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avenue

avenue [ av(ə)ny ] n. f.
• 1549; p. p. subst. de l'a. v. avenir « arriver »
1Voie plantée d'arbres qui conduit à une habitation. allée. « la large avenue, à double bas-côté, que bornait la perspective solennelle du château » (Martin du Gard). (Plus cour.) Large voie urbaine ( boulevard, cours). Avenue de l'Opéra.
2Fig. et littér. Voie d'accès. Les avenues du pouvoir. allée. Ses visites « m'ouvrirent les avenues discrètes de son amitié » (Fromentin).

avenue nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français avenir, arriver) Allée large, généralement rectiligne et plantée d'arbres, conduisant à une habitation, un bâtiment officiel, un lieu public. Large voie urbaine, le plus souvent bordée d'arbres. ● avenue (difficultés) nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français avenir, arriver)rueavenue (homonymes) nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français avenir, arriver) avenu adjectifavenue (synonymes) nom féminin (participe passé féminin de l'ancien français avenir, arriver) Allée large, généralement rectiligne et plantée d'arbres, conduisant à une...
Synonymes :
- charmille
Large voie urbaine, le plus souvent bordée d'arbres.
Synonymes :
- boulevard
- cours
avenu, avenue adjectif (participe passé de l'ancien français avenir, arriver) Nul et non avenu, considéré comme n'ayant jamais existé. ● avenu, avenue (difficultés) adjectif (participe passé de l'ancien français avenir, arriver)adveniravenu, avenue (expressions) adjectif (participe passé de l'ancien français avenir, arriver) Nul et non avenu, considéré comme n'ayant jamais existé. ● avenu, avenue (homonymes) adjectif (participe passé de l'ancien français avenir, arriver) avenue nom féminin

avenue
n. f.
d1./d Voie, rue large. L'avenue des Champs-élysées.
d2./d Fig. Moyen d'accès. Les avenues du pouvoir.

⇒AVENUE, subst. fém.
A.— Voie permettant de parvenir à un but déterminé.
1. Voie terrestre.
a) Domaine montagnard, rural, etc., vieilli
Passage frayé dans la nature vers un point géographique quelconque :
1. ... une étroite chaussée au milieu d'une large avenue dont les côtés sont impraticables durant la majeure partie de l'année, semble accuser la mesquinerie non moins que le bon sens d'une nation. Il y a quelque chose de pénible, non-seulement à voir un espace perdu, mais mal tenu; il semble qu'on ait voulu avoir des routes superbes sans avoir les moyens de les entretenir unies, propres et soignées, à l'exemple de ces seigneurs italiens qui habitent des palais qu'on ne balaie point. Quoi qu'il en soit, il y a le long des routes dont je parle, 120 pieds qu'on pourrait rendre à la culture, ...
SAY, Traité d'écon. pol., 1832, p. 498.
En partic. [Dans un bois, un parc, etc.] :
2. Au travers des arbres, ils suivirent un jour une avenue large et verte, recouverte à plus de cent pieds de haut par la voûte des branches, et dont le caractère étrange et immédiatement sensible à l'âme tenue en éveil par les perpétuelles embûches de la forêt consistait en ce que, courant à travers un paysage particulièrement vallonné, et dont elle épousait à chaque instant les moindres inflexions, néanmoins la rigidité de sa direction s'imposait clairement à l'œil au milieu de tous ces accidents naturels et venait découper à l'horizon dans la barre sombre des arbres et juste en face du promeneur un cran lumineux d'une netteté parfaite...
GRACQ, Au château d'Argol, 1938, p. 141.
Spéc., CHASSE. ,,Routes ou sentiers qu'on fait dans les pipées`` (BAUDR. Chasses 1834); (cf. aussi Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill.) :
3. Je pris une grande avenue de chasse, puis je tournai vers La Bouillie, par une allée étroite, entre deux armées d'arbres démesurément hauts qui mettaient un toit vert, épais, presque noir, entre le ciel et moi, (...). Je me retournai brusquement. J'étais seul. Je ne vis derrière moi que la droite et large allée, vide, haute, redoutablement vide; et de l'autre côté elle s'étendait aussi à perte de vue, toute pareille, effrayante. (...) je ne savais plus par où j'étais venu! bizarre idée! bizarre! bizarre idée! