sus- ♦ Élément, de l'adv. sus, signifiant « au-dessus », « ci-dessus, plus haut ».
● sus- Préfixe, du latin sus, au-dessus, plus haut ; joint à un participe, il renvoie à ce dont il a été question précédemment (susdit).
sus-
élément, de l'adv. sus, avec le sens de "au-dessus, plus haut" (ex. susnommé, suspendre).
⇒SUS-, préf.
A. — [La base est un adj.; le dér. est un adj. signifiant « qui est au-dessus de l'entité que désigne la base »; sus- est en relation anton. avec sous-]
1. ANAT. [La base est un adj. dér. d'un subst. désignant une entité anatomique]:
sus-arachnoïdien, -ienne . Qui est au-dessus de l'arachnoïde. La pénétration de leucocytes bacillifères dans les voies lymphatiques gaines péri-vasculaires, espaces sous et sus-arachnoïdiens (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 164).
sus-carpien, -ienne. M. Chaussier a donné le nom d'artère sus-carpienne à la dorsale du carpe, branche de la radiale (NYSTEN 1814). Anat. vétér. Os sus-carpien. Synon. de os pisiforme. La gaine carpienne qui remonte en dedans de l'os pisiforme ou sus-carpien, qui empâte le pli du genou et peut descendre jusqu'au tiers moyen du canon (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 178).
sus-claviculaire. Qui est au-dessus de la clavicule. La marche ascendante du virus allant, par exemple, des ganglions bronchiques aux sus-claviculaires (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 162).
sus-diaphragmatique. Qui est au-dessus du diaphragme. Il existe en effet deux territoires veineux, l'un sous-diaphragmatique, appartenant à la veine cave inférieure, l'autre sus-diaphragmatique constituant celui de la veine cave supérieure (P. RUDAUX, Précis élém. d'anat., physiol., 1962, p. 220).
sus-épineux, -euse. Au-dessus de l'épine [de l'omoplate] la dépression que présente la face postérieure est la fosse sus-épineuse, au-dessous se trouve la fosse sous-épineuse (P. RUDAUX, Précis élém. d'anat., physiol., 1962, p. 101).
sus-glottique. Qui est au-dessus de la glotte. La technique respiratoire est sous-glottique, la technique de l'émission est uniquement sus-glottique (Arts et litt., 1935, p. 36-8).
sus-hépatique. Qui est au-dessus du foie. Les ramifications des veines sus-hépatiques (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 190).
sus-hyoïdien, -ienne . Qui est au-dessus de l'os hyoïde. Ganglions sus-hyoïdiens (P. RUDAUX, Précis élém. d'anat., physiol., 1962, p. 446).
sus-hypophysaire. Qui est au-dessus de l'hypophyse. La compression des appareils végétatifs sus-hypophysaires par la congestion de l'hypophyse (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 170).
sus-laryngien, -ienne . Qui est au-dessus du larynx. Chaque voyelle est produite par une forme particulière de nos organes mobiles sus-laryngiens: bouche, langue, lèvres, etc. (Arts et litt., 1935, p. 36-11).
sus-maxillaire. Qui est au-dessus du maxillaire. Nerf sus-maxillaire (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 210).
sus-orbitaire. Qui est au-dessus de l'orbite. Échancrure sus-orbitaire (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 204). Artère sus-orbitaire. ,,Branche de l'artère ophtalmique qui remonte sur le front et s'y distribue`` (NYSTEN 1824).
suspubien, -ienne . Qui est au-dessus du pubis. Anneau suspubien (CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 12).
Rem. Le dér. peut être subst. p. ell. du subst. qu'il qualifie: Les muscles sus-hyoïdiens, p. ell. les sus-hyoïdiens. ,,Les muscles placés au-dessus de l'os hyoïdien`` (Encyclop. méthod. Méd. t. 13 1830).
2. GÉOGRAPHIE:
sus-équatorial, -ale, -aux . Qui est situé au-dessus de l'équateur. L'Afrique Noire sus-équatoriale (M. DELAFOSSE ds B. Soc. Ling. t. 17 1912, p. CLXXV).
3. HIST. DE LA MUS. V. sus-dominante et aussi:
sus-tonique, adj. et subst. fém. (Note) qui est au-dessus de la tonique. Les degrés de la gamme se désignent par des noms (...) la deuxième [note de la gamme] s'appelle second degré (et dans le langage de quelques anciens harmonistes, sus-tonique) (FÉTIS, Harm., 1849, p. 2). L'accord de quinte diminuée est l'accord parfait placé sur la sus-tonique dans les gammes mineures, et sur la sensible dans les majeures et mineures (HUBERSON, Nouv. manuel accord. et répar. pianos, 1926, p. 158).
