procurer [ prɔkyre ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vx Obtenir (un résultat) par ses soins. — Mod. Didact. Procurer une édition, apporter tous ses soins à sa préparation et à sa publication.
2 ♦ (XVe) Cour. Faire obtenir à qqn (qqch. d'utile ou d'agréable) par ses soins. ⇒ donner, fournir, nantir, pourvoir. « Dumouchel leur procura des billets pour une séance de l'Académie » (Flaubert). Procurer un emploi, du travail à qqn. ⇒ trouver. — « Une excellente cuisinière que me procura mon oncle » (Balzac).
♢ SE PROCURER qqch. :faire en sorte d'avoir en sa possession, à sa disposition. ⇒ acquérir, obtenir. Il me faut plusieurs jours pour me procurer cet argent. — « Les efforts de l'homme pour se procurer de la joie sont parfois dignes de l'attention du philosophe » (Hugo).
3 ♦ (Sujet chose) Être la cause ou l'occasion de (pour qqn qui en retire l'avantage ou en subit la conséquence). ⇒ 1. causer, occasionner. Son travail lui procure des satisfactions, un peu de joie. ⇒ offrir. Le « plaisir que me procurait alors toute chose excessive » (France). « Le plus difficile, dit-il, sera de conserver dans la victoire les vertus qui nous l'ont procurée » (Maurois).
● procurer verbe transitif (latin procurare, prendre soin pour) Faire avoir par ses soins quelque chose, quelqu'un à quelqu'un, le lui fournir, l'en pourvoir : Procurer un emploi à un chômeur. Apporter quelque chose à quelqu'un, le fournir, l'offrir : Situation qui procure de nombreux avantages. ● procurer (synonymes) verbe transitif (latin procurare, prendre soin pour) Faire avoir par ses soins quelque chose, quelqu'un à quelqu'un, le...
Synonymes :
- pourvoir
Apporter quelque chose à quelqu'un, le fournir, l'offrir
Synonymes :
- fournir
- ménager
procurer
v. tr.
d1./d (Sujet nom de personne.) Faire avoir, fournir (qqch à qqn). Il lui a procuré un emploi.
|| v. Pron. Se procurer des fonds.
d2./d (Sujet nom de chose.) être la cause de. Cela peut vous procurer un certain profit.
⇒PROCURER, verbe trans.
A. — Qqn procure qqc.
1. Vx. Qqn procure qqc. Faire en sorte qu'une chose se réalise, existe. Procurer l'évasion, la guérison de qqn. C'est notre devoir de procurer, autant qu'il est en nous, le bien public (Ac. 1878-1935). Employer, pour procurer l'exécution des décrets de l'assemblée, toutes les forces des citoyens (Le Moniteur, t.2, 1789, p.438). Un évêque du IVème siècle, exposant à un Théodose que son premier devoir est de procurer le triomphe de la vérité (RENAN, Marc-Aurèle, 1881, p.617).
♦Procurer une édition, la publication d'un livre. Veiller à son édition. C'est moi-même qui me suis trouvé chargé par Lamennais du manuscrit des Paroles d'un Croyant pour en procurer la publication, comme on disait autrefois, pour en surveiller l'impression (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t.1, 1861, p.39).
2. Qqn procure qqc. à qqn. Faire obtenir à quelqu'un par ses soins une chose utile, agréable. Il faut (...) que d'ici à deux jours vous m'ayez procuré un appartement habitable pour deux personnes (MURGER, Scènes vie jeun., 1851, p.80):
• 1. Votre valet (...) cherche en vain des chevaux par toute la ville. Mais je pourrai vous procurer deux juments harnachées dans les prix doux.
SARTRE, Mouches, 1943, I, 6, p.39.
SYNT. Procurer à qqn un avantage, une consolation, un emploi, une joie, une jouissance, un livre, un logement, de la nourriture, un passeport, une place, une satisfaction, des secours, un soulagement, un succès, du travail; procurer à qqn le(s) moyen(s), l'occasion, le plaisir de faire qqc.
— Empl. pronom. réfl. indir. Faire en sorte d'avoir quelque chose à sa disposition, en sa possession. Se procurer l'adresse de qqn, de l'argent, des armes, un document, du feu, un livre, des vivres. Lafcadio (...) courut se procurer les quelques objets de toilette qui lui manquaient (GIDE, Caves, 1914, p.833). Il vendit son petit héritage pour se procurer les avantages nécessaires (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p.252).
