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suffoquer

suffoquer [ syfɔke ] v. <conjug. : 1>
• 1380; lat. suffocare
I V. tr.
1(Sujet chose) Empêcher (qqn) de respirer, rendre la respiration difficile, par manque d'oxygène, par modification du rythme respiratoire. étouffer, oppresser. Une « convulsion de joie délirante menaçant réellement de la suffoquer » (Nodier). « La voilà fondant en pleurs et suffoquée par ses sanglots » (Diderot). Absolt Une odeur, une fumée qui suffoque. suffocant.
Vx (sujet personne) Tuer en empêchant de respirer. étouffer. Fauste « fut suffoquée dans le bain » (Bossuet).
2(XVIII e; « causer une gêne » XVIIe) Fig. Remplir d'une émotion vive de stupéfaction (cf. Couper le souffle). « Une colère confuse et une telle émotion le suffoquaient » (Maupassant). « retenant sa colère, suffoqué par le sentiment de son impuissance » (Flaubert).
(Sujet personne) stupéfier; Fam. estomaquer, sidérer, souffler. Il m'a suffoqué, avec ses déclarations.
II V. intr.
1Respirer avec difficulté, perdre le souffle. étouffer. « Elle suffoque, sans arriver à se délivrer par un sanglot » (Romains).
Méd. Éprouver la suffocation.
2(1762) Fig. SUFFOQUER DE : être étouffé, oppressé par une émotion vive. Suffoquer de colère, d'indignation, de surprise.

suffoquer verbe transitif (latin suffocare) Rendre la respiration difficile, en empêchant l'air de pénétrer normalement dans les voies respiratoires : Les sanglots le suffoquaient. Causer à quelqu'un une émotion ou une surprise très vive, stupéfier : La colère le suffoquait.suffoquer (difficultés) verbe transitif (latin suffocare) Orthographe Ne pas confondre ces deux mots. 1. Suffocant, e (avec un c), adjectif variable en genre et en nombre : une chaleur suffocante (= qui produit une suffocation). 2. Suffoquant (avec -qu-), participe présent, invariable : elle était toute rouge, suffoquant de colère (= elle étouffait de colère). aussi Voir grammaire : adjectifs verbaux. ● suffoquer (homonymes) verbe transitif (latin suffocare) suffoquant suffocant adjectifsuffoquer (synonymes) verbe transitif (latin suffocare) Rendre la respiration difficile, en empêchant l'air de pénétrer normalement...
Synonymes :
- asphyxier
- étouffer
- oppresser
Causer à quelqu'un une émotion ou une surprise très vive...
Synonymes :
- abasourdir
- époustoufler (familier)
- estomaquer (familier)
- méduser
- saisir
- sidérer
- souffler (familier)
- stupéfier
suffoquer verbe intransitif Avoir du mal à respirer, étouffer : Ouvrez les fenêtres, on suffoque ici. Avoir le souffle coupé sous l'effet d'une violente émotion : Suffoquer d'indignation.suffoquer (synonymes) verbe intransitif Avoir du mal à respirer, étouffer
Synonymes :
- étouffer

suffoquer
v.
rI./r v. tr.
d1./d (Sujet n. de chose.) Gêner la respiration de (qqn) au point de produire une sensation d'étouffement. être suffoqué par des gaz.
|| Absol. Air brûlant qui suffoque.
d2./d Fig., Fam. Stupéfier (qqn). Son aplomb m'a suffoqué.
rII./r v. intr. Avoir du mal à respirer sous l'effet d'une cause physique ou d'une émotion. Suffoquer après avoir avalé de travers.
Fig. Suffoquer d'indignation.

