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ANATOMIE
ANATOMIE

Il est classique de subdiviser les sciences biologiques en anatomie et physiologie.

L’anatomie s’adresse plus particulièrement à l’aspect statique des êtres organisés, animaux et végétaux. Elle décrit à la fois la forme générale ou morphologie, et la fine structure microscopique ou histologie. La physiologie a pour objet le fonctionnement de l’organisme tout entier ou de ses constituants; son approche de la biologie est donc, en principe, dynamique.

Une telle opposition est difficilement acceptable, car l’anatomie se fragmente en différentes sections qui s’adressent d’une manière complémentaire soit à l’organisme inerte, soit à l’être vivant.

Un rapide aperçu des objectifs et des méthodes de l’anatomie humaine permettra d’en juger. Le champ d’application de l’anatomie sera ensuite envisagé.

1. Anatomie humaine

Anatomie cadavérique

Elle repose sur la dissection d’un sujet préparé par le formol. À l’aide d’instruments appropriés, on isole les différents constituants de l’organisme et le terme de structure anatomique s’applique aux éléments ainsi dissociés: os, muscles, ligaments, organes, vaisseaux, nerfs, peau, etc. Il s’agit d’anatomie analytique.

L’anatomie topographique étudie les connexions ou rapports des structures anatomiques qui appartiennent à une même région, par exemple un membre, les viscères abdominaux, les éléments intracrâniens. L’anatomie topographique humaine fait l’objet des articles suivants: ABDOMEN, MEMBRES, anatomie PELVIENNE, TÊTE ET COU, THORAX.

Tous les éléments de même nature sont groupés en un système fondamental: l’ostéologie est l’étude du système osseux, l’arthrologie celle des articulations, la myologie celle des muscles; citons encore la splanchnologie pour les viscères, l’angiologie (on angéiologie) pour les vaisseaux, la névrologie, ou neuro-anatomie, pour l’étude du système nerveux. On se reportera dans ce but aux articles d’ostéologie humaine et comparée: CRÂNE, DENTS, MEMBRES, SQUELETTE, VERTÈBRES; d’autre part aux articles d’arthrologie: ARTICULATIONS, COUDE, ÉPAULE, GENOU, HANCHE. Pour la myologie, le lecteur se reportera aux articles d’anatomie topographique mentionnés plus haut, ainsi qu’aux articles cœur et MUSCLES. La splanchnologie et l’angéiologie figurent notamment dans les articles appareil CIRCULATOIRE, appareil DIGESTIF, appareil GÉNITAL, appareil RESPIRATOIRE; mais on se référera aussi aux articles cœur, ESTOMAC HUMAIN, FOIE, HYPOPHYSE, INTESTIN HUMAIN, PANCRÉAS, PARATHYROÏDES, REIN, SURRÉNALES, THYROÏDE. Quant à la neuro-anatomie, elle fait l’objet des articles BULBE RACHIDIEN, CERVELET, ENCÉPHALE, HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX, HYPOTHALAMUS, MOELLE ÉPINIÈRE, TRONC CÉRÉBRAL, ainsi que l’article «Neurogenèse» dans système NERVEUX.

L’anatomie macroscopique, c’est-à-dire celle que l’on pratique à l’œil nu, en s’aidant au besoin de loupes, ou de préparations comme les injections de matières plastiques dans les vaisseaux, a ses limites.

Le complément d’information est fourni par l’anatomie microscopique. Un petit fragment d’organe, de muscle ou de peau est prélevé, inclus dans de la paraffine, puis découpé par un microtome en très fines lamelles dont l’épaisseur s’évalue en microns. Ces lamelles subissent des colorations appropriées, avant l’examen au microscope optique ou électronique. La cytologie étudie la cellule, l’histologie s’adresse aux tissus.

L’embryologie descriptive se propose de retracer le développement de l’organisme, en utilisant les techniques précédentes, mais en précisant davantage encore les rapports des tissus ou des organes.

La reconstitution d’une partie du corps d’un petit embryon (10 mm par exemple) se fait au moyen de coupes sériées, agrandies et juxtaposées convenablement.