— Rare. [Le compl. d'obj. désigne une chose désagréable] Retour sur moi de l'ancienne amertume de 1880, procurée par les prétendus missionnaires d'alors (BLOY, Journal, 1906, p.309). Un des messieurs qui ont procuré tant de peines à Mme Anne-Marie (POURRAT, Gaspard, 1931, p.232).
— Procurer qqn à qqn. Mettre quelqu'un à la disposition de quelqu'un, lui faire profiter de quelqu'un.
♦[Le compl. d'obj. désigne un employé] Procurer une femme de ménage à qqn. Il supplie qu'on lui procure un domestique par qui il ne coure pas le risque d'être assassiné (ROLLAND, Beethoven, t.1, 1937, p.79):
• 2. Je lui ai procuré une garde, et il n'en voulait point, mais il était tout seul et il faisait pitié; alors j'ai fini par le persuader d'en prendre une que j'ai été chercher.
RAMUZ, A. Pache, 1911, p.304.
Empl. pronom. réfl. indir. Villevieille (...) est une des villes de province les moins désagréables à habiter; (...) je m'y suis procuré une excellente cuisinière (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p.149).
♦[Le compl. d'obj. désigne une pers. pour qui l'on exerce son activité] Ah! messieurs, combien je vous remercie de m'avoir procuré un élève (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p.95). Je lui ai beaucoup d'obligation, c'est lui qui me procure la plupart de mes clients (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p.41).
♦Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne un partenaire sexuel] Une maquerelle de seize ans, qui a commencé le métier pour procurer une femme à un ami de son amant (GONCOURT, Journal, 1862, p.1052).
B. — Qqc. procure qqc.
1. Vx. Qqc. procure qqc. Avoir pour conséquence, provoquer. Synon. entraîner. On a fait dans le monde un certain usage des «armes savantes». (...) Elles ont procuré la destruction de plusieurs villes (...) de façon à montrer la bénignité des anciens tremblements de terre (VEUILLOT, Odeurs de Paris, 1866, p.341). L'abaissement social procuré par les événements de la fin du XVIIIe siècle (VERLAINE, OEuvres posth., t.2, Voy. Fr., 1896, p.54).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose utile, agréable] Qqc. procure qqc. à qqn. Être la cause, l'occasion de quelque chose pour quelqu'un. De tous les sens, c'est la vue qui me procure les impressions les plus fortes et les plus profondes (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.272). Peut-être qu'une saignée lui procurerait quelque répit (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p.1297). V. gourmet ex.
SYNT. Qqc. procure des avantages, le bonheur, une distraction, de la joie, des jouissances, la paix, du plaisir, une satisfaction, le sommeil, des sensations à qqn.
— [Le compl. second. désigne une chose, gén. abstr.] Lecture qui procure une jouissance à l'esprit. Les pierres à fleur de terre protègent très puissamment, dans les pays chauds, la germination des plantes, en procurant à leurs semences de l'ombre et de la fraîcheur (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.206). Les Hindous s'adonnent eux-mêmes à l'ascétisme, qui procure à leur expérience un équivalent du drame religieux qui leur manque (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p.34).
— Rare. [Le compl. d'obj. désigne une chose désagréable] Une égratignure, pourtant, qui m'a mis au lit pendant huit jours, qui m'a procuré un évanouissement, puis le délire (PONSON DU TERR., Rocambole, t.2, 1859, p.272). Le contact immédiat d'un homme, j'entends d'un être de mon sexe, me procure une ignoble humiliation (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p.66). V. affirmer ex. 37.
Prononc. et Orth.:[], (il) procure []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIes. «prendre soin de» (Deu le Omnipotent, éd. H. Suchier, 78, p.97) —1606 (NICOT), vieilli, subsiste dans cet empl., suivi de que dep. 1262 (JEAN LE MARCHAND, Mir. N. D. Chartres, éd. P. Kunstmann, Mir. V, 103, p.91) et au sens de «obtenir, amener (un résultat) par ses soins, ses efforts» dep. 1606 (NICOT); 1720 procurer une édition (L'Europe Savante, La Haye, XI, 166 ds Fr. mod. t.37, p.129); 2. fin XIIe-déb. XIIIes. absol. part. prés. «aidant» (Pièce n° 64 ds Rec. d'actes des XIIe et XIIIes., éd. Tailliar, p.501); 1269-78 «faire obtenir à quelqu'un quelque chose par ses soins» (JEAN DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 10929). Empr. au lat. procurare «donner ses soins à, s'occuper de», dér. de curare «avoir soin de», de cura «soin; administration». Fréq. abs. littér.:3231. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 7000, b) 4086; XXes.: a) 3829, b) 3266.
