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sable

1. sable [ sabl ] n. m.
XVe; h. 1165; adapt., d'apr. sablon, du lat. sabulum
1Ensemble de petits grains minéraux (quartz) séparés, recouvrant le sol; minér. Roche sédimentaire pulvérulente, siliceuse, d'origine détritique. Grain de sable. Sable fin, très fin ( 1. limon) ; gros sable, sable grossier ( gravier) . Sable coquillier ( falun) ; sable micacé. Sable jaune, rouge, blanc, gris. Plage, rive de sable. 1. grève; vx arène; sablonneux. « On croit communément que le sable constitue une couche molle et douce comme un matelas. Rien de plus dur au contraire, une dureté de ciment » (Tournier). « ce sable vivant qui marche, ondule, se creuse, vole et crée sur la plage, par un jour de vent, des collines qu'il nivelle le lendemain » (Colette). Dune de sable. Le sable du désert. 1. erg. Bancs de sable d'une rivière. jard. Sables mouvants, que les vents déplacent; spécialt sable mouillé qui s'enfonce sous un poids et peut engloutir les personnes qui le foulent. ⇒ s'enliser. Vent, tempête de sable, qui soulève et transporte le sable. Plantes, animaux qui vivent dans le sable. ammophile, arénicole.
♢ LES SABLES : lieu ensablé; spécialt désert de sable. Rose des sables. Renard des sables.
Poignée de sable. Tas de sable. Bacs à sable des jardins publics.
Loc. Bâtir sur le sable. Bâti à chaux et à sable. Grain de sable : action, événement minuscule qui enraye, gêne un processus. — (1725 arg.; p.-ê. du bateau qui échoue) Fam. Être sur le sable : se retrouver sans argent, ruiné; être sans travail. « Juste au moment où t'allais être sur le sable, on t'offre un petit foyer » (Queneau). Fam. Le marchand de sable est passé, les enfants ont sommeil (les yeux leur piquent).
2 Adj. inv. Beige grisé très clair. Un manteau sable (ne pas confondre avec 2. sable).
sable 2. sable [ sabl ] n. m.
XIIe; lat. médiév. sabellum, polonais sabol ou russe sobol « zibeline »
Blas. Noir (couleur de la zibeline).

sable nom masculin (latin sabulum) Sédiment détritique meuble formé par des grains de la taille des arénites (672,5 μm à 2 mm). Médecine Ensemble de petits calculs urinaires. Métallurgie Nom générique de matériaux réfractaires en grains, de diamètre compris entre 0,075 et 1 mm, servant à fabriquer des moules de fonderie. Pédologie Fraction du sol constituée des particules (quartz, mica blanc) de diamètres compris entre 0,02 et 2 mm. (Un sol dit sableux comporte au moins 80 % de sable.) ● sable (citations) nom masculin (latin sabulum) Robert Desnos Paris 1900-Terezín, Tchécoslovaquie, 1945 Aimable souvent est sable mouvant. Corps et biens Gallimard Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Le désert n'ayant pas donné de concurrent au sable, grande est la paix du désert. Tranches de savoir Cercle des Arts Zénobios IIe s. Tu parles aux sables de la mer. Corpus paraemiographorum graecorum, I, 38 sable (expressions) nom masculin (latin sabulum) Bâtir sur le sable, fonder une entreprise sur quelque chose de fragile. Familier. Être sur le sable, être sans argent, sans emploi. Le marchand de sable est passé, se dit aux enfants lorsqu'on les voit, le soir, sur le point de s'endormir. Tempête de sable, transport de sable, le plus souvent, de poussières par un vent violent. Peinture de sable, dessins tracés sur le sol avec des pigments colorés, répartis avec les doigts, par les Indiens du sud-ouest des États-unis et représentant différents dieux de la mythologie. Sable asphaltique ou bitumineux ou pétrolifère, gisement de sable ayant une forte concentration en hydrocarbures bitumineux et susceptible de produire du pétrole à l'aide de procédés thermiques. Bain de sable, sable qu'on interpose entre un foyer et un récipient qu'on ne veut pas chauffer à feu nu. ● sable adjectif invariable D'une couleur beige grisé très clair. ● sable nom masculin (polonais sabol, marte zibeline) Une des couleurs (noir) du blason. (Il s'indique, en gravure, soit par des lignes verticales et horizontales croisées, soit par une teinte noire unie.)

