monter [ mɔ̃te ] v. <conjug. : 1>
• v. 980; lat. pop. °montare, de mons → mont
I ♦ V. intr. (auxil. être ou avoir)
A ♦ (Êtres animés)
1 ♦ Se déplacer dans un mouvement de bas en haut; se transporter vers un lieu plus haut que celui où l'on était, s'y placer. Monter sur une éminence, une hauteur. ⇒ grimper. Monter au sommet d'une montagne. Monter en haut, au haut d'une tour, là-haut. — Monter au grenier, dans sa chambre. Monter par l'ascenseur. — Monter à l'échafaud. — Monter se coucher. « Elle monta s'enfermer dans sa chambre » (Flaubert). Absolt Prostituée qui monte avec un client. — Monter sur un arbre, à un arbre. ⇒ grimper. Monter sur une échelle, à une échelle; à l'échelle. Monter par un escalier. Monté sur une chaise, juché.
♢ Par anal. Se dresser, s'élever. Danseuse qui monte sur les pointes. Monter sur ses ergots. Monter sur ses grands chevaux. Monter sur les planches. — Monter à cheval. Absolt Monter à califourchon, en amazone. Il monte bien. Police montée, à cheval. Monté sur des patins, une luge. — Monter sur un véhicule, dans une voiture, en voiture. Monter sur un bateau, monter à bord. ⇒ s'embarquer. Monter à bicyclette. Monter dans un taxi, un train, un avion. Il n'est jamais monté en avion. ⇒ prendre. — Monter à l'assaut, au front, en ligne. Monter au créneau, au filet.
2 ♦ Par ext. et fam. Se déplacer du sud vers le nord (en raison de l'orientation des cartes géographiques, où le nord est en haut). « Dans le Midi, j'étais un embusqué; monter à Paris, c'était monter au front » (Montherlant).
3 ♦ Fig. Progresser dans l'échelle sociale, s'élever dans l'ordre moral, intellectuel. Monter en grade : obtenir de l'avancement. ⇒ avancer. Fam. Absolt Un écrivain qui monte. — Les générations qui montent (⇒ montant) .
B ♦ (Choses)
1 ♦ S'élever dans l'air, dans l'espace. Le soleil monte au-dessus de l'horizon, à l'horizon. L'avion monte à six mille mètres. Les brouillards qui montent du fleuve.
2 ♦ Par anal. Se dit des sons, des odeurs, des impressions qui émanent des choses. ⇒ s'élever. Bruits montant de la rue. — Par ext. Nos prières montent vers vous.
♢ En parlant de phénomènes physiologiques, des effets d'émotions apparaissant en un point élevé du corps, du visage. La colère fait monter le sang au visage, à la tête (⇒ attirer ) . Le rouge m'est monté au front. « Les larmes lui montaient aux yeux » (Duhamel). — La moutarde lui monte au nez. — Le vin lui est monté à la tête. ⇒ enivrer. Fig. « Les fumées de l'ambition me montaient à la tête » (Rousseau). ⇒ exalter, griser, troubler.
3 ♦ S'élever en pente. Là où la route monte (⇒ montée) . — Par anal. S'étendre jusqu'à une certaine hauteur. Bas qui montent à mi-cuisse. ⇒ arriver.
4 ♦ Gagner en hauteur. Le tas, le niveau monte. La maison en construction commence à monter. Les blés montent. ⇒ pousser. Monter en graine.
5 ♦ (Fluides) Progresser, s'étendre vers le haut. La sève brute monte par les vaisseaux ligneux de la racine jusqu'au bois de la tige. Le mercure monte dans le thermomètre, le baromètre. Par ext. Le baromètre monte. — Le lait sur le feu monte et déborde. Monter comme une soupe au lait.
♢ Spécialt Se dit de la mer, des rivières, dont le niveau gagne en hauteur. La Seine a monté de cinquante centimètres. « La mer montait, chassant peu à peu vers la ville les premières lignes des baigneurs » ( Maupassant).
6 ♦ Mus. Aller du grave à l'aigu. La voix monte par ton et par demi-ton. — Loc. Le ton monte : la discussion tourne à la dispute.
7 ♦ Aller en augmentant. ⇒ augmenter, enchérir, grimper. Les prix, les loyers ne cessent de monter. Les enchères montent. Ses actions montent. — La température a monté. Sa popularité monte.
8 ♦ Atteindre un total (⇒ montant). À combien montera la dépense ?
II ♦ V. tr. (auxil. avoir)
1 ♦ Parcourir en s'élevant, en se dirigeant vers le haut. ⇒ gravir. Monter les marches d'un escalier. Monter un escalier. Monter une côte, une rampe. ⇒ escalader, grimper. — Fig. Monter la gamme : chanter ou jouer une gamme du son le plus bas au plus aigu. — Par ext. Monter la garde.
2 ♦ Être sur (un animal dit monture). Monter un cheval. Ce cheval n'a jamais été monté.
3 ♦ Couvrir (la femelle), en parlant du cheval et d'autres quadrupèdes. ⇒ monte; saillir, servir. L'étalon monte la jument.
4 ♦ Porter, mettre en haut (qqch.). Monter une malle au grenier. La concierge monte le courrier (aux occupants des étages).
5 ♦ Porter, mettre plus haut, à un niveau plus élevé. ⇒ élever, exhausser, hausser, 1. lever, rehausser, relever, remonter; surélever, surhausser. Monter la crémaillère d'un cran. Monter la mèche d'une lampe. Monter un store. — Monter les blancs en neige. Monter une mayonnaise. — Collet monté. — Mus. Monter un instrument, un violon, le mettre à un ton plus élevé.
♢ Loc. MONTER LA TÊTE à qqn,l'animer, l'exciter contre qqn. ⇒ braquer, dresser. « C'est elle qui monte la tête à Valorin contre moi » (Aymé). Se monter la tête : s'exalter, se faire des idées, des illusions.
6 ♦ Mettre en état de fonctionner, de servir, en assemblant les différentes parties. ⇒ ajuster, assembler; montage, monteur. Monter une machine, un meuble en kit, un échafaudage, un fusil. Monter la tente. ⇒ dresser. Installation mal montée. — Monter un film (⇒ montage) . — Pièce montée.
7 ♦ Fig. Monter une pièce de théâtre, en préparer la représentation. — Monter une affaire, une entreprise, une société. ⇒ constituer, établir, organiser. Monter un complot. ⇒ combiner, ourdir. Monter un coup. Coup monté. — Fam. Monter le coup, monter un bateau à qqn, lui en faire accroire.
8 ♦ Fournir, pourvoir de tout ce qui est nécessaire. Monter un cavalier, en lui fournissant le cheval et l'équipement. Monter son ménage, son trousseau.
9 ♦ Fixer définitivement. Monter un diamant sur une bague. ⇒ enchâsser, sertir; monture. Faire monter un camée en broche. Fig. Monter (une chose) en épingle.
10 ♦ Vulg. Être bien monté : posséder un membre viril remarquable. ⇒ membré.
III ♦ SE MONTER v. pron.
1 ♦ Être monté. Côte, escalier qui se monte facilement. Cheval rétif qui se monte difficilement.
2 ♦ Se pourvoir. Se monter en linge, en livres. ⇒ se fournir, se pourvoir. Il s'est bien monté en matériel.
3 ♦ S'exciter. La tête, l'imagination se monte. — Fam. Se monter (contre qqn) :se mettre en colère. ⇒ s'irriter. « Tout à l'heure, vous étiez joliment montée contre lui » (Zola).
4 ♦ S'élever (à un total). ⇒ atteindre. Les frais se montent à mille francs.
⊗ CONTR. Abaisser, baisser, démonter, descendre, diminuer.
⊗ HOM. Monterai :montrai (montrer).
● Monter pratiquer l'équitation.
monter
v.
aA./a v. intr.
rI./r (Sujet n. de personne.)
d1./d Se transporter dans un lieu plus haut que celui où l'on était. Monter au haut d'un arbre, sur une chaise.
— Spécial. Se rendre à son travail.
|| (Québec) Aller vers un endroit situé en amont du point de départ par rapport au fleuve Saint-Laurent. Monter de Rimouski à Québec.
— Par ext. S'éloigner (du fleuve, du chemin principal, de sa maison, etc.).
— Vieilli Monter dans les chantiers: aller travailler dans une exploitation forestière.
d2./d Prendre place (dans un véhicule, un avion, etc.). Monter en avion, en train.
|| Monter à cheval, à bicyclette.
— Absol. Faire de l'équitation. Il monte chaque jour.
d3./d (Afr. subsah.) Commencer sa demi-journée de travail. à quelle heure montez-vous?
d4./d Passer à un degré supérieur. Monter en grade.
|| (France rég., Madag.) Monter de classe ou (Fam.) monter: être admis dans la classe supérieure.
d5./d Surenchérir, partic. au jeu, fournir une carte plus forte. Monter sur la dame.
rII./r (Sujet n. de chose.)
d1./d S'élever, se porter vers un point élevé. Le ballon monta dans le ciel. Le brouillard monte.
|| Atteindre, gagner un point élevé (du corps). Le sang lui monta au visage.
|| Vin qui monte à la tête, qui enivre.
— Fig. Le succès lui est monté à la tête.
d2./d Augmenter de niveau, de volume, de prix, etc. La mer monte sous l'effet de la marée. Le prix de l'or a beaucoup monté. Il sentit sa colère monter.
|| Pousser, croître (en hauteur). Les salades commencent à monter.
