soucieux, ieuse [ susjø, jøz ] adj.
• 1530; soucieus v. 1280; de 1. souci
1 ♦ Qui est absorbé par le souci, troublé par l'inquiétude, l'appréhension. ⇒ inquiet, préoccupé. Rendre soucieux. Le front soucieux. Air triste et soucieux. ⇒ 1. chagrin, pensif, songeur.
2 ♦ SOUCIEUX DE... : qui se préoccupe de. « Il m'écoute patiemment, soucieux de me marquer sa déférence » (A. Gide). Des gens soucieux de leur seul repos. — Soucieux que (et subj.). « Peu soucieux qu'on nous ignore ou qu'on nous voie » (Verlaine).
⊗ CONTR. Décontracté.
● soucieux, soucieuse adjectif Qui a des soucis ; qui, dans son expression, manifeste cet état : Les difficultés le rendent soucieux. Qui a grand soin de quelque chose, y est fort attentif : Être soucieux de sa réputation. ● soucieux, soucieuse (synonymes) adjectif Qui a des soucis ; qui, dans son expression, manifeste cet...
Synonymes :
- angoissé
- assombri
- chagrin
- ennuyé
- inquiet
- pensif
- sombre
- tourmenté
- tracassé
Contraires :
- paisible
- placide
Qui a grand soin de quelque chose, y est fort attentif
Synonymes :
- obsédé
- préoccupé
soucieux, euse
adj.
d1./d Inquiet, préoccupé.
d2./d Soucieux de: qui prend intérêt, qui fait attention à. Il est soucieux de bien faire.
⇒SOUCIEUX, -EUSE, adj.
A. — [Corresp. à souci1 A]
1. [En parlant d'une pers.] Qui est en proie au souci. Synon. inquiet, préoccupé; anton. insouciant. Paraître, sembler soucieux; rendre qqn soucieux. J'étais inquiet... soucieux sans cesse... préoccupé du danger que je courais (GUITRY, Veilleur, 1911, III, p. 23). Papa était de plus en plus blême, de plus en plus soucieux, de plus en plus égaré: il ne donnait plus d'argent (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 268).
— Empl. subst., rare. Ces soucieux, ces malades cherchent partout des malades pour ne plus se sentir seuls (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 320).
2. [P. méton.,] [en parlant du visage, du comportement] Qui révèle un, des souci(s). Front, regard (bien) soucieux; attitude, mine, voix soucieuse. Son front s'était creusé sous des rides soucieuses (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 348). Maman souriait, mais elle avait l'air soucieux et fatigué (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 44).
— Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Un front intelligent, des yeux séducteurs, avec, par moments, du soucieux, du bougon, dans les coins de la bouche (GONCOURT, Journal, 1891, p. 36).
3. Littér. [Désigne gén. un temps vécu] Où l'on est en proie au souci. Heures soucieuses. Ce calme déclin d'une journée soucieuse menant à des lendemains plus sereins (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 279).
B. — [Corresp. à souci1 B]
1. Soucieux de qqn, de qqc. Attentif à. Soucieux du bien, des convenances, des devoirs, de sa liberté, de sa santé. Elle est si soigneuse pour moi, si soucieuse de moi et si fière de moi, la pauvre femme (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 46). Lentes, tâtillonnes, soucieuses de l'avenir et craintives devant les hasards, elles ne sortaient jamais (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 161).
2. Soucieux de + inf. Qui a le souci de. (Peu) soucieux de plaire, de savoir. Son mari, soucieux de ne la point contrarier, avait presque fini par penser comme elle (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 39). Cet auteur en herbe soucieux d'être connu et applaudi des hommes (MAURIAC, Vie Racine, 1928, p. 22).
3. Soucieux que + subj. [Souvent à la forme nég. ou restrictive] Il était soucieux qu'elle ne prît froid, qu'elle ne prît chaud (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journ., 1912, p. 1519).
Prononc. et Orth.:[susjø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Déb. XIVe s. soussieus « en proie aux soucis, à l'inquiétude » (Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, II, 4473); 2. 1580 « qui se soucie, se préoccupe » soucieux de [qqc.] (MONTAIGNE, Essais, I, 14, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 55). B. 1. Déb. XVe s. « (d'un inanimé) empreint d'inquiétude » pensee sossieuse (CHRISTINE DE PISAN, Dit de la Pastoure, 1223 ds Œuvres poét., éd. M. Roy, t. 2, p. 261); 2. 1694 « (id.) qui trahit le souci » visage soucieux; mine soucieuse (Ac.). Dér. de souci1; suff. -eux. Fréq. abs. littér.:1 045. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 598, b) 1 214; XXe s.: a) 1 484, b) 2 390.
DÉR. Soucieusement, adv. a) D'une manière soucieuse, avec un air soucieux. Dire, regarder soucieusement. Le petit bourgeois de chez nous se penche soucieusement chaque soir sur le relevé des cours de bourse (GIDE, Journal, 1932, p. 1109). b) Avec grand soin. Conserver soucieusement. Dans ces journées clémentes (...), le passant ne croit pas aux sévérités prochaines de la nature, et déjà toute la montagne se prépare soucieusement à l'hiver (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 247). — []. — 1res attest. a) 1831 « d'un air soucieux » (MUSSET ds Le Temps, p. 31), b) 1876 « avec sollicitude » (Le Temps, 21 avr., p. 1, col. 6 ds LITTRÉ); de soucieux, suff. -ment2.
BBG. — DARM. 1877, p. 123 (s.v. soucieusement).
soucieux, euse [susjø, øz] adj.
ÉTYM. 1530; soucieus, v. 1280; considéré comme vieux et blâmé par les grammairiens, au XVIIe (Brunot, in H. L. F., t. III, p. 121); de 1. souci.
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1 Qui est absorbé par le souci (1.), troublé par l'inquiétude, l'appréhension ou embarrassé pour agir, se décider. ⇒ Inquiet, préoccupé (→ Offrir, cit. 4; pire, cit. 13). || Rendre qqn soucieux. ⇒ Assombrir. — (V. 1530). Par ext. || Air triste et soucieux. ⇒ Chagrin, pensif, songeur (→ Austère, cit. 16). || Mine (→ Ankyloser, cit. 2), voix soucieuse (→ Important, cit. 7).
1 Tu passais tendrement la main sur mon visage
Et sur l'air soucieux que mon front avait pris
T'attardant à l'endroit où les cheveux sont gris (…)
Aragon, le Crève-cœur, p. 11.
2 (1580). || Soucieux de… : qui se préoccupe, a le souci (2.) de… ⇒ Occupé, préoccupé; attentif (cit. 20), curieux (vx), jaloux; → Conserver, cit. 13; hermine, cit. 3. || Des gens soucieux de leur seul repos (→ Nul, cit. 19). || Soucieux de réussir. — Soucieux que… (suivi du subj.). ⇒ Soucier (se; 2.).
2 N'est-ce pas ? nous irons, gais et lents, dans la voie
Modeste que nous montre en souriant l'Espoir,
Peu soucieux qu'on nous ignore ou qu'on nous voie.
Verlaine, la Bonne Chanson, XVII.
3 Il m'écoute patiemment, soucieux de me marquer sa déférence (…)
Gide, Journal, 23 févr. 1931.
4 Il lui était venu pourtant son tic d'hiver. Elle ne l'avait d'habitude qu'après la Noël, quand les journées devenaient soucieuses. Elle branlait de la tête sans arrêt, comme pour dire secrètement non à tout.
J. Giono, Batailles dans la montagne, Pl., t. II, p. 870.
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CONTR. Insoucieux.
DÉR. Soucieusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.