1. ascendant, ante [ asɑ̃dɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1503; lat. ascendens, de ascendere « monter »
♦ Qui va en montant, vers le haut. ⇒ montant. Mouvement ascendant. — Fig. Marche ascendante. ⇒ progression; gradation. « la marche ascendante de l'Église vers le plus haut point de sa domination » (Chateaubriand).
♢ Astron. Qui monte au-dessus de l'horizon. Mouvement ascendant d'un astre. — Astrol. Astre ascendant, qui monte au-dessus de l'horizon au moment de la naissance de qqn. ⇒ 2. ascendant (2o). — Math. Progression ascendante, dont les termes vont en croissant. — Dr., généalogie Ligne ascendante. ⇒ ascendance.
⊗ CONTR. Descendant.
ascendant 2. ascendant [ asɑ̃dɑ̃ ] n. m.
• 1372; lat. ascendens, subst. en astrol.; subst. de 1. ascendant
1 ♦ Astron. Mouvement d'un astre qui s'élève au-dessus de l'horizon.
2 ♦ Astrol. Degré du zodiaque qui monte sur l'horizon au moment de la naissance de qqn, et auquel correspond l'un des six grands cercles à l'aide desquels l'astrologue dresse le thème de nativité; son influence. Elle est Scorpion, ascendant Capricorne.
3 ♦ Influence dominante. ⇒ autorité, empire, emprise, influence, 2. pouvoir. Avoir, exercer de l'ascendant sur qqn. Subir l'ascendant de qqn. ⇒ 2. charme, fascination, séduction. « sûre de son ascendant, la maîtresse avait décidé de s'imposer comme épouse » (Madelin).
4 ♦ (Souvent au plur.) Dr. Parents dont on descend. ⇒ aïeul, ancêtre. Héritage qui revient aux ascendants.
⊗ CONTR. Descendant.
● ascendant nom masculin Point de l'écliptique qui se lève à l'horizon. (Il est l'origine de l'horoscope.) ● ascendant nom masculin (latin médiéval ascendens, influence dominante) Grande influence que l'on exerce sur quelqu'un ; autorité morale : Avoir de l'ascendant sur ses élèves. ● ascendant (difficultés) nom masculin (latin médiéval ascendens, influence dominante) Orthographe Attention au groupe -sc-, qui apparaît dans tous les mots de la famille : ascenseur, ascension et leurs dérivés. ● ascendant (synonymes) nom masculin (latin médiéval ascendens, influence dominante) Grande influence que l'on exerce sur quelqu'un ; autorité morale
Synonymes :
- autorité
- crédit
- empire
- emprise
- pouvoir
● ascendant, ascendante
adjectif
(latin ascendens, de ascendere, monter)
Qui va en montant, en progressant : Mouvement ascendant de l'air chaud.
Se dit de ce qui permet à un aéronef de gagner de l'altitude.
Se dit des organes du corps se dirigeant de bas en haut.
Se dit du mouvement apparent d'un astre sur la sphère céleste, entre le lever de cet astre et son passage au méridien.
Se dit de tout intervalle ou mouvement mélodique progressant du grave à l'aigu.
● ascendant, ascendante (expressions)
adjectif
(latin ascendens, de ascendere, monter)
Aorte ascendante, portion initiale de l'aorte, allant du ventricule gauche à la crosse.
Côlon ascendant, nom quelquefois donné à la portion initiale du côlon, comprise entre le cæcum et l'angle hépatique.
Ligne ascendante, les aïeux, les parents dont quelqu'un descend.
Sève ascendante, sève brute circulant dans les vaisseaux du bois, des racines vers les feuilles et ne contenant que de l'eau et des sels minéraux.
● ascendant, ascendante (synonymes)
adjectif
(latin ascendens, de ascendere, monter)
Qui va en montant, en progressant
Synonymes :
Contraires :
● ascendant, ascendante
nom
Parent dont on descend (père, mère, aïeul[e], bisaïeul[e], etc.) [souvent pluriel].
● ascendant, ascendante (synonymes)
nom
Parent dont on descend (père, mère, aïeul[e], bisaïeul[e], etc.) [souvent...
Contraires :
ascendant, ante
adj. Qui va en montant. Mouvement ascendant.
|| ASTRO Qui s'élève au-dessus de l'horizon.
|| MUS Gamme ascendante, qui va du grave à l'aigu. Ant. descendant.