— Monter à fleurs, à graines ou monter en graine: quitter l'état végétatif pour produire fleurs ou graines.
|| Fig. Prendre de l'importance, arriver. La génération qui monte.
d3./d S'élever en pente. Rue qui monte en pente raide.
— Conduire vers un point élevé. Escalier qui monte au grenier.
aB./a v. tr.
rI./r
d1./d Gravir, franchir (une élévation). Monter un escalier.
d2./d Porter dans un lieu élevé. Monter des meubles dans une chambre.
d3./d Chevaucher (un animal). Monter un cheval.
d4./d MUS Parcourir (l'échelle des sons) en allant du grave à l'aigu. Monter la gamme.
d5./d Fig. Monter la tête à qqn, ou monter qqn, l'exciter contre qqn ou qqch.
d6./d Monter la garde: assurer le service de garde.
rII./r
d1./d Ajuster, assembler différentes parties pour former un tout. Monter une machine. Monter les manches d'un vêtement.
d2./d Installer, insérer dans un cadre, une garniture. Monter un diamant, une estampe.
d3./d Disposer (les éléments de base d'un ouvrage). Monter les mailles d'un tricot.
|| Monter un métier à tisser, y tendre les fils de chaîne.
d4./d Préparer, organiser. Monter une pièce de théâtre. Monter un coup.
d5./d Réunir les éléments de, constituer (un ensemble). Monter son ménage.
aC./a v. Pron.
d1./d S'exalter, s'irriter. Se monter contre qqn.
— Absol. Il se monte aisément.
d2./d Se pourvoir. Se monter en livres.
d3./d S'élever à (en parlant d'un total). La dépense se monte à mille francs.
⇒MONTER, verbe
I. — Emploi intrans.
A. — [Le suj. désigne un être vivant]
1. Se déplacer dans un mouvement ascendant; s'élever dans un espace sans limites précises. Un oiseau monte dans l'air. Un grand nuage d'oiseaux monte droit, vers l'aigre hauteur de l'air, se saoule de vent pur, retombe, remonte, tourbillonne, crie (GIONO, Colline, 1929, p.159):
• 1. Le premier qui a mis des paroles à de la musique, était un barbare mal organisé qui, ne pouvant élever son âme à la hauteur de la musique, a voulu l'abaisser jusqu'à lui et s'est servi des paroles comme on se sert du plomb pour faire tomber l'alouette qui, joyeuse, monte au ciel en chantant.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p.168.
♦[En parlant d'un oiseau de vol] Monter sur la queue, sur l'aile. ,,S'élever à la verticale, ou s'incliner sur une aile et s'élever par le mouvement de l'autre`` (Lar. Lang. fr.).
♦Faire monter un oiseau. Le forcer à prendre son envol. Le moment était venu: on tira quelques coups de fusil pour faire monter les hérons puis on décoiffa les faucons, et chacun des cavaliers qui les tenaient les lança (NERVAL, Voy. Orient, t.2, 1851, p.109).
— [En parlant de l'Ascension du Christ, (des âmes) des morts] Monter au ciel. Gagner le ciel. Toi-même, n'as-tu pas été homme? C'est la douleur qui t'a fait Dieu; c'est un instrument de supplice qui t'a servi à monter au ciel, et qui t'a porté les bras ouverts au sein de ton père glorieux (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.371):
• 2. Le corbillard des riches est avancé
Fils de Saint Louis montez au ciel
La séance est terminée
Tout ce joli monde se retrouvera là-haut
Près du bon Dieu des flics
Dans la cour du grand dépôt
PRÉVERT, Paroles, 1946, p.88.
♦Expr. fig. Monter au septième ciel. Parvenir au parfait bonheur. Il paraît que l'article du Journal de Genève sur son compte l'a fait monter au septième ciel (AMIEL, Journal, 1866, p.266).
2. Se rendre dans un endroit situé plus haut que là où l'on se trouve. Monter à/dans son appartement, sa chambre; monter au cinquième (étage), au grenier, au sommet, au temple. Ces jours-là, Dominique montait à son cabinet (FROMENTIN, Dominique, 1863, p.27). À l'heure où M. Jérôme prenait sa valériane, Noémi monta chez lui (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p.191).
♦Monter au Capitole. Triompher. Donnez-moi un général qui, après avoir vaincu nos ennemis, puisse monter au Capitole, et lever vers les dieux des mains pures et innocentes (ROBESP., Discours, Sur la guerre, t.8, 1792, p.147).
— Fam. Monter là-haut (à l'étage supérieur); p. pléonasme, monter en haut (chez soi):
• 3. Le Carso, c'est du roc. Pas de tranchées. Il faut des sacs à terre. Les Autrichiens, eux, avaient préparé des organisations défensives. Et puis c'est plein de cavernes. Pour monter là-haut, les Italiens avaient des petits cheminements abrités de sacs à terre.
BARRÈS, Cahiers, t.11, 1916, p.169.
— Absol. Montez! Faites monter. Elle entra dans le corridor où s'ouvrait la porte du laboratoire. Il y avait contre la muraille une clef étiquetée capharnaüm. — Justin! cria l'apothicaire, qui s'impatientait. — Montons! Et il la suivit (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.169).
— Monter avec (un homme, un client) ou, absol., monter. Se rendre dans une chambre pour y faire l'amour, généralement dans les conditions de la prostitution. Ces étrangers (...) se demandent: «Avec lequel des deux hommes va monter la plus jeune des deux femmes?» (COLETTE, Entrave, 1913, p.39).
— Monter + inf. (avec ou sans prép.). Je vis la maison de la soeur du Tasse, et l'escalier par où le malheureux poète, déguisé en pèlerin, monta pour chercher un refuge contre l'égarement de son coeur (QUINET, All. et Ital., 1836, p.213). La mère de Jos-Mari monta chercher pour la visiteuse un pot de confitures de myrtilles (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p.84). — Anne n'est pas là, dis-je. — Monte voir si elle est prête, dit mon père (SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, p.55).
3. S'élever
a) pour se trouver plus haut. Synon. grimper. Monter sur/à un arbre, à l'arbre; monter sur une chaise; monter à/sur une échelle; monter par un escalier. Des enfants, des femmes les accompagnaient, des hommes montaient sur les bancs pour leur crier des souhaits enflammés de victoire (ZOLA, Débâcle, 1892, p.577). J'arrangerais moi-même les cordons des rideaux qui se cassent, si je n'avais pas des étourdissements quand je monte sur un escabeau (MONTHERL., Célibataires, 1934, p.808).
— Au fig. Monter à l'arbre; faire monter qqn à l'arbre. V. arbre I C.
b) pour être à un niveau où l'on est plus ou mieux en vue. Monter sur le billard, sur une table d'opération; monter sur l'échafaud, sur un piédestal, sur les planches, sur le théâtre, sur le trône; monter au pinacle, à la tribune. Il monte sur le pont et fait siffler l'ordre d'assembler tous les matelots (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p.93):
• 4. Quoi (...) vous [Mgr Sibour] montez dévotement en chaire et (...) vous étalez devant de tristes et faibles humains la corruption de leur nature, vous la leur faites toucher du doigt!
DELACROIX, Journal, 1854, p.144.
c) pour se rendre plus grand. Synon. se dresser, se hausser. Monter sur les pointes. Il vint assister à mon bain; me fit monter sur mes échasses; se disputa avec un des marins, et avec un monsieur grinchu qui disait que, en sortant de l'eau, je l'avais éclaboussé (GYP, Souv. pte fille, 1928, p.219).
— Au fig. Monter sur ses ergots. V. ergot A 1 a.
4. HORTIC. [En parlant de végétaux; souvent au passé] Parvenir au stade de la montaison. Ces laitues ont monté, elles ne sont plus bonnes à manger (Agric. 1977).
— Au fig. Monter en graine. V. graine A 2.
5. Se déplacer pour se trouver dans un endroit stratégique ou à une place décisive pour l'action engagée. Monter à l'abordage; monter en piste; monter à l'assaut; monter aux créneaux; monter au front, en ligne et, absol., monter. Le bataillon commandé par le frère aîné montait à l'assaut presque à l'instant même et à la première décharge des insurgés (GONCOURT, Journal, 1894, p.635). C'était du blanc que buvait mon Hector. Pour monter aux tranchées, et il avait pas tort (AYMÉ, Uranus, 1948, p.264).
— SPORTS (tennis). Monter au filet. Maintenez la pression, ne songez qu'au score; c'est le seul recours des faibles de la raquette. Ne montez jamais au filet trop vite; laissez à votre adversaire le temps d'exécuter un lob. Ne courez jamais sur le lob adverse, criez: «Out!» À la rigueur, criez: «Dehors!» (Le Monde, 3 mai 1981, p.1).
