péter [ pete ] v. <conjug. : 6> I ♦ V. intr. Fam.
1 ♦ Faire un pet, lâcher des vents. « Le marquis de Lescous, à la fin des repas, rote et pète comme un sapeur-pompier » (Romains). — Loc. Envoyer péter qqn. (Vouloir) péter plus haut que son cul, plus haut que son derrière : être prétentieux; avoir des prétentions qui passent ses moyens. « il ne voulait pas péter plus haut qu'il n'avait le derrière » (Queneau). — Péter dans la soie : avoir des vêtements luxueux; fig. vivre dans le luxe.
2 ♦ (1819) Éclater avec bruit. ⇒ exploser. « Au tir, cela pétait ferme » (Aragon). Des obus pétaient dans tous les coins.
♢ Par ext. Se rompre brusquement, se casser. « la capote trop étroite fait des plis circulaires, tous les boutons prêts à péter » (Dorgelès). ⇒ sauter. Ma télé est pétée. — Loc. Manger à s'en faire péter la sous-ventrière, avec excès. Il faut que ça pète ou que ça dise pourquoi : il faut que cela finisse, coûte que coûte. — Si vous hésitez plus longtemps, l'affaire va vous péter dans la main, dans les mains. ⇒ échouer, rater. — PÉTER DE : déborder de. Péter de santé. ⇒ crever.
II ♦ V. tr. Fam.
1 ♦ (Par anal. avec cracher, jeter) Péter le feu (du feu, des flammes) : déborder d'entrain, de vitalité. « Il pète du feu, mais il se calmera » (Morand). Ça va péter des flammes : ça va barder.
2 ♦ Briser, casser (qqch.). « vous n'auriez pas un lacet de soulier par hasard, je viens de péter le mien » (Queneau). — Péter la gueule à qqn, lui donner des coups. ⇒ casser. Se péter la gueule : tomber. — Se péter (la gueule) : s'enivrer (⇒ pété) .
● péter verbe intransitif (de pet) Populaire. Faire un ou des pets. Familier. Éclater bruyamment, faire explosion : La grenade lui a pété en pleine figure. Familier. Craquer subitement, se briser : Ne tirez pas sur la ficelle, elle va péter. ● péter (difficultés) verbe intransitif (de pet) Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : le bois sec pète dans le feu, mais : il pétera. ● péter (expressions) verbe intransitif (de pet) Populaire. Envoyer péter quelqu'un, le congédier sans ménagement. Familier. Péter dans la main, en parlant d'une affaire, rater. Populaire. Péter dans la soie, avoir du linge très fin ; vivre dans le luxe. Populaire. Péter de santé, être éclatant de santé. Populaire. Péter plus haut que son cul, avoir des prétentions que ne justifie pas sa compétence. ● péter (homonymes) verbe intransitif (de pet) ● péter verbe transitif Populaire Casser quelque chose, le briser net : J'ai pété la vieille radio en la branchant sur le 220. Familier. En Belgique, faire échouer, recaler à un examen. ● péter (expressions) verbe transitif Populaire Ça va péter (des flammes), il va y avoir une querelle très violente. Péter le feu (du feu), déborder d'énergie. Péter la gueule à quelqu'un, lui casser la figure. ● péter (homonymes) verbe transitif Populaire
péter
v. Fam.
rI./r v. intr.
d1./d Lâcher un pet.
d2./d Exploser, éclater. Son fusil lui a pété au nez.
d3./d Se casser. Le câble était trop faible, il a pété.
rII./r v. tr. Péter le feu: être plein de vitalité.
|| (Québec) Péter de la broue.
— Se péter les bretelles: tirer gloire, tirer orgueil (de qqch).
⇒PÉTER, verbe
I. —Empl. intrans.
A. —Pop. Faire un/des pet(s). Il y a dans la tribaderie une liberté à peu près semblable à celles que prennent les hommes entre eux, de péter par exemple (GONCOURT, Journal, 1862, p.1172). Quand un cheval pète en sortant de l'écurie, c'est bon signe: il marchera bien (RENARD, Journal, 1897, p.422). La mère, chaque fois qu'elle soulève une fesse pour se défatiguer de la station assise, en profite pour péter (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p.591).