⇒SUFFOQUER, verbe
I. — Empl. trans.
A. — Qqc. suffoque qqn ou qqc.
1. Causer la mort par étouffement. Vous avez vu à Rome la salle de bain qu'on chauffa à l'excès pour faire périr cette jolie sainte [Cécile] ; on espérait qu'elle serait suffoquée par la vapeur de l'eau bouillante (STENDHAL, Mém. touriste, t. 3, 1838, p. 187).
P. anal., littér. Une intensité croissante d'obscurité a suffoqué les lampes, les torches, les lumières; on se heurte dans des vagues de brouillard (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 393).
P. métaph. C'est le temps où s'établit (...) une vie dont la régularité suffoquerait l'amour normal (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 156).
2. Empêcher de respirer, provoquer une sensation d'étouffement. Les larmes, les sanglots, la colère, la chaleur, l'émotion suffoquent qqn. La tiédeur moisie du sous-sol suffoque mes poumons nettoyés (COLETTE, Vagab., 1910, p. 257):
Ô délices de se sentir un petit matin de haine, délices de se sentir griffes et mâchoires, avec du feu dans les veines. La haine m'inonde et me suffoque, elle monte dans mes seins comme du lait.
SARTRE, Mouches, 1943, iii, 1, p. 87.
Empl. abs. Quand on entrait dans la bergerie, une odeur forte suffoquait, l'exhalaison ammoniacale de la litière, de l'ancienne paille sur laquelle on remettait de la paille fraîche pendant trois mois (ZOLA, Terre, 1887, p. 100). L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme (CAMUS, Noces, 1938, p. 14).
Au fig. Étonner fortement. Synon. couper le souffle de, estomaquer (fam.), sidérer, stupéfier. Sa mise de dandy [à Baudelaire] suffoquait les disciples du Réalisme (CARCO, Nostalgie Paris, 1941, p. 67). Part. passé en empl. adj. Synon. pantois, soufflé (fam.). — Comment!... dit Grand-père suffoquéça t'est égal de ne pas avoir de prix... Mais c'est inoui!... (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 151).
B. — Qqn suffoque qqn
1. Vx. Tuer ou tenter de tuer en empêchant de respirer. Synon. asphyxier, étouffer. Lorsque l'enfant se présente mal et qu'elles ne le peuvent retourner, elles [les matrones] suffoquent la mère, qui, se débattant contre la mort, délivre son fruit par l'effort d'une dernière convulsion (CHATEAUBR., Voy. Amér., t. 1, 1827, p. 197). Bien que sept fois mariée, Sara était vierge (...) les servantes de la maison (...) l'accusaient de suffoquer (...) ses maris (A. FRANCE, Vie littér., 1891, p. 220).
Empl. adj., RELIG. JUIVE. [En parlant d'animaux] Viande suffoquée. ,,La chair des bêtes dont on n'a point fait sortir le sang`` (Ac.). Par le premier concile de Jérusalem, il est ordonné de s'abstenir des viandes suffoquées (Ac.).
2. Au fig. Étonner vivement. Synon. estomaquer, sidérer, souffler, stupéfier. On s'anime, on se fâche, on réclame des explications; on vous suffoque par le moyen des histoires les plus extravagantes (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 119).
II. — Empl. intrans.
A. — Respirer avec difficulté; avoir la respiration coupée. Synon. étouffer. Comme on suffoquait dans l'étroite salle, chauffée par le bec de gaz, la bonne dut rouvrir la fenêtre (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 592). La nuit on suffoquait sous la moustiquaire, trempé de sueur (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 705).
P. métaph. Vous ne croyez pas que toute arme soit bonne et légitime pour délivrer un peuple qui râle, qui suffoque? (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p. 115).
PATHOL. Éprouver la suffocation. Quelquefois même les crachats se présentent si abondamment, que quelques malades en ont été suffoqués (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 272). Puis la crise s'apaisa. Elle put souffler un peu, mais elle continua à suffoquer à demi, les yeux blancs, la tête renversée, luttant toujours, mais incapable, fût-ce un instant pour me regarder et me parler, de sortir du gouffre où elle était déjà plongée (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 320).
B. — Suffoquer de + subst. désignant un sentiment. Respirer difficilement sous l'effet d'une vive émotion. Suffoquer de colère. Cette impuissance le faisait suffoquer de douleur et de dépit (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1202). Je suffoquais d'indignation et de honte (BILLY, Introïbo, 1939, p. 190).
REM. Suffoquement, subst. masc. Étouffement. « J'ai parfois des suffoquements d'amour vague, dit Renan, et des pléthores de sympathie... J'aime tout le monde en ces moments » - et cela suffit à le rassurer sur la bonté de sa nature (MASSIS, Jugements, 1923, p. 107).
Prononc. et Orth.:[], (il) suffoque [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. fin XIIIe s. « tuer par suffocation » (MAHIEU LE VILAIN, Les Metheores d'Aristote, éd. R. Edgren, 133, 33); 1601 fig. (P. CHARRON, De la sagesse, 633: elle estouffe les vices au berceau, les suffoque en la semence); 2. 1370 « faire perdre la respiration ou la rendre difficile » (ORESME, Ethiques, 135a, éd. A. D. Menut, p. 369); 1532 fig. « causer un sentiment pénible comparé à la gêne de la respiration » (RABELAIS, Pantagruel, III, éd. V.-L. Saulnier, p. 21: D'ung costé et d'aultre il avoit d'argumens sophisticques qui le suffocquoient); 3. 1672, 15 janv. « étonner vivement » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 417); 4. 1857 suffoquer un ruisseau (BLANCHE). B. Verbe intrans. 1. 1718 « perdre le souffle » (Ac.); 2. 1750 fig. suffoquer de « être oppressé par une émotion » (FOUGERET DE MONBRON, Margot la Ravaudeuse, p. 50). Empr. au lat. suffocare « serrer la gorge; étouffer », dér. de fauces « gosier, gorge », préf. sub- « de bas en haut ». Fréq. abs. littér.:713. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 422, b) 1 110; XXe s.: a) 2 296, b) 691.