————————
ascendant
n. m.
d1./d ASTROL Point de l'écliptique qui se lève à l'horizon au moment de la naissance d'une personne.
d2./d (Surtout au Plur.) Parent dont on descend.
d3./d Fig. Influence dominante, autorité exercée sur la volonté de quelqu'un. Avoir de l'ascendant sur quelqu'un.
I.
⇒ASCENDANT1, ANTE, adj.
A. Qui va en montant :
• 1. À droite, sur la ligne ascendante d'une berge, s'élève le mur d'un cimetière...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 8.
• 2. Deux pages de grand format largement interlignées d'une écriture ascendante et sèche, osseuse, d'une plume, si l'on peut s'exprimer ainsi, de vieux cheval à dents jaunes.
A. ARNOUX, Le Chiffre, 1926, p. 12.
• 3. [Dans le séparateur à air pour gypse, il se produit] un courant d'air ascendant dans la partie centrale et descendant dans l'espace annulaire ménagé entre les deux enveloppes.
J. CAHEN, E. BRUET, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, p. 226.
SYNT. Mouvement, sens ascendant; courbe, diagonale, échelle, force, marche, route, voie ascendante; frottements ascendants.
— En partic., p. ext. ou p. anal.
1. AÉRON. Qui fait gagner de l'altitude. Machine ascendante.
2. ANAT. [En parlant d'un organe] Qui se dirige de bas en haut. Aorte ascendante. ,,Portion de l'aorte qui s'étend depuis son origine jusqu'à sa courbure`` (NYSTEN 1814). Côlon ascendant. ,,Portion lombaire droite du côlon`` (LITTRÉ-ROBIN 1865). Veine cave ascendante (ou inférieure). ,,Celle qui rapporte au cœur le sang des parties inférieures`` (LITTRÉ-ROBIN 1865).
3. BOT. [En parlant d'un organe quelconque] Coudé à la base puis redressé :
• 4. J'allais donc, grattant à la dérobée le jardin d'essai, surprendre la griffe ascendante du cotylédon, le viril surgeon que le printemps chassait de sa gaine.
COLETTE, Sido, 1929, p. 43.
SYNT. Collet, pétale ascendant; étamine, graine, lèvre, tige ascendante.
♦ Sève ascendante. ,,Liquide clair qui se déplace dans les vaisseaux`` (L. PLANTEFOL, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 1, 1931, p. 365). Synon. sève brute.
4. MATH. Progression ascendante. ,,Celle dont les termes vont en croissant`` (BOUILLET 1859).
5. MÉD. [En parlant d'une maladie] Qui progresse en remontant :
• 5. Quelques cas de myélite ascendante mortelle ont été rapportés.
RAVAUT ds (F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 2, 1920-24, p. 392).
6. MUS. Qui conduit d'un son à un autre plus élevé, qui va du grave à l'aigu. Mouvement, intervalle mélodique (ou supérieur) ascendant; gamme ascendante.
B.— Au fig. Qui va en progressant, en augmentant, en s'améliorant :
• 6. À Florence on remarque, dans presque toutes les fresques de la période ascendante, des têtes qui sont évidemment des portraits, et parfois des fonds d'architecture ou de paysage, des costumes même qui sont empruntés à la vie présente.
R. MÉNARD, Hist. des B.-A., 1882, p. 195.
• 7. ... il peut venir une lassitude, une adaptation aux conditions communes de la vie humaine, et, chez ceux de ces êtres qui s'expriment par l'art, une orientation moins subjective de leur effort esthétique. Mais on ne les voit pas suivre une voie ascendante, accomplir la conquête de leur propre réalité ou de certitudes quelconques.
BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 218.
— PHILOS. Qui passe ou fait passer à un plan supérieur :
• 8. On conçoit à ce point de vue une dialectique ascendante où ce pessimisme systématique préparerait immédiatement le passage à un plan supérieur.
MARCEL, Journal métaphysique, 1922, p. 272.
