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tribut

tribut [ triby ] n. m.
• 1463; trebu XIVe; lat. tributum « impôt, contribution », de tribuere « répartir (l'impôt) entre les tribus »
1Contribution forcée, imposée au vaincu par le vainqueur, ou payée par un État à un autre, en signe de dépendance, de soumission. Payer tribut, un lourd tribut à l'envahisseur. « Minos exigea des Athéniens [...] un tribut annuel de sept garçons et de sept filles que dévorait le Minotaure » (Henriot).
2Contribution payée à un supérieur, une autorité, un pouvoir (seigneur féodal, État). imposition, impôt. « il n'est plus question, en notre temps, de lever tribut sur les populations sans leur rendre en services publics l'équivalent de ce qu'elles paient » (Alain). Le tribut du sang : l'obligation militaire. — Somme des impositions destinées à un même usage.
3(1662) Fig. et littér. Ce qu'on est obligé d'accorder, de supporter (pour des raisons morales). hommage. Pour recueillir « le tribut d'étonnement que lui devaient des provinciaux » (Balzac). Loc. Payer tribut à la nature : mourir.
⊗ HOM. Tribu.

tribut nom masculin (latin tributum, impôt) Ce qu'un peuple, un État était obligé de fournir à un autre dont il était dépendant. Littéraire. Dommage, sacrifice, perte subis du fait de quelque chose ou pour quelque chose : Payer un lourd tribut à la guerre. Impôt direct et personnel des citoyens romains, à l'époque républicaine ; impôt direct sur le revenu, auquel étaient soumises les provinces impériales. Contribution (phoros) frappant les membres de la première Confédération athénienne. ● tribut (difficultés) nom masculin (latin tributum, impôt) Orthographe 1. Ne pas confondre une tribu (= un groupe ethnique), sans t, et un tribut (= ce qui doit être fourni, payé ; hommage), avec un t. 2. Tribu est l'un des quatre noms féminins (bru, glu, tribu, vertu) avec finale en u. ● tribut (homonymes) nom masculin (latin tributum, impôt) tribu nom féminin

tribut
n. m.
d1./d Anc. Redevance payée par un peuple vaincu au vainqueur, comme marque de dépendance.
d2./d Fig. Ce qu'on est obligé d'accorder, de souffrir, de faire. Payer un lourd tribut à son pays, à une cause.

⇒TRIBUT, subst. masc.
A. — Ce qu'un État vainqueur imposait de payer à un État vaincu en signe de soumission; contribution imposée par un État à un autre État, par un peuple à un autre peuple en signe de dépendance. Quand la conquête avait pour objet le tribut, comme au temps des monarchies orientales, la conquête, quoique brutale, était du moins rationnelle (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 172). V. tributaire ex. de Mérimée.
P. ext. [Dans la myth. antique, dans les légendes,...] Sacrifice, offrande. Tribut expiatoire. Les hommes d'autrefois, qui valaient mieux que nous, Acquittaient le tribut qu'on doit aux Dieux jaloux (A. FRANCE, Poés., Noces, 1876, p. 140). Je me faisais l'effet d'un ogre de légende, un de ces monstres de la fable antique, qui percevaient un tribut de chair humaine [en acceptant d'acheter des tickets de vie] (AYMÉ, Passe-mur., 1943, p. 83).
B. — Contribution payée à un seigneur, à un État par les sujets, les citoyens. Lever un tribut. Une forte maison pour le seigneur, le château; une enceinte de remparts qui abrite les masures du petit monde, réfugié sous la protection de ces deux puissances, leur payant dîme et tribut afin de vivre en sûreté (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 97). Rostang de Noves, archevêque d'Aix en 1283, imposait à chaque juif de la ville un tribut annuel de deux livres de poivre: tant la denrée était d'usage courant (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 172).
Payer le tribut du sang. Participer à la guerre. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — [Corresp. à tributaire B] Apport des eaux d'un affluent dans un cours d'eau important, d'une rivière dans une retenue naturelle d'eau. De petits lacs s'alimentent du tribut des ruisseaux de la Vigie, du Courval, du Pain de Sucre (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 270).
D. — Au fig.
1. a) Ce que, pour des raisons morales, on accorde ou supporte comme dû. « ... Assurément la campagne de Russie est la plus glorieuse, la plus difficile et la plus honorable pour les Gaulois, dont l'histoire ancienne et moderne fasse mention. » Et l'Empereur a distribué un juste et magnifique tribut d'éloges à nos généraux et à nos braves, à Murat, Ney, Poniatowski, qu'il faisait les héros de la journée de la Moskowa (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 211). Même avec dégoût intérieur, on doit son tribut à l'œuvre humaine, au travail de son temps. C'est peut-être le grand sacrifice à offrir à Dieu, que le sacrifice de ses répugnances et de ses aversions (AMIEL, Journal, 1866, p. 513).
b) Toute contribution à une action qui entraîne de lourds sacrifices. C'est un fait que le terrorisme existe en métropole, que la police lui a déjà payé un lourd tribut (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 330).
Payer son tribut à la nature. V. nature I C 1.
2. Vx. Hommage galant, gage d'amour. Ma petite chérie... la rencontre aura lieu en l'hôtel du gouvernement militaire. « Madame, te dira le roi, béni soit le jour où, à la plus belle comme à la plus digne des princesses, le glorieux bonheur m'est consenti d'offrir le tribut de mon regard, avant que je lui partage la grandeur de ma situation et les tendresses de la famille » (AUDIBERTI, Mal court, 1947, I, p. 150).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. tribu. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moit. XIVe s. trebu « impôt, taxe » (L'Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 242); en partic. 1. a) 1485 « contribution forcée imposée au vaincu par un vainqueur » (Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 8141); b) 1485 « contribution, impôt levé par un État, un seigneur, un roi... sur ses sujets pour servir à son entretien, à ses dépenses » (ibid., 7411); c) 1660 payer le tribut à la mort (BOSS., 1er sermon, Assompt. de la Ste Vierge, 1 ds LITTRÉ); 1662 « ce qu'on est obligé d'accorder, de supporter » (CORNEILLE, Sertorius, III, 1, 763); 2. a) 1485 acquiter tribut naturel « hommage amoureux » (Mist. Viel Testament, 31489); b) 1674 « rétribution, salaire » tirer de son travail un tribut légitime (BOILEAU, L'Art poét., éd. Ch.-H. Boudhors, IV, 128). Empr. au lat. class. tributum « taxe, impôt, contribution, tribut » part. passé neutre subst. de tribuere, sens premier « répartir entre les tribus » d'où « répartir, assigner, attribuer, imputer » dér. de tribus, v. tribu; a remplacé la forme pop. treüd « tribut, impôt, taxe » ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 666), treüt déb. XIIe s. (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 71, 10), treu ca 1165 (Troie, 25947 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.:437. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 475, b) 388; XXe s.: a) 226, b) 255.