6. Prendre place sur (un animal) ou dans (un véhicule). Synon. enfourcher, s'embarquer, s'installer. Monter à bicyclette; monter à cheval, en amazone, à califourchon, en croupe, à cru (absol. monter; au fig. monter sur ses grands chevaux, v. cheval B 4 c); monter en voiture, dans une voiture, sur un bateau, à bord, en avion, dans le train. Le jeune lieutenant, responsable de la vie de son ami, empêche le père de sa maîtresse de se sauver, en le forçant à rentrer dans sa prison au moment où il étoit prêt à monter dans la barque préparée pour le délivrer (STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.168). Sur ces entrefaites, un agent de la police arriva, elle tendit ses mains aux menottes, et quand tout fut prêt, elle traversa la foule, monta dans un fiacre, et disparut lentement au milieu des huées et de l'indignation publique (JANIN, Âne mort, 1829, p.152). — Pardon, madame. Il la dépassa en s'inclinant, monta dans son auto qui commença à s'enfoncer dans la foule, à contre-courant cette fois (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.241).
Rem. Monter en avion, en voiture, en train, indique que l'on a pris place dans un véhicule, dans un engin en tant que passager, conducteur ou pilote. Monter dans n'implique pas nécessairement une idée de transport.
7. [En parlant de provinciaux se rendant notamment dans la capitale] Aller du sud au nord. En 1905 ou 1906, oui, il n'aurait tenu qu'à lui [Sangnier] de l'attirer et de me retenir comme il fit de tant d'autres; car c'était avant que je ne monte à Paris et j'étais un enfant spirituellement abandonné (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p.338).
8. [En parlant d'un ensemble de pers., d'une collectivité] Monter à ou, en emploi pronom., se monter à. S'élever au nombre de. Notre troupe montait à vingt-quatre personnes, la leur à plus de cinquante militaires (SAND, Mauprat, 1837, p.63). On recrutait aussi parmi leur jeunesse quelques miliciens pour manier par délégation cette même trique. Les effectifs de la milice se montaient à douze hommes (CÉLINE, Voyage, 1932, p.188).
9. Au fig.
a) Accéder à un degré supérieur d'une hiérarchie. Monter en première division; monter dans la classe supérieure. Il montait d'un échelon, il entrait dans cette bourgeoisie exécrée, avec des satisfactions d'intelligence et de bien-être, qu'il ne s'avouait pas (ZOLA, Germinal, 1885, p.1328). Vous me croyez un peu fou... Oh! je ne me plains pas. Je monte en grade, en somme. D'abord, vous m'aviez pris pour un nigaud (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 1er tabl., p.32):
• 5. Rien ne peut se faire simplement chez les gens qui montent d'un étage social à un autre. Ni madame Birotteau, ni César, ni personne ne pouvait s'introduire sous aucun prétexte au premier étage.
BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.193.
— Absol. Un écrivain qui monte. Un écrivain qui gagne en notoriété. Infra I B 6 b. La jeunesse qui monte, les générations qui montent. Celles qui parviennent à l'âge adulte, qui prennent de l'autorité. Tout ce qui nous est arrivé, au moins que cela serve à cette jeunesse qui monte (PÉGUY, Argent, 1913, p.1300).
b) Monter comme une soupe au lait; faire monter qqn; au passif ou en emploi pronom. être monté ou se monter contre. (Se) mettre en colère. Le fait est qu'il est horriblement monté contre madame la duchesse (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p.278).
c) [Dans un sens moral ou spirituel] Absol. S'élever, progresser. «Là où Dieu vous appelle, il faut monter,» avait dit l'autre. Il était appelé. «Monter ou se perdre!» Il était perdu (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.122). Pour le Barrès de trente-cinq ans la religion est encore une vieille histoire absurde et qui concerne les nigauds. Mais il changera sur ce point et, en avançant, l'idée qu'il se faisait de l'homme se nuancera aussi (...). À partir d'une certaine heure (la mort de son neveu Charles Demange) Barrès n'a cessé de monter (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p.132).
10. Surenchérir.
a) JEUX DE CARTES. Jouer une carte d'une valeur supérieure à celles qui ont été abattues. En cours de jeu, on est tenu de fournir la couleur demandée, si on en possède; on peut, au choix, monter ou ne pas monter, sauf à l'atout où on est obligé de le faire (Dict. des jeux, Paris, Tchou, 1964, p.41, s.v. belote).
b) COMM. (vente aux enchères). Monter sur qqn, loc. fam.
Rem. ,,Expression à n'utiliser que si le contexte indique clairement que l'action se situe à l'hôtel Drouot`` (Paris-Match, 31 oct. 1964, p.46 ds QUEM. DDL t.20).
B. — [Le suj. désigne une chose]
1. Se déplacer dans un mouvement ascendant; s'élever dans l'air ou dans l'espace. Le rideau monte. Le soleil montait sur un ciel pur et couvrait de ses rayons tout le flanc oriental de la montagne (VERNE, Île myst., 1874, p.93). L'orage monte de nouveau; il couvre bientôt tout le ciel d'un grand voile menaçant, que les éclairs déchirent en tous sens (LOTI, Journal intime, 1878-81, p.91). Au crépuscule, le vent s'apaise, une brume légère monte du sol saturé (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.159):
• 6. Barca commença à entendre des moteurs d'avions — à nous? à eux? Tout près de l'endroit où tirait le fusil-mitrailleur, une fusée monta dans le ciel magnifique. Le train blindé cessa de tirer.
MALRAUX, Espoir, 1937, p.488.
— P. anal.
♦[En parlant de tout ce qui peut affecter nos sens et notre sensibilité: sons, odeurs, sentiments] Et, du comptoir, des tonneaux, de toute la salle, montait une odeur liquoreuse, une fumée d'alcool qui semblait épaissir et griser les poussières volantes du soleil (ZOLA, Assommoir, 1877, p.404):
• 7. Lorsque M. le curé, sous les yeux surpris du sacristain Faublas, défit sa chasuble noire et parut se diriger vers la chaire (...) un sourd grondement monta des profondeurs de l'église, qui ressemblait moins à un murmure d'impatience qu'à cette sorte de gémissement arraché au dormeur enseveli dans son rêve.
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1483.
♦[En parlant de réactions physiologiques, des effets dus à certaines émotions] Les larmes montent aux yeux; la colère monte aux joues. Maria attendait sa venue depuis plusieurs semaines déjà. Une demi-heure plus tôt le bruit de pas au dehors lui avait fait monter le sang aux tempes, et voici pourtant que la présence de celui qu'elle attendait la frappait comme une surprise émouvante (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.82). L'exaltation montait à la tête, enivrait comme un alcool (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.232):
• 8. Heure magique lorsque la première jeunesse monte peu à peu des profondeurs où elle ne reviendra jamais plus, jaillit ainsi qu'une grande fleur vénéneuse à la surface de la conscience, monte au cerveau, comme un poison.
BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1409.
— Expressions
♦Fam. Sentir la moutarde (me, lui...) monter au nez. Sentir que l'on va s'emporter. — Il l'aura oublié en chemin de fer... — Ah! Vous ne connaissez pas mon mari, madame. Elle eut un rire bref, offensant, et, d'une voix cinglante: «On le lui a volé.» Louise sentait la moutarde lui monter au nez (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.159).
♦Le vin monte à la tête. Enivrer. Les émanations du gros bleu et des vins de liqueur délicatement nuancés lui montent à la tête (BARBUSSE, Feu, 1916, p.153).
2. Partir d'un point bas pour aboutir à un point haut. Quatre grandes feuilles, sur la table, témoignent de ma hâte à écrire, non moins que le désordre du manuscrit, où l'écriture monte et descend (COLETTE, Vagab., 1910, p.278). Le tam-tam (...) gravissait, en se riant, l'étendue sans route qui monte vers les villages bleus (MARAN, Batouala, 1921, p.158). Lentement, avec un tas de ruses, nous sommes arrivés à sortir de la foule au milieu d'une rue qui montait vers Montmartre (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.188).
3. Gagner en hauteur (en parlant de constructions); croître en hauteur (en parlant de plantes). Monter à telle hauteur. Les vieilles maisons croulent, les maisons neuves montent (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.521):
• 9. Les roses (...) cachaient déjà ses pieds repliés dans l'herbe. Les roses montaient à ses genoux, couvraient sa jupe, la noyaient jusqu'à la taille...
ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1338.
— P. anal. Recouvrir jusqu'à une certaine hauteur. Des chaussettes qui montent à mi-mollets. Elle aperçut tous les Homais, grands et petits, avec des tabliers qui leur montaient jusqu'au menton et tenant des fourchettes à la main (FLAUB., Mme Bovary, t.2, 1857, p.93).
4. [En parlant du mouvement ascendant des fluides] Atteindre une hauteur plus élevée, un niveau plus haut. La mer montait et venait à nous (MICHELET, Journal, 1831, p.90):
• 10. ... tout à coup, au mugissement sourd de la réalité qui commençait à lui arriver comme le bruit de la marée montante, il se dressa sur son séant, prêta l'oreille, et promena autour de lui un regard étonné. Le bruit se rapprochait, la marée montait toujours.
SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p.177.
♦Monter sur, à la surface de. Venir à la surface de. Il plongea dans la bassine le gros boudin couleur de rouille et des bulles d'air montèrent à la surface de l'eau: «Encore un trou! (...)» (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.220).
— Au fig. En vous écrivant, j'ai senti la tristesse qui montait sur la gaieté comme l'huile sur l'eau; il faut la laisser tranquille (J. DE MAISTRE, Corresp., 1811, p.64).
5. MUS. Passer du grave à l'aigu. La voix, le ton monte. Lang. cour. [En parlant d'un son, d'un bruit] Augmenter de hauteur, et souvent dans un contexte de colère et de passion. Sa voix était comme montée d'un ton, elle riait d'un rire plus sonore (BOURGET, Crime am., 1886, p.218). Ces petites églises où les esprits s'échauffent, ces enceintes où le ton monte, où les valeurs s'exagèrent, ce sont de véritables laboratoires pour les lettres (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.18).
6. Augmenter, croître en quantité, en intensité, en valeur; atteindre telle ou telle valeur.
a) [En parlant de ce qui est mesurable] Monter à tel prix; les enchères, les prix montent; le baromètre monte. L'entretien de ses trois arpents montait à deux mille francs (HAMP, Champagne, 1909, p.138):
• 11. Le temps presse. En marche vers seize ans, en marche vers quinze ans, en marche vers quatorze ans... Ces chiffres montent, jour par jour, semaine par semaine, mois par mois, ils montent contre elle, ainsi que nos têtes et nos épaules.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p.178.
♦Emploi pronom. Additionnées, leurs économies se montaient à cent quatre-vingt-huit francs, qu'ils partagèrent (MARTIN DU G., Thib., Cah. gr., 1922, p.629).
b) [En parlant de ce qui n'est pas mesurable] La ferveur montait. C'était sans doute une folle imprudence d'aller m'égarer au monde des vivants, moi qui m'étais fait un nid sous les myrtes: tant pis! Je cessai de me défendre contre cette joie qui montait. Oui: ce soir même je répondrais oui (BEAUVOIR,, Mandarins, 1954 p.216).
♦Son étoile monte. La renommée (de quelqu'un) grandit. Autour de chaque général dont l'étoile monte, le Paysan du Danube [P.-L. Courier] voit se fermer une antichambre (MAUROIS, Mes songes, 1933, p.95).
II. — Emploi trans.
A. — [Monter implique une notion d'élévation]
1. Parcourir en s'élevant, grimper, faire l'escalade de. Monter les marches, les degrés d'un escalier; monter un escalier, deux étages, une côte, une pente, une rampe; monter trois cordes à la force du poignet. J'ai monté le Saint-Gothard à une heure du matin, par une lune sublime; j'y ai vu le lever du soleil dans les neiges (BALZAC, Lettres Étr., t.1, 1837, p.392). Je montai sans me presser la rue de la Montagne Sainte-Geneviève (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p.147):
• 12. La diligence de Bordeaux à Paris venait avec rapidité, les voyageurs allaient sans doute en descendre pour monter cette longue côte à pied.
BALZAC, Illus. perdues, 1843, p.702.
— Monter la garde (v. descendre la garde, s.v. garde1 I A 2 d). Se rendre à un poste (à l'origine situé en hauteur) pour garder. Trois sentinelles montaient la garde le long des barbelés pour nous interdire toute communication avec l'extérieur (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.295).
2. Prendre place sur le dos d'un animal; utiliser comme monture. Monter un cheval. Le chevaucher. Monter un cheval en course:
• 13. L'accessoiriste, ex-prix du Conservatoire, jouera sa polonaise de concours, et notre jeune et grave admirateur, se souvenant qu'il était l'an dernier, lieutenant de hussards, montera en haute école le meilleur canasson d'un manège voisin...
COLETTE, Belles sais., 1945, p.66.
— HIPP., emploi abs. Le jockey de galop monte très court et «en triangle», c.-à-d. qu'il maintient son équilibre par trois points d'appui: les étriers, les genoux et les rênes (CHAMBRY, Équitation, 1970 ds PETIOT 1982).
— P. anal. Monter un navire. Prendre place dans une embarcation; en partic., être à bord en tant que commandant. [Madame Leseigneur:] — (...) Monsieur de Rouville, mon mari, est mort à Batavia (...). Il montait une frégate de cinquante-six canons (BALZAC, Bourse, 1832, p.106). J'aperçus une autre barque (...). L'homme qui la montait unit ses efforts aux nôtres (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p.91).
3. [En parlant du cheval et d'autres quadrupèdes mâles] Couvrir (la femelle). (Dict. XIXe et XXe s.).
4. Porter, mettre
a) Porter, mettre dans un endroit plus élevé, à plus grande hauteur. Monter le courrier; monter l'eau d'un puits (puiser). Le général n'est pas là?... Non? Je vais en profiter pour voir si on monte mes malles! (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, III, 5, p.59). Elle restait très tard dans sa chambre où on lui montait son petit déjeuner (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.78):
• 14. Le départ de Tarascon, le port de Marseille, la traversée, le prince monténégrin, les pirates, tout se brouillait et roulait dans sa tête... Il fallut le monter à sa chambre, le désarmer, le déshabiller... Déjà même on parlait d'envoyer chercher un médecin...
A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p.64.
♦Monter une horloge; vx et p. ext. monter une montre. Remonter le mécanisme d'une horloge, d'une montre. Rodolphe mit les vases dans une armoire; et comme le propriétaire était venu pour monter la pendule arrêtée, le poëte le pria de n'en rien faire (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.267).
— Monter + inf. (avec ell. du compl. d'obj. dir.). Monter à boire (pour monter qqc. à boire). Jean: Merci!... (À part). Elle me monte à boire, comme l'autre!... Elle était mieux tout à l'heure! (GUITRY, Veilleur, 1911, I, p.8).
b) Porter, mettre à un niveau plus haut; accroître la valeur, la force, l'intensité, la consistance de quelque chose. Monter les prix, les vitesses; monter en régime:
• 15. Les petits télégraphistes cherchaient, comme des rats, un trou pour livrer leurs télégrammes aux mareyeurs. Les siens lus, Marie Legagneux monta le prix du lot de dix francs en dix francs et l'enleva à six cents, sur un magnifique coup de gosier du crieur qui ferma un œil pour mieux ouvrir la bouche: — Six cents francs!... C'est ven... du!...
HAMP, Marée, 1908, p.24.
♦Monter une information. ,,Lui donner une importance plus forte que celle qu'elle aurait normalement méritée`` (VOYENNE 1967). Il [un journaliste] m'a dit qu'il espérait que tout irait bien pour moi (...) et il a ajouté: «Vous savez, nous avons monté un peu votre affaire. L'été, c'est la saison creuse pour les journaux. Et il n'y avait que votre affaire et celle du parricide qui vaillent quelque chose» (CAMUS, Étranger, 1942, p.1184).
Monter en épingle. V. épingle B 1 d.
— Spécialement
♦ART CULIN. Monter une mayonnaise; monter des blancs en neige; monter une sauce au beurre. Ajouter un filet de vinaigre ou de jus de citron, un peu de sel et un peu de poivre blanc. Monter la sauce au fouet, en lui ajoutant, d'abord goutte à goutte, puis en filet, la valeur de 3 décilitres d'huile. De temps en temps, pour rompre le corps de la sauce si elle devenait trop épaisse, lui ajouter quelques gouttes de vinaigre (ou de jus de citron) (Lar. mén. 1926, s.v. sauce, rubrique mayonnaise, p.1081).
♦MUS. Monter un instrument de musique. Le mettre à un ton, à un diapason plus haut. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦PEINT. Monter une couleur. Lui donner une intensité plus vive. (Dict. XIXe et XXe s.).
— Au fig. Monter la tête à qqn, monter qqn. Exciter une personne contre une autre, enflammer l'imagination de quelqu'un. Ce débat, cette résistance m'avaient encore plus exalté, avaient monté ma tête, redoublé mes forces. Rien ne me coûte. Je franchis tous les obstacles (DUSAULX, Voy. Barège, t.1, 1796, p.139).
♦Emploi pronom. Se monter le cou, la tête ou absol. se monter; fam. se monter le bonnichon, le bourrichon. S'irriter ou nourrir des illusions. Non!... — cria Chiffon qui se montait peu à peu, — un homme n'a le droit de sentir que le tabac!... (GYP, Mar. Chiffon, 1894, p.265). Je ne voudrais pas, mon lieutenant, que vous me preniez pour un homme qui se monte la tête (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.124).
♦Au passif. Être (très) monté. Être irrité contre ou excité par. Et s'exaltant, très monté par la présence des dames, il appuyait son dire sur des faits (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.228).
B. — [Monter implique une notion d'agencement, d'assemblage, de mise au point]
1. Assembler les divers éléments d'un objet en vue de son utilisation. Monter une armoire, une charpente, un échafaudage, une baraque foraine; monter une tente; monter une ligne de pêche; appareil à monter (soi-même). Renaud, qui passe quatorze ans, ne songe qu'à monter et démonter des moteurs (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.251).
♦Emploi pronom. passif. Une tente-abri d'un nouveau modèle, se montant et se démontant à la minute (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p.44).
— Spécialement
♦BIJOUT. Monter une pierre, un diamant sur une bague. Enchâsser dans une monture. Faire monter de faux diamants? son mari finirait par s'en apercevoir (BALZAC, Fille Ève, 1839, p.173).
♦CHAUSS. Monter les bouts, monter les emboîtages. ,,Galber tout ou partie de la tige sur la forme en utilisant le prêtant de la peau, et lui donner une fixation provisoire ou définitive`` (Chauss. 1969).
♦CIN., PHOT. Monter un cliché, une estampe. Mettre dans un cadre, sous verre. Monter un film. Procéder au montage d'un film. Il y aura une certaine stupeur dans les services de l'usine de Vincennes lorsqu'on saura que le «patron» conseille aux metteurs en scène... de «monter» eux-mêmes leurs bandes (Le Temps, 30 juin 1918, p.3, col.1 ds GIRAUD 1956).