DÉR. Procureuse, subst. fém., vieilli. Synon. rare et fam. de entremetteuse. Des filles, des procureuses et des guitaristes, dans des coupe-gorge (BOURGET, Physiol. amour mod., 1890, p.99). — []. — 1re attest. 1840 (LAND.); de procurer, suff. -euse, v. -eur2.
procurer [pʀɔkyʀe] v. tr.
ÉTYM. XIIe, « prendre soin »; lat. procurare, de pro-, et curare, rad. cura « soin ».
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1 Vx. Obtenir, amener (un résultat) par ses soins, ses efforts.
1 Mais sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique (…) j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer autant qu'il est en nous le bien général de tous les hommes.
Descartes, Discours de la méthode, VI.
♦ Mod. et didact. || Procurer une édition, apporter tous ses soins à sa préparation et à sa publication. || Œuvre dont un érudit procure la première édition critique.
2 (XVe). || Procurer quelque chose à quelqu'un : faire obtenir à quelqu'un (quelque chose d'utile ou d'agréable) en y employant ses soins, ses efforts, son crédit… ⇒ Assurer, donner, fournir, munir, nantir, pourvoir. || Procurer à quelqu'un un avantage (cit. 39). || Procurer un emploi, un gagne-pain (cit. 2), une place (→ Mendicité, cit. 1), une clientèle (cit. 2) à quelqu'un. ⇒ Trouver. || Procurer à quelqu'un un passeport (→ Intervenir, cit. 6), un laissez-passer (cit. 1)… || Procurer une marchandise à un client. ⇒ Envoyer, livrer (→ Doux, cit. 24; marché, cit. 18). || Il faut lui procurer de quoi manger (nourrir), un logement (caser, loger)… || Procurer à quelqu'un un plaisir (→ Ingénier, cit. 3), des satisfactions (→ 2. Offensif, cit.), l'occasion (cit. 4) de… ⇒ Moyenner (vx). — Iron. || Il n'était pas fâché de leur procurer quelque humiliation (→ Disciple, cit. 3). — (Compl. n. de personne). || Une excellente cuisinière que me procura mon oncle (→ Ordinaire, cit. 16).
2 (…) vous m'avez procuré l'honneur de lire celui-ci (cet ouvrage) devant un homme dont toutes les heures sont précieuses.
Racine, Britannicus, Épître.
3 Grâce à Barberou, ils pénétrèrent dans les coulisses d'un petit théâtre. Dumouchel leur procura des billets pour une séance de l'Académie.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, I.
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se procurer v. pron.
ÉTYM. (1180).
♦ Procurer à soi-même, faire en sorte d'avoir en sa possession, à sa disposition. ⇒ Acquérir, obtenir, trouver. || Se procurer de l'argent. ⇒ Faire (→ Appoint, cit. 1). || Se procurer des ressources (→ Finance, cit. 3; gain, cit. 4), du pain (→ Énergie, cit. 10), de quoi vivre. || Se procurer un livre (→ 2. Exemplaire, cit. 5; introduction, cit. 4). || Se procurer un plaisir (→ Boisson, cit. 1). || Se procurer des clients (⇒ Racoler, recruter), une bonne (⇒ Dénicher). || Se procurer des amis, des concours (⇒ Décrocher), des appuis. ⇒ Concilier (se), conquérir, ménager (se).
4 Elle résolut de cultiver avec son esclave un petit coin de terre, afin de se procurer de quoi vivre.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 16.
5 Les efforts de l'homme pour se procurer de la joie sont parfois dignes de l'attention du philosophe.
Hugo, l'Homme qui rit, I, II, I.
♦ (Sujet n. de chose). Être la cause ou l'occasion de… (pour quelqu'un qui en retire l'avantage ou en subit la conséquence). ⇒ Causer, occasionner. || Le plaisir que me procurait toute chose excessive (cit. 5; et → Harangue, cit. 4; occasion, cit. 9). || Procurer des satisfactions (→ Frustrer, cit. 5), un peu de joie (cit. 23). ⇒ Offrir. — Procurer telle réputation à quelqu'un. ⇒ Attirer, mériter, valoir (→ Coordination, cit. 1). || Les ignominies que procurent à l'humanité les maladies du temps de guerre (cit. 35). || Les maux que procure l'intolérance. ⇒ Produire.
6 Le plus difficile, dit-il, sera de conserver dans la victoire les vertus qui nous l'ont procurée.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XIV.
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DÉR. Procure, procureur, procureuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.