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parenté

parenté [ parɑ̃te ] n. f.
• 1155 n. m.; parentet « famille, lignage » 1050; lat. pop. °parentatus, de parens
I
1Rapport entre personnes descendant les unes des autres ( ascendance, descendance, filiation, origine), ou d'un ancêtre commun ( cousinage, fraternité). Liens de parenté. famille, sang. Dr. La parenté entre deux personnes se définit au moyen des notions de ligne (directe ou collatérale) et de degré. Parenté du côté maternel ( utérin) , paternel ( consanguin) .
2 Par ext. Rapport équivalent établi par la société. Parenté par alliance. Parenté adoptive. adoption. Sociol. Relation entre les membres d'un groupe familial, d'un clan.
3Fig. Rapport (entre deux ou plusieurs choses) provenant d'une origine commune. Parenté entre deux langues, d'une langue et d'une autre. Par ext. Rapport d'affinité, d'analogie. « l'étroite parenté de la beauté et de la mort » (Sartre).
II(1636) Collect. L'ensemble des parents (et par ext. des alliés) de qqn, considéré abstraitement. Toute sa parenté. parentèle.

parent, parente nom (latin parens, -entis, de parere, enfanter) Personne liée à une autre par le sang ou par le mariage : Parent paternel. Parent éloigné.parent, parente (expressions) nom (latin parens, -entis, de parere, enfanter) Parent pauvre, personne qui appartient à une branche pauvre d'une famille et qui est moins bien considérée ; personne ou groupe dont l'influence et l'autorité sont négligeables, comparées à celles des autres protagonistes, dans une situation donnée. ● parent, parente adjectif Qui est lié avec quelqu'un d'autre par des liens de sang ou par alliance. Qui a des traits communs avec quelque chose d'autre : Ces deux interprétations sont parentes. Se dit de langues provenant, à la suite d'évolutions particulières, d'une même langue. (C'est le cas des langues romanes, issues du latin.) ● parent, parente (citations) adjectif Jacques Boutelleau, dit Jacques Chardonne Barbezieux 1884-La Frette-sur-Seine 1968 Il faut avoir le courage d'abandonner ses enfants ; leur sagesse n'est pas la nôtre. L'Amour, c'est beaucoup plus que l'amour Albin Michel Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval Paris 1808-Paris 1855 Nous sommes tous parents de Dieu, et la terre a besoin qu'aucun de nous ne souffre ; car ce sont les imprécations des malheureux qui s'amassent et causent des désastres. Sur un carnet parent, parente (expressions) adjectif Espèces parentes, espèces voisines ayant une origine commune récente. Magma parent, magma dont l'évolution a fourni une grande variété de roches voisines.

parenté, ée
adj. (Afr. subsah.) Apparenté. Il est parenté avec un ministre.
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parenté
n. f.
d1./d Rapport entre personnes qui descendent les unes des autres ou qui ont un ascendant commun; rapport entre personnes unies par une alliance (mariage) ou par une adoption.
|| (Afr. subsah.) Parenté (ou cousinage) à plaisanterie: lien mythique entre deux groupes de personnes (groupes ethniques ou patronymiques), qui autorise entre leurs membres des railleries poussées.
|| Fig. RELIG Parenté spirituelle: pour les chrétiens, relation existant entre le parrain ou la marraine et le filleul ou la filleule; par ext., affinité intellectuelle.
|| SOCIOL Système de parenté: ensemble des relations qui, dans toute société, définissent un certain nombre de groupes et de sous-groupes, et déterminent les obligations et les interdictions auxquelles doivent se soumettre leurs membres. Parenté matrilinéaire, patrilinéaire.
d2./d Ensemble des parents et des alliés d'une même personne.
d3./d Rapport (entre deux ou plusieurs choses, classes d'objets, etc.) fondé sur une communauté d'origine. Parenté entre les langues romanes.
|| Affinité, analogie, ressemblance. La parenté de deux peintres.

⇒PARENTÉ, subst. fém.
A. —Rapport entre individus établi par la naissance; consanguinité. Proche parenté; parenté par le sang; lien de parenté. Un fort grand seigneur de Bourgogne, le sire de Neufchâtel, écrivit même à Messire Juvénal, dont il avait été grand ami et avec qui il avait quelque parenté (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t.4, 1821-24, p.145):
1. ... savez-vous, Monsieur, comment est mort le parrain? (Chez nous, lorsque l'on a des très vieux à la maison, de parenté vague, on leur donne ce nom de parrain, par respect et aussi par tendre pitié).
PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p.239.
1. Lien unissant des personnes qui descendent les unes des autres. Synon. filiation. Parenté naturelle; parenté en ligne directe. La famille moderne, principalement réduite à la parenté directe du couple fondamental (COMTE, Philos. posit., t.4, 1839-42, p.451).
P. ext. Parenté adoptive. Parenté légale établie par l'adoption. La parenté à laquelle donne lieu l'adoption ne s'étend pas au delà de l'adoptant et de l'adopté (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p.187).
2. Lien unissant des personnes qui descendent d'un ancêtre commun. Parenté collatérale, éloignée, proche. René, duc de Bar, avait donc des parentés, des amitiés, des intérêts tout à la fois dans le parti d'Angleterre et Bourgogne et dans le parti de France (A. FRANCE, J. d'Arc, t.1, 1908, p.107). Restaient des cousins et cousines de noms variés et le chef était le cousin Jules. La parenté devenait trop lointaine pour que Mme Méridier pût être hébergée comme autrefois. Elle proposa de payer (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.193):
2. À Alphonse succède Saint Ferdinand, contemporain et cousin-germain de Saint Louis, et qui ne dérogea point à cette illustre parenté, puisque comme Louis il réunit toutes les gloires du guerrier chrétien à toutes les vertus du saint...
MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p.XXXV.
Degré de parenté. L'acte de décès contiendra (...) les prénoms, noms, âge, professions et domiciles des déclarans; et, s'ils sont parens, leur degré de parenté (Code civil, 1804, art.79, p.17).
Degré de parenté en ligne directe. Nombre de générations séparant l'auteur de son descendant. Degré de parenté en ligne collatérale. Nombre de générations séparant un collatéral d'un autre en remontant les générations depuis l'un d'eux jusqu'à l'ancêtre commun et en les redescendant jusqu'à l'autre collatéral. V. collatéral ex. 3.
Parenté à la mode de Bretagne. V. mode1.
3. P. ext. Rapport entre individus établi par un lien d'alliance. Parenté artificielle, par alliance. La consanguinité n'a nullement l'efficacité extraordinaire qu'on lui attribue. La preuve en est que, dans une multitude de sociétés, les non-consanguins se trouvent en nombre au sein de la famille: la parenté dite artificielle se contracte alors avec une très grande facilité, et elle a tous les effets de la parenté naturelle (DURKHEIM, Divis. trav., 1902, p.XVII):
3. ... il est probable que si quelque mariage ancien avait noué une parenté entre sa famille et celle de Balzac, il eût ressenti (non moins que Balzac d'ailleurs) une satisfaction dont il n'eût pu cependant s'empêcher de se targuer...
PROUST, Sodome, 1922, p.1053.
4. P. méton., région. et pop. Ensemble des parents d'une même personne. Synon. famille, lignage. Il s'enferma pour aider Gaspard à finir la caisse de la pauvre morte, tandis que les hommes de la parenté allaient creuser la fosse et sonner les cloches (POURRAT, Gaspard, 1922, p.107). Il avait songé, en revenant au logis, (...) qu'il aimerait montrer Florentine à la parenté Laplante (ROY, Bonheur occas., 1945, p.212).
5. SOCIOL., ETHNOL.
a) Système de parenté ou parenté classificatrice. Système dans lequel un même terme désigne non pas un seul individu mais toute une classe de parents (d'apr. La Sociol., Paris, CEPL, 1970, p.330).
b) Parenté à/de plaisanterie. ,,Parenté plus ou moins mythique entre groupes ethniques qui, à un moment donné de leur histoire, auraient vécu en étroite association; lien qui autorise les membres de ces ethnies à se plaisanter sans ménagements, sans que cela porte à conséquence`` (Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n. 1983, p.357). Il y eut entre Le Goubé et le Bella un pacte de sang. Il s'établit entre les deux hommes une alliance qui est, de nos jours encore, une parenté de plaisanterie entre les Goubé et les Bella (B. HAMA, Histoire traditionnelle d'un peuple, 1976, ds Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n. 1983, p.357).
B.P. anal. Caractères communs à des êtres vivants appartenant à la même espèce.
