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PRESSE
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P EU de mots ont connu une telle extension, accompagnée d’un tel glissement de sens, que le mot «presse». Legs de Gutenberg, la presse est à l’origine le moyen d’impression qui permet la reproduction d’un texte à de multiples exemplaires: livres d’abord, almanachs, gazettes et autres feuilles ensuite, puis ce que l’on ne cessera plus d’appeler le «journal». Il en découle une quasi-identité entre presse et journal, qui se double d’une autre entre presse et information: double identité entre le moyen technique et l’objet qu’il permet de produire, entre le moyen technique et la fonction sociale de l’objet produit.

Au XIXe siècle, par étapes successives, la révolution industrielle a assuré la prééminence du journal, avec l’emploi de la force motrice pour le tirage, la substitution de la composition mécanique à la composition manuelle, le passage des presses à platine aux rotatives; à cet apport technologique il faut ajouter celui des télécommunications qui, accélérant la transmission des «nouvelles» brutes, par l’intermédiaire des agences notamment, influent considérablement sur le contenu des «organes de presse», ainsi que le concours des moyens de transport qui accélèrent la distribution.

Or la révolution technologique du XXe siècle entraîne la diffusion de l’information par les ondes. Alors que la presse semblait indissociable de l’écrit, on parle, dès les années trente, de «presse parlée» et, après la Seconde Guerre mondiale, de «presse télévisée» aussi indifféremment que de «journal parlé» ou de «journal télévisé». Le moyen technique est devenu tout autre, le mode de réception et de perception aussi; le sens du terme «presse» s’est cristallisé au niveau de la fonction.

Parallèlement, et progressivement, la presse «écrite» a perdu sa place exclusive, puis même sa place privilégiée, dans la hiérarchie des moyens de communication de masse. Son rôle est relativisé. Qu’il s’agisse de la mobilisation du public (audience) ou de la publicité (ressources), elle subit la concurrence de la radio et de la télévision. Elle ne s’est pas encore vraiment adaptée à cette situation nouvelle.

Il faut pourtant considérer que l’évolution qui a conduit à la presse écrite du milieu du XXe siècle s’est faite, dans le monde libéralo-capitaliste, à travers toutes sortes de niveaux de concurrence. C’est, après de brillants débuts à un sou, un penny ou un cent, le journal de «grande information» qui tue peu à peu le journal dit d’opinion. C’est le quotidien prenant le pas sur l’hebdomadaire politique ou littéraire, sans parler des revues «d’intérêt général» condamnées à un rôle résiduel, ni même, peut-être, du livre. Ce sont les grands quotidiens régionaux absorbant ou éliminant (comme en France) les journaux locaux, fusionnant entre eux ou se partageant le territoire, et limitant l’aire de pénétration des journaux nationaux; ou, à l’inverse (comme en Grande-Bretagne), de grands régionaux se «nationalisant»; ou encore (comme aux États-Unis ou en Allemagne) des chaînes englobant les organes de plusieurs métropoles. C’est surtout le drainage de la publicité par les journaux «concentrés», en fait par les groupes de presse, dépendants ou non d’autres groupes économiques (industriels ou de messagerie).

Les problèmes de la presse ont toujours suscité de grands débats: la liberté de la presse, ce fleuron des libertés fondamentales, qui oscille toutefois entre celles de l’individu et celles de l’entreprise; l’indépendance de la presse vis-à-vis tantôt des «puissances d’argent», tantôt de la puissance publique, qui suscitent ou remettent en cause les statuts des entreprises et des journalistes, et éventuellement la participation de ces derniers à la marche de l’entreprise; ou même la péréquation des ressources publicitaires au bénéfice des journaux les moins favorisés. Tous ces débats incertains, cependant, ne résistent guère devant les contraintes imposées par une double loi. D’abord la loi du coût, très élevé du fait des normes de fonctionnement et de l’archaïsme de l’imprimerie de presse ainsi que du fait du grand nombre de services nécessaires à la «fabrication» de l’information. Ensuite la loi singulière qui veut que le produit ne soit pas payé à son prix par le consommateur final (on a même cru pouvoir en envisager la gratuité), mais le soit, pour une part écrasante, par ceux qui, de la petite annonce à la page de prestige, y voient un support pour la transmission d’un type particulier de message, le message publicitaire, imposant du même coup au journal son volume, parfois même son style. Et cela ne va pas sans que l’entreprise de presse bénéficie de privilèges divers (fiscaux ou postaux) de la part de la puissance publique.

Cette situation ambiguë n’existe pas dans les pays totalitaires, où la presse ne prétend pas constituer un «quatrième pouvoir» puisqu’elle y est un prolongement, et l’un des modes d’expression, du seul pouvoir qui, issu de la violence ouverte, ne saurait admettre de clivage ni politique ni d’intérêt.

Situation ambiguë que ne connaissent guère, non plus, les pays sous-développés, où le journal est un trop grand luxe pour autoriser une grande diversité et où, même si ces pays ne se réfèrent pas à une idéologie définie, la communication sociale, lorsque la nécessité en est reconnue dans une perspective à la fois mobilisatrice et éducatrice, s’exerce dans un sens vertical descendant auquel la radio semble satisfaire plus efficacement et plus économiquement.