— Loc. fig.
♦Péter dans la soie. Porter des vêtements luxueux, vivre dans le luxe. Ne vous attendez pas à un Moldave paresseux couchant dans le duvet d'oie, pétant dans la soie (MORAND, Eur. gal., 1925, p.67).
♦Péter plus haut que son cul/que son derrière. Il n'avait jamais fait attention à Yvonne (...). Conscient de son infériorité sociale, il n'osait lever les yeux sur elle: il ne voulait pas péter plus haut qu'il n'avait le derrière (QUENEAU, Pierrot, 1942, p.103).
♦Péter sur le mastic.
♦Envoyer péter. Envoyer promener. Voir CARABELLI, [Lang. pop.] s.d.
B. —P. anal., fam.
1. Produire un bruit sec, généralement violent. Le feu qui s'éjouissait bruyamment, flambant haut et sec, pétant à petites bordées (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.42). Le saumur pétait à rendre jalouse la mousqueterie française (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p.17). Une fusillade péta (ARNOUX, Roi, 1956, p.41).
2. P. méton.
a) Éclater (v. ce mot I A 1) avec un bruit sec, généralement violent. Son fusil, son pistolet lui a pété dans la main (Ac.). Je fends le ventre des poissons, je les vide et fais péter leurs vessies sous mon talon (RENARD, Poil Carotte, 1894, p.102). Des grenades pétaient avec un bruit sec, et leurs éclats giflaient les murs (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.370). V. colombin2 ex.2:
• 1. Cinq minutes après, le major rappliquait en coup de vent, (...) jurant des tonnerres de Dieu à en faire péter les carreaux.
COURTELINE, Gaîtés esc., Embarras gastr., 1891, p.175.
— P. exagér. Ce chaos, ce monde d'une féerie à organiser, régler, animer; l'énormité de ce travail, à faire péter la tête (GONCOURT, Journal, 1863, p.1276). Une nuit terrible. J'en ai le crâne qui pète (GIONO, Colline, 1929, p.65).
b) Se casser, se déchirer. La corde a pété. Les pêches pétaient, et il tombait des gouttes de sucre sur les feuilles (CLAUDEL, Violaine, 1892, I, p.501). Dès qu'il touchait au pinceau, il s'agaçait énormément, la tige lui pétait dans les mains (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.231). Un portefeuille tout plein, tout rond, plein à faire péter la couture, voilà qui vous chauffe le coeur d'un homme (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1398).
c) [En parlant d'une pers. ou d'une de ses manifestations] Éclater, se manifester avec bruit, avec violence. La satisfaction de Flaubert pète et éclate dans des violences de paroles (GONCOURT, Journal, 1876, p.1107). Quant à Poil de Carotte (...), il se contient mais il va péter, si madame Lepic ne quitte à l'instant la table (RENARD, Poil Carotte, 1894, p.61). Que, placée sur un long cou, une tête stupide ornée d'un chapeau grotesque vienne à s'enflammer, aussitôt pète la querelle (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p.58).
d) Péter de qqc. Éclater, resplendir de quelque chose. Nieuwerkerke blague le curé, pétant de joie (GONCOURT, Journal, 1862, p.1113). Sa face radieuse pétant d'orgueil (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p.149). Tout ça nourri comme des princes, pétant de belle humeur et de santé (ARNOUX, Rhône, 1944, p.186).
e) Loc. fam. ou pop., fig.
— Vieilli. ,,La gueule du juge en pétera, il faut que la gueule du juge en pète, se dit Lorsque dans une affaire on ne veut point d'accommodement, et qu'on veut qu'elle soit jugée`` (Ac. 1835, 1878).
— Péter dans sa graisse, dans sa peau. Être obèse. On voyait les bedons se gonfler à mesure. Les dames étaient grosses. Ils pétaient dans leur peau, les sacrés goinfres! (ZOLA, Assommoir, 1877, p.579). V. gâter ex.10.