1. [Groupes humains] Les problèmes de la parenté raciale sont purement zoologiques. Donc en étudiant la race, on ne doit tenir compte que des caractères physiques externes et internes et à quelque degré de certains caractères physiologiques (HADDON, Races hum., trad. par A. Van Gennep, 1930, p.1).
2. [Familles du règne animal ou végétal] La parenté entre les batraciens et les poissons en général est pourtant nettement établie (E. PERRIER, Zool., t.3, 1925, p.2781):
4. La flore du Crétacé inférieur. —(...) 1. D'une part elle marque la régression des formes qui dominaient à la période précédente (...). 2. D'autre part les Angiospermes sont apparus. (...) Les formes les plus anciennes ne permettent pas l'établissement d'une parenté indiscutable avec les espèces actuelles...
PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.621.
C.Au fig.
1. Similitude de conception, de comportement, entre personnes. Parenté spirituelle, intellectuelle; parenté d'idées, de vues. Il y a donc des parentés d'âme indépendantes de toute consanguinité (BLOY, Journal, 1899, p.354). Victor Hugo s'imaginait (...) qu'il y avait entre le créateur de Gargantua et celui de Quasimodo une parenté, une ressemblance (A. FRANCE, Rabelais, 1909, p.245).
2. Éléments, traits communs entre deux choses que l'on compare.
a) Propriétés communes à des corps. On a pu en conclure que le radium avait une parenté étroite avec le baryum (Mme P. CURIE, Isotopie, 1924, p.20).
b) LING. ,,La parenté linguistique doit être soigneusement distinguée de la parenté physiologique, du fait que, d'une langue dite langue-mère à une autre dite langue-fille, ainsi du latin au français, il y a passage insensible et changement d'état, non filiation et génération`` (MAR. Lex. 1951). L'observation scientifique de ces analogies permet d'affirmer dans certains cas que deux ou plusieurs idiomes sont unis par un lien de parenté, c'est-à-dire qu'ils ont une origine commune. Un groupe de langues ainsi rapprochées s'appelle une famille (SAUSS. 1916, p.262). De tous les travaux du néo-latinisme il n'était permis de conclure qu'à la parenté et non pas à la filiation des langues dites néo-latines (FULCANELLI, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.111).
c) MUS. Analogie existant entre des sons isolés, des intervalles, des accords, des tonalités, des timbres ainsi que des rythmes, des mélodies, des formes et fondée en général sur une caractéristique quantitative, donc mesurable, d'une part, et une caractéristique qualitative qui est du domaine psychologique, d'autre part (d'apr. Mus. 1976, p.758). Ce principe constitutif [en vertu duquel est formée la gamme] se nomme tonalité. Il réside dans les affinités qui résultent de la parenté des sons (SAVARD, Mus. et méth. transpos., 1886, p.97):
5. ... principe de l'affinité (ou parenté) des sons, que Helmholtz a énoncé ainsi: deux sons présentent d'autant plus de parenté qu'ils ont plus d'harmoniques communs, et que ces sons communs sont plus intenses.
Arts et litt., 1935, p.34-8.
3. Ressemblance plus ou moins vague; rapport plus ou moins éloigné entre deux choses. Air de parenté. Qui ne connaît, d'ailleurs, la parenté étroite des chansons populaires et de la plus grande musique qui leur emprunte ses thèmes et ses rythmes à chaque instant? (FAURE, Espr. formes, 1927, p.136). On remarquera la parenté qui existe entre le visage de la Joconde et certaines sculptures égyptiennes (GILLES DE LA TOURETTE, L. de Vinci, 1932, p.114).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1050 subst. masc. «lignage» parentet (Alexis, éd. Chr. Storey, 41); 1463 subst. fém. (G. CHASTELLAIN, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, III, 105, 11); 2. 1530 «consanguinité, lien du sang» (PALSGR., p.236, s.v. kynred or an ofspring); 3. 1690 dr. «lien juridique unissant des personnes» (FUR.); 4. 1773 fig. «ressemblance entre plusieurs personnes» (MERCIER, Du Théâtre, p.205); 5. 1826 parenté des langues (trad. du titre WEINHART, Parenté des Langues, Landshut, 1821 cité ds BALBI, Introd. à l'Atlas Ethnographique, p.68). Du lat. pop. parentatus «parenté», dér. de parens, parentis «père ou mère». Fréq. abs. littér.:676. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 573, b) 1198; XXes.: a) 1038, b) 1118. Bbg. Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n., 1983, p.357. —LÉVI-STRAUSS (Cl.). Les Struct. élém. de la parenté. Paris, 1949, passim.