Nul ne saurait pourtant prédire la fin de la presse écrite. Et les difficultés que rencontrent surtout les quotidiens ne doivent pas dissimuler l’extraordinaire développement d’une presse à périodicité variable, spécialisée ou que l’on peut appeler, non sans approximation, «de loisir». Double signe d’une évolution culturelle de la société, il y a, d’une part, la manifestation d’un besoin qui s’étend et se diversifie, lié à la nécessité d’un approfondissement des connaissances scientifiques et techniques, du recyclage et de la formation permanente; et, d’autre part, l’appel à une lecture qui s’insère mieux dans le temps libre, satisfait mieux aux «hobbies», semble plus distrayante, parfois plus instructive que celle du journal quotidien. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il y paraisse même, ce dernier ne peut manquer de subordonner sa fonction «récréative» – voire «psychothérapique» (J. Stoetzel) – à sa fonction primordiale d’information liée à l’événement. Car, dans son ensemble, la presse écrite, quotidienne en particulier, ne verra pas lui échapper cette mission essentielle: l’approfondissement d’une information dont la présentation dans les autres mass media a toutes chances de rester fragmentaire, elliptique et surtout sélective. En effet, la mesure du temps, pour ne parler que de cette seule contrainte, s’impose avec davantage d’intransigeance que celle de l’espace dans le domaine de l’imprimé. Il reste que l’achat (devenu souvent intermittent, l’emportant en tout cas sur l’abonnement) demeure pour l’organe imprimé l’ultime sanction de la réussite ou de l’échec, effet de l’acte volontaire, ou réflexe, du lecteur qui, dans les sociétés occidentales, conditionne ainsi, fût-ce de façon différée, le comportement des annonceurs publicitaires. Et l’on est en droit d’estimer que le journal sera acculé quelque jour à repenser sérieusement ses rapports avec un public auquel s’adressent des moyens de communication concurrents mais complémentaires.

presse [ prɛs ] n. f.
• 1050; de presser
I(1050) Vx ou littér. Multitude de personnes assemblées dans un petit espace. foule. « Elle trouva un courage surnaturel pour fendre la presse » (Balzac). II(déb. XIIe)
1Dispositif, mécanisme destiné à exercer une pression sur un solide pour le comprimer ou y laisser une impression. Presse à levier, à coin, à vis. Presse mécanique à plateaux, presse à cylindres ( laminoir) . Presse à bras, à moteur. Presse hydraulique : dispositif par lequel une force appliquée par un piston sur une petite surface est transmise par un liquide à un autre piston de grande surface, et ainsi multipliée. — Presse à comprimer, à écraser, à fouler. Presse de relieur. Mise en presse des feuilles pour le brochage. Châssis-presse de photographe. châssis. Presse à coller, à découper, à emboutir, à perforer les métaux. Presse à balle, destinée à la mise en balles de déchets industriels. — Presse à disques. Presse monétaire, destinée à la frappe des médailles et des monnaies. — « Dans le placard, j'avais remarqué une presse à viande » (Bosco). Mettre sous la presse : presser.
Tennis Presse-raquette.
2Spécialt Machine destinée à l'impression typographique. Presse à bras, anciennement en bois et à vis. Presse mécanique à cylindre. Presse rotative. rotative. — SOUS PRESSE. Mettre sous presse : donner à imprimer ou commencer à imprimer. À l'heure où nous mettons sous presse. Ouvrage sous presse, à l'impression. — (Dans le nom d'une maison d'édition) Les Presses de la Cité.
3(1765) Ce que la presse typographique imprime, impression de textes. Liberté de la presse : liberté d'imprimer et de diffuser. « Y a-t-il rien de plus tyrannique par exemple, que d'ôter la liberté de la presse ? » (Voltaire). Lois sur la presse. Délits de presse : fausses nouvelles, diffamation, etc.
♢ PRESSE PÉRIODIQUE, absolt PRESSE : l'ensemble des publications périodiques et des organismes qui s'y rattachent. « La polémique fait la puissance de la presse et détermine son utilité » (Nerval). Agence de presse, chargée de fournir des informations aux journaux. L'agence France-Presse (A. F. P.). Agencier de presse. Attaché de presse. Service de presse. Argus de la presse. Presse écrite (journaux), presse parlée (radio), presse télévisée (télévision). média. Presse d'information, d'opinion; presse politique. La grande presse : la presse à grand tirage (les grands quotidiens d'information). La presse parisienne. La presse de province. La presse du soir. La presse à sensation. La presse du cœur : les magazines sentimentaux. La presse féminine. Un groupe de presse. Dans la presse ou sur les ondes. Campagne de presse. Coupures de presse. Par méton. Les journalistes. Convoquer la presse. Conférence de presse. Point de presse. 1. point.
Loc. Avoir bonne, mauvaise presse : avoir des commentaires flatteurs ou défavorables dans la presse. Ce film a eu une presse exécrable. Fig. Avoir bonne, mauvaise réputation. « Les pigeons de Paris n'avaient pas bonne presse » (Fallet).
III(XVIe « action de se presser ») Se dit, dans le commerce et l'industrie, des activités plus intenses dans certaines périodes (cf. Coup de feu [I, 3o]). « Dans les moments de presse, aux grandes foires, Mme Charlet va donner là-bas un coup de main à sa fille » (Zola).

