pétard [ petar ] n. m.
• 1584; petart 1495; de pet
1 ♦ Charge d'explosif placée dans une enveloppe, qu'on utilise pour détruire des obstacles, comme dispositif de signalisation acoustique ou en pyrotechnie. Les pétards du 14 Juillet. Allumer un pétard. Enfants qui font claquer des pétards. « tout est pavoisé et on tire des pétards en l'honneur de la France » (Loti).
♢ (1884) Fig. et fam. Nouvelle sensationnelle dont on espère un grand retentissement. ⇒ 1. bombe. « après avoir lancé aussi quelques pétards dans sa jeunesse, il en est venu à une sérénité olympienne » (Romains). Un pétard mouillé : révélation qui ne produit pas l'effet spectaculaire escompté.
2 ♦ (1869) Fam. Bruit, tapage. Qu'est-ce qu'ils font comme pétard ! Il va y avoir du pétard (cf. Ça va barder !).
♢ Être en pétard, en colère. « Il se balance. Il est en pétard en lui-même » (Céline).
3 ♦ (1859; par méton.) Arg. Revolver. Lâche ton pétard. « Il a reçu un coup de pétard dans le buffet » (Queneau).
4 ♦ (1859) Fam. Derrière. ⇒ cul. « Ces femmes moutonnantes, avec leurs pétards plantureux » (Montherlant).
5 ♦ Fam. Cigarette de haschisch. ⇒ 3. joint. Fumer un pétard.
● pétard nom masculin (de pet) Petite pièce d'artifice produisant un bruit sec et fort (signaux, réjouissances). Artifice que l'on pose sur les rails pour exploser au passage d'un train, afin de commander au mécanicien de se mettre immédiatement en marche à vue. Engin explosif produisant un effet de démolition. Populaire. Derrière, cul. Populaire. Revolver. Familier. Bruit, tapage, scandale. Populaire. Grosse cigarette de marijuana. ● pétard (expressions) nom masculin (de pet) Familier. En pétard, en colère. Familier. Pétard mouillé, révélation, action qu'on voulait spectaculaire mais qui a tourné court. Pétard d'exercice, charge de poudre noire servant dans les exercices à simuler le tir de l'ennemi.
pétard
n. m.
d1./d TECH Charge d'explosif que l'on utilise pour faire sauter un obstacle, une roche, etc. Pétard de dynamite.
|| Petit cylindre de papier bourré d'une composition détonante, que l'on s'amuse à faire exploser.
d2./d Fam. Faire du pétard: faire du bruit, du tapage.
⇒PÉTARD, subst. masc.
A. —1. Charge d'explosif placée dans une enveloppe, utilisée pour détruire, pour creuser. Pétard de mélinite. À la faveur d'une nuit obscure, 200 Cosaques allèrent attacher un pétard à la porte du fort (MÉRIMÉE, Hist. règne Pierre le Gd ds Journal des Savants, 1867, p.677). Pour le fonçage d'un puits rond (...) on commence par creuser, avec une couronne de pétards (...) un fossé circulaire (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p.416). Certains de nos hommes, la nuit venue, se glissaient à quatre pattes pour jeter des pétards dans les tranchées boches (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.203). V. chevrotine ex. de Céline.
2. CH. DE FER. Dispositif détonant placé sur un rail, dont l'éclatement prévient le mécanicien qu'il doit arrêter immédiatement sa locomotive. Pétard de chemin de fer. Sur les lignes à double voie, on augmente la sécurité donnée par les signaux fixes en munissant ceux-ci de pétards détonants, qui se placent sur le rail lorsque le signal est fermé (BRICKA, Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.445):
• 1. ... son unique défaut était là, dans un entêtement à ne pas s'arrêter, désobéissant aux signaux, croyant toujours qu'il aurait le temps de dompter la Lison: aussi, parfois, allait-il trop loin, écrasait les pétards (...), ce qui lui avait valu deux fois des mises à pied de huit jours.
ZOLA, Bête hum., 1890, p.143.
3. Petit rouleau de papier ou de carton contenant une composition détonante que l'on fait exploser pour s'amuser. Pétards du 14 juillet; allumer, lancer, tirer un pétard. Un enfant qui souffle ingénument sur la mèche mal allumée d'un pétard et se le fait éclater dans les yeux (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.262). Au dehors, les cloches sonnaient les vêpres, les pétards éclataient sur la place, les fifres passaient et repassaient (A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p.157).
4. Au fig., fam. Nouvelle sensationnelle, déclaration dont on attend un grand retentissement. Synon. bombe (v. ce mot C 1). Lancer un pétard. Une (...) formidable explosion de pétards subversifs, destinés à mystifier le bonhomme (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p.63). De divers côtés lui parvenaient [à la Reine] des nouvelles du déplorable effet produit par ce pétard [le manifeste de Brunswick] (L. DAUDET, Lys sangl., 1938, p.189). V. chose1 ex.6.
— Pétard mouillé. ,,Une révélation, une action qui devrait être spectaculaire, sensationnelle, mais qui n'a pas d'effet`` (REY-CHANTR. Expr. 1979).