• 9. Je vois plusieurs traits dans cette expérience confuse de croître et de vieillir; je remarque d'abord le sens ascendant ou descendant de cet « impetus » de la vie : je l'appellerai volontiers la dérivée seconde de mon âge, selon que je monte vers « l'acmé » ou que je descende à partir de cette « acmé ». Cette expérience est d'ailleurs fort complexe : si globalement la marche vers la maturité est la grande montée de mon existence, chaque âge, comme on l'a dit, est à certains égards une « acmé » relative; chaque âge est la montée vers un horizon de valeurs et de pouvoirs qui a en soi sa perfection. Mais par rapport à ces « acmé » relatives, le sommet de la maturité est comme « l'acmé » absolue et la vie est l'inexorable mouvement de montée vers la maturité et de descente vers la vieillesse.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 406.
PRONONC. :[], fém. [-]. Enq. :/, -t/.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1503 anat. « qui va en montant » (Le Guidon en françoys, 40a, éd. 1534 ds Rom. Forsch., t. 32, p. 13 : Les rameaux de la veyne ascendente); 1845 math. progression ascendante (BESCH.); id. bot. (ibid. : collet ascendant [...] caudex ascendant [...] étamines ascendantes); id. mus. (ibid. : harmonie ascendante, celle qui naît d'une suite de quintes en montant).
Empr. au lat. ascendens, part. prés. adj. de ascendere; v. ascender ou ascendre.
BBG. — BAULIG 1956. — BOUILLET 1859. — FROMH.-KING 1968. — GUILB. Aviat. 1965. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROUGNON 1935. — SPR. 1967. — SPRINGH. 1962.
II.
⇒ASCENDANT2, ANTE, adj. et subst.
I.— Emploi adj. Qui s'élève au-dessus de l'horizon.
A.— ASTRON. Signe ascendant. ,,Les signes ascendants sont ceux que parcourt le soleil quand il s'éloigne de plus en plus sur l'horizon : ce sont les trois premiers et les trois derniers du zodiaque, le Bélier, le Taureau, les Gémeaux; le Capricorne, le Verseau, les Poissons. Les autres signes sont dits descendants`` (BOUILLET 1859).
B.— ASTROL. Astre, signe ascendant. Astre, signe du zodiaque qui s'élève au-dessus de l'horizon au moment de la naissance (cf. infra II B) :
• 1. Le soleil, ma belle, traverse le signe de la Balance au moment de ta naissance, ce qui autorise à te considérer comme Vénusienne, ton signe ascendant étant le Taureau, dont chacun sait qu'il est gouverné par Vénus. Ta nature est donc émotive, affectueuse et agréable.
CAMUS, L'État de siège, 1948, p. 201.
• 2. Il [Jérôme] touchait à sa trente et unième année (...) au terme de cette longue impuissance qui avait désolé dix ans de sa jeunesse et que lui avait value la conjugaison (...) de Jupiter ascendant et de Vénus dominante dans son ciel de naissance.
A. ARNOUX, Le seigneur de l'heure, 1955, p. 21.
II.— Emploi subst. masc.
A.— ASTRON., vx. Mouvement par lequel un astre s'élève au-dessus de l'horizon. Tel signe était à l'ascendant quand la tempête s'éleva (Ac. 1835-1878).
B.— ASTROL. Degré du zodiaque qui monte sur l'horizon au premier instant de la naissance, et qui, selon les astrologues, exerce une grande influence sur tous les événements de la vie :
• 3. ... le Lion à l'ascendant, l'exaltation des signes favorables, l'affliction des funestes lui promettaient une carrière royale longue et fortunée [à Édouard VI].
A. ARNOUX, Le seigneur de l'heure, 1955 p. 122.
— P. méton. Cette influence :
• 4. J'aurais voulu lui apporter cette lumière; mais elle n'éclaire que moi, et, en moi, malgré mon désir violent qu'on y pénètre, nul n'entre qu'avec de la peine, et des mois de ténacité, comme si l'ascendant d'un mauvais astre m'obligeait à me refuser à ceux que j'aime, cependant qu'intérieurement je me donne à eux tout entier, mais en silence.
BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, p. 130.
— P. ext., usuel (toujours au sing.). Pouvoir d'influence exercé sur quelqu'un soit par une personne à la faveur du sentiment de la supériorité qu'elle inspire, soit par l'autorité de certaines doctrines ou la force de certaines tendances ou valeurs morales, intellectuelles, affectives, etc.