Anatomie sur le vivant

Elle a des buts variés. L’anatomie artistique s’adresse à l’aspect extérieur du corps humain. La typologie, l’anthropologie comparent les individus et, à l’aide de critères précis (forme du crâne, développement relatif du thorax, aspect du système pileux, empreintes digitales), les classent en types morphologiques.

L’anatomie fonctionnelle englobe différentes disciplines; citons seulement la dynamique articulaire, qui précise l’amplitude normale des mouvements des articulations, l’action des muscles. Certaines investigations radiologiques méritent d’être incorporées dans ce cadre: étude du péristaltisme œsophagien, des contractions gastriques; étude de la circulation sanguine après opacification des vaisseaux, etc. (radio-anatomie).

En définitive, l’anatomie est inséparable et complémentaire de la physiologie, car l’étude minutieuse des structures de l’organisme en éclaire le fonctionnement. À titre d’exemple, l’histologie du tube urinifère, ou néphron, explique les différentes étapes de la sécrétion urinaire. On doit insister sur les rapports de plus en plus étroits mis en lumière par les techniques modernes de la microscopie ou de la biochimie, entre les structures organiques, histologiques, cytologiques et macromoléculaires d’une part, et les fonctions d’autre part.

D’un point de vue plus spécifiquement médical, l’anatomie générale s’efforce de préciser les caractéristiques et les limites du normal, tenant compte des multiples variations individuelles; à ce titre, elle constitue le système de référence sur lequel repose l’anatomie pathologique.

Anatomie pathologique

Elle a pris son essor après les remarquables travaux de Morgagni (1761). Elle analyse les altérations que subissent les viscères, le cerveau, les vaisseaux, etc., sous l’influence de la maladie, ou d’agressions variées, traumatismes, intoxications, etc.

Elle repose tout d’abord sur la pratique des autopsies, qui établissent un bilan précis des lésions ayant provoqué la mort, et les confronte avec les troubles qui l’ont précédée.

L’autopsie médico-légale constitue un cas particulier visant à déterminer la cause de la mort: naturelle, accidentelle, volontaire (suicide), ou criminelle.

Le domaine de l’anatomie pathologique est considérable: le chirurgien qui décrit les lésions découvertes à l’intervention, l’endoscopiste qui examine une tumeur de la vessie, le radiologue qui précise le siège d’un cancer de l’estomac, l’histologiste qui observe au microscope un fragment de foie, d’utérus ou de peau, prélevé par biopsie, appliquent tous des méthodes anatomiques.

2. Anatomie animale et anatomie végétale

Parallèlement à l’anatomie humaine, s’est développée de même une anatomie animale qui présente, elle aussi, des branches multiples.

Certaines sont orientées vers l’étude des animaux domestiques et dépendent de la médecine vétérinaire. D’autres cherchent à éclairer la systématique du règne animal, à en dégager les grands traits ou à préciser les détails de l’évolution. Ainsi en est-il de la paléontologie, si fructueuse depuis les travaux de Cuvier, qui a montré comment le principe de corrélation organique pouvait être utilisé pour la reconstitution des organismes fossiles.

De l’anatomie comparée des formes vivantes et des espèces disparues sont issues les notions de types d’organisation, de degré d’évolution, d’adaptation.

Il existe enfin une anatomie végétale, calquée sur l’anatomie animale quant à ses principes généraux et sa diversification en sections spécialisées. Elle connaît actuellement un remarquable essor. L’anatomie végétale se trouve principalement examinée dans les articles CORMOPHYTES, FEUILLE, FLEUR, RACINE, THALLE et TIGE.

