pocher [ pɔʃe ] v. <conjug. : 1> I ♦ V. tr.
1 ♦ Pocher un œil à qqn, lui meurtrir l'œil par un coup violent. « Le malandrin me pocha les deux yeux » (Baudelaire).
2 ♦ Pocher des œufs, les faire cuire sans leur coquille en les plongeant dans un liquide bouillant.
♢ Plonger dans un liquide très chaud. Pocher un poisson dans un court-bouillon.
3 ♦ (1587) Peint. Exécuter rapidement, à la manière d'une pochade. ⇒ esquisser.
II ♦ V. intr. Se dit d'un tissu, d'un vêtement qui se déforme, fait des poches (6o). Pantalon qui poche aux genoux.
● pocher verbe transitif (de poche 1) Cuire un aliment dans un liquide frissonnant. Exécuter rapidement une peinture. Colorier ou ombrer uniformément une partie d'un dessin d'architecture. Faire disparaître les stries d'une peinture cordée en tapotant le film encore humide à l'aide d'une brosse spéciale. ● pocher (expressions) verbe transitif (de poche 1) Pocher un œil à quelqu'un, lui faire une contusion près de l'œil par un coup violent. ● pocher (homonymes) verbe transitif (de poche 1) ● pocher (synonymes) verbe transitif (de poche 1) Exécuter rapidement une peinture.
Synonymes :
- croquer
- ébaucher
● pocher
verbe intransitif
Faire un faux pli, en parlant d'un vêtement : Veste qui poche aux coudes.
● pocher (homonymes)
verbe intransitif
● pocher (synonymes)
verbe intransitif
Faire un faux pli, en parlant d'un vêtement
Synonymes :
- goder
- grigner
- grimacer
pocher
v.
aA./a v. tr.
rI./r
d1./d CUIS Pocher des oeufs, les faire cuire sans leur coquille dans un liquide bouillant.
|| Faire cuire dans un liquide très chaud. Pocher un poisson, un fruit.
d2./d Fam. Pocher l'oeil à qqn, lui donner un coup qui occasionne une meurtrissure autour de l'oeil.
rII./r PEINT Dessiner en quelques coups de pinceau, comme pour exécuter une pochade.
aB./a v. intr. Faire une poche, en parlant d'un vêtement. Cette robe poche dans le dos.
⇒POCHER, verbe
A. —Empl. trans.
1. Vx, rare. Conserver longtemps dans une poche, dans un sac. Pocher des marrons, des olives. (Dict.XIXe et XXes.). V. aussi pocheter.
2. Fam. Meurtrir l'oeil de quelqu'un d'un coup (de poing) violent qui fait enfler les chairs autour du globe oculaire. Je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n'aurais jamais soupçonnée (...) et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p.218).
♦P. métaph. Elle est (...) marquée de rose au dessous des yeux, qu'un fard gris poche voluptueusement (COLETTE, Entrave, 1913, p.59).
— Empl. pronom. réciproque, pop. Se battre (à coups de poing). Que la guerre éclate, affirmais-tu, les proprios pourront se pocher; il y a leur galette qu'ils préserveront. Moi bougerai pas: rien à défendre (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.20).
3. Spécialement
a) ART CULIN. Faire cuire un oeuf sans sa coquille en le plongeant dans un liquide proche de l'ébullition de telle sorte que le blanc se coagule et forme une poche qui entoure le jaune resté mollet.
— P. ext. Cuire dans un liquide (eau, court-bouillon, vin...) en maintenant la cuisson proche de l'ébullition. Pocher des croquettes, des quenelles; pocher des poires dans du vin rouge. Marquer un blanc mouillé avec le bouillon des arêtes de soles; passez; liez; beurrez fortement; finir avec un jus de citron et fines herbes. Pochez les filets de soles; dressez-les sur plat d'argent avec garniture de moules et crevettes (HAMP, Marée, 1908, p.67). Brider la poularde en entrée (...) et la barder. La faire pocher à court mouillement dans un fond blanc de volaille (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p.190).
— ,,Esquisser (...) d'une manière rapide`` (BÉG. Dessin 1978). Avec dextérité et force, il «poche» les épaules étroites du saint, recouvertes d'une aube aux cent plis. Le petit doigt en l'air, il tapote perpendiculairement du pinceau, et rattrape brillamment la coulure (LA VARENDE, Roi d'Écosse, 1941, p.11).
— Exécuter un dessin au pochoir; faire des taches comme au pochoir. P. métaph. Le soir dans une salle presque obscure, après neuf heures, il venait des soldats qui se régalaient de vin rouge, dans l'épaisse fumée des pipes qui montait au plafond, s'étendait, emplissait la pièce et pochait la lumière sanglante de la lampe (CARCO, Innoc., 1916, p.69).
— ,,Délayer de l'encre de chine (...) de telle sorte que le mélange obtenu soit très épais et noir`` (BÉG. Dessin 1978).
c) INDUSTR. DU BÂT. ,,Donner à une peinture ou un revêtement une surface grenue imitant le grain de pierre`` (BARB.-CAD. 1963).
B. —Empl. intrans. Former une poche, un pli disgracieux à un vêtement. Elle promena un regard à la fois de respect et de reproche sur le pardessus de confection que portait son fils, sur le pantalon bleu marine qui commençait à pocher aux genoux (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.30).
Prononc. et Orth.:[], (il) poche []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. ca 1223 pocher (un oeil) à qqn «crever (un oeil) à quelqu'un» (GAUTIER DE COINCI, éd. V. F. Koenig, II Mir. 27, 577); 1546 «meurtrir (un oeil) par un coup violent» (RABELAIS, Tiers Livre, XX, éd. M. A. Screech, p.149); 2. a) ca 1223 oef pochié (GAUTIER DE COINCI, II Chast. 10, 191); fin XIIIe-déb. XIVes. [ms.] trans. (Viandier valaisan, éd. P. Aebischer, p.94); b) 1833 p.ext. pocher des quenelles (Gdes heures cuis. fr., Carême, p.130); 3. ca 1485 tout poché «bien imité» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 48571, cf. aussi Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 146 d'apr. des éd. de 1485-89); 1587 pocher «représenter quelqu'un par un dessin» (CHOLIÈRES, 6e Ap.-disnée, p.262 ds HUG.); 1768 «exécuter rapidement, à la manière d'une pochade» (DIDEROT, Salon de 1767, éd. J. Seznec et J. Adhémar, t.3, p.295); 4. 1660 «mettre en sac» (Bail Gautier, 6 mars ds LITTRÉ); 1766 poché «(fruit) qui a été conservé longtemps dans un sac» (DESGROUAIS, Les Gasconismes corrigés, p.172); 5. 1866 se pocher «se battre à coups de poing» (DELVAU, p.308). B. Intrans. 1835 «se déformer, faire des poches» (GAUTIER, Mlle de Maupin, éd. Charpentier, p.86 ds Fr. mod. t.15, 1947, p.217). Dér. de poche1; dés. -er.
DÉR. 1. Pochage, subst. masc. a) Art culin. [Corresp. à supra A 3 a] ,,Cuisson sans ébullition dans de l'eau ou dans un court-bouillon à température voisine de l'ébullition`` (CLÉM. Alim. 1978). b) Beaux-arts (dessin, peint.). [Corresp. à supra A 3 b] ,,Passage rapide d'une teinte à l'encre, à la peinture ou au crayon`` (BÉG. Dessin 1978). — []. — 1re attest. 1938 art culin. (MONT.-GOTTSCHALK); de pocher, suff. -age. 2. Pocheuse, subst. fém. Louche destinée à la préparation des oeufs pochés. (Dict.XIXe et XXes.). — []. — 1re attest. 1874 (Lar. 19e); de pocher, suff. -euse (-eur2).
pocher [pɔʃe] v.
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I V. tr.
1 (1640). || Pocher un œil à qqn : meurtrir par un coup violent et faire enfler la chair qui entoure le globe oculaire. || Il lui a poché l'œil d'un coup de poing. ⇒ 2. Pochon.
1 (…) le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et, avec la même branche d'arbre, me battit dru comme plâtre.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XLIX.
2 (V. 1398). Cuis. || Pocher des œufs, les faire cuire sans leur coquille en les plongeant dans de l'eau, de l'huile bouillante, du bouillon, etc., de sorte que le jaune reste enveloppé dans le blanc coagulé. ⇒ Poché (cour.). — Par ext. || Plonger dans un liquide très chaud. || Pocher un poisson dans un court-bouillon.
3 (1587, « représenter qqn par un dessin »). Peint. (vx). Exécuter rapidement, à la manière d'une pochade. ⇒ Esquisser.
4 (1788). Vx. Conserver longtemps dans un sac, dans sa poche. ⇒ Pocheter. || Pocher des marrons.
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II V. intr. (1835). Se dit d'un tissu, d'un vêtement qui se déforme, fait des poches. || Pantalon qui poche aux genoux.
2 Allons, les prodiges de l'outillage n'empêcheraient jamais que ça gode, que ça poche, ne me dites pas le contraire !
Edmonde Charles-Roux, l'Irrégulière, p. 263.
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DÉR. Pochade, pochage, pocheuse, pochis, pochoir, 2. pochon.
COMP. Poche-œil.
HOM. Poché, pochée.
Encyclopédie Universelle. 2012.