sable
n. m. et adj. inv.
rI./r n. m.
d1./d Roche détritique meuble composée de petits grains de nature et d'origine variables. Sables siliceux, calcaires.
Sables mouvants: sables humides, sans consistance, où le pied enfonce avec risque d'enlisement.
d2./d Loc. fig. Bâtir sur le sable: entreprendre qqch sur des bases très fragiles.
|| être bâti à chaux et à sable.
rII./r adj. inv. Couleur de sable, beige clair.

I.
⇒SABLE1, subst. masc. et adj.
I. — Subst. masc.
A. — 1. Roche sédimentaire meuble, constituée de petits fragments provenant de la désagrégation de roches de nature diverse (notamment silice). Synon. littér. arène. L'argent file entre mes doigts comme du sable, c'est effrayant (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1035):
La moitié du temps, il est échoué sur le sable, et cela le fatigue. C'est que c'est une bonne embarcation, voyez-vous, et qui s'est admirablement comportée pendant ce coup de vent qui nous a assaillis si violemment au retour.
VERNE, Île myst., 1874, p. 360.
Sables siliceux. Pour séparer les sables siliceux des sables calcaires, on arrose d'acide un poids déterminé du premier dépôt jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'effervescence (A. PÉRÈS, Pierres et roches, 1896, p. 54).
Sable gras. La lourdeur du sable gras double le poids de la pioche massive (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 101).
Bain de sable. ,,Sable qu'on interpose entre un foyer et un récipient qu'on ne veut pas chauffer à nu`` (DUVAL 1959). Pour préparer le baume de soufre simple, on met 8 onces d'huile de lin dans un grand vase de terre au bain de sable (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 115).
Mur de sable. ,,Masse de sable soulevée par le vent et qui progresse à l'avant des fronts froids très actifs sur les déserts`` (Lar. 20e).
Mer de sable. Ensemble de dunes. Le conducteur de peuples d'autrefois (...) eut pitié, immensément, de sa mort. Non de sa mort individuelle, mais pitié de l'espèce qu'effacera la mer de sable (SAINT-EXUP., Vol nuit, 1931, p. 121). La première de ces deux-là, Adra-Motril, longe, après Almeria, une côte monotone, faite du même contrefort dénudé plongeant cent fois dans une mer de sable gris (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 91).
Tempête, vent de sable. Vent violent s'élevant brusquement et transportant du sable. Je ramenais avec moi l'odeur âcre des solitudes, le tourbillon des vents de sable, les lunes éclatantes des tropiques! (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 179). Tu ne connais pas le désert, quand il y monte une tempête de sable... Les yeux cuisent, le sang vous aveugle, on n'y voit plus clair (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 296).
CONSTR. Substance pulvérulente utilisée dans la confection de mortiers. Les mortiers de sable grenu sont plus difficiles à appliquer mais ils sont beaucoup plus résistants et plus étanches (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 176).
PSYCHOL. Jeu de sable. Jeu qui se pratique dans un bac rempli de sable (ou d'eau) et qui permet au sujet d'objectiver les conflits de l'inconscient et de rechercher des solutions (d'apr. VIREL Psych. 1977).
Au fig.
Grain de sable. Un rien. Je m'estime moins qu'un de ces grains de sable, Car ce sable roulé par les flots inconstants, S'il a moins d'étendue, hélas! a plus de temps (LAMART., Harm., 1830, p. 350).
Statue de sable. Personne inconsistante. Il s'éboula ainsi qu'une statue de sable (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 273).
Loc. verb.
TECHNOL. Jeter en sable. ,,Couler la matière en fusion dans un moule de sable`` (Lar. Lang. fr.).
P. anal. ou au fig.
Bâtir sur le sable. Fonder un projet, une entreprise sur quelque chose de peu solide. Anton. bâtir sur le roc (v. roc1). C'était un vrai quine à la loterie; la tête me tournait d'une telle circonstance; mais je bâtissais sur le sable, et je devais expier cruellement ces premiers instants d'illusion (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 619).
Pop., fam. (Être) sur le sable. (Être) sans argent et sans travail. J'y avais [au journal] pourtant connu des gens influents (...). L'un d'eux, alors que je me retrouvais sur le sable, me reçut fort aimablement (VIALAR, Carambouille, 1949, p. 274).