anatomie [ anatɔmi ] n. f.
• 1370; bas lat. anatomia « dissection », d'o. gr.; cf. -tomie
1Étude scientifique, par la dissection ou d'autres méthodes (radiologie, etc.), de la structure et de la forme des êtres organisés ainsi que des rapports entre leurs différents organes. morphologie. Anatomie humaine, animale, végétale, comparée. Anatomie descriptive. angiologie, myologie, neurologie, ostéologie, splanchnologie. Anatomie macroscopique, microscopique ( histologie) . Anatomie pathologique : étude des altérations des organes et des tissus. Anatomie artistique : étude des formes extérieures en vue de la représentation par l'art.
Par ext. Structure de l'organisme ainsi étudié. Caractères généraux de l'anatomie d'un crustacé. Les formes extérieures (étudiées par l'anatomie artistique). Une belle anatomie. Fam. Dévoiler son anatomie : se déshabiller devant témoin.
2(XVIe) Dissection. Pièce d'anatomie. Amphithéâtre d'anatomie. Aide d'anatomie. adjuvat.
Par ext. Corps (ou partie du corps) disséqué et préparé en vue de sa conservation; imitation d'un corps disséqué. Des « anatomies en cire colorée » (Voltaire).

anatomie nom féminin (bas latin anatomia, du grec anatomê, de anatemnein, disséquer) Science qui a pour objet l'étude de la forme et de la structure des êtres organisés, et celle des rapports des organes qui les constituent : Anatomie humaine, anatomie végétale. Forme extérieure du corps considéré sous son aspect esthétique ou athlétique : Une belle anatomie.anatomie (expressions) nom féminin (bas latin anatomia, du grec anatomê, de anatemnein, disséquer) Anatomie artistique, art de la représentation des formes corporelles dans les œuvres d'art. (Cet art suppose une étude préliminaire de la charpente osseuse [ostéologie] et de la musculature [myologie].) Anatomie comparée, étude comparative des organes homologues de divers animaux ou végétaux, révélant les adaptations, les radiations évolutives, les parentés probables entre espèces, etc. ● anatomie (synonymes) nom féminin (bas latin anatomia, du grec anatomê, de anatemnein, disséquer) Forme extérieure du corps considéré sous son aspect esthétique ou...
Synonymes :
- corps
- physique
- plastique

anatomie
n. f.
d1./d Science fondamentale qui étudie, en partic. par la dissection, les moulages et les coupes, la structure et les rapports dans l'espace des différents organes et tissus chez les êtres organisés.
|| Anatomie pathologique: étude des lésions provoquées par les maladies et les traumatismes dans les tissus et les viscères, par analyses microscopique, histologique et cellulaire.
d2./d Structure générale d'un organisme, disposition des organes les uns par rapport aux autres. La complexité de l'anatomie du corps humain.
Par anal. Anatomie d'une automobile.
|| Fam. Aspect extérieur du corps. Exhiber une piètre anatomie.
L'APPAREIL CIRCULATOIRE
LES PRINCIPAUX NERFS ET PLEXUS NERVEUX
LE SQUELETTE
LE MUSCLE SQUELETTIQUE

