posthume [ pɔstym ] adj.
1 ♦ Qui est né après la mort de son père. Enfant posthume.
2 ♦ (1680) Qui a vu le jour après la mort de son auteur. Œuvres posthumes, publiées après la mort de l'écrivain, du musicien. Les « Mémoires d'outre-tombe », œuvre posthume de Chateaubriand.
♢ Qui a lieu après la mort de qqn (en parlant de ce qui le concerne). Célébrité posthume. Décoration posthume, donnée à un mort. Être décoré à titre posthume. « ce travail lent de jalousie posthume grandissant à chaque seconde par tout ce qui rappelait l'autre » (Maupassant).
● posthume adjectif (latin posthumus, altération de postumus, dernier, sous l'influence de humus, terre) Né après la mort de son père. Dont la divulgation a lieu après la mort de son auteur : Ouvrage posthume. Qui ne se produit qu'après la mort de la personne intéressée : Gloire posthume. ● posthume (citations) adjectif (latin posthumus, altération de postumus, dernier, sous l'influence de humus, terre) Jean Cocteau Maisons-Laffitte 1889-Milly-la-Forêt 1963 Académie française, 1955 Il faut être un homme vivant et un artiste posthume. Le Rappel à l'ordre Stock Édouard Joachim, dit Tristan Corbière domaine de Coat Congar, près de Morlaix, 1845-Morlaix 1875 Fais de toi ton œuvre posthume. Ça ● posthume (difficultés) adjectif (latin posthumus, altération de postumus, dernier, sous l'influence de humus, terre) Orthographe Attention au groupe -th-.
posthume
adj.
d1./d Né après la mort de son père. Enfant posthume.
d2./d Publié après la mort de son auteur. Ouvrage posthume.
— Qui se produit après la mort. Gloire posthume.
⇒POSTHUME, adj.
A. —Qui est né après la mort de son père. Fils, fille posthume. Toute donation à titre gratuit est révoquée de plein droit pour cause de survenance d'enfant légitime, même posthume, du donateur (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p.111).
B. —P. anal.
1. Qui paraît, qui est publié (pour la première fois) après la mort de son auteur (artiste, écrivain). Édition, ouvrage, publication posthume. L'anticipation à partir des balances passées et présentes que l'on trouve dans l'article posthume de Lord Keynes (PERROUX, Écon. XXes., 1964, p.75):
• 1. C'est amusant de les comparer [les lithographies de Whistler] à cette série posthume de lithographies non terminées de Gavarni et qui ont été tirées d'après l'état des pierres, après la mort du grand lithographe.
GONCOURT, Journal, 1895, p.823.
♦OEuvre(s) posthume(s) et p.ell., absol., empl. subst. masc. Depuis que j'ai pris mon parti de n'écrire peut-être plus que des posthumes, je n'ai plus envie d'écrire rien du tout (GIDE, Journal, 1931, p.1036).
2. P. ext. Qui suit après le décès de la personne en question. Décoration, récompense, gloire posthume; rendre les honneurs posthumes à qqn. Le triomphe posthume d'Arnauld reste indécis comme au lendemain de sa mort (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.5, 1859, p.319):
• 2. Vous savez qu'elle s'est suicidée... Ce coup l'a beaucoup affecté. Il s'est retiré du monde, par dégoût de soi, consacrant à la pauvre femme une fidélité posthume très farouche...
CHARDONNE, Épithal., 1921, p.403.
— Être (décoré) à titre posthume. Recevoir une décoration après sa mort.
— [Dans un cont. fig.] Moi, je crois qu'il y a beau temps que nous sommes morts au moment précis où nous avons cessé d'être utiles. A présent il nous reste un petit morceau de vie posthume, quelques heures à tuer (SARTRE, Morts sans sépulture, 1946, I, 1 ds ROB. 1985).
REM. Posthumément, adv., rare. À titre posthume, après le décès de quelqu'un. Papa (...) qui s'occupait alors d'une revue d'art, avait beaucoup fait (...) pour les «lancer», et lui obtenir posthumément la gloire qui lui fut refusée de son vivant (GIDE, Geneviève, 1936, p.1364).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. DG: posthume ,,et mieux postume``; GRÉV. Orth. 1962, p.162: ,,L'orthographe régulière aurait (...) dû être postume. Mais l'orthographe posthume, tout erronée qu'elle est, est établie``. V. étymol. Étymol. et Hist.1. 1488 [éd. 1491] «né après la mort du père» (La Mer des Histoires, I, 179d ds Rom. Forsch. t.32, p.131); 2. a) 1680 «publié après la mort de l'auteur (d'un ouvrage)» (RICH.); b) 1727 honneurs posthumes (FONTENELLE, Suite des éloges des académiciens de l'Académie royale des Sciences morts depuis l'an 1722, Eloge de M. Newton, p.213). Empr. au lat. posthumus, fausse orth. pour postumus «dernier», superl. de posterus qui, spécialisé en «dernier (enfant), né après la mort du père», a été rapproché de humus «terre», humare «enterrer» (inhumer). Fréq. abs. littér.:303. Fréq. rel. littér.: XIXes.:a) 224, b) 444; XXes.: a) 388, b) 625.
posthume [pɔstym] adj.
ÉTYM. 1491, postume; bas lat. posthumus, lat. class. postumus « dernier », superlatif de posterus qui, spécialisé en « dernier (enfant), né après la mort du père », a été rapproché de humus « terre », humare « enterrer ». → Inhumer.
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1 Qui est né après la mort de son père. || Enfant posthume.
2 (1680). Qui a vu le jour après la mort de son auteur. || Œuvres posthumes, publiées après la mort de l'écrivain, du musicien. || Les Mémoires d'outre-tombe, œuvre posthume de Chateaubriand. || L'édition posthume des Essais de Montaigne. Fig. || Dispositions posthumes d'un testament (→ Legs, cit. 5).
♦ Qui a lieu, se produit après la mort de qqn, en parlant de ce qui le concerne. || Célébrité posthume d'un écrivain méconnu. || Réquisitoires posthumes (→ Accusation, cit. 7). || Décoration posthume, à titre posthume, donnée à un mort. || Susciter des malheurs posthumes (→ Ennui, cit. 7).
1 Madeleine regardait son mari avec stupeur, sans rien comprendre à cette colère subite. Puis, comme elle était fine, elle devina un peu ce qui se passait en lui, ce travail lent de jalousie posthume grandissant à chaque seconde par tout ce qui rappelait l'autre.
Maupassant, Bel-Ami, II, II.
♦ Figuré :
2 Je n'ai plus vécu, depuis que d'une existence quasi posthume, et comme en marge de la vraie vie.
Gide, Et nunc manet in te, Journal intime, janv. 1925.
3 Moi, je crois qu'il y a beau temps que nous sommes morts au moment précis où nous avons cessé d'être utiles. À présent il nous reste un petit morceau de vie posthume, quelques heures à tuer.
Sartre, Morts sans sépulture, I, 1.
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CONTR. Anthume.
DÉR. Posthumement ou posthumément.
Encyclopédie Universelle. 2012.