— Ça pète/il faut que ça pète. Cela prend/il faut que cela prenne une tournure violente. Si je vous disais que j'ai payé les oeufs vingt-deux sous. Il faudra que ça pète (ZOLA, Germinal, 1885, p.1256). Ils réclamaient de grandes offensives, et que ça pète! bon Dieu de bois (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.220):
• 2. —Qu'il brûle [un village], dit Pinette. C'est la guerre. —Il y a des femmes et des gosses. —Ils n'ont qu'à se barrer dans les champs. Ah! dit-il d'un air idiot, faut que ça pète!
SARTRE, Mort ds âme, 1949, p.154.
— Il faut que ça pète ou que ça casse/ou que ça cède/ou que ça craque/ou que ça dise pourquoi. Il faut que cela finisse, que cela se fasse coûte que coûte. Quand je prends une chose à coeur, moi, faut que ça pète ou que ça craque (GIONO, Baumugnes, 1929, p.75). Y avait pas de Bon Dieu qui tienne! Il fallait que ça pète ou que ça cède (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p.267).
— Péter dans la/les main(s). Échouer. Synon. fam. claquer, craquer dans la/les main(s). Et cette affaire me pète dans les mains, juste au moment où elle commençait à prendre bonne tournure (...). Cent mille dollars de foutu, sans compter le temps (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p.152). Si ce mariage nous pétait dans la main, nous serions des enfants, mon cher, des enfants (AUDIBERTI, Mal court, 1947, I, p.149).
♦,,J'avais pour cinquante mille francs de billets qui m'ont pété dans la main, (Ac.) Que j'ai perdus, dont je n'ai pas été payé`` (Ac.).
♦,,Ne comptez pas sur les promesses de cet homme, il vous pétera dans la main, (Ac.) Il vous manquera au moment où vous aurez besoin de lui`` (Ac.).
♦[En parlant d'une pers.] Mourir. J'ai eu une congestion au cerveau (...). J'ai manqué péter dans les mains de ma famille (FLAUB., Corresp., 1844, p.147):
• 3. —Je puis attester, dit M. Machault, qu'il [Damiens] ne fut jamais si bien portant ni si gras (...). —Tant mieux, c'est ainsi qu'il nous le faut, au moins sommes-nous sûrs qu'il ne nous pétera pas dans la main.
BALZAC, OEuvres div., t.1, 1830, p.557.
— [Pour marquer un comportement excessif, un effort violent] S'en/se faire péter + subst. Il s'en faisait péter la gueule à crier: «C'est pas ton papa, c'est le mien» (GIONO, Solit. pitié, 1932, p.114). Aboyer à s'en faire péter les veines du front (ARNOUX, Paris, 1939, p.43). Il essaye (...) au risque de se faire péter un vaisseau, de foutre sa douleur à la porte en la criant (G. ARNAUD, Schtilibem 41, Paris, Julliard, 1953, p.24).
♦S'en faire péter le compotier. S'en faire péter le cylindre, la sous-ventrière.
II. —Empl. trans., pop. et fam.
A. —[Avec un compl. d'obj. interne]
1. Fam. Péter le/du feu. Être débordant d'entrain, de vitalité. À l'instant où je me dis que je pourrais... non, je ne veux même pas prononcer ces mots... mon amour pour vous s'affaiblit (...). Si je chasse cette idée funeste, aussitôt il se redresse et pète du feu (MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1239). Ce matin tu pétais le feu (SARTRE, Jeux sont faits, 1947, p.154).
Rem. Certains dict. gén. à partir de ROB. enregistrent a) la var. péter des flammes; b) les tournures impers. ça va péter/ça a pété le/du feu/des flammes «cela va prendre/a pris une tournure violente».
2. Arg. et pop. La péter (la faim ou la soif). Avoir très faim ou très soif. Synon. crever (de faim ou de soif). Je jouais (...) les juifs-errants (...) en la pétant royalement (M. STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, p.80). Voilà quinze jours que ça dure [ce chômage] (...) on la pète à la taule (SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p.206).
B. —Fam. Casser, rompre brusquement. Vous n'auriez pas un lacet de soulier par hasard, je viens de péter le mien (QUENEAU, Zazie, 1959, p.102).