B. — [La base est un part. passé; le dér. est un adj.]
1. Lang. jur. ou, p. ext., lang. didact. [Sus- signifie « avant, plus haut dans le texte »] V. susdit, susmentionné, susnommé et aussi:
sus-désigné, -ée. — Y avait-il beaucoup de monde dans l'autobus de la ligne S sus-désigné? — Des floppées (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 79).
susénoncé, -ée, sus-énoncé, -ée . Sauf recours devant le Conseil d'État dans les conditions susénoncées (J.O., Loi sur retraites ouvr. et pays., 1910, art. 17, p. 3000). [Les effets de la dégradation civique] se cumulent, en ce qui concerne la privation du droit de vote avec les règles sus-énoncées (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 344).
susindiqué, -ée, sus-indiqué, -ée. L'autorisation d'exploiter l'œuvre par l'un des deux moyens sus-indiqués n'implique pas que l'autre moyen puisse être également employé (Civilis. écr., 1939, p. 16-11). Des règlements d'administration publique détermineront les régimes des établissements susindiqués (Réforme hospit., 1959, p. 15).
sus-relaté, -ée . Le principe intelligent, personnifié sous l'une des trois expressions sus-relatées (BROUSSAIS, Phrénol., leçon 2, 1836, p. 47).
susvisé, -ée. [Le] Conseil de Défense de l'Empire français, réorganisé en vertu de l'ordonnance susvisée du 24 septembre 1941 (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 620).
2. PALÉOGR. [Sus- signifie « qui est au-dessus de »]:
suspointé, -ée. Qui est surmonté d'un point. Voici la transcription en français des graphies les plus remarquables: c = ts, cz = tch, sz = ch, r suspointé = j, l barré = l mouillé, w = v (Lar. mens. t. 11 nov. 1939, p. 539, col. 1, s.v. polonais).
Vitalité et Productivité. Le préf. n'a eu qu'une productivité restreinte, limitée à la lang. du dr. et à celle de l'anat. Il a cessé d'être productif. Les raisons en sont vraisemblablement la marginalisation de sus adv. et prép. dès le XVIe s., ainsi que la forte concurrence du préf. vernaculaire sur- et des préf. sav. supra- et super-. Prononc. et Orth.:[sy(s)]. [syz] devant voy.: sus-alaire [], sus-épineux [syzepinø], sus-occipital [] et devant h muet: sus-hépathique [syzepatik]. Devant cons., Lar. Lang. fr., presque toujours [sys]: susdit [sysdi], sus-malléolaire [], sus-tonque [], etc., mais [sy] devant b dans sus-bande [], p dans sus-pied [sypje] et j dans sus-jacent []; [sy(s)] devant c dans sus-caudale [sykodal] ou [syskodal]. ROB. 1985 ne donne jamais [sys] seul mais [sy] dans sus-caudal, sus-dominante, sus-jacent, sus-malléolaire, sus-maxillaire, sus-pied, sus-pubien, sus-tonique, et [sy(s)] dans les autres cas: susdit [sy(s)di], sus-tentoriel [sy(s)], sus-visé [sy(s)vize]. Devant la cons. sonore [d], BARBEAU-RODHE 1930: susdit [sysdi], [syz-]. Dans les comp., c'est la réintrod. de l's dans la graph. au XIXe s. (dep. Meigret, 1542, on écrivait sudit) qui conduit à le prononcer quand on lit à haute voix ces mots appartenant à la lang. écrite. Étymol. et Hist. A. — Étymol. Le préf. a pour orig. sus, soit empl. comme adv., soit empl. comme prép. Usage disparu en fr. contemp. B. — Hist. Les dér. les plus anc. appartiennent à la lang. du dr. (v. susdit, susmentionné, susnommé). On trouve chez A. PARÉ (Œuvres compl., Livre VI, Paris, G. Buon, 1585, p. 240) les premières manifestations du système de dénom. qui s'est imposé en anat.: le susespaulier ou muscle du bras situé en la partie gibbeuse de l'Omoplate; s'oppose au sous-espaulier qui est en la cavité de l'Omoplate (ID., ibid., p. 249). Encyclop. méthod. Méd. t. 13 1830, s.v. sus, montre l'efficacité de ce type de dénom.: ,,Les anatomistes, en joignant cette préposition [sus] à un autre mot, en font une expression composée qui sert à désigner des parties dont on indique ainsi la situation, ce qui dispense de leur donner des noms particuliers``. Bbg. PEYTARD 1975, pp. 616-624.
sus-
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Encyclopédie Universelle. 2012.