⇒ANATOMIE, subst. fém.
MÉDECINE
A.— Dissection d'un corps organisé en vue d'en étudier la structure :
1. L'anatomie des coquillages est très-délicate, et offre des difficultés insurmontables.
Voyage de La Pérouse, t. 4, 1797, p. 124.
2. Qui eût osé soutenir que la chenille, avec ce luxe pesant d'organes digestifs qu'elle traîne et ses grosses pattes velues, fût même chose qu'un être ailé, éthéré, le papillon? Il [Swammerdam] osa dire, et montra par la plus fine anatomie, que chenilles, nymphes et papillons, c'étaient trois états du même être, trois évolutions naturelles et légitimes de sa vie.
J. MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 99.
1. En partic. Dissection en vue de l'enseignement ou de la recherche médicale. Amphithéâtre d'anatomie, leçon d'anatomie :
3. Les hommes à collerette et à grand chapeau noir rapprochent leurs têtes autour d'une table, comme dans la Leçon d'anatomie.
P. MORAND, New-York, 1930, p. 8.
Pièce, préparation d'anatomie. Partie d'un corps disséqué de manière à pouvoir être conservé en vue de l'enseignement ou de la recherche; p. ext., son imitation en plâtre, en cire, etc. :
4. Pendant que j'observais les pièces d'anatomie, Mme de Sesanne était restée à quelque distance de moi, appuyée sur un autel antique formé tout entier de débris humains.
V. DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 365.
5. Les crabes avaient mangé l'homme, la pieuvre avait mangé les crabes. Il n'y avait près du cadavre aucun reste de vêtement. Il avait dû être saisi nu. Gilliatt, attentif et examinant, se mit à ôter les crabes de dessus l'homme. Qu'était-ce que cet homme? Le cadavre était admirablement disséqué. On eût dit une préparation d'anatomie; toute la chair était éliminée; pas un muscle ne restait, pas un os ne manquait.
V. HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 382.
Cabinet d'anatomie. Lieu où l'on conserve en vue de l'enseignement ou de la recherche des collections de pièces d'anatomie :
6. De même que la vue d'un cabinet d'anatomie, où les maladies infâmes sont figurées en cire, rend chaste et inspire de saintes et nobles amours au jeune homme qu'on y mène; de même la vue de la conciergerie et l'aspect du préau, meublé de ces hôtes dévoués au bagne, à l'échafaud, à une peine infamante quelconque, donnent la crainte de la justice humaine à ceux qui pourraient ne pas craindre la justice divine, (...).
H. DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1848, p. 521.
Planche, table d'anatomie. Image, représentation d'une pièce ou d'une préparation d'anatomie :
7. L'analyse doit toujours précéder la synthèse; mais de l'analyse à l'œuvre d'art il y a toute la différence qui est entre une planche d'anatomie et une statue. Tout le travail préparatoire doit être résorbé; il doit devenir invisible encore que toujours présent.
A. GIDE, Journal, 1923, p. 771.
P. méton. Ce qui est saisi ou connu par la dissection.
a) Structure d'un organe ... :
8. Quoique l'anatomie des plantes marines nous soit encore inconnue, il est certain qu'elles sont harmoniées avec toutes les puissances de la nature.
J.-H. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 184.
b) Le corps en tant qu'il est disséqué ou analysé.
Vx. Squelette :
9. Le Tyran vint, quand il fit grand jour, avec un garçon de ferme pour chercher le chariot. Il heurta du pied la carcasse du loup à demi rongé et vit entre les brancards, sous les harnais, que les crocs ni les becs n'avaient entamés, l'anatomie de la pauvre bête.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 174.
P. ext., et parfois iron. Forme, aspect extérieur d'un corps.
♦ [En parlant d'une pers.] :
10. Puis revenant à l'obsession académique, il se dit et ses lèvres en remuèrent : « Quand je pense que j'en ai vu au moins quinze tout nus, et que je n'ai que quatorze voix!... Quel peut bien être le quinzième? » Parmi les anatomies qu'il avait eues devant lui, les dos arrondis piquetés de vieux points noirs, les gros ventres surplombant un reste de toison blanche, il cherchait le traître.