♦ [En parlant des pers.] :
• 5. Voyons, même au séminaire on a dû vous dire quelque chose de votre extraordinaire ascendant? Un prêtre de votre âge n'a pas d'habitude cette assurance profonde qui... On croirait que vous avez longtemps vécu.
BERNANOS, Un Crime, 1935, p. 790.
• 6. Comment pourrais-je vous dire cette bizarre impression qui me subjugue? Bien sûr un homme mûr donne parfois cette impression, mais ce qui surprend, c'est cette force de suggestion, cet ascendant chez un être si jeune.
GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 31.
♦ [En parlant de valeurs morales] :
• 7. ... c'est parmi un peuple sensible et bon que les vertus publiques prennent cet ascendant, cette force, qu'on ne leur connaît point partout ailleurs.
Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 427.
• 8. Elles [l'Intelligence et l'Opinion] seront toujours exposées à paraître ce qu'elles ont été, sont et seront souvent, les organes de l'Industrie, du Commerce, de la Finance, dont le concours est exigé de plus en plus pour toute œuvre de publicité, de librairie, ou de presse. Plus donc leur influence nominale sera accrue par les progrès de la démocratie, plus elles prendront d'ascendant réel, d'autorité et de respect. Un écrivain, un publiciste donnera de moins en moins son avis, dont personne ne ferait cas : il procédera par insinuation, notation de rumeurs « tendancieuses », de nouvelles plus ou moins vraies.
MAURRAS, L'Avenir de l'Intelligence, 1905, p. 73.
PARAD. (synon.). Assurance, autorité, force attractive, force de suggestion, prestige, séduction. — SYNT. Ascendant considérable, déplorable, exceptionnel, extraordinaire, intellectuel, irrésistible, moral, réel, secret, spirituel; l'ascendant s'exerce sur un compagnon, un ennemi, un esprit, une femme, un gendre, un homme, l'humanité; on subit l'ascendant de son aîné, d'un écrivain, des familles, d'une femme, d'un homme, de l'humanité; abuser de son —, avoir de l'— sur, céder à l'— de, conquérir son —, conserver son —, croire à son — déplorer son —, détruire l'— de, s'emparer de son — pour, employer son — exercer son — sur, infliger son — à, mesurer son —, perdre son —, posséder de l'-, profiter de son — pour, subir l'— de, user de son — pour.
Rem. À l'inverse de empire et de autorité, mots avec lesquels il entre souvent en concurrence, ascendant fait plus appel à un don secret.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— Adj. 1363 astrol. (GUY DE CHAULIAC, La Grande Chirurgie ds Fr. mod., juill. 1965, p. 202, sans attest.); 1532 id. « (d'un astre) qui est dans son ascension » (RABELAIS, Pant. Prognost., IV ds GDF. Compl. : A cause de Pisces ascendant).
B.— Subst. [1372, CORBICHON, Propriété des choses, 13, 26, 1522 ds QUEM.]. 1. Ca 1389 astron. « point où un astre, passant de l'hémisphère austral dans l'hémisphère boréal traverse le plan de l'orbite terrestre » (Ph. DE MÉZIÈRE, Songe du viel pel., II, 77 ds GDF. Compl. : La lune estoit lors a son ascendent); XIVe s. astrol. « astre s'élevant au-dessus de l'horizon au moment de la naissance d'une personne », p. méton. « prédiction d'après cet astre » (RAOUL DE PRESLE, Cité de Dieu, 5, 5, 1531 ds QUEM. : l'oroscope, c'est-à-dire l'ascendant); 1554 (TAHUREAU, Sonnet, 35 ds HUG.); 1616-20 p. ext. « astre qui préside à la destinée (sans considération de naissance) » (AUBIGNÉ, Hist. univ., I, 1, ibid.); d'où 2. a) av. 1613 « influence subie, penchant, inclinaison naturelle, plus ou moins déterminée par l'astre ascendant » (REGNIER, Sat., XV, ds LITTRÉ : Or si parfois j'écris suivant mon ascendant); b) 2e moitié XIVe s. « influence dominante, autorité exercée » (J. LEFÈVRE, Trad. La Vieille, éd. H. Cocherie, Paris, 1861, p. 196 : Tant l'ascendant com l'ascendue); 1648 (ROTROU, Vencesl., I, 1 ds LITTRÉ).