presse nom féminin (de presser) Nécessité de se hâter, imposée par un travail urgent. Machine à imprimer. Ensemble des journaux et des revues périodiques : Que dit la presse ce matin ? Presse d'opinion. Les journalistes : Convoquer la presse. Agriculture Machine réduisant le volume d'un produit agricole en le compressant pour en faciliter la manutention (presses à agglomérer les fourrages déshydratés ou les farines, presses à fourrages et à pailles). Agroalimentaire Machine permettant d'exprimer l'huile des matières premières oléagineuses. Histoire Enrôlement forcé de marins professionnels pour le service du roi sur les bâtiments de guerre. Mécanique Machine composée essentiellement de deux plateaux susceptibles de se rapprocher par commande mécanique ou hydraulique, pour comprimer ce qui est placé entre eux. Menuiserie Étau en bois, fixé à l'avant de l'établi, et qui sert à maintenir les planches, les pièces à travailler. Œnologie Synonyme de pressoir. Reliure Organe des appareils dans lesquels le livre est fortement serré (endossure, par exemple). Textiles Machine à plateaux chauffants et vaporisants, destinée à aplatir et à repasser à chaud les étoffes et les articles confectionnés. ● presse (citations) nom féminin (de presser) Émile Augier Valence, Drôme, 1820-Paris 1889 Académie française, 1857 La presse étant un sacerdoce, il faut bien pourvoir aux frais du culte. Les Effrontés, III, 3, le marquis Michel Lévy Pierre Augustin Caron de Beaumarchais Paris 1732-Paris 1799 […] Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l'opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs. Le Mariage de Figaro, V, 3 François René, vicomte de Chateaubriand Saint-Malo 1768-Paris 1848 Plus vous prétendez comprimer [la presse], plus l'explosion sera violente. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle. Mémoires d'outre-tombe Benjamin Constant de Rebecque Lausanne 1767-Paris 1830 L'unique garantie des citoyens contre l'arbitraire, c'est la publicité. Observations sur le Discours prononcé par S. E. le ministre de l'Intérieur Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le Pape, le papier. Tas de pierres Éditions Milieu du monde Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Tout faiseur de journaux doit tribut au Malin. Lettre à M. Simon de Troyes, février 1686 Anthony Trollope Londres 1815-Londres 1882 La dixième Muse, qui maintenant gouverne la presse. The tenth Muse, who now governs the periodical press. The Warden, 14presse (expressions) nom féminin (de presser) Avoir bonne, mauvaise presse, être l'objet de propos bienveillants, malveillants. Dossier de presse, synonyme de press-book. Maison de la presse, point de vente des journaux en province, appartenant au groupe Hachette. Presse du cœur, ensemble des périodiques spécialisés dans des histoires sentimentales. Revue de presse, présentation comparative d'extraits d'articles de journaux sur un même sujet. Service de presse, service d'une entreprise, chargé des rapports avec la presse et dirigé par un attaché de presse ; envoi d'un ouvrage par l'auteur ou l'éditeur aux journalistes ; exemplaire envoyé. Sous presse, se dit d'un ouvrage qui est en cours de tirage. Mise en presse, serrage d'un volume, ou des cahiers d'un volume, dans une presse. Presse à épreuves, presse servant à tirer les épreuves d'essai. Presse hydraulique, presse dans laquelle la pression est obtenue par l'intermédiaire d'un fluide, à l'aide d'un accumulateur à charge, d'une pompe ou d'un compresseur. Presse à main, presse dans laquelle l'effort mécanique effectué à la main est amplifié par un système mécanique ou hydraulique. Presse à panneaux, presse constituée par des serre-joints à vis et à taquet, utilisée pour coller les panneaux, et qui permet de maintenir la planéité pendant le collage. Presse monétaire, presse mécanique conçue spécialement pour la frappe des monnaies. Moût de presse, dans la vinification en blanc, jus qui s'obtient par pressage des raisins, après le moût de goutte. Vin de presse, dans la vinification en rouge, vin extrait du marc fermenté, après avoir tiré le vin de goutte. Presse aspirante, presse humide dont l'un des rouleaux est plein et l'autre constitué par une coquille métallique revêtue de caoutchouc et perforée sur toute la surface de façon à faire agir le vide. Presse coucheuse, presse humide dont les deux rouleaux sont pleins. Presse humide, combinaison de rouleaux dont les surfaces sont en granite poli, caoutchouc, tissu ou feutre, utilisée pour exprimer l'eau de la bande humide et rendre celle-ci compacte. Presse à molette, rouleau revêtu de caoutchouc, portant un motif en relief ou en creux et utilisé pour produire un filigrane. Presse offset, ensemble de deux rouleaux pleins destinés à améliorer la surface du papier ou du carton. Presse à plaquer, synonyme de châssis à plaquer. Presse à dorer, machine utilisée pour l'impression et la dorure à la plaque des couvertures de reliure, et munie d'un système d'avancement automatique des rouleaux de couleurs, de bronze ou d'or. Presse à rogner, presse en bois, dans laquelle on place le volume pour en rogner les tranches. ● presse (synonymes) nom féminin (de presser) Nécessité de se hâter, imposée par un travail urgent.
Synonymes :
- affairement
- précipitation
Dossier de presse
Synonymes :
- press-book
Industrie du papier. Presse à plaquer
Synonymes :
- châssis à plaquer
Reliure. Presse à dorer
Synonymes :
- balancier
Synonymes :
- Œnologie. pressoir

presse
n. f.
d1./d Dispositif, machine destinée à comprimer ou à déformer des objets, des pièces ou à y laisser une empreinte. Presse hydraulique. Presse à cintrer, à estamper, à emboutir.
d2./d Machine à imprimer.
Mettre un ouvrage sous presse, commencer à l'imprimer.
d3./d Ensemble des journaux. La presse d'information. Liberté de la presse.
Agence de presse, qui transmet les nouvelles aux journaux.
|| Loc. Avoir bonne, mauvaise presse: recevoir dans la presse un écho favorable, défavorable; fig. jouir d'une bonne, d'une mauvaise réputation.
d4./d Nécessité de hâter le travail par suite de l'abondance de la besogne. Engager du personnel temporaire dans un moment de presse.

⇒PRESSE, subst. fém.