Pop. Jeter en sable. Avaler d'un trait. (Ds HAUTEL 1808, ESN. 1966). Jeter en sable un verre de vin (FRANCE 1907).
Avoir du sable dans les yeux. Avoir les yeux qui piquent, quand on a sommeil; avoir envie de dormir. Le sommeil commençait à jeter du sable sous les paupières des voyageurs (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 84). Fam. [Pour signifier qu'un enfant a sommeil] Le marchand de sable est passé (ROB.).
Se perdre dans le sable/les sables. Ne pas avoir d'issue, demeurer sans suite. Impossible de le savoir... Toute enquête, ici se perd dans le sable (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 539).
SYNT. Sable argileux, aurifère, boulant, calcarifère, fin, grossier, micacé, marin, rouge, stanifère; sable blanc, gris; sables asphaltiques, bitumeux, noirs, verts; sable de carrière, de mer, de moulage, de rivière, de verrerie; banc, carrière, château, désert, dune, grève, fond, jet, langue, plage, poignée, tas de sable.
2. P. anal., MÉD. Concrétion qui se forme dans un organe cavitaire (notamment dans l'appareil urinaire) sous forme de petits grains innombrables (d'apr. VILLEMIN 1975). Synon. calcul2, gravelle, lithiase, pierre. Le fameux grain de sable qui s'était mis dans l'uretère de Cromwell en serait aujourd'hui promptement évacué (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 45).
B. — Au plur.
1. Vaste étendue désertique. Les glaces de l'Islande et les sables embrasés de l'Afrique ne manquent point d'habitans (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 221). Si tu savais comme ces ombrages sont peu de chose! Qu'ils semblent bien perdus parmi les sables, les granits, les forêts vierges, les marais de la terre (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 179).
2. Vin de sable(s). Cru blanc et rouge du sud de la France. L'autre [bouteille], un vin de sable trop chaleureux, couleur d'ambre, convient à la salade (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 6).
3. Sables mouvants. Sables humides, peu consistants, dans lesquels on s'enfonce; au Sahara, sables secs que les vents déplacent (d'apr. Lar. encyclop.). Il se sentait épuisé, et même vaguement effrayé et vaguement humilié, comme si on venait de l'arracher, après des heures de lutte, à des sables mouvants (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 238).
P. métaph. Au matin j'ai peine à « sortir des sables »; sables mouvants. Je me sens au bas d'une pente qu'il n'est nullement certain que je remonte (GIDE, Journal, 1949, p. 339).
P. anal. Fantasia de cavaliers et de dromadaires. Spectacle médiocre. Le sol est du sable mouvant, l'espace manque, les chevaux galopent mal (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 126).
II. — Adj. inv. De couleur beige clair, comme le sable. Saharienne coton mercerisé lavable. Blanc, sable, kaki ou châtaigne (Catal. Madelios, été 1951, p. de couv.).
Prononc. et Orth.:[], []. LITTRÉ [a]; PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Lar. Lang. fr. []; MARTINET-WALTER 1973 [], [a] (12, 5). MART. Comment prononce 1913, p. 30 ,,l'a est encore un peu fermé et assez long``, v. aussi FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 57. Homon. sable2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. Ca 1150 « substance pulvérulente due à la désagrégation de certaines roches » fig. semer ses paroles en sable « les prodiguer en pure perte » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 7582). B. Id. « étendue de sable » fém. (ibid., 8195); ca 1200 (Chans. de Guillaume, éd. J. Wathelet-Willem, 228). II. A. 1. 