remédier [ r(ə)medje ] v. tr. ind. <conjug. : 7>
• 1282; lat. remediare
♦ REMÉDIER À.
1 ♦ Littér. Porter remède à. « La clé seule des dentistes pouvait remédier au mal » (Huysmans). ⇒ calmer, soulager.
2 ♦ Fig. et cour. Apporter un remède à; atténuer ou supprimer les effets néfastes de. Remédier à des abus, des erreurs. Pour remédier à cette situation, pour y remédier. ⇒ obvier, 2. parer (à); pallier. — Par ext. « Un expédient ne remédie jamais à rien » (Madelin). ⇒ arranger, réparer.
● remédier verbe transitif indirect (latin remediare, de remedium, remède) Atténuer un mal physique ou le guérir : Remédier à une mauvaise digestion par un régime. Combattre quelque chose de mauvais, supprimer un inconvénient : Remédier au déséquilibre budgétaire. ● remédier (difficultés) verbe transitif indirect (latin remediare, de remedium, remède) Orthographe Remédier s'écrit sans accent sur le premier e, mais on écrit irrémédiable, irrémédiablement, avec un accent aigu. Construction Remédier à : remédier à une situation fâcheuse. ● remédier (synonymes) verbe transitif indirect (latin remediare, de remedium, remède) Atténuer un mal physique ou le guérir
Synonymes :
- calmer
- guérir
- soulager
Combattre quelque chose de mauvais, supprimer un inconvénient
Synonymes :
- faire face à
- obvier
- pallier
- parer
- suppléer
remédier
v. tr. indir. Remédier à: porter remède à. Remédier à des malaises.
|| Fig. Remédier à une défaillance.
⇒REMÉDIER, verbe trans. indir.
Remédier à qqc.
A. — [Corresp. à remède A]
1. Rare. Traiter par les remèdes appropriés. Remédier à l'anémie. Pronostic. Cette maladie n'est pas ordinairement mortelle, elle n'est pas même dangereuse, si elle n'est pas invétérée, et qu'on y remédie de bonne heure (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 536):
• ... on peut supposer que toute modification de l'équilibre physicochimique du milieu intérieur est susceptible d'entraîner une modification de l'équilibre psychique. En remédiant à celle-là il est possible de remédier, au moins dans une certaine mesure, à celle-ci et c'est précisément l'objet des médicaments psychologiques.
DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 211.
2. P. ext. Remédier à... par... Corriger... par... Le trouble d'accommodation habituel, vers la quarantaine, est la presbytie. On y remédie par l'emploi de verres convexes de plus en plus forts à mesure que l'affaiblissement de la fonction se poursuit (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 283). La plupart des élèves présentent des défauts de conformation ou accusent certains points faibles dus à leur constitution ou à des habitudes vicieuses. Le maître de danse devra déceler ces imperfections et y remédier par des exercices spéciaux (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 20).
B. — [Corresp. à remède B]
1. Qqn/qqc. remédie à qqc. Apporter un remède, porter remède à; combattre par les moyens, par les mesures approprié(e)s. Remédier à un abus, à une anomalie, à une carence, à une défaillance, à un défaut, à un inconvénient, à une insuffisance, à une lacune, à une pénurie; remédier à un accident, à une crise; remédier à un état de choses, à une situation.
a) [Le suj. désigne une pers.] Une maille défaite à un brise-lames est une grave avarie. L'élargissement du trou est inévitable, et nul moyen d'y remédier sur place (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 359). Il reste encore beaucoup à faire pour mettre l'administration postale française de pair avec les administrations étrangères: il importe notamment de remédier aux lenteurs du service dans les régions rurales et montagneuses (PRADELLE, Serv. P.T.T. Fr., 1903, p. 227).
♦ [Dans une tournure impers.] Si le régime a diminué, la puissance aussi; donc s'il n'est pas remédié à cet état de chose, le moteur va ralentir, pour finalement caler au milieu de la côte (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 80).
