promenade [ prɔm(ə)nad ] n. f.
• 1557 pourmenade; de promener
1 ♦ Action de se promener; trajet que l'on fait en se promenant. ⇒ excursion, 3. tour; fam. balade, 2. vadrouille, virée. Faire une promenade. Promenade à la campagne, en montagne (⇒ course) , en mer. Promenade à pied (⇒ 2. marche) , à cheval. Promenade en voiture. Aller, être en promenade. Longue promenade. ⇒ randonnée. Promenade solitaire. « Absorbé dans ma douce rêverie je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las » (Rousseau) . — Promenade hygiénique, de santé. Promenade des prisonniers dans la cour de la prison.
♢ Fig. « La charmante promenade qu'il m'a été donné d'accomplir à travers la réalité » (Renan).
2 ♦ (1599) Lieu aménagé dans une ville pour les promeneurs. ⇒ avenue, boulevard, cours, parc. La promenade des Anglais, à Nice. « je redescendais en courant pour aller passer une demi-heure à la promenade du Jardin de Ville » (Stendhal).
● promenade nom féminin Action de se promener ; trajet fait en se promenant : Faire une promenade à la campagne. Lieu aménagé dans une ville pour qu'on s'y promène : La promenade des Tuileries. Lieu en dehors d'une ville où l'on peut aller se promener : Il y a, dans cette forêt, de jolies promenades. Voyage, expédition facile et de courte durée, sans risques. Dans un pas de deux, parcours effectué par le danseur, en marchant, autour de la danseuse montée sur pointes, et qu'il maintient pour la faire tourner en même temps qu'il avance. ● promenade (synonymes) nom féminin Action de se promener ; trajet fait en se promenant
Synonymes :
- balade (familier)
- course
- randonnée
- tour
- tournée (familier)
- virée (familier)
Lieu aménagé dans une ville pour qu'on s'y promène
Synonymes :
- cours
- mail
promenade
n. f.
d1./d Action de se promener.
d2./d Voie, allée où l'on se promène.
⇒PROMENADE, subst. fém.
A. —[L'accent est mis sur l'action]
1. Action de se promener, d'aller à l'extérieur pour se divertir ou faire de l'exercice; déplacement effectué, trajet parcouru pendant cette action. Je mène ici une vie tranquille que je partage entre la lecture et la promenade (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p.1598). Seul à ma campagne, sans diversion extérieure, le mauvais temps m'empêchant de sortir pour la promenade (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p.43):
• 1. Car il y avait autour de Combray deux «côtés» pour les promenades, et si opposés qu'on ne sortait pas en effet de chez nous par la même porte, quand on voulait aller d'un côté ou de l'autre: le côté de Méséglise-la-Vineuse, qu'on appelait aussi le côté de chez Swann (...), et le côté de Guermantes.
PROUST, Swann, 1913, p.134.
♦Pas de promenade. Pas lent. Maman Coupeau sur les trottoirs (...) allant d'un pas de promenade au mont-de-piété (ZOLA, Assommoir, 1877, p.644). Il avait quitté le pas de promenade pour reprendre son allure habituelle (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.32).
— Souvent p.hyperb. C(e) (n)'est (qu')une promenade. C'est un trajet, un voyage sans risque et de courte durée. Je me rendrai chez vous à pied; ce ne sera guère pour moi qu'une promenade (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1824, p.164). De quoi s'agit-il? (...) d'un voyage (...) dont la durée sera d'un mois au plus! c'est une promenade! (VERNE, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.85).
SYNT. Promenade hygiénique; promenade du dimanche, de tous les jours, du matin, de santé; promenade en barque, en bateau, à bicyclette, à cheval, en calèche, en gondole, à pied, en voiture; promenade sur l'eau, sur la/en montagne, en mer, sur le port, sur les quais, sur la route, dans la campagne, dans les rues; promenade avant, après dîner; promenade avec qqn, solitaire, en famille; faire, proposer une promenade; rentrer, revenir de promenade; aller, partir en promenade; heure, jour, lieu, moment de promenade; récit, retour de promenade; toilette de promenade; au cours d'une promenade; au retour de la promenade; en retour de promenade.
— En partic.
a) Marche en plein air que font régulièrement ensemble les internes d'un établissement scolaire. Le dimanche à la promenade, nous examinions les jeunes dames et les jeunes filles que notre division croisait (BARRÈS, Cahiers, t.10, 1913, p.152). Le jeudi et le dimanche, pour éviter la promenade, je me glissais à la permanence (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p.18).
b) Marche quotidienne des prisonniers dans la cour de la prison. Une fois par jour, le matin, les prévenus, par sections, descendaient dans une cour pavée (...) munis de leur seau (...) qu'ils devaient vider (...) et rincer avant de commencer leur promenade à la queue-leu-leu (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Prisons, 1893, p.383). Je n'avais que des pensées de prisonnier. J'attendais la promenade quotidienne que je faisais dans la cour ou la visite de mon avocat (CAMUS, Étranger, 1942, p.1178).
c) Promenade (militaire). Marche d'entretien en vue principalement d'exercer l'endurance des troupes. J'ai pour distraction unique de voir, de temps à autre, passer sous mes fenêtres messieurs les Prussiens faisant une promenade militaire (FLAUB., Corresp., 1871, p.234). Des militaires passèrent sur les dix heures, revenant de la promenade matinale, avec de la poussière, des trompettes retentissantes et des gamins admirateurs (BARRÈS, Homme libre, 1889, p.20).