— Argot
♦Péter la gueule (à qqn). Synon. de casser la gueule (à qqn). Je trouverai bien un prétexte pour lui péter la gueule quand tu en auras fini avec lui (J. HOUGRON, La Gueule pleine de dents, 1923, p.292 ds ROB. 1985).
♦Se péter la gueule
Tomber. Se péter la gueule dans l'escalier. Voir CAR. Argot 1977.
S'enivrer. (Ds Lar. Lang. fr., ROB. 1985).
REM. 1. Pétant, -ante, adj., pop. [En parlant d'une heure] Sonnant. Tous les soirs (...) neuf heures pétantes (QUENEAU, Pierrot, 1942, p.45). Nous nous sommes rencontrées (...) à midi pétant (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.74). 2. Pété, -ée, adj., arg. et pop. Ivre. Il est pété à mort (CAR. Argot 1977). 3. Pétement, subst. masc., fam. Bruit sec et violent. Des ouvriers sont planqués dans les portes et tirent de temps en temps au revolver, ce qu'on ne discerne qu'au geste car on n'entend même pas le pétement de ces armes puériles (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p.288). 4. Pétomane, subst. masc. Celui qui est atteint de la manie de péter (supra I A); artiste de variétés dont la prestation consiste à péter. Le pétomane, qui se produisit dans un petit salon du premier Moulin Rouge dans les années qui précédèrent l'Expo 1900, est certainement un des mythes musicaux les plus intéressants de notre civilisation occidentale (Encyclop. des farces et attrapes et des mystifications, 1964, p.409c).
Prononc. et Orth.:[pete], (il) pète []. Ac. 1694, 1718: pe-; 1835-1935: pé-, pe-; DG: pé- ,,vieilli peter``. Substitution [e] à [] v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t.19 n°1 1981, pp.187-188. Conjug. Devant une syll. muette change -é- en -è- sauf au fut. et au cond.: péterait. Étymol. et Hist. 1. a) 1380 «faire un ou des pets» (ROQUES t. 2, 8954); b) 1640 péter plus haut que le cul (OUDIN Ital.-Fr.); 1878 péter dans la soie (RIGAUD, Dict. jargon paris., p.857); 2. a) 1546 «craquer» (du bois dans le feu) (EST.); b) 1585 «éclater, exploser» (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 34); c) fin XVIIes. peter dans la main de qqn «en parlant d'une affaire qui rate» (SAINT-SIMON, XIII, 269 ds DG); d) 1867 s'en faire péter la sous-ventrière (DELVAU, p.181); 1915 la péter «mourir de faim» (ds ESN.). Dér. de pet; dés. -er; a éliminé le verbe a. fr. poire (ca 1190, Renart, éd. E. Martin, VIII, 388) qui a vécu jusqu'au XVes. Fréq. abs. littér.:183.
DÉR. Péteur, -euse, subst., vx, pop. Personne qui a l'habitude de péter (supra I A). Un sale péteur (Lar. 19e). Loc. On l'a chassé comme un péteur (d'église). ,,Se dit d'un homme qu'on a chassé honteusement de quelque endroit`` (Ac. 1835, 1878). — [], fém. [-ø:z]. Ac. 1694-1798: pe-; dep. 1835: pé-. — 1res attest. a) 1380 «celui qui a l'habitude de péter» (ROQUES t.2, 8953), b) 1649 péteurs d'eglise «gens indésirables» (SCARRON, Virgile travesti, I, I, 65 cité ds RÉGNIER, Satires, éd. G. Raibaud XIV, 6 note, cf. péteux); de péter, suff. -eur2.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.253. — QUEM. DDL t.1, 23. —SAIN. Argot 1972 [1907], p.44.
péter [pete] v. [CONJUG. compléter.]
❖
1 Le marquis de Lescous, à la fin des repas, rote et pète comme un sapeur-pompier.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VIII, V, p. 33.
♦ ☑ Loc. Vouloir péter plus haut que le cul, plus haut que son derrière : avoir des ambitions qui passent ses moyens; être outrecuidant, prétentieux. — ☑ Péter dans la soie : avoir des vêtements de prix, être habillé d'une manière luxueuse, et, par ext., vivre sur un grand pied, mener grand train.