parenté [paʀɑ̃te] n. f.
ÉTYM. V. 1190, sens II.; 1155, n. m.; parentet « famille, lignage », 1050; lat. pop. parentatus, de parens.
1 (1530). Rapport, lien existant entre personnes ( Parent) descendant les unes des autres ( Ascendance, descendance, filiation, origine) ou descendant d'un auteur commun ( Cousinage, fraternité). || Lien de parenté. Famille, lien, parentage, sang (force, liens du sang), union; état (cit. 67). || Avoir un lien de parenté avec qqn (cf. Toucher de près). || La parenté qui les unit. || En droit, la parenté entre deux personnes se définit au moyen des notions de ligne ( Ligne : ligne directe et collatérale) et de degré ( Degré, cit. 4 et 6). || Parenté par les mâles. Agnation (cit.). || Parenté en ligne maternelle (→ Matriarcat, cit. 2) ou paternelle ( Cognation, consanguinité). || Parenté du côté maternel ( Utérin). || Droits, obligations dérivant de la parenté. || Incapacités dérivant de la parenté (parenté à un degré prohibé).Parenté proche, éloignée, vague (→ 1. Cousin, cit. 3).Par ext. || Parenté par alliance. Alliance, apparentage.
1 Mme Roland, douée d'une excellente mémoire pour les parentés, se mit aussitôt à rechercher les alliances du côté de son mari et du sien, à remonter les filiations, à suivre les branches des cousinages.
Maupassant, Pierre et Jean, I.
Sociol. Relation entre les membres d'un groupe familial ( Famille), d'un clan. || La règle de filiation et la règle de résidence composent ensemble le système de parenté d'une société. || Structure de parenté harmonique, dysharmonique. || Les structures élémentaires de la parenté, ouvrage de Cl. Lévi-Strauss.
2 Platon dit que la parenté est la communauté des mêmes dieux domestiques (…) C'était, en effet, la religion domestique qui constituait la parenté (…) Le principe de la parenté n'était pas l'acte matériel de la naissance; c'était le culte.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, II, V.
3 (Le clan) se distingue des autres sortes de familles par ce fait que la parenté y est fondée uniquement sur la communauté du totem, non sur des relations de consanguinité définies. Ceux qui en font partie sont parents, non parce qu'ils sont frères, pères, cousins les uns des autres, mais parce qu'ils portent tous le nom de tel animal ou de telle plante.
Durkheim, Année sociol. 1896-1897, in Bouglé et Raffault, p. 88.
Parenté à plaisanterie (en Afrique).
Fig. || Parenté adoptive ( Adoption).(1838). || Parenté spirituelle, entre parrain ou marraine et filleuls. Fig. || Parenté spirituelle (de deux esprits…).
4 (…) ces âmes pleines de qualités exquises reconnurent leur parenté.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 709.
2 Biol. ( Hérédité).
5 La parenté biologique de père ou de mère à enfant est la seule qui soit définissable de façon précise (…) Alors qu'un enfant, c'est toujours un demi-soi, un frère peut nous être beaucoup plus proche qu'un enfant, mais aussi, à peine moins étranger qu'un étranger.
Jean Rostand, l'Homme, III.
3 (1933). Fig. Rapport (entre deux ou plusieurs choses) provenant de leur origine commune. || Parenté entre deux langues (→ Dialecte, cit. 2), entre deux sujets (→ Exergue, cit. 3).(1860). Rapport étroit (entre choses). Affinité, analogie, proximité, ressemblance. || L'étroite parenté de la beauté et de la mort (cit. 11).
6 Toutes les négations en moi je les ai savamment cultivées. À présent je me débats contre elles; chacune prise à part est assez facile à réduire; mais riche en parentés; savamment alliée à chaque autre.
Gide, Journal, mai 1905, lundi.
Collectif. L'ensemble des parents (et par ext. des alliés) de qqn, considéré abstraitement. Parentage, parentèle (→ Malin, cit. 4).

Encyclopédie Universelle. 2012.