B. —Fam. ou pop. Tapage, scandale. Il va y avoir du pétard. Elle fait un pétard du diable. J'ai eu une scène terrible hier (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, I, 2, p.4). Faut qu'il m'nourrisse, ou sans ça j'fais du pétard! (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.135). Ce fut d'abord des trépignements, des sifflets, des cris, des bravos ironiques... bref, un pétard infernal (GALIPEAUX, Souv., 1931, p.185).
— Loc. En pétard. En colère. Être, se mettre en pétard. On aurait compris (...) qu'ils ne soient pas heureux, contents, qu'ils partent en pétard (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.531).
C. —Arg. et pop. Pistolet, revolver. Synon. arg. calibre, feu, flingue, pétoire. Il prenait son pétard en mains, il faisait tourner le barillet (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p.89). V. flic ex. de Sartre.
— Rare. Fusil. En entendant ces coups de fusil (...), j'ai bien reconnu son pétard: un gros douze anglais très court, chargé de poudre M. (BERNANOS, Mouchette, 1937, p.1287).
D. —Pop. Arrière-train, fessier. Pétard plantureux; avoir un gros pétard. Elle avait pas vingt piges la môme et des petits nénés insolents... et la taille de guêpe... et un pétard comme je les aime, tendu, musclé, bien fendu (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p.255). Un homme ne parle pas debout (...) comme lorsqu'il a le pétard calé dans un fauteuil (ARNOUX, Zulma, 1960, p.316):
• 2. Elle agirait prudemment en mettant sa fessée sous verre, si elle ne voulait pas en recevoir une seconde. Et ça ne serait pas long, elle pouvait apprêter son pétard.
ZOLA, Assommoir, 1877, p.652.
E. —Fam. ou pop. [Empl. comme juron] Est-ce beau! Nom d'un pétard, est-ce beau! (FLAUB., Corresp., 1859, p.330). Son éternel regret était de ne pas avoir un fils, dont il aurait fait un officier comme lui, pétard de Dieu! (RICHEPIN, MmeAndré, 1879, p.263). Un coup de bagne pour vingt-cinq ans ça nous dresserait à tous le cul! Sacredieu pétard! Ah! il nous aimait pas la tante! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p.637).
REM. 1. Pétasson, subst. masc., pop., synon. (supra D). Des lourdes maritornes, avec des ventres, des pétassons et des nichons (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p.310). 2. Pétaga, subst. masc., arg. ,,Bagarre`` (G. ARNAUD, Schtilibem 41, Paris, Julliard, 1953, p.68).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1798: petard; dep. 1835: pé-. Étymol. et Hist. 1. 1495 «explosif pour faire sauter un obstacle» (Archiv. Bretagne, 2, 132 ds Fonds BARBIER); 2. a) 1584 «petite pièce d'artifice qui éclate avec bruit» (E. DU MONIN, L'Uranologie, 17b ds Fr. mod. t.6, p.173); b) 1874 «artifice posé sur un rail de chemin de fer comme signal» (Lar. 19e); c) 1875 fig. «nouvelle sensationnelle» (THEURIET, loc. cit.); 1835 lancer un pétard (Ac.); 3. 1690 «petit canon» (FUR.); 1847 «revolver ou pistolet» (Dict. arg., p.221); 4. a) 1830 «colère» (ds ESN.); 1926 être en pétard (ibid.); b) 1867 «bruit, tapage» (DELVAU, p.365); c) 1850 «danger» (ds ESN.); d) 1872 faire du pétard «faire un éclat» (LARCH., p.194); 5. 1847 «postérieur» (Dict. arg., p.152). Dér. de pet1 (au sens 5, plutôt dér. de péter); suff. -ard (cf. a. prov. petart, 1496 ds FEW t.8, p.136a). Fréq. abs. littér.:202. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 129, b) 341; XXe s.: a) 296, b) 387.
DÉR. 1. Pétarder, verbe a) Empl. trans. Faire sauter avec un pétard (supra A 1). Pétarder une porte (Ac.). b) Empl. intrans., vieilli, fam. ou pop. Faire du tapage, du scandale. On n'entendait que le trombone de Clou, pétardant et étouffant le jeu grêle du petit violon (ZOLA, Terre, 1887, p.231). Il avait (...) le tort d'enlever subrepticement les pancartes individuelles (...) et de s'en aller ensuite pétarder par les chambres, braillant que tous ces gaillards-là avaient perdu leurs pancartes (COURTELINE, Gaîtés esc., Pipe, 1891, I, p.244). — [], (il) pétarde []. Ac. 1694-1798: pe-; dep. 1835: pé-. — 1resattest. ca 1590 «faire sauter avec un pétard» (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, I, 324), d'abord att. chez les écrivains originaires du domaine d'Oc (cf. Sarlat, av. 1623 ds GDF. Compl.), 1883 «faire du tapage» (LARCH. Suppl., p.118); de pétard, dés. -er. 2. Pétardier, -ière, subst. masc. et adj., vieilli. a) Subst. masc. Artificier qui prépare, qui pose des pétards (supra A 1). Habile pétardier. Hardi pétardier (Ac. 1835, 1878). b) Adj. et subst. (Personne) qui fait, qui a l'habitude de faire du tapage, du scandale. En v'là des pétardiers! Ils sont deux et ils font du foin comme trente-six (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2epart., 8, p.191). J'ai ici une clientèle de vieux messieurs (...) pourvu qu'on soit discrète et pas pétardière, c'est comme cela qu'on se les attache (O. MÉTÉNIER ds BRUANT 1901, p.77). — [], fém. [-]. Ac. 1718-1798: pe-; 1835 et 1878: pé-. — 1res attest. a) 1611 «artificier» (COTGR.), b) 1883 adj. «tapageur» (LARCH. Suppl., p.118); de pétard, suff. -ier.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.253. —QUEM. DDL t.17. —SAIN. Argot 1972 [1907], p.128.