♦Expédition militaire facile. Mythe stupide et doublement dangereux (...). C'est celui de la «simple promenade militaire». (On sait où mène la sous-évaluation de l'adversaire...) (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.189). Cette promenade militaire acheva d'établir l'autorité de Baudouin. À son retour, le patriarche Daimbert se résigna à le sacrer roi de Jérusalem (GROUSSET, Croisades, 1939, p.62).
2. P. anal. Action de marcher de long en large dans un lieu clos. Les salons inspectés en détail, Mademoiselle Kolouri réclama, non sans rougir très fort, une petite promenade dans le reste de l'appartement (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p.216). Marat reprend sa promenade du lit à la fenêtre (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.181).
3. Au fig. Cheminement mental, intellectuel, spirituel. Comme le lecteur doit être las de cette promenade à travers la solitude, la misère et l'abandon (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.10). Le vrai rêve, cette promenade de notre pensée à travers des visions charmantes (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Rêves, 1882, p.782). Promenade dans les tortueux précédents juridiques de l'histoire des Plantagenets (MORAND, Rococo, 1933, p.120).
B. —P. méton. [L'accent est mis sur le lieu] Endroit ou chemin au long duquel on se promène. Après le souper, nous montâmes avec eux sur les terrasses du monastère: c'est la promenade habituelle des religieux en temps de peste (LAMART., Voy. Orient, t.1, 1835, p.411). Fatigué des bords du lac, je suis allé chercher, toujours avec Mme Récamier, des promenades moins fréquentées (CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.146). Il avait hâte d'arriver à un certain point de sa promenade, qui était la lisière nord-ouest du bois de la Neuville (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.78).
— En partic.
1. Lieu spécialement aménagé dans ou aux abords d'une ville pour la déambulation, la flânerie. Faire un tour sur la promenade; arbres, banc de la promenade. J'évitai sa rue, son quartier, les promenades où je savais qu'elle s'asseyait quelquefois (SAINTE-BEUVE, Volupté, t.2, 1834, p.153). Les attelages piaffants qui caracolent sur la Promenade des Anglais, à Nice (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.254):
• 2. ... un immense mur de soutènement était nécessaire à la promenade publique qui longe la colline à une centaine de pieds au-dessus du cours du Doubs. (...) à chaque printemps, les eaux de pluie sillonnaient la promenade, y creusaient des ravins et la rendaient impraticable.
STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p.7.
2. Endroit réservé à la déambulation dans un bâtiment collectif. Synon. cour, préau. Nous avons une promenade grande comme le quartier de terre d'Isambert: nous n'en jouissons qu'à certaines heures. Le reste du jour, elle appartient aux prisonniers pour dettes (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1821, p.907). Le reste du terrain [d'une abbaye] présentait les vergers et les promenades de la communauté (LENOIR, Archit. monast., 1852, p.52).
♦P. métaph. ou au fig. Le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.322).
SYNT. (corresp. à A et B). Promenade agréable, charmante, délicieuse, favorite, mélancolique; promenade au bois, au bord de l'eau, à la campagne, au jardin, dans la ville; ancienne, belle, grande, jolie, magnifique, petite, triste promenade; fin, milieu de la promenade.
REM. -promenade, élém. de comp. [Signifie lieu où l'on peut se promener, activité qui permet la promenade, déambulation agréable, détente] Pont-promenade, visite-promenade. Le soir, le centre se transforme en une galerie-promenade toujours animée avec son restaurant-brasserie et deux cinémas (Le Point, 23 févr. 1976, p.117, col. 3).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1599 «lieu où l'on se promène» (HORNKENS, Rec. de dict. fr. esp. et lat. d'apr. FEW t.6, 2, p.110a); 2. a) 1671 «action de se promener» (POMEY); b) 1690 «voyage facile et de courte durée» (FUR.). Dér. de promener; suff. -ade. On note aussi pourmenade «action de se promener» en 1557 [éd.] (JULYOT, Élégies de la belle fille, Bezançon, A. Ludin, 1re partie, p.37), dér. de pourmener, forme anc. de promener. Fréq. abs. littér.:4646. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 6318, b) 8192; XXes.: a) 7647, b) 5377. Bbg. QUEM. DDL t.4, 16.
promenade [pʀɔmnad] n. f.