M. DRUON, Les Grandes familles, 1948, p. 29.
11. D'ailleurs je me voyais si mal enceinte avec le corps mince et dur que j'avais... pour une fois, je me félicitais de mon anatomie d'adolescente.
F. SAGAN, Bonjour tristesse, 1956, p. 138.
♦ [En parlant d'un animal] :
12. Il arrive tout à coup des rafales hurlantes pleines d'anatomies merveilleuses. Ce sont des têtes d'alligators sur des pieds de chevreuil, des cous de cheval terminés par des vipères, des grenouilles velues comme des ours, des hiboux à queue de serpent, ...
G. FLAUBERT, La Tentation de saint Antoine, 1856, p. 599.
En partic. dans la lang. des B.-A. :
13. Le surlendemain, dès huit heures, Pellerin vint lui faire visite. Il commença par des admirations sur le mobilier, des cajoleries. Puis, brusquement :
— « Vous étiez aux courses, dimanche? »
— « Oui, hélas! »
Alors, le peintre déclama contre l'anatomie des chevaux anglais, vanta les chevaux de Géricault, les chevaux du Parthénon.
G. FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, 1869, p. 17.
14. Ce modèle a une belle anatomie : se dit d'un modèle vivant bien proportionné.
HUGUES, Expressions d'atelier.
2. Au fig. Analyse méthodique et subtile :
15. Descartes, Malebranche, Pascal ont cherché les définitions du travail de la pensée, mais Kant et d'autres philosophes allemands cherchent l'anatomie, la dissection de la pensée.
A. DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1847, p. 1251.
16. Il est bien étrange que ce soit nous, entourés, encombrés de tout le joli du XVIIIe siècle, qui nous livrions aux plus sévères et presque aux plus répugnantes études du peuple; que ce soit nous, chez lesquels la femme a si peu d'entrée, qui fassions de la femme l'anatomie la plus sérieuse, la plus creusée, la plus intime.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1864, p. 50.
Rem. Syntagmes rencontrés anatomie d'une passion, d'un sentiment; anatomie de l'âme, — psychologique.
B.— P. méton. Science qui a pour objet l'étude de la structure et de la morphologie des êtres vivants et en particulier de l'homme :
17. Les progrès de l'anatomie furent très lents, non seulement parce que des préjugés religieux s'opposaient à la dissection des cadavres, mais parce que l'opinion vulgaire en regardait l'attouchement comme une sorte de souillure morale.
A. DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, p. 67.
Rem. Quelques syntagmes anatomie comparée, descriptive, humaine, pathologique; anatomie du cerveau, de la face; cours, leçons d'anatomie.
Prononc. :[]. D'apr. FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787, la syllabe finale est longue. GATTEL 1841 transcrit l'avant-dernière syllabe avec [o] fermé. Enq. :/anatomi/.
Étymol. ET HIST. — 1. 1370 « étude de la structure des organes par leur dissection » (ORESME, Eth., 29 ds GDF. Compl. : Et en ont un livre que il appellent anatomie); 2. p. ext. 2e moitié XVe s. « squelette » (Nouv. Fabr. des excell. traits de verité, p. 41, ibid. : Entre lesquelles estoit un vieil homme, grand et sec comme une anatomie); 3. 1569 fig. « examen minutieux, analyse » (CALVIN, Sermon sur le livre de Job, 115 ds HUG. : Si on eust fait quelque anatomie de son cœur, et sondé ou espluché là dedans tout ce qui y estoit ... on n'y eust trouvé nulle hautesse secrette).
Empr. au b. lat. anatomia attesté au sens de « dissection » dep. CAELIUS AURELIANUS, Acut., 1, 8, 57 ds TLL s.v.; bien attesté en lat. médiév., Mittellat. W. s.v.
STAT. — Fréq. abs. litt. :536. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 827, b) 1 563; XXe s. : a) 445, b) 467.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BOUILLET 1859. — Forest. 1946. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — HUSSON 1970. — LAF. Suppl. 1878. — Lar. méd. 1970. — LE ROUX 1752. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — POLLET 1970.