pétard [petaʀ] n. m.
ÉTYM. 1584; pétart, 1495; de pet. Le mot est en grande partie démotivé, ainsi que ses dérivés; il n'est donc pas vulgaire.
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1 Charge d'explosif placée dans une enveloppe dont la forme et la matière varient selon la destination de l'engin. || Pétard qui éclate, explose.
♦ Milit. || Pétards utilisés pour la destruction des obstacles. || Pétard de mélinite. || Douille d'amorçage d'un pétard.
♦ Techn. (Ch. de fer). Dispositif de signalisation acoustique, « double capsule métallique, chargée d'une composition fulminante, et qu'un levier spécial vient présenter sur le rail quand un signal est en position “fermé” » (P. Devaux, les Chemins de fer, p. 88).
1 (…) son unique défaut était là, dans un entêtement à ne pas s'arrêter, désobéissant aux signaux, croyant toujours qu'il aurait le temps de dompter la Lison : aussi, parfois, allait-il trop loin, écrasait les pétards (…) ce qui lui avait valu deux fois des mises à pied de huit jours.
Zola, la Bête humaine, VII.
♦ Pièce d'artifice, composée d'un cylindre ou d'un cube (⇒ 1. Marron) de carton fort, empli de poudre bien tassée. || Tirer des pétards. || Allumer un pétard. || Les pétards du 14 Juillet. — Modèle réduit de pétard, formé de bandes de papier collées ensemble et imprégnées de poudre fulminante. || Enfants qui font claquer des pétards (→ Amorce, capsule).
2 (…) tout est pavoisé et on tire des pétards en l'honneur de la France.
Loti, Mme Chrysanthème, XI.
3 Le Quatorze Juillet arriva. Bienheureux jour où les boutiques des marchands de vin sont pleines de drapeaux, où les pétards partent en pleine rue, où les comités socialistes-révolutionnaires célèbrent leurs victoires.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, I, II.
2 Par métaphore ou fig. Vieilli. Nouvelle sensationnelle ou profession de foi tapageuse, dont on espère un grand retentissement. || Lancer un pétard. ⇒ Bombe.
4 Je te parlais tout à l'heure d'une recherche universelle de l'épate (…) chez les autres (les artistes, les écrivains), c'est l'effort désespéré pour se faire entendre; c'est la bombe qu'on flanque dans la gueule des gens, parce que ça, au moins, ils s'en apercevront (…) Quant à Moréas lui-même, après avoir lancé aussi quelques pétards dans sa jeunesse, il en est venu à une sérénité olympienne.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XXII, p. 238.
3 (1869). Fam. Bruit, tapage. ⇒ Pet, II. || Qu'est-ce qu'ils font comme pétard ! Vous entendez ça ?
4 ☑ Fam. (P.-ê. sous l'influence d'un anc. verbe pêter, pester « trépigner de colère »). Faire du pétard : protester bruyamment, manifester à grand bruit son mécontentement. || Il va y avoir du pétard. — Par ext. ☑ Être en pétard, en colère.
4.1 Il se balance. Il est en pétard lui-même.
Céline, Guignol's band, p. 79.
4.2 Il a reçu un coup de pétard dans le buffet.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 41.
6 (1885). Interj. Vieilli (ou euphémique). || Mille pétards ! || Pétard de nom de Dieu !
7 ☑ Loc. fam. Les cheveux en pétard, en bataille, en désordre. || « (…) cheveux en pétard, barbe naissante et déjà fatiguée, poivre et sel » (le Monde, 18 janv. 1999, p. 24). — ☑ Être coiffé avec un pétard (même sens).
♦ Par ext. Coiffure courte, avec des cheveux en bataille. || Se faire un pétard. || Un pétard très étudié, fixé avec du gel.
8 (Allus. aux effets « explosifs »). Fam. Cigarette de haschisch.
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II (1859). Derrière, postérieur. ⇒ Cul.
5 Ces femmes moutonnantes, avec leurs pétards plantureux (…)
Montherlant, les Lépreuses, II, XXII.
Encyclopédie Universelle. 2012.