sapide [ sapid ] adj.
• 1754; sade en a. fr.; lat. sapidus
♦ Didact. Qui a un goût, une saveur. « Les corps sapides » (Brillat-Savarin) .
⊗ CONTR. Insipide (cour.).
● sapide adjectif (latin sapidus) Qui a de la saveur. ● sapide (synonymes) adjectif (latin sapidus) Qui a de la saveur.
Contraires :
- fade
- insipide
⇒SAPIDE, adj.
Qui a du goût, de la saveur. Anton. fade, insipide.
— Rare. [En parlant d'un inanimé concr.] Matières sapides et odorantes qui donnent au beurre sa délicatesse et son parfum (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 324). Des œufs frits, du jambon par trop sapide (GIDE, Journal, 1910, p. 314). V. goût ex. 1.
♦ [P. méton.] On lui donnera donc [au nerveux] un régime suffisamment varié et sapide, réparti en repas nombreux et peu chargés (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 187).
♦ P. anal. [L'odeur de la cuisine] commandait l'atmosphère de la maison, lui donnait cette tiédeur sapide, doucement alliacée, parfumée d'huile, de cannelle, de clou de girofle (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 171).
— Au fig., littér. Pour elle [cette délicieuse période entre puberté et âge viril] tout est sapide et frais (...). Nul jeune homme ne fut, mieux que je ne l'étais, préparé à sentir, à aimer (BALZAC, Lys, 1836, p. 20). Mieux que d'une pièce, je me préoccupe d'une lignée de pièces, de la carrière d'un jeune et sapide auteur (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 140).
Prononc. et Orth.:[sapid]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1492 « qui a de la fraîcheur, de la fertilité » terres sapides ([CL. SEYSSEL] Bat. jud., V, 14 ds GDF. COMPL.); 2. ca 1750 « qui a de la saveur » (DUCLOS, Œuvres, Paris, Fain, t. 10, p. 103: ce qui est sapide pour un palais). Empr. au lat. sapidus « qui a du goût, de la saveur »; cf. la forme pop. sade, v. maussade. Fréq. abs. littér.:39.
DÉR. Sapidité, subst. fém. a) Caractère, qualité de ce qui est sapide. Agent de sapidité. Un suc qui, (...) suffisamment chargé de sapidité, est apprécié par les papilles dégustatrices (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 40). [Le cidre] n'a pas encore acquis cette sapidité qui désaltère (LA VARENDE, Heur. humbles, Pèlerins d'Argentan, 1942, p. 24). b) Au fig., littér. Il se peut que le Dieu terrible (...) accomplisse, un jour, le miracle de donner quelque sapidité morale à cet écœurant troupeau (BLOY, Désesp., 1886, p. 197). [Salacrou] marque une vigueur qui n'en est qu'à ses premières prodigalités, et une sapidité propice à nous dégoûter des produits dramatiques pour personnes pâles (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 80). — [sapidite]. Att. ds Ac. dep. 1878. — 1re attest. 1762 (VALMONT DE BOMARE, Minér., Paris, Vincent, t. 1, p. 333, Obs. II: L'Auteur de la nature [...] créa [les mers] chargées de sel marin dans l'état de sapidité où nous les voyons aujourd'hui); de sapide, suff. -ité.
BBG. — GOHIN 1903, p. 262.
sapide [sapid] adj.
ÉTYM. 1754; empr. du lat. sapidus. → Sade.
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♦ Didact. ou littér. Qui a du goût (I., 2.), de la saveur. || Les corps sapides (→ Goût, cit. 1; papille, cit. 1).
1 (…) du jambon par trop sapide (…)
Gide, Journal, 1910, Voyage en Andorre, Mérens, 10 h.
2 (…) galvaudant nos muscles et trahissant nos mâchoires dont l'étonnante fragilité nous faisait baver sur nos oreillers un liquide que nous savions sapide, sans y avoir goûté.
R. Boudjedra, la Répudiation, in Littérature de langue franç., p. 416.
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CONTR. Fade, insipide.
DÉR. Sapidité.
COMP. Insapide.
Encyclopédie Universelle. 2012.