1482 soble (A. Montbéliard ds GDF. Compl.); 1483 fém. la sable (A. Nevers, ibid.); 1530 sable masc. (PALSGR., p. 265a); a) 1552 horologe de sable « sablier » (RABELAIS, Quart livre, XXXI, éd. R. Marichal, p. 146, 48); 1578-1583 p. abrév. sable (A. D'AUBIGNÉ, Printems, Odes, XLI ds Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 3, p. 203); b) 1636 jeter an sable « faire couler le métal en fusion dans un moule, un chassis de bois ou de fer rempli de sable » (MONET, p. 463b); 1684 id. fig. « avaler tout d'un coup et sans perdre haleine » (LA FONTAINE, Ragotin, II, 7); 2. fig. a) ca 1618 bâtir sur le sable (RACAN, Stances sur la Retraite, 8 ds Œuvres, éd. L. Arnould, t. 1, p. 177); b) 1690 [en parlant d'une pers. qui s'endort] le petit homme luy a jetté du sable dans les yeux (FUR.); c) 1827 être sur le sable « être à court d'argent » (RAGOT, Vice puni ou Cartouche ds SAIN. Sources Arg. t. 1, p. 336). B. 1503 plur. « vaste étendue, désert de sable » se sauver sur les sables (JEAN D'AUTON, Chron., éd. R. de Maulde la Clavière, t. 3, p. 237); 1628 sables mouvants (A. D'AUBIGNÉ, Tragiques, V, Les Fers, éd. A. Garnier et J. Plattard, t. 3, p. 219). C. 1588 « calcul urinaire » (MONTAIGNE, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 1087: luy avoit cuit le sable dans les roignons). L'a. fr. sable , faiblement att. (en a. et m. fr. on trouve surtout [i]sablon et areine/arène), est (de même que l'ital. sabbia, le port. saibro, le galicien jebra, REW 7486) issu du lat. sabulum « sable »; spéc. « gros sable, gravier », forme syncopée sablum (fin VIe s., VENANCE FORTUNAT; gl.). Étant donné le hiatus chronol. entre I et II, ce dernier est prob. un dér. régr. de sablon (cf. aussi l'a. fr.-prov. a. fribourgeois sablon 1470-90, Comptes [de Fribourg] d'apr. J. GIRARDIN ds Z. rom. Philol. t. 24, 1900, p. 232 et l'a. prov. sablon dep. le XIIe s., PEIRE ROGIER, Belh Monruelh, 11 ds Œuvres, éd. C. Appel, p. 92); sable fém. s'explique, dans cette hyp., non par un plur. sabula, mais p. anal. avec des groupes tels que glace-glaçon; FEW t. 11, p. 17b. Fréq. abs. littér.:4 745. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6 612, b) 8 764; XXe s.: a) 5 718, b) 6 402.
DÉR. Sablerie, subst. fém. Partie d'une fonderie où l'on prépare les sables de moulage. (Ds JOSSIER 1881, Lar. Lang. fr.). [], [-]. Ds MARTINET-WALTER 1973, proportion de réponses [a], [] 5, 12, comme pour sable. Le timbre exact du segment noté conventionnellement [] est donné par MARTINET-WALTER 1973 comme étant le plus souvent [œ], [-]. 1re attest. 1870 (LITTRÉ); de sable1, suff. -erie.
BBG. — QUEM. DDL t. 16.
II.
⇒SABLE2, subst. masc.
(Émail de) couleur noire. (Ds Mots rares 1965; PAST. Hérald. 1979).
Prononc. et Orth.:[], []. WARN. 1968: sable et dér. [], à l'exception de sable2, sablier, sablonneux, sablonnière. Homon. sable1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « fourrure de zibeline » mantiax gris, orlez de sables (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 2286); 1176-81 (ID., Chevalier à la charrette, même éd., 509); 2. ca 1245 hérald. escut d'or à l'aigle de sable (PHILIPPE MOUSKET, Chron., 22036 ds T.-L.). Prob. empr. à l'a. b. frq. (cf. m. néerl., m. b. all. sabel), lui-même empr. au russe sobol' « zibeline », le commerce de la fourrure entre le nord de la Russie, la Sibérie vers l'Europe occ. se faisant dès le haut Moy. Âge, par la Baltique et l'Allemagne. Il n'est pas impossible que les Vikings aient joué un rôle dans la diffusion de ces peaux vers l'ouest, FEW t. 20, p. 49b; v. aussi zibeline. L'empl. du mot en hérald. s'explique par le fait que les boucliers, les écus étaient recouverts de fourrures de diverses couleurs; le sens de « noir » dans cet empl. s'explique par l'habitude prise de teindre en noir cette fourrure: propr. « couleur noire comme la zibeline », v. A. G. OTT, Ét. sur les couleurs en voc. fr., Paris, E. Bouillon, 1899, pp. 31-32.

1. sable [sɑbl] n. m.
ÉTYM. XVe; attestation isolée, 1165; adapt. d'après sablon, du lat. sabulum.