suffoquer [syfɔke] v.
ÉTYM. 1270; lat. suffocare, de sub « sous, au-dessous », et fauces, n. f. pl., « gosier, gorge ».
———
I V. tr.
1 a (Sujet n. de chose). Empêcher (qqn) de respirer, rendre la respiration difficile, pénible (en privant d'oxygène, en modifiant le rythme respiratoire). Essouffler, étouffer, oppresser (cit. 6). || Odeur, puanteur, vapeur… qui suffoque. Suffocant (→ Infâme, cit. 12). || Les pleurs, les sanglots le suffoquaient.Absolt. || Une odeur forte suffoquait (→ Litière, cit. 7).
1 Cependant, cette convulsion de joie délirante et d'éclats étouffés menaçant réellement de la suffoquer, je m'empressais à lui porter du secours (…)
Charles Nodier, Contes, « Fée aux miettes », XIII.
b Vx. (Sujet n. de personne). Tuer en empêchant de respirer. Asphyxier, étouffer. || « Fauste (…) fut suffoquée dans le bain » (Bossuet), noyée.
2 (XVIIe; « causer une gêne, une peine, écarter, se débarrasser de [qqn] »; ces emplois sont très fréquents chez Mme de Sévigné). Étonner vivement. Estomaquer. || La colère, l'indignation, l'émotion qui me suffoque (→ Paysage, cit. 10).
2 À ces mots, son orgueil, étonné de l'effroyable inconvenance de sa démarche, la suffoqua; elle fondit en larmes, et bientôt parut à Julien hors d'état de respirer.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XXIX.
3 Une colère confuse et une telle émotion le suffoquaient qu'il reconnut son cœur vermoulu d'amour.
Maupassant, Fort comme la mort, II, V.
(Sujet n. de personne). Sidérer, souffler, stupéfier. || Il nous a suffoqués avec ses déclarations.
———
II V. intr.
1 (1718). Respirer avec difficulté, perdre le souffle. Étouffer.
4 Une ou deux heures après il renvoya secrètement savoir son état. On lui dit qu'elle suffoquait, et qu'il lui était survenu une espèce de hoquet qui se faisait entendre jusque dans les cours.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 630.
5 Juliette pleure sans vraiment réussir à former des larmes. Elle suffoque, sans arriver à se délivrer par un sanglot.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVII, p. 188.
Littér. (Sujet n. de chose) :
6 L'orgue mécanique suffoquait.
G. Duhamel, Salavin, Journal, 30 déc.
Méd. Éprouver la suffocation.
2 (V. 1762). Fig. || Suffoquer de : être étouffé, oppressé par (une émotion). || Suffoquer de colère, d'indignation, de surprise.
——————
suffoqué, ée p. p. adj. (Du sens I.).
1 Dont la respiration est rendue pénible, difficile ou impossible (→ Ranimer, cit. 3).Par ext. || Respiration suffoquée par la fumée (→ Embrasser, cit. 3).
2 Fig. Vivement étonné. Pantois.
7 Et en disant ces mots, la voilà fondant en pleurs et suffoquée par ses sanglots.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 739.
8 (…) retenant sa colère, suffoqué par le sentiment de son impuissance.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, VI.
DÉR. Suffocant.

Encyclopédie Universelle. 2012.