♦IMPR. Monter une page. Mettre en place les éléments qui composent une page d'imprimerie. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦MUS. Monter un instrument à cordes (guitare, harpe, violon, etc.). Le garnir de ses cordes (Dict. XIXe et XXe s.). Qui pourra adresser assez de cantiques à l'olive? N'est-ce pas d'elle que vient l'huile de joie dont l'élu saint a été oint par prédilection? Olive, Olive, monte tes instruments à dix cordes, fais-nous entendre ta voix bienfaisante (SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, p.208).
♦THÉÂTRE. Monter une pièce de théâtre. En préparer la représentation, la porter à la scène. Il choisissait fort bien ses pièces (...) il avait déjà monté, entre autres ouvrages qu'on n'avait pas vus ailleurs, l'Alchimiste de Ben Jonson, le premier Faust de Goethe (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.548).
♦TISS. Monter un métier. Disposer la chaîne sur le métier. Autour d'elle tout disait ses grâces, ses jeux, ses talents (...); un métier à broder où était montée une étoffe de satin (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p.102).
♦SC. EXP. Monter une expérience, une manipulation; au fig. monter une manip.
2. Au fig. Organiser, mettre en oeuvre, combiner. Monter une affaire, une entreprise, une expédition; monter un complot, un coup. Il n'apportait rien. Elle recevait sept cent mille francs de dot. Il les utilisa (...) à monter une fabrique de limonade (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.308).
— Expr. fam.
♦Monter le cou(p) à qqn. Abuser quelqu'un (v. monter un bateau, s.v. bateau2). Vous savez maintenant qu'elle est une menteuse, et ne vous laissez pas «monter le coup» par elle (VERLAINE, Corresp., 1894, p.231).
♦Monter qqc. de toutes pièces. Inventer complètement sans aucun rapport avec la réalité. Synon. forger. Le monde moderne est inventé, a été inventé, monté, de toutes pièces, par les juifs sur nous et contre nous (PÉGUY, Notre jeun., 1910, p.180).
C. — [Monter implique une notion d'équipement] Pourvoir de tout le nécessaire. Le père Grandet pensait alors à se marier, et voulait déjà monter son ménage. Il avisa cette fille rebutée de porte en porte (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.30). La grosse affaire fut de monter la maison (ZOLA, Nana, 1880, p.1349).
♦Monter un cavalier. Fournir monture et équipement. (Dict. XIXe et XXe s.).
— Emploi pronom. Se monter en linge, en livres, etc.; absol. se monter. Les surveillants généraux, qui se montent des bibliothèques avec les romans confisqués aux élèves, vous donneront à entendre que, pour commencer à avoir du talent, un auteur doit être mort depuis soixante-quinze ans (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p.148).
Rem. gén. 1. Région. ou sens vieilli. Faire des tas de/avec. Un homme et une jeune femme montaient les regains sur les deux tapis verts qui encadraient l'allée (LA VARENDE, Cavalier seul, 1956, p.15). 2. Aux temps comp. empl. transitivement, monter se conjugue avec avoir; empl. intransitivement, monter traduisant un mouvement se conjugue avec être, traduisant le résultat d'un mouvement, il se conjugue avec avoir: je suis monté dans ma chambre; cette salade a monté; le fleuve a monté.
Prononc. et Orth.:[], (il) monte []. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. I. Intrans. A. Le suj. désigne un animé 1. a) fin du Xe s. «se déplacer dans un mouvement de bas en haut, se transporter vers un lieu plus haut que celui où l'on était, s'y placer» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 465); 1694 montant «ascension verticale du faucon» (Ac.); b) 1680 monter à l'assaut (RICH., s.v. assaut); c) 1949 «aller du sud vers le nord» (MONTHERL., Demain, I, 1, p.706: monter à Paris); 2. a) fin du Xe s. «se placer sur le dos d'un animal» (Passion, 26); ca 1100 absol. (Roland, éd. J. Bédier, 92); 1538 monter à cheval (EST. d'apr. FEW t.6, 3, p.113a); b) 1690 «prendre place dans ou sur un véhicule» (FUR.); 3. ca 1140 «progresser, accéder à un degré supérieur d'une hiérarchie, avancer dans l'échelle sociale» (GEFFREI GAIMAR, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 2285); 4. a) 1174 monter en ire «se mettre en colère» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, S. Thomas, 1496 ds T.-L.); 1695 montant «charme, entrain, piquant» (REGNARD, Le Bal, 4 ds LITTRÉ); de nouv. 1844 (SAINTE-BEUVE, Portr. femmes, p.260); b) 1866 faire monter qqn «provoquer la colère de quelqu'un» (DELVAU); 5. 1963 «jouer une carte supérieure à celles qui ont été antérieurement mises dans le même pli» (Lar. encyclop.). B. Le suj. désigne un inanimé 1. a) ca 1100 «augmenter, atteindre un degré plus élevé (en parlant de ce qui n'est pas mesurable)» (Roland, 228); 1694 montant «goût relevé, saveur piquante» (Ac.); b) 1690 «croître en quantité, en intensité (en parlant de ce qui est mesurable)» (FUR.: le bled monte, il encherit); 2. a) ca 1155 «atteindre un niveau plus élevé (en parlant de liquides, etc.)» (WACE, Brut, 9558 ds T.-L.); av. 1188 montant «mouvement de bas en haut (de la mer)» (Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, 7617); 1296 «pièce verticale dans une construction, une charpente» (doc., Tournai ds GDF. Compl.); b) 1178 monter en la teste «enivrer (en parlant du vin)» (Renart, éd. E. Martin, XIV, 338); 1668 monter à la tête «id.» (MOLIÈRE, L'Avare, III, 1); c) ca 1200 «affecter la partie supérieure du corps (en parlant de réactions organiques, d'émotions)» (Mort Garin, 230 ds T.-L.); d) ca 1265 «s'élever dans les airs, être porté à une certaine hauteur» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, p.89); e) 1553 «croître en hauteur (en parlant d'une plante)» (Bible, s.l., impr. Jean Gerard, E.ode 9g d'apr. FEW t.6, 3, p.106b); f) 1689 «se propager vers le haut (en parlant de sons, d'odeurs)» (RACINE, Esther, I, 1); g) 1690 «être en pente, s'étendre d'un point bas vers un point haut» (FUR.); h) 1690 «atteindre telle ou telle hauteur (en parlant d'une robe)» (ibid.); 1800 montante «culotte» (P. LECLAIR, Hist. brig. et assass. Orgères, p.130); 1835 montant «pantalon» (RASPAIL ds Le Réformateur, 20 sept., p.2); 1836 montante «échelle» (VIDOCQ, Voleurs, t.1, p.275); 3. ca 1155 mus. «passer du grave à l'aigu» (WACE, Brut, 10423 ds T.-L.); 4. 1255-71 «s'élever à un certain chiffre, au total de» (RUTEBEUF, Vie Ste Elisabeth, 654 ds Œuvres compl., éd. E. Faral et J. Bastin, t.2, p.121); 1675 montant «chiffre auquel s'élève un compte» (SAVARY, Le Parfait négociant, 1, 312 d'apr. FEW t.6, 3, p.114a). II. Trans. 1. ca 1140 «parcourir de bas en haut, gravir (ce qui est en pente)» (Pèlerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 133); 2. a) ca 1150 au fig. (Charroi Nîmes, éd. D. McMillan, 648: la loi Dieu essaucier et monter); b) 1170 «mettre (un instrument de musique) un ton plus haut» (Horn, 2811 ds T.-L.); c) 1174 monter qqn «accroître la valeur (de quelqu'un)» (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, S. Thomas, 2963, ibid.); d) 1588 monter qqc. «id. (de quelque chose)» (MONTAIGNE, Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.871); e) 1690 monter une couleur (FUR.); 3. a) ca 1155 «faire monter quelqu'un à cheval» (WACE, op. cit., 7063 ds T.-L.); b) ca 1230 «mettre, placer quelque chose à une plus grande hauteur» (Eustache le Moine, 155, ibid.: Et li hom[me] lor braies monterent); de nouv. 1690 (FUR.); c) 1690 «transporter quelque chose dans un endroit plus élevé» (ibid.); d) 1926 monter une sauce (Lar. mén., s.v. sauce, p.1081a); 4. a) 1174-78 (ÉTIENNE DE FOUGÈRES, Manières, éd. R. A. Lodge, 840: sa fame ou sa file li monte); b) 1763 «couvrir (la femelle), chez les quadrupèdes» (BUFFON, Hist. nat. des quadrupèdes, t.7, p.243 ds LITTRÉ); 5. a) ca 1185 «utiliser comme monture (un animal)» (HUE DE ROTELANDE, Ipomédon, éd. A. J. Holden, 3564); b) 1680 monter un navire «servir comme marin sur (un navire)» (RICH.); 6. a) ca 1223 (bien, mal) monté «pourvu d'une (bonne, mauvaise) monture» (GAUTIER DE COINCI, éd. V. F. Koenig, II Mir 19, 365); b) ca 1400 monter qqn «pourvoir quelqu'un des choses nécessaires» (Quinze joies de mariage, XI, 12, éd. J. Rychner, p.82); c) 1671 «pourvoir (un cavalier) d'une monture et de son équipement» (POMEY); 7. a) 1306 monter une arbalestre «tendre le ressort (d'une arbalète)» (JOINVILLE, S. Louis, éd. N. L. Corbett, § 377); b) 1690 monter une montre (FUR.); 8. a) 1576 «assembler, ajuster les différentes parties (de quelque chose), pour permettre de l'utiliser» (P. DE BRACH, Poem., f° 99 v° ds GDF. Compl.); b) 1718 «enchâsser (une pierre précieuse) dans une monture» (Ac.); c) 1798 monter une pièce de théâtre (ibid.); d) 1802 «organiser, mettre sur pied, combiner» (HENRION, Les Amours de la Halle, 21 ds QUEM. DDL t.19); 9. a) 1608 se monter de parole «s'emporter» (M. RÉGNIER, Satire VIII, 214 ds Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p.89); b) 1796 monter la tête à qqn (DUSAULX, loc. cit.); c) 1798 être monté «être mal disposé, irrité» (Ac.). Du b. lat. montare, dér. de mons, montis (v. mont). Fréq. abs. littér.:18671. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 19764, b) 33063; XXe s.: a) 32428, b) 25321. Bbg. QUEM. DDL t.9. — SANDMANN (M.). Monter à cheval... Rom. Jahrb. 1962, t.13, pp.20-30. — - (A.). Rem. sur qq. verbes de mouvement causatifs en roum. et fr. B. de la Soc. roum. de ling. et fr. 1974, t.10, pp.15-22.