A. —[Corresp. à presser A]
1. Vx. Action de presser, de comprimer; résultat de cette action. Lorsque vous serez assuré de la parfaite cuisson des pieds, égouttez-les; enlevez-en tous les os et mettez-les en presse (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p.135).
Vin de presse. ,,Vins rouges obtenus par pressurage, par opposition aux vins dits de goutte`` (Nouv. Lar. ill.; dict. XIXe et XXes.).
Arg. ,,Brimade qui consistait à acculer un conscrit dans un coin de cour ou d'escalier et à le presser à plusieurs avec force`` (ESN. 1966). [Sous Louis-Philippe] et si [les nouveaux] (...) tentaient de résister, on les acculait dans un coin et on leur donnait une presse (TITEUX, St-Cyr, 1898, p.329).
Mettre en presse (pop.). Mettre en gage. En 1808, on disait mettre en presse [que donne D'Hautel] (LARCH. 1862, p.262).
2. a) Machine composée de deux parties se rapprochant sous l'effet d'une force mécanique, hydraulique ou électrique pour exercer une pression sur ce qui est placé entre elles afin d'en extraire un liquide, d'en diminuer le volume, d'en assurer le poli ou le maintien ou d'y laisser une empreinte quelconque. Presse à air, à bras, à coins, à cylindre, à disques, à levier, à moteur, à percussion, à vis; presse à fromage, à viande; plateau, rouleau de presse; presse mécanique; presse d'établi; presse à coller, à comprimer, à découper, à écraser, à emboutir, à fouler, à perforer, à tréfiler. [Le contre-maître] installa sa recrue près de la presse à eau et lui dit en goguenardant: —Allez-y, Auguste, et pompez ferme! (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.66). [Les déchets] peuvent subir un pressage préliminaire (prépressage) ayant pour but de réduire leur volume avant d'être chargés dans une presse chauffante à étages multiples (Industr. fr. bois, 1955, p.29).
INDUSTR. ALIM. Presse continue. Presse travaillant en continu et permettant une expression plus grande de l'huile (et qui remplace l'ancienne presse hydraulique travaillant en discontinu):
1. Les méthodes de travail ont elles-mêmes évolué. On a d'abord utilisé la presse continue en première pression (huile vierge de première pression) complétée et terminée par une pression à la presse hydraulique (huile de deuxième pression). Puis on a supprimé la presse hydraulique en réalisant la pression unique à la presse continue. Enfin —et c'est ce qui se fait actuellement —on combine l'emploi de la presse continue avec l'extraction par solvants...
BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p.46.
Rem. Selon BOUILLET 1859, ,,la presse à levier [est] la plus simple de toutes et celle dans laquelle la résistance se trouve placée entre le point d'appui et celui d'application de la puissance (...) c'est aussi à ce genre qu'appartient la presse à bras employée dans la plupart des imprimeries``.
Mettre sous presse. Les feuillets ou placages sont simplement «encollés», soit au pinceau, soit au pistolet, soit à l'encolleuse, puis sont mis sous presse (CAMPREDON, Bois, 1948, p.101).
b) Spécialement
SPORTS. Dispositif permettant le maintien en forme des articles de sports (raquettes, skis...). Presse, forme trapèze pour raquettes (Catal. Tunmer, 1936). Skis frêne, (...) bâtons, disques, dragonne et jeu de presses (Catal. jouets (B.H.V.), 1936).
IMPR. Machine destinée à l'impression typographique et au tirage des imprimés. Presse lithographique, rotative, typographique; marbre de la presse. Les industries s'équipèrent de machines-outils, le matériel textile se diversifia, et de même les rotatives et presses à imprimer: autant de débouchés pour l'acier (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p.337):
2. Ce livre (...) est le premier où l'on ait pu réunir le luxe et la perfection qui distinguent les livres tirés à la presse à bras, tout en l'en [sic] exécutant le tirage à la presse mécanique. Cette espèce de triomphe qui consiste à faire tomber juste les lignes les unes sur les autres dans la retiration, c'est-à-dire en tirant le second côté de la feuille au revers du côté déjà noirci, s'est constamment bien accompli.
BALZAC, Corresp., 1842, p.482.
Presse en taille-douce. ,,Cette presse sert tout spécialement pour tirer les épreuves sur les planches gravées en creux`` (MAIRE, Manuel biblioth., 1896, p.335).
Expressions
Vx. Faire gémir la presse. Imprimer sans arrêt:
3. Faire gémir la presse = vieille expression du temps où dans les ateliers on se servait de machines en bois. Presses à bras dont le seul modèle actuel est la Stoonhope (inv. 1810) qui sert encore à faire quelques épreuves soignées et en province pour le tirage réduit d'affiches.
CARABELLI, [Lang. typogr.], s.d.
Mettre sous la presse (vx), mettre sous presse. Commencer le tirage. La nouvelle n'a malheureusement pas été reçue par nous, à l'heure où nous mettons sous presse, que leurs excellences aient pu se mettre d'accord sur une formule pouvant servir de base à un instrument diplomatique (PROUST, Fugit., 1922, p.638).
(Être) sous presse. (Être) en cours d'impression. Ils [L'Écho de la Jeune France] ont eu l'impertinence d'imprimer ses notes, sans attendre les travaux auxquels je me livre toujours sous presse (BALZAC, Lettres Étr., 1833, p.32). Évidemment ces messieurs ont quelques volumes sous presse (A. FRANCE, Vie littér., 1888, p.227). Arg. Se dit d'une prostituée occupée avec un client. Chez Julia, à Anvers, sur le port (...) où il n'y avait qu'une seule femme sous presse (...) vindicative, et intéressée qui expédiait ça en vitesse car, étant seule, elle n'avait pas de temps à perdre (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.65).