— Remédier à... par... Je puis m'imaginer remédiant par une conversation à l'obscurité de mon livre (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 197).
b) [Le suj. désigne une chose] Qu'un artiste passionné prenne pour un cannibale l'explorateur qui vient décrire les mœurs des cannibales, ce n'est là qu'un malentendu véniel. Le temps y remédiera sans doute (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 19). La loi s'efforce de remédier à l'absentéisme des membres de la Haute-Cour (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 549).
— Absol. Des circonstances opportunes, une fois encore, remédièrent (ARNOUX, Roi, 1956, p. 334).
2. Qqc. remédie à qqc. Constituer le remède à. Le violoniste ou le pianiste qui travaillaient un concerto, savaient parfaitement qu'à moins d'être millionnaire ou de devenir une vedette des grands concerts, ils n'auraient jamais la satisfaction d'être accompagnés et enveloppés par les sonorités d'un orchestre. Le disque a remédié à cette carence (Arts et litt., 1935, p. 88-9). La solution pour remédier à cette pénurie n'est pas difficile à imaginer (L'Humanité, 19 janv. 1952, p. 2, col. 5).
♦ Vieilli. Qqc./cela ne remédie à rien. Il n'a pas voulu se donner le ridicule de faire de la jalousie; d'ailleurs, il sait que cela ne remédie à rien (DUMAS père, Mariage sous Louis XV, 1841, II, 5, p. 135). Eh bien! moi, je n'ai qu'un moyen d'en sortir, c'est de dire non, non, toujours non! — Ce qui ne remédiera à rien, car tu dis non depuis que je te connais, et depuis que je connais Julie, elle veut être ta femme (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 228).
— P. ext., rare. Venir à bout de. Il résulte clairement de ce récit [les Mémoires de Catherine] qu'il n'y avait que l'étranglement qui pût remédier à un animal comme Pierre III (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 2, 1859, p. 42).
Prononc. et Orth.:[], (il) remédie [-di]. Ac. 1694, 1718: -me-; dep. 1740: -mé-. Conjug. prend 2 i aux 2 pers. du plur. de l'imp. de l'ind. et du prés. du subj.: (que) nous remédiions. Étymol. et Hist. 1. 1281 « porter remède » (Règlement de l'Echevinage d'Amiens pour la corporation des Bouchers ds A. THIERRY, Hist. du Tiers État, t. 1, p. 243); 2. ca 1355 « combattre un mal quelconque » (BERSUIRE, Tite-Live, B.N. 20312ter, f ° 46 v ° ds GDF. Compl.); 3. 1636 « essayer de guérir un mal physique » (CORNEILLE, Cid, II, 5). Empr. au lat. remediare « guérir », dér. de remedium (v. remède). Fréq. abs. littér.:321. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 650, b) 371; XXe s.: a) 325, b) 411.
remédier [ʀ(ə)medje] v. tr. ind.
ÉTYM. 1282; lat. remediare.
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♦ Remédier à.
1 Vx. Porter remède à. || Remédier au mal de dent (→ Plomber, cit. 7). ⇒ Calmer, guérir, soulager. || Un mal inguérissable, incurable, auquel on ne peut remédier.
1 On lui voit aux mains des poireaux (…) s'il pense à y remédier, c'est lorsque le mal, aigri par le temps, est devenu incurable.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, XIX.
2 (V. 1355). Fig. et mod. Apporter un remède à; atténuer ou supprimer les effets néfastes de. || Remédier à des abus, des famines (→ Grain, cit. 2)… || Pour remédier à cette situation, pour y remédier. ⇒ Obvier, parer; et aussi pallier, suppléer. || Les embarras d'argent auxquels l'assemblée s'était flattée de remédier (→ Monnayer, cit. 2). — Par ext. || Un expédient (2. Expédient, cit. 8) ne remédie jamais à rien. ⇒ Arranger, réparer. || Impossibilité (cit. 6) de remédier au mal, d'y remédier. ⇒ Irrémédiable.
2 (…) à tout instant l'insubordination ouvrière pouvait mettre en péril les affaires de la chocolaterie. Il y avait là un vice de la structure sociale, un défaut de la législation auquel il aurait fallu remédier.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, VII.
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DÉR. Remédiable.
Encyclopédie Universelle. 2012.