Substantivation de ascendant1; v. aussi ascendre.
BBG. — BEER 1939 (s.v. as). — FEUGÈRE (F.). En marge de l'exposition Charles V. Ds le vocab. de Duguesclin. Déf. Lang. fr. 1968, n° 45, p. 26. — FEUGÈRE (F.). La Première Renaissance et notre vocab. : d'Oresme à Christine de Pisan. Déf. Lang. fr. 1970, n° 51, p. 14. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 41. — LACR. 1963. — LAFON 1969. — LAL. 1968. — LAURENT (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 35. — MARCEL 1938. — Mots rares 1965. — NOTER-LÉC. 1912. — TIMM. 1892.
III.
⇒ASCENDANT3, ANTE, adj. et subst.
GÉNÉALOGIE
I.— Emploi adj. Ligne ascendante. Ligne généalogique dans laquelle on remonte du fils au père. Synon. ascendance :
• 1. Il y a deux lignes ascendantes, la ligne paternelle ascendante, et la ligne maternelle ascendante.
Lar. 19e, 1866.
II.— Emploi subst.
A.— Gén. au plur. Les ascendants. Générations dont on est issu en ligne directe. Anton. descendants :
• 2. Chacun de nous peut affirmer qu'il a eu, certainement, des martyrs par fanatisme religieux parmi ses ascendants. Est-ce qu'une tendance héréditaire ne doit pas résulter de l'accumulation de tant d'années?
P. BOURGET, Nouv. essais de psychol. contemp., 1885, p. 70.
• 3. Chaque péché du sang de M. Godeau n'était pas seulement une faute personnelle, mais un crime de toute sa race en lui. Tous ses ascendants et tous ses descendants participaient aux péchés de la chair en lui, où ils trouvaient confusion et communiaient à une souillure ineffable. Ses enfants mêmes seraient responsables des iniquités de son propre corps. Il n'était aucune des voluptés de M. Godeau qui ne songeât à devenir en lui un vice, aucun de ses vices qui ne songeât à se perpétuer dans sa race comme une tare. Chaque plaisir coupable porte en puissance plusieurs enfers, enveloppe une infinité d'enfers.
JOUHANDEAU, M. Godeau intime, 1926, p. 177.
• 4. Dans les entretiens que nous avions avec lui tête à tête, il s'intéressait à notre famille, à nos ascendants, à notre généalogie. De notre région d'origine, nous devions lui dire tout ce que nous savions, pêle-mêle.
BILLY, Introïbo, 1939, p. 62.
— Au sing., mais avec une valeur de généralité. L'ascendant :
• 5. C'est la suppression complète du droit de tester, du droit de disposer en ligne directe. À l'égard des fils ou des petits-fils, la volonté individuelle de l'ascendant ne compte pas : il n'est pas vraiment propriétaire; il n'est que le gérant d'une propriété sur laquelle tous les descendants du même degré ont, par la loi de l'État, un droit égal et souverain. (...) Ce n'est pas d'une moitié, ou d'un tiers, ou d'un quart de sa fortune que le père peut disposer. Les lois de la Convention de 1793 ne permettent à l'ascendant, s'il a des descendants, fils ou petits-fils, de disposer que d'un dixième.
JAURÈS, Ét. socialistes, 1901, pp. 206-207.
• 6. C'est parce que je suis moi que je peux parler de mes parents; il me faudrait partir de cette présence absolue de mon corps à moi-même pour en irradier la présence à toute mon ascendance. L'ancêtre est mon ascendant en quelque sorte subjectif, et mon moi son descendant subjectif; mais l'expression issu de... exprime une liaison originale, au delà de la causalité, une adhérence que je ne puis précisément éclairer et aviver qu'en la pensant comme descendance objective, comme postérité selon l'ordre descendant.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 413.
SYNT. Ascendant direct, inconnu, premier, terrible, véritable; connaître, étudier, insulter les ascendants.