P. méton. Ce que la presse typographique imprime afin de diffuser des idées. Lois sur la presse:
4. Il est dommage que les délits de presse ne soient plus guère réprimés, sans quoi nous assisterions bientôt à un procès de ce genre; l'accusé a publié un livre qui attente à la morale publique; sur la plainte de quelques-uns de ses concitoyens «les plus honorables», il est également inculpé de diffamation...
BRETON, Manif. Surréal., 1er Manif., 1924, p.71.
Service de presse. Mention imprimée sur les exemplaires d'un ouvrage destinés aux critiques; chacun de ces volumes (abrév. S.P.). Je reprends contact avec Plon cet après-midi même pour le service de presse du nouveau Tchekhov (DU BOS, Journal, 1924, p.162).
DR. Liberté de la presse. Garanties de droit permettant la publication, sans aucune restriction ni contrôle préalable des livres et écrits périodiques:
5. Ainsi que nous nous y étions engagés, nous avons restauré dans la nation l'exercice de toutes les libertés dont elle fut si longtemps privée. La liberté individuelle, la liberté d'opinion, la liberté de la presse, la liberté syndicale, la liberté de réunion et d'association, sont de nouveau pratiquées, sans autres limitations que celles qu'impose l'état de guerre.
DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p.452.
P. ext.
Presse périodique ou, p.ell., presse. Ensemble des publications périodiques, principalement des journaux quotidiens. Presse catholique, clandestine, enfantine, hebdomadaire, libérale, locale, médicale, officielle, parisienne, pornographique, quotidienne, régionale; presse de droite, de gauche, d'opposition, d'opinion; presse du coeur; presse à scandale; agence, attaché, campagne, carte, coupure, revue, voie de presse; presse pour la jeunesse. J'ai décroché la revue de la presse dans un hebdomadaire (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p.1225). J'ai aussi une idée d'hebdomadaire qui serait une révolution dans la presse périodique (DRUON, Gdes fam., t.2, 1948, p.24):
6. En ce qui concerne le premier domaine, l'information du gouvernement se fait d'abord par sa participation même à la vie publique, qu'il s'agisse de ses relations avec les milieux socio-professionnels ou avec le Parlement, ensuite tout normalement par les agences et les articles de presse, enfin plus spécialement en ce qui concerne la situation extérieure, par les télégrammes des ambassades et, en ce qui concerne la situation interne, par les rapports des préfets (...) et les études des services spécialisés.
BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.148.
Loc. Avoir/être l'objet d'une bonne, mauvaise presse. Voir s'exprimer une bonne ou une mauvaise opinion dans les journaux et, p.ext., dans l'opinion en général. Le dernier numéro a une bonne presse, dit Nadine. On dit beaucoup de bien de ta nouvelle (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.571). P. ell. Critique. Cette supériorité de caractère s'accompagnait, chez Casal, d'une acuité d'intelligence dont il donnait une preuve, à cette minute même où ses camarades de cercle le croyaient occupé à soigner sa presse comme un auteur qui lance un volume (BOURGET, Némésis, 1918, p.9). Faire la presse. Influencer la critique. Elle provoquait l'enthousiasme et faisait la presse en poussant à tous moments des exclamations ravies (PROUST, Temps retr., 1922, p.1000).
P. anal. Presse parlée, presse audio-visuelle. Autres moyens de diffusion des nouvelles. V. journal parlé. Presse parlée se dit des journaux radiophoniques et télévisés par opposition à presse écrite (DUPRÉ 1972).
Le monde du journalisme. Bureau de presse. Avant de quitter Washington, je fais une conférence de presse et cause avec le plus grand nombre possible des journalistes qui sont venus m'écouter et m'interroger (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p.237). Des informations étrangères publiées par les 105 journaux américains étudiés provenaient d'agences de presse (Agences presse, 1962, p.3):
7. Un spectacle bien canaillement parisien que celui-ci. Dans la salle à manger de Mme Adam, encore pleine du fumet du grand dîner donné dernièrement par la maîtresse de maison à la presse de toutes les couleurs, affalés dans leurs sièges et repus et suants...
GONCOURT, Journal, 1884, p.327.
Rem. Le mot presse peut figurer seul sur un brassard, un badge ou un macaron pour signifier l'appartenance à la profession de journaliste.
3. Au fig.
a) Action de pousser quelqu'un à faire quelque chose en exerçant sur lui une pression:
8. Hier, malgré ce branle-bas [de sa souffrance], j'ai écrit des poèmes (...), je n'en ressentais aucune invite. Et l'on sait (...) que je me garde bien de forcer le sort. J'eus donc, hier, la surprise d'en avoir la presse, de ne pouvoir m'y soustraire. Le mécanisme jouait facilement, et le plus difficile, car il s'agençait (...) en fausses rimes internes, allant parfois de la fin d'un mot au commencement d'un autre...
COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p.116.
HIST. Enrôlement forcé de marins et de soldats pour le service du roi. Comme chez nos voisins, lorsqu'on veut se procurer des matelots, on fait la presse dans les tavernes et les lieux suspects (CHATEAUBR., Polém., 1818-27, pp.356-357):
9. ... trente faux-saulniers (...) se trouvaient (...) dans la prison de Sens, ainsi que certains particuliers arrêtés pour divers motifs assez légers, et que l'on voulait forcer à s'engager dans le régiment du comte de Tonnerre. C'était alors une sorte de presse qui s'exerçait sur les grands chemins pour fournir des soldats aux guerres de Louis XIV.
