parlé, ée [ parle ] adj.
• 1798; de parler
♦ Qui se réalise par la parole. ⇒ oral. Langue parlée et langue écrite. Connaissance de l'anglais parlé. Ling. Chaîne parlée : suite de mots, de phrases du discours. — Journal parlé : nouvelles radiophoniques.
● parlé Participe passé de parler. ● parlé nom masculin Partie d'une œuvre exprimée par la parole : Dans l'opéra-comique, il y a du parlé et du chant.
parlé, ée
adj. Qui est exprimé par la parole. La langue parlée et la langue écrite.
⇒PARLÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. —Part. passé de parler1.
II. —Adjectif
A. —1. [P. oppos. à écrit] Qui est exprimé, manifesté, réalisé, transmis par la parole, par des moyens vocaux. Phrase parlée. Nos rencontres écrites ou parlées ne sont donc pas gaies! (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1894, p.199). Ce qui est propre à la sculpture, c'est d'exprimer ces choses par la forme du corps seulement, posant ainsi l'arbitre humain chose parmi les choses, ce qu'aucune expression parlée ou écrite ne peut assez rendre (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p.222).
(Langage) parlé, (langue) parlée. Synon. (langage) oral, (langue) orale. Français parlé. Je reviens à la langue parlée. Croyez-vous que notre littérature, et singulièrement notre poésie, ne pâtisse pas de notre négligence dans l'éducation de la parole? (VALÉRY, Variété III, 1936, p.280). Il y a des troubles électifs, qui atteignent le langage parlé à l'exclusion du langage écrit, ou l'écriture à l'exclusion de la parole (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.204). Fétichisme de la langue écrite, accompagné, bien entendu, d'un mépris souverain pour la langue parlée, qualifiée de vulgaire, et qui est pourtant la seule véritable, parce que la seule originelle (BALLY, Lang. et vie, 1952, p.13).
♦En partic. Journal parlé. Bulletin d'information diffusé à heures fixes par la radio. Dès novembre 1930, la Critique littéraire, dans son premier numéro, signalait, pour le Journal parlé de la tour Eiffel, une vie littéraire, inscrite au programme du vendredi (Arts et litt., 1936, p.40-10). En 1957, «dix millions d'auditeurs» (journal parlé) signalait que les chiens d'aveugles n'avaient pas le droit de monter avec leurs maîtres dans les véhicules de la RATP et sollicitait l'avis des auditeurs (WEINAND, Public. radioph., 1964, p.23).
♦LING. Chaîne parlée. V. chaîne II A 1 a.
— Empl. subst. masc. La forme du message est déterminée par l'ensemble de ces composantes: la substance (écrit, parlé, chanté), la langue, le sujet, l'émetteur (l'auteur), le récepteur (lecteur, auditeur), enfin le canal (livre, journal, théâtre, radio, etc.) (GUIRAUD ds Langage, 1968, p.447).
2. [P. oppos. à chanté] Dit, récité sur le ton de la parole. En 1869, Faust entrait au répertoire de l'opéra avec des récitatifs remplaçant le dialogue parlé (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.149). Dans Die Glückliche Hand [de Schönberg], nous notons l'apparition d'un choeur rythmé et parlé, première indication du Sprechgesang (SAMUEL, Art mus. contemp., 1962, p.184).
— Empl. subst. masc. L'ouvrage (...) mêle le parlé au chant, comme tous ceux de Weber (sauf Euryanthe) (C. DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.117). Le «parlé» subsiste (...) volontiers dans l'opérette (C. DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p.185).
Rem. On relève un empl. de parlé p.oppos. à lu: Nous admettons une différence entre le texte parlé sur la scène et le texte lu par les yeux (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.82).
B. —Qui a le caractère libre, spontané du langage oral. Rivarol (...) avait voulu faire entrer dans la poétique de son style écrit le style parlé et il voulait qu'un livre fût encore une conversation (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1811, p.57). Le langage spontané, naturel, parlé, émanation de la vie réelle (BALLY, Lang. et vie, 1952, p.74).
Prononc.:[].
parlé, ée [paʀle] adj.
ÉTYM. 1798; p. p. de parler.
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♦ Qui se réalise par la parole. || Langue parlée et langue écrite (→ Faire, cit. 171; grammaire, cit. 6; imparfait, cit. 14; inversion, cit. 4; mot, cit. 1). || Style parlé et style écrit (→ Naturel, cit. 23). — Ling. || Chaîne parlée, suite de mots, de phrases du discours. — N. m. || Le parlé.
0 Le parlé, ce qui se dit, par opposition à ce qui s'écrit. Comment définir ce mot : Lire ? — Substitution d'un parlé à un tracé et non d'un parlé quelconque (…)
Valéry, Cahiers, vol. 17, éd. C. N. R. S., p. 134.
♦ Journal parlé : bulletin radiophonique des nouvelles du jour (cette expression ne correspond pas à un emploi du verbe parler, en français).
Encyclopédie Universelle. 2012.