Rem. 1. Pour LAFON 1963 ascendant est ,,à distinguer du mot ancêtre (ou aïeux) qui se rapporte à une filiation plus lointaine que les grands-parents ou même aux générations précédentes d'une même communauté naturelle``. Mes ascendants sont ceux qui entrent effectivement dans ma généalogie, qui sont en effet mes parents; mes ancêtres sont ceux qui précèdent les générations actuelles dans la communauté (peuple, nation, etc.) à laquelle j'appartiens. 2. Les deux termes génériques sont ascendants et descendants, mais il ne faut pas oublier, comme le fait remarquer J. Dubois (Les Struct. ling. de la parenté et leurs perturbations dans les cas de démence et de schizophrénie ds Cah. Lexicol. 1966, t. 8, n° 1, pp. 47-69), que ,,la structure morphologique qui constitue les degrés de génération est faite de l'opposition grand/petit à laquelle s'ajoute une surcomposition à l'aide de l'élément « arrière ». (...) Les morphèmes petit, grand et arrière indiquent une distance sur l'axe des générations.`` 3. GREV. 1964, § 249, signale : ,,Ascendant, conjoint, termes de jurisprudence, n'ont pas de forme féminine; ils se disent au masculin singulier pour désigner indistinctement un homme ou une femme, chacun des conjoints par rapport à l'autre; ce sont des mots « hermaphrodites » : en cas d'absence de l'ascendant auquel eût dû être fait l'acte respectueux (Code civ., art. 155).``
— P. plais. Parents (le père et la mère) :
• 7. Il [Boitelle] attendit la fin du repas (...) pour informer ses ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant (...) à ses goûts (...). Les vieux (...) devinrent aussitôt circonspects.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Boitelle, 1889, p. 274.
B.— Au fig., rare. Les ascendants d'un écrivain, d'un artiste, etc. Ceux dont il a subi l'influence; modèles.
— Au sing. :
• 8. Sa filiation, des Esseintes la suivait à peine; çà et là, de vagues souvenirs de Mantegna et de Jacopo de Barbarj; çà et là, de confuses hantises du Vinci et des fièvres de couleurs à la Delacroix; mais l'influence de ces maîtres restait, en somme, imperceptible : la vérité était que Gustave Moreau ne dérivait de personne. Sans ascendant véritable, sans descendants possibles, il demeurait, dans l'art contemporain, unique.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 79.
— Spéc., LOG. ,,Ascendants d'un terme quelconque, dans une classification : la ou les classes dont fait partie ce terme, dans cette classification. Anton. : Descendants`` (CROS-GARDIN 1964).
PRONONC. — 1. Forme phon. :[]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syll. du mot. Harrap's 1963 donne la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées [ass-] (cf. aussi ascendance1). 2. Hist. — 2e et 3e syll. longues ds FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787. [s] simple ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841 et NOD. 1844; [ss] géminées ds FÉL. 1851, LITTRÉ et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. — Av. 1617 subst. masc. plur. (LOYSEL, Instit., 374 ds GDF. Compl. : Les ascendans succedent aux meubles de leurs enfans); d'où 1690 adj. ligne ascendante (FUR.).
Empr. au b. lat. jur. ascendentes « ascendants » (PAULUS, Dig., 23, 2, 68 ds TLL s.v., 758, 81).
STAT. — Fréq. abs. littér. :830. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 292, b) 777; XXe s. : a) 763, b) 697.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BLANCHE 1857. — BOUILLET 1859. — CAP. 1936. — CROS-GARDIN 1964. — DUPIN-LAB. 1846. — IRIGARAY (L.), DUBOIS (J.). Les Struct. ling. de la parenté et leurs perturbations ds les cas de démence et de schizophrénie. Cah. Lexicol. 1966, t. 8, n° 1, pp. 47-69. — LAFON 1969. — MARCEL 1938.
1. ascendant [asɑ̃dɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1372; substantivation de l'adj. ascendant, ante.
❖
1 Astron. Mouvement d'un astre qui s'élève au-dessus de l'horizon.
2 Astrol. Degré du zodiaque qui monte sur l'horizon au moment de la naissance de qqn et auquel correspond l'un des six grands cercles à l'aide desquels l'astrologue dresse le thème de nativité. — Par ext. Influence d'un astre.
1 (…) Quel astre d'ire et d'envie,
Quand vous naissiez, marquait votre ascendant ?
2 Sa vie à ces forfaits par le ciel condamnée
N'a pu se dégager de cet astre ennemi,
Ni de son ascendant s'échapper à demi.
Corneille, Œdipe, III, 5.