NERVAL, Illuminés, 1852, p.40.
b) Vieilli. Angoisse, inquiétude, tourment provoqués par cette pression. Et, s'il t'arrive quoi que ce soit, viens trouver ce monsieur-là (...). Il saura bien me trouver, et je te tirerai de presse; car, vois-tu, je suis (...) l'un des premiers avocats de Paris, et l'ami des pauvres (BALZAC, Pts bourg., 1850, p.176).
B. —[Corresp. à presser B]
1. Multitude de personnes qui se pressent les unes les autres dans un espace plus ou moins limité. Synon. foule. Il fallut le conquérir [le pain] (...) dans la presse et l'écrasement des foules, faire queue dès trois heures du matin (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p.11). Tous ces gens, serrés les uns contre les autres (...), se bousculaient (...). Si la presse devenait plus étouffante, des cris s'élevaient: «Ne poussez pas!» (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.70):
10. Cette feinte querelle avait pour but de produire un rassemblement pour que, parmi la foule, les coupe-bourses et les tire-laine pussent faire leurs coups tout à l'aise. En effet, plus d'un curieux qui était entré dans le groupe un beau manteau doublé de panne sur l'épaule, et la pochette bien garnie, sortit de la presse en simple pourpoint, et ayant dépensé son argent sans le savoir.
GAUTIER, Fracasse, 1863, p.298.
Loc. Fendre la presse. Fendre la foule, se frayer un passage dans la foule. Elle trouva un courage surnaturel pour fendre la presse, et pour rejoindre sa cousine encore occupée à percer la masse du monde qui l'empêchait d'arriver jusqu'au tableau (BALZAC, Mais. chat, 1830, p.24).
Proverbe. À la presse vont les fous. ,,On court follement où l'on voit courir les autres`` (Nouv. Lar. ill.; dict. XIXe et XXes.).
COMM. Synon. de coup de feu. Elle (...) s'habille dare-dare, pour arriver soi-disant aux Galeries Lafayette avant l'heure de la presse! (COLETTE, Music-hall, 1913, p.241).
2. Action de se hâter, le fait d'être pressé, impatient. Je ne suis pas plus avancé pour de Maistre: pas un document de ceux que j'attendais ne m'est venu (...). Un beau jour, de guerre lasse, je décrocherai; mais il n'y a pas de presse (SAINTE-BEUVE, Corresp., t.4, 1841, p.105). Quatre fois par jour, les détenues de la salle ébranlant de leurs sabots les escaliers, apparaissaient (...), leur figures hagardes, la presse de leurs besoins physiques (E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p.257). Je n'ai rien perdu, à mon âge, de ma fièvre, de ma presse, de ma hâte en toutes choses (LÉAUTAUD, Journal littér., 3, 1921, p.375).
REM. Press-book, subst. masc. Album des articles de presse consacrés à un auteur, à un artiste, à un ouvrage ou à un spectacle, généralement réunis par un attaché de presse ou un journaliste. Le très connu «Restaurant du marché», dont le press-book à l'usage des nouveaux venus consacre et la perfection et la destination spécifique: promouvoir la terre humiliée à la supériorité gourmande (Le Nouvel Observateur, 16 juill. 1973, p.40 ds REY-GAGNON Anglic. 1980). Le synon. usuel est dossier de presse et parfois la forme francisée livre de presse. On relève exceptionnellement la forme book-press: On n'en finira pas aisément avec Hallier: peu d'écrivains ont été aussi loués et décriés —parfois par les mêmes. Lisez son «book-press», il est impressionnant (Elle, 8 août 1983, p.21, col. 2).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 «foule où l'on se presse» (Alexis, éd. Chr. Storey, 517: Granz est la presse, nus n'i poduns passer); 2. a) ca 1220 «hâte, précipitation» (GAUTIER DE COINCI, Mir., éd. V. F. Koenig, II Mir 15, 35: A mout grant haste, a mout grant presse); b) ca 1230 faire presse à qqn «contraindre quelqu'un à quelque chose» (Li chevaliers as deus espees, éd. W. Foerster, 12298); c) mil. XVes. tenir en presse «maintenir en état de gêne, d'inquiétude, de tourment» (JEAN RÉGNIER, Fortunez et adversitez, éd. E. Droz, p.152); 3. a) fin XIes. «mécanisme employé pour exercer une pression» (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, p.118); b) fin XV en partic. «machine au moyen de laquelle on imprime un texte, des gravures» (H. MONCEAUX, Les le Rouges de Chablis, 2, 76 cité ds WOLF Buchdruck, p.150); d'où 1550 mettre sus la presse (J. PELETIER, Dialogue, 46 cité ibid., p.210); 1567 mettre sous la presse (J. GREVIN, C. PLANTIN, Dialogues, 58, ibid.); 4. a) 1690 «nombre de feuilles que les imprimeurs peuvent tirer en un jour» (FUR.) —1771 (Trév.); b) 1738 «ensemble des journaux» (J. B. ARGENS, Lettres juives, t.5, p.433: opprimer la liberté de la presse); c) 1883 avoir une belle presse «être complimenté par tous les journaux» (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, p.495); 1884 avoir une bonne presse (Texte ds LARCH. Suppl. 1889, p.195); 1889 avoir une mauvaise presse (LARCH. Suppl.). Déverbal de presser. Fréq. abs. littér.:2344. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 3951, b) 3485; XXes.: a) 3194, b) 2803. Bbg. BARB. Infl. 1923, p.5. — Dossiers de mots. Néol. Marche. 1976, n° 2, pp.131-133. — FLETY (J.). La Reliure main. Banque Mots. 1979, n° 17, p.97. — QUEM. DDL t.15, 22, 25. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], p.292.