monter [mɔ̃te] v.
ÉTYM. V. 980; lat. pop. montare, de mons. → Mont.
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I V. intr.,
REM. Monter, v. intr. devrait, selon Littré, se conjuguer avec avoir quand il exprime une action et non un état. L'usage actuel est de le conjuguer avec être dans tous les cas où il n'exprime pas une augmentation de niveau, de prix, etc. : les rivières, les prix ont monté, mais il est monté quatre fois à sa chambre dans la journée.
A (Êtres animés).
1 Se déplacer dans un mouvement de bas en haut (⇒ Aller); se transporter vers un lieu plus haut que celui où l'on était, s'y placer. || Le faucon (cit. 3) montait droit dans l'air. ⇒ Élever (s'), voler; montée. || Aucun oiseau ne monte plus haut que l'aigle. || Écureuil qui monte locher (cit.) des noix à des hauteurs vertigineuses. || Monter vers un sommet d'un pas de montagnard (⇒ Ascension; marcher). || Monter lentement, vite, sans peine (→ Espadrille, cit.). ⇒ Grimper. || Monter sur une éminence, une hauteur. || Il était monté au sommet de l'Etna (→ Île, cit. 2). || Les archontes (cit.) montaient à l'Acropole. ☑ Monter au Capitole. || Monter à la haute ville (→ Couler, cit. 34), en haut, au haut d'une tour, là-haut. || Monter plus haut. — Monter au ciel, vers Dieu (en parlant des âmes des morts). Allus. littér. || Fils de Saint Louis, montez au ciel (cit. 46).
1 Celui qui monte au ciel, brillant de tant de gloire,
N'a pas besoin de chants de deuil !
Hugo, Odes et ballades, I, IV, III.
2 L'autre jour, je montai à Montmartre. Ce qui m'attrista le plus fut le silence de Paris quand on le contemple d'en haut.
A. de Vigny, Journal d'un poète, 1835.
3 Toujours on voudra monter. Le chasseur dit : « C'est pour la proie ». Le grimpeur dit : « Pour voir au loin » (…) Le réel dans tous ces efforts, est qu'on monte pour monter. Le sublime, c'est l'inutile.
Michelet, la Montagne, I, II.
♦ Monter au grenier, à son appartement (situé au premier étage, ou plus haut), chez qqn, chez soi (→ Indisposé, cit. 7; long, cit. 2), dans sa chambre (→ Dernier, cit. 5), à sa chambre (→ Marée, cit. 10). — (Suivi d'un infinitif). Aller (en montant). || Monter se coucher (→ Maman, cit. 2). || Monter prévenir qqn (→ Malade, cit. 20). || Le muezzin est monté chanter l'appel (cit. 6) à la prière. — Absolt. || Monter (→ Long, cit. 23; maintenir, cit. 14). || Monter sans hâte (en gravissant les marches d'un escalier). || Faites monter.
4 — Qu'est-ce ? — Acaste est là-bas. — Hé bien ! faites monter.
Molière, le Misanthrope, II, 2.
5 (…) dès qu'elle fut débarrassée de Charles, elle monta s'enfermer dans sa chambre.
Flaubert, Mme Bovary, II, IX.
6 Un étage, un second, un troisième. Jacques montait pesamment, s'accrochant à la rampe et ne se retournant pas.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 49.
7 Je vais aller avec vous, me dit-il. Je monterai parler à quelqu'un que je connais, au troisième étage, je prendrai le trottoir roulant.
Paul Léautaud, Journal littéraire, t. I, p. 216.
♦ Fam. || Il est monté là-haut, à l'étage au-dessus. — (Par pléonasme). || Monter en haut (chez soi, chez qqn).
8 Il monte en haut, et fait à la donzelle
Son compliment, comme homme bien appris.
La Fontaine, Contes, II, « Oraison de Saint-Julien ».
♦ Monter sur un toit, sur un comble (→ Faîte, cit. 1), sur un arbre, à un arbre, à l'arbre. ⇒ Grimper (→ Gui, cit. 1). || Monter sur les épaules de qqn (→ Inventif, cit. 3), sur des échasses (cit. 1). ☑ Monter sur une échelle, à une échelle (→ Innocent, cit. 2), à l'échelle (cit. 10, au fig.). || Monter à un balcon par une échelle (→ Escalade, cit. 3). || Monter sur une chaise (→ Grappe, cit. 1; 2. hâte, cit. 8). || Les enfants, ne montez pas là-dessus !
9 Et moi, je suis montée au haut de la muraille (…)
Racine, la Thébaïde, III, 3.
♦ ☑ Allus. plais. Monte là-dessus et tu verras Montmartre ! (de Monte là-dessus, chanson populaire de l'entre-deux-guerres).
♦ Par anal. Se dresser, s'élever. || Danseuse qui monte sur les pointes. — ☑ Fig. Monter sur ses ergots.
♦ Monter sur la table d'opération (et, fam., sur le billard). — ☑ Monter sur les planches, sur le théâtre (→ Bouffon, cit. 1). — Monter sur un piédestal, sur le pavois, sur le trône, sur l'échafaud (→ Grève, cit. 5), à l'échafaud. || Monter à l'autel (cit. 24), à la tribune (→ Harmonium, cit. 2). || Monter en chaire (cit. 3). || Candidat qui monte au tableau (→ Jury, cit. 2).
♦ (Monter, absolt, 1080). || Monter sur le dos d'un cheval (⇒ Enfourcher), sur un âne (→ 1. Gué, cit. 1), sur une grande (cit. 1) jument. — (1538). || Monter à cheval (cit. 12, 13 et 18). || Il apprend, il commence à monter à cheval (→ Haut, cit. 96). || Monter à califourchon (→ Fille, cit. 37), en amazone, en croupe (cit. 3, Boileau, au fig.). Absolt. || Il monte bien, à la perfection. — ☑ Loc. fig. Monter sur ses grands chevaux (cit. 38 et 39).
♦ Monter sur un véhicule, dans une voiture; monter en voiture (→ Évader, cit. 7; inégalité, cit. 5; malice, cit. 9). ⇒ Aller. || Monter sur un char (→ Bord, cit. 12), une charrette (→ Fatal, cit. 8). || Monter sur un bateau, monter à bord. ⇒ Embarquer (s'). || Monter dans un ascenseur, y entrer. || Monter en ascenseur (cit. 1) : monter grâce à l'ascenseur. || Monter à (ou en) bicyclette. || Monter dans un taxi, dans un fiacre, dans une vieille guimbarde (cit. 3), dans un avion… || Au moment où il montait dans son train (→ Escamotage, cit. 3). ⇒ Entrer. || Il n'est jamais monté en avion, il ne l'a jamais pris. ⇒ Prendre.
REM. Selon Littré, « on monte en voiture pour partir; on monte dans une voiture pour y examiner quelque chose ». En réalité, on monte aussi dans une voiture pour s'y installer et partir. Dans est plus concret : je suis souvent monté en avion, mais jamais dans un avion aussi grand.
♦ Animal qui monte sur la femelle. → ci-dessous B., 3. — Vulg. || Monter sur (un partenaire sexuel), le posséder physiquement. → Chevaucher.
9.1 On y est allé tous les quatre avec Lulu (…) il avait raconté Lulu c'est le gros con mais on peut lui monter dessus si ça vous intéresse.
Tony Duvert, Paysage de fantaisie, p. 47.
♦ Monter à l'assaut (cit. 4), à l'abordage (→ Attaquer, cit. 47), au front, en ligne (cit. 39). — Absolument :
10 — C'est vrai qu'on monte demain (…) et que, le soir, on file en première ligne. Mais personne n'y pense. On le sait, voilà tout.
H. Barbusse, le Feu, I, XIV.
2 Par ext., fam. Se déplacer du sud vers le nord (en raison de l'orientation des cartes géographiques), ou vers une grande ville, la capitale. || Monter de Marseille à Paris, monter vers Paris.