1 Matière pulvérulente formée de petits grains minéraux de nature et d'origine variables, qui constitue le sol en certains lieux (rivages marins, en particulier). || Grain de sable (→ Grumeau, cit. 2). || Sable fin (→ Argenter, cit. 6; nager, cit. 1); gros sable, sable grossier. Gravier (→ Agglutiner, cit. 1). || La « porosité (cit. 1) ouverte » des sables. || Sable quartzeux, feldspathique; calcaire, coquillier ( Falun); terreux; micacé || Sable jaune (→ Beau, cit. 31; nègre, cit. 9), fauve (→ Étang, cit. 4), rouge, blanc, gris, noir. || Sable aurifère ( Paillette), diamantifère. || Roche de la nature du sable ( Arénacé), qui contient du sable ( Arénifère). || Sable marin, de mer. || Plage, rive de sable. Arène (vx), grève (→ Adosser, cit. 2; 2. guignette, cit.); aréneux, sableux, sablonneux. || Échouer sur le sable. Engraver. || Sable sec; sable mouillé, spécialt, découvert à marée basse. || Les bacs à sable des jardins publics. || Pâté (cit. 7), château (1. Château, cit. 7.1) de sable. || Dune de sable. Dune (cit. 1). → Plage, cit. 3. || Mer de sable : ensemble de dunes. || Le sable du désert. Erg. || Déserts de sable et déserts de pierres. || Bancs (cit. 6) de sable d'une rivière. Jard (cit.), trémat (→ Haut-fond, cit. 1). || Île de sable. Javeau. || Amas de sable apporté par le courant. Allaise, alluvion, atterrissement. || Carrière de sable. Sablière. || Sables boulants. || Sables mouvants : sables que les vents, les eaux (courants de marée) déplacent, et spécialt, sable mouillé qui s'enfonce sous un poids et peut engloutir les personnes qui le foulent. 1. Lise; enliser (s'); → Mollir, cit. 1. || Fixer les sables avec des oyats. || Vent, tempête de sable, qui soulève et transporte le sable mouvant. Érosion (éolienne). || Sables anciens cimentés. Grès (cit. 3).Plantes, animaux qui vivent dans le sable. Ammophile, arénaire (vx), arénicole, psammophile, psammophyte, sabulicole.
1 Le sable uni et fin de la vaste arène (…) scintillait de points micacés, sous la lumière tombant d'un ciel bleu (…)
Th. Gautier, le Roman de la momie, III.
1.1 (…) ils marchaient côte à côte, et Frédéric disait :
— Vous souvenez-vous quand je vous emmenais dans la campagne ?
— Comme vous étiez bon pour moi ! répondit-elle. Vous m'aidiez à faire des gâteaux avec du sable, à remplir mon arrosoir, à me balancer sur l'escarpolette !
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, V.
2 (…) je descends l'escalier dont les derniers degrés s'enlisent, recouverts d'un sable plus mobile que l'onde, ce sable vivant qui marche, ondule, se creuse, vole et crée sur la plage, par un jour de vent, des collines qu'il nivelle le lendemain (…)
Colette, les Vrilles de la vigne, p. 215.
3 Parmi les roches siliceuses d'origine détritique, les formations non consolidées les plus représentatives sont : 1o les boues et les poussières; 2o les sables, les graviers et les galets (…) Les seconds, également formés d'éléments indépendants, couvrent un intervalle de diamètre compris entre 5/1 000 de mm (limite supérieure des boues et poussières) et 20 cm. Les divisions établies dans cet intervalle, entre sables, graviers et galets, sont tout à fait conventionnelles (…) L. Cayeux a fixé la limite supérieure (du diamètre du grain de sable) à 5 mm (…)
R. Feys et Ch. Greber, les Roches sédimentaires, in Encycl. Pl., la Terre, p. 812.
3.1 Enfin, de jour en jour plus petit mais toujours sûr de sa forme, aveugle, solide et sec dans sa profondeur, son caractère est donc de ne pas se laisser confondre mais plutôt réduire par les eaux. Aussi, lorsque vaincu il est enfin du sable, l'eau n'y pénètre pas exactement comme à la poussière. Gardant alors toutes les traces, sauf justement celles du liquide, qui se borne à pouvoir effacer sur lui celles qu'y font les autres, il laisse à travers lui passer toute la mer, qui se perd en sa profondeur sans pouvoir en aucune façon faire avec lui de la boue.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 101.