presse [pʀɛs] n. f.
ÉTYM. V. 1040; de presser.
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I (1050). Vx ou littér. Multitude de personnes qui se pressent, sont assemblées dans un petit espace. Affluence, concours, multitude. || Craindre, fuir, éviter la presse. Foule. || Fendre la presse. — ☑ Loc. (vx). Faire la presse à…, y être en grand nombre, en foule. — ☑ (1622). Il y a presse à…, dans… : il y a foule (→ Billet, cit. 12, Mme de Sévigné).La presse y est, se disait d'une chose à la mode, qui attire la foule.
1 Du peuple épouvanté j'ai traversé la presse (…)
Racine, Andromaque, V, 3.
2 Elle trouva un courage surnaturel pour fendre la presse et pour rejoindre sa cousine, encore occupée à percer la masse du monde, qui l'empêchait d'arriver jusqu'au tableau.
Balzac, la Maison du Chat-qui-pelote, Pl., t. I, p. 33.
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II (Déb. XIIe).
A
1 Dispositif, engin, mécanisme destiné à exercer une pression sur un solide, soit pour le comprimer, soit pour y laisser une empreinte. || Presse à levier, à coin, à vis. || Presse mécanique à plateaux, presse à cylindres ( Laminoir). || Presse à bras, à moteur. || Presse hydraulique, dispositif par lequel une force appliquée par un piston sur une petite surface est transmise par un liquide à un autre piston de grande surface, et ainsi multipliée (→ Pression). Cf. Pascal, Traités de l'équilibre des liqueurs, II, « Nouvelle sorte de machine pour multiplier les forces ».Corps de pompe d'une presse hydraulique.Presse à comprimer, à écraser, à fouler ( Fouloir), à lisser ( 3. Calandre). || Presses agricoles : presse à jus, à raisins ( Pressoir), à fromage, à fourrage; presses d'huilerie (→ Huile, cit. 7). || Presse à moyenne, à haute densité (densité du produit pressé).Presses de relieur : grande presse, presse à rogner, presse à endosser. || Mise en presse des feuilles pour le brochage. || Châssis-presse de photographe.Presse à coller de menuisier (pour maintenir serrées deux pièces à coller). || Presse à découper, à emboutir, à perforer les métaux (matériel de grosse forge). || Presse à tréfiler. || Outils de découpage (matrices, poinçons) montés sur une presse (machine-outil). || Presse à matières plastiques, à vulcanisation… || Presse d'une machine à papier.Presse à disques.Presse monétaire, destinée à la frappe des médailles et des monnaies. || Presse lithographique (→ aussi Photolithographie, cit. 2).
2.1 Mais le moule est lui-même inclus dans une presse
Qui injecte la pâte et conforme la pièce,
Ce qui présente donc le très grand avantage
D'avoir l'objet fini sans autre façonnage.
R. Queneau, le Chant du styrène.
3 Dans le placard j'avais remarqué une presse à viande (…) Sur une petite cuve de fer, percée de trous, un volant de métal tournait, et, en tournant, écrasait la viande. Je pris les beefsteak (sic) crus dans le même placard et, un à un (…) je les pressai de toutes mes forces.
H. Bosco, Antonin, p. 19.
3.1 Une semaine plus tard, je termine les dernières membrures, en fer plat de 50×5 mm, les courbant sur champ suivant le tracé des couples, à l'aide d'une petite presse à vis sans fin, actionnée à la main comme un étau.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 43.
Mettre qqch. sous la presse (→ Aplatir, cit. 1).
Spécialt. Presse pour raquettes de tennis. Presse-raquette.
tableau Noms d'appareils.
2 (1520). Machine destinée à l'impression typographique et au tirage des imprimés. Imprimer, imprimerie; impression, tirage. || Presse à bras, anciennement en bois et à vis. || Parties d'une presse (à bras). Berceau, châssis, frisquette (cit.), jumelle, platine, tympan. || Petite presse. Minerve. || Presse mécanique à cylindres; presse à retiration. || Encrier, pointure, rouleaux encreurs d'une presse. || Presse rotative. Rotative.Conducteur d'une presse ( Presseur, pressier).
4 Le père (…) se précipita sur la première de ses presses sournoisement huilées et nettoyées, il montra les fortes jumelles en bois de chêne (…) — Est-ce là un amour de presse ? dit-il (…) — Avec ces trois presses-là, sans prote, tu peux gagner tes neuf mille francs par an (…) je m'oppose à ce que tu les remplaces par ces maudites presses en fonte qui usent les caractères.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 472.
tableau Noms de machines.
Loc. Vieilli. Faire gémir la presse : imprimer sans arrêt (→ Application, cit. 4).Donner un manuscrit (cit. 5, Rousseau) à la presse. Imprimer. — ☑ (1630, sous la presse; 1746, sous presse). Mettre sous la presse (vx), sous presse : donner à imprimer ou commencer à imprimer. Impression (→ Hypothéquer, cit. 4). || À l'heure (cit. 52) où nous mettons sous presse. || Ouvrage sous presse : ouvrage à l'impression.
5 Que nous faisions de mauvais livres ! il ne se passait guère de mois que nous ne fissions pour le moins deux volumes, et aussitôt la presse en gémissait (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, X, XII.
(Dans le nom d'une maison d'édition). || Les Presses Universitaires de France. || Les Presses Universitaires d'Oxford.
B (1765). Ce que la presse typographique imprime.