11 Dans le Midi, j'étais un embusqué; monter à Paris, c'était monter au front. Je suis revenu de la zone libre dans le Paris de l'occupation (…)
Montherlant, Demain il fera jour, I, 1.
11.1 Je lui avais proposé de « monter » à Paris tenter sa chance, dans « ce triste Paris où l'on s'ennuie à mourir, disait-il, encore que les architectes aient bâti la capitale en pleine province », mais il préférait la province et ne se décida qu'après bien des hésitations à la quitter.
Francis Carco, Ombres vivantes, p. 256.
3 Par métaphore ou fig. (Dans des loc. ou absolt). Progresser dans l'échelle (cit. 13) sociale, s'élever dans l'ordre moral, intellectuel… ☑ Monter en grade : obtenir de l'avancement. ⇒ Avancer. Fam. || Monter d'un cran (cit. 1). || Monter par degrés (cit. 32) jusqu'à la connaissance. || Monter sur le faîte (→ Chute, cit. 7), au faîte des honneurs : parvenir aux plus hautes dignités. — Absolt. || Monter, c'est s'immoler (cit. 20, Hugo). — La vedette qui monte.
12 (Ma bonté) Qui de ce vil état de pauvre villageoise
Vous fait monter au rang d'honorable bourgeoise.
Molière, l'École des femmes, III, 2.
♦ Les générations qui montent, qui avancent dans la vie, parviennent à l'âge adulte (⇒ Montant).
13 Je vois une énorme génération qui monte, qui monte tout armée, tout armée de joie vers la vie.
Gide, les Nourritures terrestres, p. 145.
5 Franç. d'Afrique. Aller à son travail.
B (Choses).
1 S'élever dans l'air, dans l'espace. || Le soleil monte au-dessus de l'horizon, à l'horizon. — Par ext. || Le jour monte (→ Astre, cit. 3; hauteur, cit. 24). — L'avion prend de l'altitude, de la hauteur (cit. 9), monte encore, monte à six mille mètres, atteint son plafond. — Par ext. (en parlant des passagers de l'avion). || Nous montons, nous sommes montés au-dessus des nuages. — La fusée (cit. 11) du shrapnell monte puis retombe verticalement. — Flammes qui montent d'un incendie (→ Feu, cit. 35). || Le feu monta le long des pierres (→ Fumer, cit. 7). || Des étincelles montaient en gerbes (cit. 7). || Les vapeurs, les brouillards qui montaient du fleuve (→ Couper, cit. 11).
2 Par anal. Émaner (de qqch.), en parlant des sons, des odeurs, des impressions, etc. ⇒ Élever (s'). || Bruits (cit. 18) montant de la rue, des profondeurs. || L'odeur de sa chevelure montait vers lui (→ Écœurant, cit. 4). || D'adorables (cit. 4) senteurs montent de la plaine. || Des brises (cit. 2) chaudes montaient de ce village en fleurs. — Une tristesse lugubre montait du creux de l'étang (→ Crépuscule, cit. 3). — Fig., spécialt. (En parlant de prières, de plaintes venant de l'homme). → Couvent, cit. 3; ligne, cit. 10. || Que nos prières montent vers vous.
14 Et le cri de son peuple est monté jusqu'à lui.
Racine, Esther, I, 1.
15 Alors la prière du soir monte de nous comme une fumée, sans que nos lèvres remuent.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 152.
♦ Absolument :
16 (…) vos mots à vous, descendent : ils vont vite.
Les miens montent, Madame : il leur faut plus de temps !
— Mais ils montent bien mieux depuis quelques instants.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, III, 7.
♦ (En parlant de phénomènes physiologiques, des effets d'émotions). Apparaître, se manifester en un point élevé du corps, du visage. || La colère fait monter le sang au visage, à la tête (→ Fouet, cit. 6). ⇒ Attirer, porter. || Le rouge m'est monté au front (cit. 17). || Un cri (cit. 10) lui montait à la gorge. — Spécialt. ☑ Sentir la moutarde monter au nez. ⇒ Emporter (s'). — ☑ Le vin lui est monté à la tête. ⇒ Enivrer. — Par anal. || Une gaieté (cit. 7) chaude lui montait du ventre à la tête. ⇒ Ivresse. || Les fumées (cit. 21) de l'ambition me montaient à la tête. ⇒ Exalter, griser, troubler.
17 Les fumées des vins recherchés de Coucy et d'Orléans montaient à la tête de nos gens et les vanteries les plus extravagantes se succédaient sans borne ni mesure.
Nerval, Contes et Facéties, « Souper des pendus ».
18 Et, à la seule pensée des souffrances de l'humanité future, les larmes lui montaient aux yeux.
G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, III.
3 S'élever en pente (en parlant de chemins, de rues…), s'étendre vers le haut. || La route montait, épousant (cit. 16) les formes de la falaise. || Le sentier serpente, monte, descend, grimpe (cit. 11). || Les petites rues montaient, descendaient, s'enlaçaient (cit. 8). — La ville monte en s'étageant (cit. 2). — Ligne qui monte (→ Himation, cit.).
♦ Par anal. S'étendre jusqu'à une certaine hauteur. || Guimpe (cit. 1) qui monte jusqu'au cou. || Ses bas montent à mi-cuisse.
4 Gagner en hauteur. || La maison en construction commence à monter (→ Maçonnerie, cit. 1). || On voit monter les immeubles (→ Flairer, cit. 6). || Le building monte (→ Ascenseur, cit. 2).
19 L'immeuble Haverkamp monte du sol, où il enfonce ses pieds de béton.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IV, p. 24.
♦ (En parlant des plantes). || Ces arbres montent trop, il faut les étêter. — ☑ Monter en graine. ⇒ Graine.
5 XVIIe. (Fluides). Progresser, s'étendre vers le haut. || La sève brute monte par les vaisseaux ligneux de la racine jusqu'au bois de la tige (Poiré). || Le mercure monte dans le thermomètre, le baromètre. Par ext. || Le baromètre monte, a monté. — Le lait monte sur le feu.☑ Monter comme une soupe au lait (au fig. S'emporter). — Absolt, fig. || Il monte facilement, s'emporte, se met en colère. || Faire monter qqn, exciter sa colère.
20 (…) — il ne faut pas monter, comme un lait qui bout, au moindre mot qu'on dit en riant !
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, II, XVIII.
♦ Spécialt. Hausser, gagner en hauteur (mer, rivières, etc.). || La marée (cit. 4) monte. || La mer monte durant le flux. || La fonte des neiges fait monter le niveau des rivières. || La Seine a monté hier de cinquante centimètres. || Le flot monte de toutes parts (→ Maîtriser, cit. 5). Par ext. || L'inondation (cit. 6) montait, montait toujours.
21 La mer montait, chassant peu à peu vers la ville les premières lignes des baigneurs. On voyait les groupes se lever vivement et fuir, en emportant leurs sièges, devant le flot jaune qui s'en venait frangé d'une petite dentelle d'écume.
Maupassant, Pierre et Jean, V.
♦ Par métaphore, fig. || Colère (→ Gouape, cit. 1), haine (→ Inconnu, cit. 30), marée (cit. 9) de bonheur qui monte en nous.
6 Aller du grave à l'aigu (sons, musique). || La voix monte par tons et par demi-tons. || Il est plus facile, disait-elle, de monter que de descendre (→ Escalade, cit. 4). || Le chant du cygne (cit. 2) monte jusqu'aux sommités de la gamme. || Une phrase musicale qui se déroulait et montait en arpège (cit.). — ☑ Fig. Le ton monte : la discussion tourne à la dispute.
♦ Être capable d'aller dans l'aigu. || Sa voix monte jusqu'au contre-ut.
7 Par anal. Aller en augmentant (prix), hausser de prix (biens, marchandises). ⇒ Augmenter. || Les prix ne cessent de monter (→ Gaspiller, cit. 2). || L'accaparement (cit. 1) fait monter les prix. || Les cours (cit. 21) montaient de plus en plus haut (→ Krach, cit. 3). || Ses actions ont monté. || « Le blé est monté à un prix qu'il n'avait encore jamais atteint » (Académie). — Atteindre une certaine somme, s'élever à un certain total (⇒ Montant, II., 3.). || À combien montera la dépense ? || Les frais de son procès sont montés à tant.
22 (…) le nombre de ceux à qui il a fait ces largesses (…) monte à plus de six cents personnes (…)
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « De l'ostentation ».
♦ Fig. Grandir, atteindre un degré élevé. || Le luxe est monté au plus haut degré (Académie). || Après ce règne, la monarchie devait monter au plus haut degré de sa puissance (→ Ascension, cit. 7). || À mesure que sa gloire montait… (→ Honnir, cit. 5). ☑ Monter aux nues. || Sa joie est montée au paroxysme. || La fièvre a encore monté.
23 (…) j'étais restée auprès de maman dont la température montait en flèche (…)
Hervé Bazin, Qui j'ose aimer, X, p. 92.
8 Atteindre un total. ⇒ Montant. || À combien montera la dépense ? → Se monter (plus courant).
———
II V. tr. (Fin XIe). — REM. Monter, v. tr., se conjugue avec avoir.
