Akademik

tenaille

tenaille [ t(ə)naj ] n. f.
XIIe; du bas lat. tenacula, plur. de tenaculum « lien, attache », de tenere « tenir »
1(Surtout au plur.) Outil de métal, formé de deux branches croisées et articulées qui se terminent par des mors. pince. Tenailles de charpentier, de menuisier, à mâchoires courbes. Arracher un clou avec des tenailles. « le maréchal se saisit du fer rouge avec de grandes tenailles » (Aragon).
Anciennt Instrument de supplice en forme de tenailles.
Fig. Ce qui serre, étreint ( tenailler). « Les tenailles de l'imagination » (France). étau.
2Fortif. Ouvrage présentant un angle rentrant (face à l'ennemi).

tenaille nom féminin ou tenailles nom féminin pluriel (latin populaire tenacula, du bas latin tenaculum, du latin classique tenere, tenir) Outil formé de deux branches croisées et articulées autour d'un axe, terminées par des mors qu'on peut rapprocher pour saisir, serrer ou couper certains objets. Élément extérieur de la fortification bastionnée, couvrant la courtine. ● tenaille (difficultés) nom féminin ou tenailles nom féminin pluriel (latin populaire tenacula, du bas latin tenaculum, du latin classique tenere, tenir) Nombre S'emploie le plus souvent au pluriel (des tenailles) mais le singulier (une tenaille) n'est pas fautif. Remarque La plupart des mots qui désignent un objet composé de deux parties hésitent entre le pluriel (alors qu'il n'y a qu'un seul objet) et le singulier : c'est le cas pour cisaille (une cisaille ou, plus fréquemment, des cisailles), haltère (un haltère ou, plus fréquemment, des haltères), moustache (une moustache ou des moustaches), etc. Certains de ces mots se sont définitivement fixés au pluriel, comme jumelles (des jumelles et non une jumelle). ● tenaille (expressions) nom féminin ou tenailles nom féminin pluriel (latin populaire tenacula, du bas latin tenaculum, du latin classique tenere, tenir) Prendre quelqu'un en tenaille(s), le serrer, le prendre entre deux forces qui l'écrasent, l'étreignent. ● tenaille (synonymes) nom féminin ou tenailles nom féminin pluriel (latin populaire tenacula, du bas latin tenaculum, du latin classique tenere, tenir) Outil formé de deux branches croisées et articulées autour d'un...
Synonymes :
- pince
- pincette

tenaille
n. f. (Surtout au Plur.) Pince servant à saisir et à serrer divers objets pendant qu'on les travaille. Tenailles de forgeron, de menuisier.
|| Fig. Prendre l'ennemi en tenaille(s), l'attaquer de deux côtés à la fois.

