contribution à l'ét. de la synt. québécoise d'après la lang. des journaux. In: Trav. de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p.287 (s.v. moindrement).
moindre [mwɛ̃dʀ] adj. compar.
ÉTYM. V. 1360; meindre, v. 1112; du lat. minor (→ Mineur), compar. de parvus « petit ».
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I (Compar.). Plus petit (en quantité, en importance…), plus faible. ⇒ Inférieur; moins. || Rendre moindre. ⇒ Amoindrir, diminuer. || Nombre moindre ou supérieur (⇒ Différent). || Prix moindre (⇒ Bas). || Pouvoir d'achat (cit. 2) moindre. — État de moindre réaction. || Un vin de moindre qualité. || Moindre importance (→ Bref, cit. 9). || Une bonté non moindre (→ Éternité, cit. 10). || Temps, durée moindre (⇒ Abrégé).
1 Et nous l'avons vu même à ses cruels soupçons
Sacrifier deux fils pour de moindres raisons.
Racine, Mithridate, I, 5.
♦ REM. 1. En parlant d'une grandeur mesurable, moindre ne se dit guère que des notions générales : moindre distance, moindre étendue; espace moindre (→ Infini, cit. 28); volume moindre (→ Contracté). On ne dirait pas : ce champ, cet arbre… est moindre (que cet autre), mais : est plus petit.
2 (…) tout le monde sait qu'une route qui monte de deux mètres sur une longueur moindre donne plus de peine au cheval, mais qu'il tire alors moins longtemps (…)
Alain, Propos, 16 avr. 1911, Pourquoi le couteau coupe-t-il ?
♦ Vx. (En parlant des personnes). Qui est de moindre mérite, de moindre rang (Littré). ⇒ Inférieur, subalterne.
3 En France, le pair fut un faux roi; en Angleterre, ce fut un vrai prince. Moins grand qu'en France, mais plus réel. On pourrait dire : moindre, mais pire.
Hugo, l'Homme qui rit, VIII, 2.
4 Je lis ce matin dans Sertorius : (…) Curieux emploi du mot « moindre » : — De suivre les drapeaux d'un chef moindre que vous (Acte I, sc. 1). — Ils étaient plus que rois; ils sont moindres qu'esclaves (Acte III, sc. 1).
Gide, Journal, 25 déc. 1943.
♦ 2. a On peut renforcer moindre par bien ou par beaucoup. || L'inconvénient sera beaucoup moindre, moindre de beaucoup (Académie). — Moindre peut être complément de rien. || « Les éloges brillants… Ne me permettaient pas d'espérer rien de moindre » (Corneille, Sertorius, III, 2).
b Le complément de moindre est introduit par que (→ Boa, cit. 1). || Se farder (cit. 7) est un moindre crime que parler contre sa pensée. || Notre condition est moindre que la leur. ⇒ Dessous (au). — Devant un nom de nombre, on met de, comme pour moins (cf. J. de Maistre, in G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. mod. §1208).
5 (…) cette impiété, ces inimitiés (…) diminuent ou grandissent à tous les changements de personnes. Elles sont moindres aujourd'hui qu'elles n'étaient hier.
France, l'Orme du mail, Œ., t. XI, XIII, p. 144-145.
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II (V. 1220). Précédé de l'art. défini ou d'un autre déterminatif.
♦ Superlatif.
1 Le moindre : le plus petit, le moins important, le moins remarquable. || « Le moindre grain de mil… » (→ Affaire, cit. 18, La Fontaine). || La moindre brindille (cit. 1 et 2). || Les moindres incidents le déconcertent. || Les moindres détails. || À la moindre alerte (cit. 3), au moindre appel (cit. 5). || Le moindre effort (cit. 26). || S'il avait eu le moindre bon sens… ⇒ Minimum. || Menacer (cit. 6) au moindre retard. || Utiliser les moindres coins (→ Mettre, cit. 14). — (Avec un poss.). || « C'est là son moindre défaut… » (→ Emprunteur, cit. 1, La Fontaine).
6 On a dit que moindre précédé de l'article défini (ou d'un autre déterminatif) prêtait à l'amphibologie; citons ici Lemaire : « C'est là son moindre défaut signifie également : ce défaut est le moindre de ceux qu'il peut avoir, ce n'est pas là un grand défaut; ou bien, ce défaut est celui qu'il a le moins; donc il ne l'a pas du tout. »
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §1208.
♦ ☑ C'est la moindre des choses : c'est une chose toute naturelle, évidente (s'emploie souvent en réponse à un remerciement). || C'est le moindre de mes soucis. ⇒ Cadet, dernier. — ☑ Prov. De deux maux, il faut choisir le moindre.
7 La bienséance est la moindre de toutes les lois, et la plus suivie.
La Rochefoucauld, Maximes, 447.
8 (…) cette histoire intéressera, ou n'intéressera pas : c'est le moindre de mes soucis.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 700.
2 (Précédé d'une négation). ⇒ Aucun, nul. || Il n'y a (cit. 85) pas le moindre doute; sans le moindre doute (→ Ligne, cit. 23). || Cela ne présente pas le moindre intérêt (→ Glace, cit. 13). || Je n'en ai pas la moindre idée (cit. 27). || Sans la moindre preuve (→ Avancer, cit. 4). || Boutique sans le moindre vitrage (→ Métier, cit. 12). || Il n'a pas touché le moindre sou. || Sentez-vous là quelque douleur ? Pas la moindre (Académie).
9 (…) il faut traverser ce livre (l'Essai de Locke), comme les sables de Libye, et sans rencontrer même la moindre oasis, le plus petit point verdoyant où l'on puisse respirer.
J. de Maistre, les Soirées de St-Pétersbourg, 6e entretien.
10 Je n'avais pas la moindre envie de parler aux gens qui m'entouraient. Je n'osais même pas les regarder en face.
G. Duhamel, Salavin, I, XIII.
3 Vx. (Personnes). ⇒ Inférieur, subalterne, subordonné… || Les moindres soldats (→ Ardeur, cit. 41). || Le moindre homme (→ Fortune, cit. 32). — On dit encore, de nos jours : || le moindre d'entre eux, d'entre nous (→ Extrapolation, cit. 1), de chacun d'eux (→ Minimum, cit. 6). || Certains hommes, et non des moindres… (→ Légion, cit. 6; 3. mal, cit. 35).
11 La liberté d'une grande conscience tourne à l'esclavage des moindres.
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », IV.
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CONTR. Meilleur, supérieur. — V. Plus.
DÉR. Moindrement.
Encyclopédie Universelle. 2012.