ÉTYM. 1557, pourmenade; de pourmener, promener.
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1 Action de se promener; trajet que l'on fait en se promenant. ⇒ Course, échappée, errance (littér.), excursion, flânerie, tour; fam. 2. baguenaude, balade, vadrouille, virée; régional bambée. || Faire une promenade (→ Herborisateur, cit.; observateur, cit. 12). || Promenade à la campagne, en montagne, en ville, extra-muros (cit. 1)… (→ Évoquer, cit. 9; 1. porte, cit. 1). || Promenade à pied (→ Loto, cit. 1), pédestre (cit.), à cheval (⇒ Cavalcade; → Ébrouement, cit. 1). || Promenade en barque (⇒ Canotage; → Fil, cit. 31), en voiture… || Longue promenade (→ Emmener, cit. 3). || Faire une grande promenade. || Tour de promenade. || Promenade solitaire (→ Ennuyeux, cit. 8). || Promenade à deux, en groupe… || Promenade des prisonniers dans la cour de la prison. || Promenade touristique. ⇒ Circuit, randonnée, voyage. — Littér. || Promenade dans Rome, de Stendhal (1829). — Promenade hygiénique, de santé.
1 (…) la soirée était charmante; la rosée humectait l'herbe flétrie (…) les arbres des terrasses étaient chargés de rossignols qui se répondaient de l'un à l'autre. Je me promenais dans une sorte d'extase, livrant mes sens et mon cœur à la jouissance de tout cela, et soupirant seulement un peu du regret d'en jouir seul. Absorbé dans ma douce rêverie je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las.
Rousseau, les Confessions, in Œ. compl., Pl., t. I, IV.
2 Ce qui m'a déterminé à publier ce livre, c'est que souvent, étant à Rome, j'ai désiré qu'il existât. Chaque article est le résultat d'une promenade, il fut écrit sur les lieux ou le soir en rentrant.
Stendhal, Promenades dans Rome, Avertissement.
♦ En promenade. || Collégiens en promenade (→ Jeudi, cit. 2; pépinière, cit. 1). || Aller en promenade (→ Empêtrer, cit. 9). || Mener les enfants en promenade (→ Jeudi, cit. 2).
♦ (1825). || Promenade (militaire) : exercice de marche. ☑ — Fig. || L'expédition n'a été pour l'armée qu'une simple promenade.
3 Les Prussiens (après le combat de Valmy), ayant trouvé le morceau plus dur qu'ils ne croyaient, car ils comptaient sur une promenade militaire, s'en tinrent là.
J. Bainville, Hist. de France, XVI, p. 365.
♦ Sports. (Courses). Allure facile, aisée; course facile. — Cour. Voyage, déplacement facile et rapide. || Aller au Japon est devenu une simple promenade, avec la ligne polaire.
♦ Par métaphore ou fig. || La promenade à travers la vie (→ Infliger, cit. 3). || La promenade de votre fantaisie (cit. 35), autour de votre volonté. Littér. || Promenades littéraires, philosophiques, de R. de Gourmont.
4 À moins que mes dernières années ne me réservent des peines bien cruelles, je n'aurai, en disant adieu à la vie, qu'à remercier la cause de tout bien de la charmante promenade qu'il m'a été donné d'accomplir à travers la réalité.
Renan, Souvenirs de jeunesse, Œ. compl., t. II, VI, p. 909.
2 (1599). Lieu aménagé dans une ville pour les promeneurs. ⇒ Avenue, boulevard, cours, mail, parc. || La promenade des Anglais à Nice. || Ville aux vastes promenades (→ Grandiose, cit. 1). || Les bancs des promenades (→ Malheureusement, cit. 3). || Dans, sur les promenades (→ Brûler, cit. 26; intérieur, cit. 9). — Promenade couverte. ⇒ Galerie.
5 (…) je redescendais en courant pour aller passer une demi-heure à la promenade du Jardin de Ville, qui, le soir en été, au clair de lune, sous de superbes marronniers de quatre-vingts pieds de haut, servait de rendez-vous à tout ce qui était jeune et brillant dans la ville.
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 25.
6 Les Français font partout des promenades : j'ai vu au Caire un grand carré qu'ils avaient planté de palmiers et environné de cafés, lesquels portaient des noms empruntés aux cafés de Paris : à Rome, mes compatriotes ont crée le Pincio; on y monte par une rampe.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 144.
7 Autrefois, Tomsk passait pour être située à l'extrémité du monde. Voulait-on s'y rendre, c'était tout un voyage à faire. Maintenant, ce n'est plus qu'une simple promenade, lorsque la route n'est pas foulée par le pied des envahisseurs. Bientôt même sera construit le chemin de fer qui doit la relier à Perm en traversant la chaîne de l'Oural.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 319-320.
Encyclopédie Universelle. 2012.