⇒TENAILLE, subst. fém.
A. — Souvent au plur.
1. Instrument de fer composé de deux pièces attachées l'une à l'autre par un axe, autour duquel elles s'ouvrent et se ferment, deux de leurs extrémités servant de manche que l'on serre, les autres en forme de mâchoire servant à tenir, arracher ou couper quelque chose. Tenaille à chanfrein, à bec; tenailles de chirurgien, de forgeron, de menuisier, de vitrier; tenailles incisives; paire de tenailles; les mors de la tenaille; arracher un clou avec des tenailles; tenaille à rail, à traverse . Puis il s'ajouta les deux mains de fer du forgeron, une tenaille et une pince; la tenaille étreint, la pince manie; l'une agit comme le poignet, l'autre comme le doigt (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 287). Une femme dans l'action de tremper, avec des tenailles, un fer rouge dans un vase plein d'eau (FULCANELLI, Demeures philosophales, t. 2, 1929, p. 206).
Tenailles de maréchal-ferrant. Synon. de tricoises.
HIST. DE LA JUSTICE. Instrument employé pour la torture. Le roi: (...) René, je vous ferai enlever la chair lambeau par lambeau avec une tenaille rougie, si vous ne dites pas à qui appartient ce livre (DUMAS père, Reine Margot, 1847, IV, 10e tabl., 5, p. 136). On le torture pendant deux heures; quand on lui mordait les chairs avec des tenailles rouges, on ne lui arracha qu'un cri: Père, ayez pitié de moi! (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 80).
P. métaph. Ce matin, Mauriac prévoit la persécution, les tortures, les tenailles rougies au feu (GREEN, Journal, 1949, p. 234).
P. anal. (de forme ou d'empl.). Tudieu! quel poignet vous avez, monsieur l'abbé! dit Caderousse, caressant son bras tout meurtri par les tenailles de chair qui l'avaient étreint (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 351). M. Vernet a d'énormes biceps, roulants et presque grondants (...) Il peut, entre ces tenailles de chair, écraser une noix, faire péter une balle élastique (RENARD, Écorn., 1892, p. 26).
En tenaille(s). (Comme) dans une tenaille. Zebdani, le premier gravissant les murailles, Le saisit par le corps de ses bras en tenailles (LAMART., Chute, 1838, p. 906).
ENTOMOL., vieilli. Crochets terminant l'abdomen de certains insectes (libellules, perce-oreilles, etc.) (d'apr. BOUILLET 1859). Leur tête devient plus large que le thorax et porte deux grandes tenailles saillantes (E. PERRIER, Zool., t. 1, 1893, p. 983).
2. Au fig. Ce qui enserre comme dans un étau, dans une tenaille et risque d'écraser. Oui, plains ces insulteurs acceptant à genoux L'horrible paix qui prend la France en sa tenaille! (HUGO, Année terr., 1872, p. 205). Serré entre cet état et l'Empire germanique, que deviendrait le royaume de France? C'est miracle qu'il n'ait pas été écrasé. La fin du règne de Louis VII se passa à écarter la tenaille et à (...) défendre les provinces du Midi contre l'envahissement anglo-normand (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 62).
B. — FORTIF. ,,Ouvrage composé de deux faces qui présentent un angle rentrant vers la campagne, et qui sert à couvrir une courtine`` (Ac. 1835-1935). Tenaille du fossé (BESCH. 1845). Lignes à tenailles (LITTRÉ).
Double tenaille. Celle qui possède un angle saillant au milieu, entre deux angles rentrants. (Dict. XIXe et XXe s.).
REM. 1. Tenaillé, -ée, adj., fortif. Tracé tenaillé ou ligne, fortification tenaillée. Système comportant une succession d'angles saillants et rentrants (Dict. XIXe et XXe s.). 2. Tenette, subst. fém. [Corresp. à tenir 1re Section I A 1] a) Chir., le plus souvent au plur. Pince utilisée pour l'extraction des calculs de la vessie, des projectiles, des fragments osseux. Les tenettes ordinaires ont le grave inconvénient d'occuper un espace considérable, et de grossir ainsi le volume du corps à extraire (LITTRÉ-ROBIN 1855). b) Technol., au plur. Petites tenailles utilisées pour l'étamage (PEYROUX Techn. Métiers 1985).
Prononc. et Orth.:[], [-a-]. LITTRÉ, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968, Pt ROB., Lar. Lang. fr. [--] mais MARTINET-WALTER 1973: [-a-] 10/17 et ROB. 1985 [-a-]. V. -aille. Att. ds Ac. dep. 1694. (Ac. 1694, vedette au plur.; dep. 1718 vedette au sing. mais: ,,on le dit plus ordinairement au pluriel``). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 « outil de fer composé de deux branches à mors qui s'ouvrent et se resserrent de manière à saisir et à tenir fortement » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 9557); b) 1660 tenaille à viz « étau à main des serruriers » (OUDIN Fr.-Esp.); 1904 tenaille à rails « pince à mors arrondis et à branches horizontales, pour soulever et porter les rails de chemin de fer » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1550 « instrument de torture en forme de tenailles » (LA GRISE, tr. Guevara, II, 32 ds HUG.); 3. 1592 « sorte d'ouvrage de fortification » (MONLUC, livre IV (II, 145), ibid.); 1554 fig. « ce qui serre, étreint » (MAGNY, Gayetez, les Martinales ds GDF. Compl.: la tenaille de l'ennuy). Issu du lat. pop. tenacula, plur. neutre pris pour un fém. sing. de tenaculum « lien, attache », dér. du lat. class. tenere « tenir »; le plur. s'explique par le fait que la tenaille se compose de deux parties. Fréq. abs. littér.:146.
DÉR. Tenaillon, subst. masc., fortif. ,,Petite tenaille, ouvrage construit vis-à-vis l'une des faces de la demi-lune`` (Ac.). [], [-a-]. Supra prononc. Att. ds Ac. dep. 1762. 1res attest. a) 1567 « pince des scorpions » (J. GREVIN, Theriaq. de Nicander, p. 51 ds GDF. Compl.), b) 1708 fortif. (d'apr. RICH. 1732); dimin. de tenaille, suff. -on.
BBG. — Archit. 1972, p. 171.

tenaille [t(ə)naj] n. f.
ÉTYM. XIIe; du bas lat. tenacula, pl. neutre rendu fém. de tenaculum « lien, attache », dér. de tenere « tenir ».
1 (Au pluriel). Outil de métal, formé de deux pièces assemblées en croix, dont une extrémité sert de manche et l'autre forme mâchoire. Pince. || Tenailles de charpentier, de menuisier, à mâchoires courbes. || Arracher un clou avec les tenailles. || Tenailles de forgeron ( Écrevisse), de maréchal-ferrant ( Croche[s], moraille, tricoises), de fondeur ( Happe). || Anneau, coulant d'une tenaille de forge. || Tenailles à bec recourbé; à chanfrein. || Tenailles de doreur ( Griffe), de treillageur.Au sing. Rare. || Une tenaille. || Mâchoires, goupille, vis, boulon d'assemblage d'une tenaille.
1 J'ai les pieds pris dans un trou, avec des clous bien rivés; si j'avais des tenailles !
Restif de La Bretonne, la Vie de mon père, p. 59.
2 Et voici que, tenant le marteau-ferretier dans sa main droite, de la main gauche, le maréchal se saisit du fer rouge avec de grandes tenailles, et d'un geste vaste, le porta comme un soleil nocturne sur l'enclume (…)
Aragon, la Semaine sainte, p. 305.
(1660). Par ext. || Tenailles à vis : étau à main de serrurier.(1904). || Tenailles à rails : pince à mors arrondis et à branches horizontales, pour soulever et porter les rails de chemin de fer.
tableau Noms d'outils.
2 (1580). Anciennt. Arme, instrument de supplice en forme de tenailles (→ Horreur, cit. 51; langue, cit. 2).
tableau Noms d'instruments.
Par métaphore, fig. Ce qui serre, étreint. Tenailler. || Les tenailles de l'imagination (→ Aviver, cit. 10).
3 (Fin XVIe). Fortif. Ouvrage présentant un angle rentrant (face à l'ennemi). || Caponnière joignant une tenaille et une demi-lune. aussi Tenaillon.
DÉR. Tenailler, tenaillon.

Encyclopédie Universelle. 2012.