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FELLAGHA
FELLAGHA

FELLAGHA

C’est la forme bédouine fell g (d’où fell ga ) du mot arabe fall q . La racine du mot est fleg , qui signifie «déflorer», «violer»; ou encore stefleg : «prendre le maquis». Le terme s’applique à ceux qui échappent à une sanction, aux condamnés, aux insoumis qui se regroupent et forment des bandes armées vivant de brigandage. Le mot arabe fall qpourfendeur») a un caractère péjoratif. Le mot fellagha entre dans la langue française au début de la Première Guerre mondiale, lors du soulèvement de Khal 稜fa ibn ‘Askar dans le Sud tunisien. C’est sous ce terme que les troupes françaises désignent les rebelles, le terme sera de nouveau utilisé entre 1952 et 1954 lors du mouvement d’indépendance tunisien, la presse européenne l’utilisant alors invariablement pour désigner tous les nationalistes, quels qu’ils soient, formant des groupes armés et engagés dans la lutte politique contre le colonialisme. Lors du soulèvement algérien de 1954, le mot s’applique d’abord aux maquisards, puis aux combattants de l’armée rebelle. En arabe dialectal algérien, le mot apparaît sous la forme fall q .

fellaga ou fellagha [ felaga; fɛllaga ] n. m.
• 1915, répandu v. 1954; ar. fellager, plur. de fellag « coupeur de route »
Partisan du soulèvement contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance de son pays pendant l'époque coloniale en Afrique du Nord. Les fellagas du Sud tunisien (1915 à 1918).Spécialt Indépendantiste algérien (1954 à 1962).

fellaga ou fellagha nom masculin (arabe dialectal fellāga, de l'arabe fallāq, rebelle) Nom donné par les Français aux partisans algériens et tunisiens soulevés contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance. ● fellaga ou fellagha (difficultés) nom masculin (arabe dialectal fellāga, de l'arabe fallāq, rebelle) Orthographe Les deux graphies, fellaga ou fellagha, sont admises. La première est plus conforme au système graphique du français. Remarque L'usage a consacré la forme fellaga ou fellagha au singulier bien qu'il s'agisse d'un pluriel en arabe (fellaga, pluriel de fallaq, coupeur de route). La forme savante un fellag (pluriel des fellaga) reste peu usitée.

fellag(h)a
n. m. Fam. Partisan armé combattant pour l'indépendance de son pays, de 1954 à 1962, en Algérie.

⇒FELLAG(H)A, (FELLAGA, FELLAGHA)subst. masc.
Partisan tunisien ou algérien, soulevé (de 1952 à 1962) contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance de son pays. La fin de la guerre en Algérie a immédiatement provoqué un vide qu'il devient urgent de combler; on ne peut plus expliquer comment « casser du fellagha », contrôler une voie ferrée, un village (Serv. milit. et réf. arm., 1963, p. 45).
Prononc. et Orth. :[]. [l] ds Lar. Lang. fr.; [ll] ds Pt ROB. et WARN. 1968. Ds Pt ROB. on note en outre [felaga]. La majorité des dict. admettent les 2 graphies avec ou sans h après g (cf. ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., COLIN 1971, DAVAU-COHEN 1972). QUILLET 1965 ajoute qu'on emploie abusivement le sing. felleg. DUPRÉ 1972 confirme que cette forme est hors d'usage du fr. cour. et rejette pour le plur. comme tout à fait fantaisistes les formes fellagars, félagars proposées par Étiemble pour franciser le mot. Étymol. et Hist. [1952 s. réf. ds LANLY, p. 78] 1954 adj. (Echo du Maroc, 5 juin, ibid., p. 121 : le phénomène fellagha); 1954 subst. (Figaro, 1er juill., cité par A. Lanly ds Fr. mod. t. 23, p. 47 : deux fellaga). Empr. à l'ar. maghrébin , plur. de , nom donné « traditionnellement en Tunisie ou dans le Sud-Algérien aux bandits de grand chemin qui rançonnaient les voyageurs », et par la suite aux « rebelles soulevés contre l'administration française en Tunisie d'abord [1952-56] puis en Algérie [1954-62] ». correspond à l'ar. class. « pourfendeur, casseur de têtes », ar. marocain « homme dont le métier est de fendre du bois en toutes petites bûches » (DOZY t. 2, p. 280; LANLY, pp. 78-79; Fr. mod. t. 23, pp. 45-48). Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1975, t. 39, p. 207. — LANLY (A.). Fellaga. Le dernier des mots nord-africains introd. en fr. Fr. mod. 1955, t. 23, pp. 45-48.

fellagha ou fellaga [felaga; fɛllaga] n. m. invar.
ÉTYM. 1915; répandu v. 1954; mot arabe, plur. de fellāg « coupeur de route ».
tableau Mots français d'origine arabe.
Partisan algérien soulevé contre l'autorité française, de 1954 à 1962, pour obtenir l'indépendance de son pays.
1 La responsabilité des fellagha dans l'immédiat n'atténue en rien celle qui, depuis cent vingt ans, pèse sur nous d'un poids accru de génération en génération.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 133.
2 Il voit la France déjà occupée par les Soviets par l'intermédiaire des fellagha (…)
J. Green, Journal, Vers l'invisible, 2 avr. 1958.
(Argot milit. fell' [fɛl], fellouze [fɛluz]). || Les fellaga.
3 Pourquoi n'as-tu pas fait une série de photos au grand angle ? Les fellouzes et les biffins sur la même photo, c'était le document de la guerre d'Algérie.
Paul Ribeaud, le Paria, p. 64.

Encyclopédie Universelle. 2012.