1 (Au sens large). Vx ou dr. « Ensemble des procédés servant à diffuser les idées par l'écrit, l'imprimé ou l'image » (Capitant).(1753). || Liberté de la presse : liberté d'imprimer, de reproduire et de diffuser (absence de censure préalable, etc.). → Garantie, cit. 8; plaisir, cit. 1, Chateaubriand. || Lois sur la presse. || Délits de presse : provocation aux crimes et délits; apologie de certains crimes; délits contre la chose publique (fausses nouvelles, publications pouvant nuire à la Défense nationale, outrage aux bonnes mœurs; diffamation, injures, outrages; publications interdites).REM. De nos jours, ces expressions sont plutôt comprises dans le sens restrictif B, 2.
6 Y a-t-il rien de plus tyrannique, par exemple, que d'ôter la liberté de la presse ? et comment un peuple peut-il se dire libre, quand il ne lui est pas permis de penser par écrit ?
Voltaire, Correspondance, 2734, 16 oct. 1765.
7 (…) je me flattais qu'il me serait aussi permis de le publier : toutefois, peu de jours après l'envoi de mon manuscrit, il parut un décret sur la liberté de la presse d'une nature très singulière : il y était dit « qu'aucun ouvrage ne pourrait être imprimé sans avoir été examiné par des censeurs ».
Mme de Staël, De l'Allemagne, Préface.
2 Spécialt. || La presse périodique, et, absolt, la presse : l'ensemble des publications périodiques et des organismes qui s'y rattachent; activités du journalisme. Journal, journalisme, magazine, périodique, revue (→ Chantage, cit. 1; désaveu, cit. 2; pomper, cit. 5). || Agence de presse, chargée de fournir des informations aux journaux. || L'Agence France-Presse. || Agencier de presse. || Attaché de presse. || Service de presse. || Argus de la presse.Presse d'information, d'opinion; presse politique (→ Politique, cit. 13); la grande presse. || La presse parisienne. || La presse de province. || La presse du soir (→ Garantir, cit. 18). || La presse technique. || La presse du cœur : les magazines sentimentaux. || La presse féminine. || La presse féministe.Une entreprise de presse.Dans la presse ou sur les ondes (→ Envoyer, cit. 17). || Revue de presse. || Campagne de presse (→ Déclencher, cit. 3; 2. pénitencier, cit.). || Interview (cit. 3) de presse. — ☑ Loc. Conférence de presse. || Coupures de presse. || Presse et publicité, et propagande politique. || Étouffer (cit. 27), museler (cit. 2) la presse.
8 La presse est un élément jadis ignoré, une force autrefois inconnue, introduite maintenant dans le monde; c'est la parole à l'état de foudre; c'est l'électricité sociale. Pouvez-vous faire qu'elle n'existe pas ? Plus vous prétendrez la comprimer, plus l'explosion sera violente. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle, comme vous vivez avec la machine à vapeur.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 182.
9 — Autrefois les sophistes parlaient à un petit nombre d'hommes, aujourd'hui la presse périodique leur permet d'égarer toute une nation, s'écria le juge de paix; et la presse qui plaide pour le bon sens n'a pas d'écho !
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 717.
10 La polémique fait la puissance de la presse et détermine son utilité.
Nerval, Fragments des faux saulniers, II.
11 La presse officielle n'a pas cessé de triturer l'opinion.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 128.
Le mot presse, dans des titres de journaux (cit. 8). || La Presse, fondée en 1836 par É. de Girardin.Presse, inscription sur les véhicules… des agences et entreprises de presse.
12 (…) des autos avec des placards presse à leur pare-brise, qui charriaient les débris des Messageries Hachette.
Aragon, les Yeux d'Elsa, Appendice, p. 87.
(1838, Barbey in D. D. L.). Par métonymie. Les journalistes. || Convoquer la presse.
Loc. (1896). Avoir bonne, mauvaise presse : avoir des commentaires flatteurs ou défavorables dans la presse. || Cette pièce, ce film a eu une presse exécrable.Fig. (XXe). Avoir bonne, mauvaise réputation.
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III
1 (XIIe). Action de presser qqn de faire qqch.; instance, insistance, injonction, sollicitation pressante.
Spécialt. (Vx). Enrôlement forcé des matelots (en France, jusqu'à Colbert).
2 (V. 1320). Vx. Le fait d'être pressé (par la nécessité, le besoin…); douleur, embarras pressant (surtout dans les constructions : dans la presse, en presse). || Les craintes qui mettent le cœur en presse (→ Maternel, cit. 1, Mme de Sévigné).
13 Allons, mon cher Le Brun, il s'agit de me servir, il s'agit d'obliger un galant homme qui est dans la presse; vous ne me refuserez pas; vous viendrez.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 692.
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IV
1 (V. 1220). Vx. Action de se presser, fait d'être pressé. Empressement, hâte.Loc. Il y a presse, la presse est grande à… : on s'empresse de… (tour fréquent chez Mme de Sévigné). || Il est venu sans presse (Académie, 8e éd.).
2 (1869). Mod. (avec influence du sens I.). Se dit, dans le commerce et l'industrie, des travaux, des activités plus intenses et urgentes dans certaines périodes (→ Le coup de feu).
14 — Oui, dans les moments de presse, aux grandes foires, Mme Charlet va donner là-bas un coup de main à sa fille (…) Vous savez, le commerce est le commerce, il y a des jours où l'on s'écrase, dans la boutique.
Zola, la Terre, II, VII.
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V Action de presser. Pressage. (Rare, sauf dans l'expression vin de presse. → Pressoir, cit. 2).
DÉR. Presselle, pressier.
COMP. Prépresse.

Encyclopédie Universelle. 2012.