1 Parcourir en s'élevant, en se dirigeant vers le haut. ⇒ Gravir. || Monter les marches (→ Guêtre, cit. 2), les degrés (cit. 1) d'une chapelle, d'un escalier. || Monter un escalier (cit. 1 et 4), les escaliers, les étages (→ Lassitude, cit. 5); monter les escaliers quatre à quatre. || Monter une pente, une côte, une rampe. ⇒ Escalader, grimper.
24 En montant les trois cent quatre-vingt-dix marches de sa prison à la tour Farnèse (…) Fabrice (…) trouva qu'il n'avait pas le temps de songer au malheur.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, II, XVI.
25 Il lui fallait traverser presque tout Stamboul, et on commença par monter des rampes où les chevaux glissaient.
Loti, les Désenchantées, II, V.
♦ Fig. Parcourir les degrés successifs de… || Monter la gamme. — Monter les vitesses (d'une voiture), les passer successivement.
2 (XIIe). Être sur (un animal dit monture). || Monter un cheval : aller à cheval, chevaucher (→ Éperon, cit. 4; équiper, cit. 5). || Monter un beau destrier (→ Haquenée, cit. 1). — (Au passif). || Cheval qui n'a jamais été monté (→ Équitation, cit. 3). || Monter une mule, un âne, un buffle.
3 Spécialt. Couvrir (la femelle), en parlant du cheval et de certains autres mâles de quadrupèdes. ⇒ Monte; saillir, servir. || « De vieux chevaux qui n'avaient plus la force de monter la jument sans l'aide du palefrenier » (Buffon).
4 Porter, mettre en haut (qqch.). || Monter une malle au grenier, sa valise à sa chambre (→ Hall, cit. 2). || Monter l'eau d'un puits (→ Manège, cit. 3). || Monter une embarcation. ⇒ Hisser. || Monter les plats de la cuisine à la salle à manger. ⇒ Monte-plat. || Le concierge monte le courrier (aux occupants des étages).
5 Porter, mettre plus haut, à un niveau plus élevé. ⇒ Élever, exhausser, hausser, lever, rehausser, relever, remonter; surélever, surhausser. || Monter la crémaillère d'un cran. || Monter la mèche d'une lampe. — Monter une horloge, en hausser les contrepoids, en bander les ressorts. — Par ext. || Monter une montre. ⇒ Remonter.
♦ Cuis. Faire monter le niveau de (une préparation) en rendant homogène et consistant par battage. || Monter des blancs d'œufs (en neige), une mayonnaise.
♦ Mus. || Monter un instrument, un violon, le mettre à un ton plus élevé. — Fig. || Monter ses sentiments au ton, au diapason de…, à l'unisson de…
26 (…) les deux enfants avaient, depuis huit jours, en l'absence l'un de l'autre, monté leurs sentiments à un diapason tel qu'il était impossible de les y maintenir dans la réalité (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, II, p. 157.
♦ ☑ Fig. Monter la tête à qqn ou, simplement, monter qqn, l'animer, l'exciter contre qqn d'autre (→ Chapitre, cit. 2). — ☑ Se monter la tête, l'imagination : s'exalter, se faire des idées, des illusions… — ☑ Fam. Se monter le bourrichon.
1 (XIIe). Mettre (une machine, un ouvrage, un meuble, etc.) en état de fonctionner, de servir, en assemblant les différentes parties. ⇒ Montage, monteur; ajuster, assembler. || Monter une machine (→ Législateur, cit. 2), une armoire, un échafaudage, une charpente, un fusil… || Monter un cirque, une baraque foraine (→ 2. Frais, cit. 12). || Monter un lit, une tente. ⇒ Dresser. || Monter une ligne, un hameçon. — (1718). Par ext. || Monter un diamant (sur une bague). ⇒ Enchâsser, sertir; monture. || Monter une pièce d'or sur une épingle (cit. 9). ☑ Fig. Monter (une chose) en épingle.
♦ Spécialt. Imprim. || Monter une page. — Cin. || Monter un film. ⇒ Montage. — Radio, télév. || Monter une bande magnétique, et, par ext., monter une émission de radio, de télévision. — (Coiffure). || Monter une mise en plis : faire la mise en plis, bigoudi après bigoudi, mais en commençant par le haut de la tête et en terminant par la nuque.
♦ Techn. Préparer (un mélange de teinture). || Monter un bain, une teinture.
♦ Fig. || Monter une pièce de théâtre, en préparer la représentation. ⇒ Réaliser, scène (mettre en). || Il a monté cette farce (cit. 4) de Molière de la façon la plus amusante.
27 L'art de plaire, au théâtre, c'est l'art d'écrire des pièces; c'est ensuite, et bien au-dessous de ce sommet, l'art de les monter et de les jouer.
Jouvet, Réflexions du comédien, p. 19.
♦ (1817). || Monter une affaire (→ Gagne-pain, cit. 2), une entreprise (→ Large, cit. 9), une société. ⇒ Constituer, établir, organiser. || Monter une opération financière. — Monter un complot, une cabale… ⇒ Combiner, ourdir.
♦ ☑ Monter un coup. — ☑ Fam. Monter le coup à qqn, lui en faire accroire (→ Monter un bateau), l'abuser (au point de le dresser parfois contre qqn, d'où une confusion avec monter la tête, qui fait que certains écrivent monter le cou. → Montage, cit. 1). — « L'homme se monte le coup, il idéalise (cit. 5) la femme ». || Monter une farce, un canular…
28 Quelles sont les impressions d'un Européen lorsqu'il débarque dans une cité américaine ? D'abord, il se dit qu'on lui a monté le coup.
Sartre, Situations III, p. 101.
2 Fournir, pourvoir de tout ce qui est nécessaire. || Monter un cavalier en lui fournissant le cheval et l'équipement. — Monter son ménage (→ En, cit. 17), son trousseau…
➪ tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
se monter v. pron.
A (Fin XIIe).
1 Être monté. || Côte, escalier qui se monte facilement. — Cheval rétif qui se monte difficilement.
2 (1798, Académie). Se pourvoir. || Se monter en linge, en argenterie, en livres. ⇒ Fournir (se), pourvoir (se). Absolt. || Se monter (→ Entretien, cit. 9).
3 (1608). S'exciter. || La tête, l'imagination (cit. 16) se monte. Fam. || Se monter : se mettre en colère. ⇒ Irriter (s').
28.1 (…) Gisèle, calme-toi. Tu es ridicule de te monter comme ça… Laisse donc tomber, ne te fatigue pas. C'est un pauvre gâteux. Il fait plutôt pitié.
N. Sarraute, le Planétarium, p. 126.
4 Se monter à : s'élever à (tel total). ⇒ Atteindre. || Les frais se sont montés à cent mille francs. ⇒ Coût, coûter. || Notre armée se montait alors à un million d'hommes.
B (V. 1360, Froissart). Se pourvoir d'une monture, d'un cheval. || Les officiers devaient se monter.
——————
monté, ée p. p. adj.
1 a Montés sur ce sommet, nous avons fait halte. — Par métaphore. || « Et monté sur le faîte (cit. 4), il aspire à descendre ». — Enfants montés sur patins et sur luges (cit.). || Monté sur une chaise, juché.
b Qui chevauche (une monture). || Il s'avançait, monté sur un cheval blanc (→ Caparaçonné, cit. 1). || Légion montée. (→ Gros, cit. 37). || Police montée canadienne. (En France, on dit plutôt à cheval : Garde républicaine à cheval). — Qui est chevauché. || Chevaux montés (→ Hippique, cit.). — Par métonymie. Hippisme. || Trot monté, opposé à trot attelé.
2 Pourvu. || Être bien monté, mal monté en chevaux, en linge, etc. — Iron. || Nous voilà bien montés ! ⇒ Logé (vx).
3 ☑ Loc. Pièce montée. — Vaisselle montée (opposé à vaisselle plate).
28.2 (…) les productions de l'orfèvrerie civile se divisaient autrefois en grosserie et menuerie1, suivant leur importance, et (…) dans la grosserie, on distinguait encore la « vaisselle plate » de la « vaisselle montée », cette dernière comportant des soudures qui abaissaient parfois (…) le titre général de l'ouvrage.
Luc Lanel, l'Orfèvrerie, p. 71.
1. Menuerie : choses menues, petites. → Menuiserie.
♦ ☑ Être collet monté. — Un coup monté.
4 (1866, in Année scientifique, 1867, p. 383). Techn. Se dit d'un vin altéré. → Poussé.
5 Fam. || Être monté, très monté, de mauvaise humeur, en colère.
29 Vous l'aimez donc toujours, hein ? ma pauvre chérie. Tout à l'heure, vous étiez joliment montée contre lui. Et vous voilà, maintenant, à le pleurer, à vous crever le cœur (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, I, p. 27.
30 Pourvu, se disait Manifassier, le cœur serré, que le patron ne s'emballe pas ! Il était tellement monté hier soir !
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, XXV, p. 258.
31 (…) les esprits sont très montés contre vous (…)
A. Maurois, Bernard Quesnay, XIV.
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CONTR. Abaisser, abdiquer, avilir, baisser, déchoir, décliner, démonter, descendre, dévaler, diminuer, disloquer.
DÉR. Montable, montage, montaison, montant, monte, montée, monteur, montoir, monture.
COMP. Monte-charge, monte-courrier, monte-en-l'air, monte-glace, monte-pente, monte-plat, monte-sac. — Remonter, surmonter.
Encyclopédie Universelle. 2012.