anatomie [anatɔmi] n. f.
ÉTYM. 1370; du bas lat. anatomia, grec anatomia; → -tomie, de anatemnein « disséquer ».
1 Étude scientifique de la structure et de la forme des êtres organisés, ainsi que des rapports entre leurs organes. Morphologie. || Faire l'anatomie d'un homme, d'un animal, d'une plante.
Anatomie humaine. || Branches de l'anatomie. Angiologie (vaisseaux), arthrologie (articulations), chondrologie (cartilages), myologie (muscles), neurologie, névrologie (système nerveux), ophtalmologie (œil), ostéologie (os), sarcologie (tissu musculaire), splanchnologie (viscères : appareils digestif, respiratoire, génito-urinaire, etc.), syndesmologie (ligaments)… aussi Somatologie.
1 L'anatomie, premier et principal fondement de la médecine.
Ambroise Paré, Préface, in Littré.
1.1 Jamais, dit Rodin, l'anatomie ne sera à son dernier degré de perfection, que l'examen des vaisseaux ne soit fait sur un enfant de quatorze ou quinze ans, expiré d'une mort cruelle; ce n'est que de cette contraction que nous pouvons obtenir une analyse complète d'une partie aussi intéressante.
Sade, Justine…, t. I, p. 126.
Anatomie animale : branche descriptive de la zoologie. || Anatomie végétale, faisant partie de la botanique.
2 L'étude des animaux n'est rien sans l'anatomie; c'est par elle qu'on apprend à les classer, à distinguer les genres, les espèces.
Rousseau, Rêveries…, 7e promenade.
Anatomie générale. || Anatomie descriptive (ou analytique); anatomie physiologique (ou fonctionnelle). || Anatomie macroscopique; anatomie topographique. || Anatomie des organes. Organogénie. || Anatomie des tissus, des cellules, ou anatomie microscopique. Cytologie, histologie. || Anatomie radiologique. || Anatomie comparée : étude comparative de la structure des êtres vivants, fondée aujourd'hui sur l'évolution et l'embryologie.
2.1 L'anatomie comparée montre le développement graduel de l'encéphale chez les vertébrés supérieurs et l'embryologie nous fait assister à un développement semblable chez l'embryon humain.
Jean Delay, la Psycho-physiologie humaine, p. 32.
Anatomie pathologique : étude des altérations des organes et des tissus, du fait des maladies (anatomie pathologique, macroscopique, histopathologie). Pathologie.
Spécialt. Enseignement de l'anatomie, élément essentiel, avec la physiologie et la pathologie, des études de médecine. Médecine. || Cours, professeur, traité d'anatomie. || La leçon d'anatomie du professeur Tulp, tableau de Rembrandt (1632). || Préparateur d'anatomie. Prospecteur. || Aide d'anatomie. Adjuvat. || Amphithéâtre d'anatomie. || Planche d'anatomie.
Anatomie artistique : étude de la représentation de l'être humain (et des animaux) par l'art, en fonction des réalités anatomiques.
3 S'il est exact qu'exista à Alexandrie, sous les deux premiers Ptolémées, une école d'anatomie florissante parce que la dissection des cadavres humains y fut autorisée, l'on sait qu'elle eut une existence éphémère (…) Quoi qu'il en soit, à aucun moment, rien de pareil à ce que depuis la Renaissance nous appelons l'anatomie artistique n'exista.
Paul Richer, Nouvelle anatomie artistique, V, p. 3.
tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
2 Par métonymie. Structure de l'organisme ainsi étudié. || Caractères généraux de l'anatomie d'un crustacé.
3 Formes extérieures de l'homme et de l'animal (étudiées par l'anatomie artistique). || Une belle anatomie. Académie.|| « Le peintre déclama contre l'anatomie des chevaux anglais, vanta les chevaux de Géricault… » (Flaubert, l'Éducation sentimentale).
Fam. (Plais. ou iron.). || Contempler l'anatomie de qqn. || Dévoiler, exhiber son anatomie : se déshabiller devant témoin.
3.1 — Vous avez vu Rocdiane ? Il est là-bas. J'ai été le prendre au saut du lit. Oh ! regardez-moi cette anatomie !
Un petit monsieur passait, aux jambes cagneuses, aux bras grêles, au flanc maigre, qui fit sourire de dédain ces deux vieux modèles de la vigueur humaine.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 285.
4 (XVIe). Vx. Dissection. || Pièce d'anatomie. || Cabinet d'anatomie.
(1558). Fig. || Faire l'anatomie de qqch., en faire l'étude, l'analyse minutieuse. Autopsie, dissection.
4 Théophile (…) d'une plume libre et inégale (…) charge ses descriptions, s'appesantit sur les détails : il fait une anatomie.
La Bruyère, les Caractères, I, 39.
5 Une anatomie des passions du cœur humain.
Fénelon, Dialogue sur l'éloquence, I.
5 Par métonymie. Corps (ou partie du corps) disséqué et préparé en vue de sa conservation; imitation d'un corps disséqué.
6 Personne ne doute que des anatomies en cire colorée ne soient des ouvrages d'habiles artistes.
Voltaire, Principes d'action, I, in Littré.
(XVe). Vx. Squelette.
DÉR. Anatomiser, anatomisme, anatomiste. — V. Anatomique.
COMP. V. Anatomo-.

Encyclopédie Universelle. 2012.