tribut [tʀiby] n. m.
ÉTYM. 1463; trebu, déb. XIVe; a remplacé la forme pop. treü « redevance féodale; impôt, corvée », 1080; par le lat. tributum « impôt perçu par la tribu », de tribuere.
1 Contribution forcée, imposée à un vaincu par un vainqueur; ou payée par un peuple, un État à un autre, en signe de dépendance, de soumission. || Payer un tribut (et, littér., payer tribut) à l'envahisseur. || Tribut injuste. Exaction. || Un lourd tribut. || Un tribut de trois cents chevaux (→ Exiger, cit. 2).
1 Voici don Galcéran de Silva, l'autre Cid ! (…)
Il affranchit Léon du tribut des cent vierges.
Hugo, Hernani, III, 6.
2 (…) Minos exigea des Athéniens qu'il venait de vaincre à la guerre un tribut annuel de sept garçons et de sept filles que dévorait le Minotaure.
Émile Henriot, Mythologie légère, p. 119.
Par anal. || Payer un tribut expiatoire (cit. 3).
Dr. Total des impôts perçus dans « une provinve décentralisée ou un État vassal » (Capitant).
2 (Av. 1615). Contribution payée à un supérieur (seigneur féodal, État…). Imposition, impôt (cit. 5). || Lever un tribut (→ Énumérer, cit. 1). || Le tribut de l'impôt. || Le tribut du sang : l'obligation militaire.Somme des impositions destinées à un même usage (→ ci-dessous, cit. 4, Diderot).
3 (…) plus la distance du peuple au gouvernement augmente, et plus les tributs deviennent onéreux : ainsi, dans la démocratie, le peuple est le moins chargé; dans l'aristocratie, il l'est davantage; dans la monarchie, il porte le plus grand poids.
Rousseau, le Contrat social, III, VIII.
4 Nous destinons à leur entretien et à la subsistance des vieillards, une sixième partie de tous les fruits du pays; ce tribut les suit partout.
Diderot, Suppl. au voyage de Bougainville, III.
5 Je vois bien de nouveaux contribuables, mais il n'est plus question, en notre temps, de lever tribut sur les populations sans leur rendre en services publics l'équivalent de ce qu'elles paient.
Alain, Propos, 21 août 1921, L'esprit guerrier…
3 Vx. Rétribution, salaire. || « Tirer de son travail un tribut légitime » (cit. 7, Boileau).
4 (1662). Fig., littér. Ce qu'on est obligé d'accorder, de supporter (pour des raisons morales). || La confiance (cit. 1), tribut payé au mérite. Hommage. || Tributs de louange et d'amour (→ Rajeunir, cit. 5). — ☑ Payer tribut à la nature, à Nature (cit. 37) : mourir. || Le fatal (cit. 2) tribut.
6 Canalis s'arrêta pour recueillir, par un regard jeté sur les figures, le tribut d'étonnement que lui devaient des provinciaux.
Balzac, Modeste Mignon, Pl., t. I, p. 512.
(1656). Spécialt, vx. Hommages amoureux; gage d'admiration, d'amour. || Les hommages (cit. 13) et les tributs où la nature nous oblige.
HOM. Tribu.

Encyclopédie Universelle. 2012.