1.1 Conscient de son infériorité sociale, il n'osait lever les yeux sur elle : il ne voulait pas péter plus haut qu'il n'avait le derrière.
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 77.
♦ ☑ Loc. fig. Envoyer péter qqn. ⇒ Chier, paître (envoyer).
b Trans. (Par anal. avec cracher, jeter…). Fam. ☑ Péter du feu, des flammes… : être bouillant d'ardeur, déborder d'entrain, de dynamisme, de vitalité. — ☑ Ça va péter le feu : les choses vont prendre une tournure violente (→ Ça va chauffer, faire des étincelles).
2 — Unger n'a pas le poids. Il pète du feu, mais il se calmera.
Paul Morand, Champions du monde, p. 103.
2 (1819). V. intr. Fam. Éclater avec bruit. ⇒ Exploser. || Pétards au fulminate (cit. 2) qui pètent ferme. || Faire péter une grenade. || La carabine lui a pété dans les mains.
3 Au tir, cela pétait ferme.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXVII.
3 Fam. a V. intr. Se rompre brusquement. ⇒ Éclater. || Attention, le ballon va péter ! — ☑ Loc. fig. Manger à s'en faire péter la sous-ventrière. ☑ Péter dans sa graisse (→ Crever, cit. 16). — Maille, couture qui pète. ⇒ Sauter. || Capote (cit. 1) trop étroite dont les boutons sont prêts à péter.
4 Ah ! oui, on s'en flanqua une bosse ! (…) Vrai, on voyait les bedons se gonfler à mesure (…) Ils pétaient dans leur peau, les sacrés goinfres !
Zola, l'Assommoir, t. I, VII, p. 279.
♦ ☑ Loc. Le crâne, la tête lui pète : il souffre de violents maux de tête; il est en proie à des soucis obsédants.
5 — Toujours pareil. Une nuit terrible. J'en ai le crâne qui pète.
J. Giono, Colline, p. 62.
♦ ☑ Loc. Il faut que ça pète, que ça casse ou que ça dise pourquoi : il faut, coûte que coûte, que ça finisse.
6 (…) le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eût une autre révolution (…) un chambardement qui nettoyerait la société du haut en bas (…) — Il faut que ça pète, répéta énergiquement madame Rasseneur. — Oui, oui, crièrent-ils tous les trois, il faut que ça pète.
Zola, Germinal, III, I.
♦ ☑ (Abstrait). Si vous hésitez plus longtemps, l'affaire va vous péter dans la main. ⇒ Échouer, rater.
b V. tr. || Péter quelque chose : casser.
7 (…) quelqu'un lui demande vous n'auriez pas un lacet de soulier par hasard je viens de péter le mien.
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 77.
8 (…) les enquêteurs cherchèrent dans leurs dossiers et découvrirent que, deux mois auparavant, une vitrine de joaillerie avait été pétée après que la glace principale eut été quadrillée de bandes de tissu gommé, identiques à celles trouvées dans la tire de Hans. Coup classique, pour que les éclats de verre ne réveillent pas le voisinage en tombant.
Martin Rolland, la Rouquine, p. 21.
♦ ☑ Loc. fig. et fam. Péter les plombs.
4 ☑ Loc. Pop. Péter la gueule à quelqu'un : le battre, lui donner une correction. ⇒ Casser.
9 Je trouverai bien un prétexte pour lui péter la gueule quand tu en auras fini avec lui.
Jean Hougron, la Gueule pleine de dents, p. 292.
♦ ☑ Se péter la gueule : se casser la figure, tomber. || Je me suis pété la gueule dans l'escalier.
♦ ☑ Se péter (la gueule) : s'enivrer. ⇒ Pété (2.).
——————
pété, ée p. p. adj.
♦ Cassé, démoli. || Il est complètement pété, ton vélo. — Fig. ⇒ Pété.
❖
DÉR. et COMP. Contrepèterie, pétant, pétasse, pété, pète-sec, péteur, péteux, pétoche, pétoire, pétomane, pétouiller, rouspéter.
Encyclopédie Universelle. 2012.