3 Ne dites-vous pas que l'ascendant est plus fort que tout ? et s'il est écrit dans les astres que je sois enclin à parler de vous, comment voulez-vous que je résiste à ma destinée ?
Molière, les Amants magnifiques, I, 2.
3 Cour. Influence d'une personne ou d'une doctrine sur qqn. ⇒ Autorité, empire, influence, pouvoir. || L'ascendant de qqn sur qqn. || Avoir un ascendant puissant, irrésistible. || Acquérir, prendre, avoir, exercer de l'ascendant sur qqn. ⇒ Subjuguer. || User, abuser de son ascendant. || Subir l'ascendant de qqn, céder à l'ascendant de qqn. ⇒ Charme, fascination, séduction, supériorité, suprématie.
4 Leur vue a sur notre zèle
Un ascendant trop puissant (…)
Molière, Amphitryon, I, 1.
5 (…) il prenait sur les esprits un ascendant que la seule raison lui donnait.
Bossuet, Oraison funèbre de Michel Le Tellier.
6 L'unique soin des enfants est de trouver l'endroit faible de leurs maîtres, comme de tous ceux à qui ils sont soumis : dès qu'ils ont pu les entamer, ils gagnent le dessus, et prennent sur eux un ascendant qu'ils ne perdent plus.
La Bruyère, les Caractères, XI, 54.
7 Il sentirait d'abord l'empire et l'ascendant qu'on peut prendre sur son esprit, et il secouerait le joug par honte ou par caprice.
La Bruyère, les Caractères, IV, 71.
8 On a de l'empire sur soi et sur les autres; on n'a de l'ascendant que sur les autres. De là découle la différence ultérieure : empire implique une action bien plus directe et bien plus voisine de la force; ascendant une action plus éloignée et dépendant davantage d'une supériorité d'esprit ou de caractère.
Littré, art. Ascendant.
9 Il y avait longtemps que, sûre de son ascendant, la maîtresse (de Talleyrand) avait décidé de s'imposer comme épouse.
Louis Madelin, Talleyrand, II, 11, p. 126.
9.1 Le simple privilège du prestige personnel institue déjà cette polarité, met en lumière la présence et le rôle, entre celui qui en est doué et l'impose et celui qui en est privé et le subit, d'un mystérieux ascendant.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 113.
♦ Psychol. « Tendance ou aptitude d'un sujet à exercer sur les autres une influence, un commandement ou une domination » (Piéron).
10 En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne.
Code civil, art. 161.
11 Des successions déférées aux ascendants.
Code civil, art. 746 à 749.
12 On connaît mieux quelqu'un par l'histoire de ses ascendants que pour l'avoir pratiqué lui-même.
M. Jouhandeau, la Jeunesse de Théophile, p. 107.
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CONTR. Descendant.
HOM. 2. Ascendant.
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2. ascendant, ante [asɑ̃dɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1503; lat. ascendens, p. prés. de ascendere « monter ». → Ascendre.
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1 Qui va en montant. || Ligne ascendante. || Mouvement ascendant. || Marée ascendante.
♦ Fig. || Marche ascendante. ⇒ Gradation, progression.
1 Il n'y a rien d'important à examiner dans les cinq cents premières années de la monarchie, si ce n'est la marche ascendante de l'Église vers le plus haut point de sa domination.
Chateaubriand, in Larousse xixe s.
1.1 Tout le premier, Lamarck a vu le grand mouvement ascendant qui porte la vie à se compliquer et à se dépasser elle-même.
Jean Rostand, Esquisse d'une histoire de la biologie, p. 108.
♦ Astron. Qui monte au-dessus de l'horizon. || Mouvement ascendant d'un astre. Syn. : ascendance.
♦ Astrol. || Astre ascendant ou ascendant, n. m., (astre) qui monte au-dessus de l'horizon au moment de la naissance de qqn.
2 Bienheureux qui l'aura au point de sa naissance
Pour son astre ascendant (…)
Étienne Pasquier, la Puce.
b (Fig.). Math. || Progression ascendante, celle dont les termes vont en croissant.
♦ Dr. et généalogie. || Ligne ascendante. ⇒ Ascendance.
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CONTR. Descendant.
DÉR. Ascendance, 1. ascendant.
HOM. 1. Ascendant.
Encyclopédie Universelle. 2012.