3.2 Le désert lavait tout dans son vent, effaçait tout. Les hommes avaient la liberté de l'espace dans leur regard, leur peau était pareille au métal. La lumière du soleil éclatait partout. Le sable ocre, jaune, gris, blanc, le sable léger glissait, montrait le vent. Il couvrait toutes les traces, tous les os. Il repoussait la lumière, il chassait l'eau, la vie, loin d'un centre que personne ne pouvait reconnaître.
J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 12.
tableau Classes de roches.
(Déb. XVIe). || Les sables : lieu ensablé, et spécialt, désert de sable. || Les sables : les déserts (→ Airain, cit. 10). || Les sables de Libye (→ Moindre, cit. 9). || Marcher à travers les sables (→ Échasse, cit. 1.).
Chardon (cit. 3) des sables. || Rose des sables (→ Pieusement, cit. 2). || Élyme des sables. Oyat.
De sable. || Ver de sable. Arénicole (n. f.)Vin de sable : vin des Landes fait à partir de raisin cultivé dans une terre sablonneuse (→ Piment, cit. 2).
Poignée (cit. 1) de sable. || Tas de sable (→ Expressément, cit. 4). Moie. || Sac de sable. || Sable utilisé comme lest. Ballast. || Boîte à sable. Sablière. || Horloge à sable. Sablier. || Verser du sable dans les allées. Sabler (→ Passer, cit. 121). || Sable qui crie sous les pas (→ Narine, cit. 10). || Lit de sable pour asseoir les pavés. Couchis. || Bain de sable. Arénation. || Sable calcaire pour l'amendement des sols. Maërl, tangue. || Passer du sable à la claie, au tamis. || Corroyer le sable. || Mélange de chaux et de sable. Mortier. || Le sable entre dans la fabrication du verre. Fritte; salinage. || Le sable est un abrasif. Sablon. || Machine à jet de sable. Sableuse.Pétrochim. || Sable bitumeux, imprégné d'hydrocarbures lourds. || Grain de sable qui enraye (cit. 3) un mécanisme.Avoir du sable dans les yeux (fig.) : éprouver des picotements lorsqu'on a sommeil.Fam. Le marchand de sable a passé, se dit de qqn qui a sommeil (dans le langage enfantin).
Sur le sable.Loc. fig. Bâtir (cit. 8, 9, 10 et 11) sur le sable. || Écrire (cit. 5) sur le sable.Semer sur le sable : engager une action inutile.
4 (…) nous avions beau l'un et l'autre épuiser notre esprit à semer des fleurs de rhétorique dans ces placets, c'était, comme on dit, semer sur le sable.
A. R. Lesage, Gil Blas, VII, XII.
5 Le vrai sage est celui qui fonde sur le sable,
Sachant que tout est vain qui n'est pas éternel.
H. de Régnier, Sandale ailée, « Sentence ».
(1725, argot; p.-ê. du bateau qui échoue sur le sable, faute de fond). Fam. Être sur le sable : se retrouver sans ressources, sans emploi.
5.1 Juste au moment où t'allais être sur le sable, on t'offre un petit foyer.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 42.
Loc. Bâti (cit. 52, 54) à chaux et à sable.
Couleur de sable (→ Plumet, cit. 2). Adj. (1908). Beige grisé très clair. Beige. || Un manteau sable (à ne pas confondre avec 2. Sable).
tableau Désignations de couleurs.
2 Techn. Composition réfractaire à base de sable, utilisée en fonderie pour le moulage. || Le sable des moules (1. Moule, cit. 2). Sablerie. — ☑ Loc. (1636). Jeter en sable : couler dans un moule de sable. Sabler, 2.
3 Concrétion qui se forme dans les reins; gravier, calcul. || Le petit grain (cit. 15) de sable de Pascal (→ Gravelle, cit. 3). || Urine qui contient du sable. Arénuleux.
DÉR. Sablé, sabler, sablier, sablière, sabline. V. aussi Sableux.
COMP. Assabler, ensabler; sablo-vaseux.
HOM. 2. Sable.
————————
2. sable [sɑbl] n. m.
ÉTYM. V. 1240; v. 1175, Chrétien de Troyes, « martre zibeline »; lat. médiéval sabellum, empr. polonais sabol ou russe sobol. → Zibeline.
Blason. Noir (couleur de la zibeline). Noir (cit. 36).
0 Très fier, au fond, que les armes des La Ferté fussent de sable à trois tours d'argent (…)
Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, p. 9.
tableau Désignations de couleurs.
tableau Termes de blason.

Encyclopédie Universelle. 2012.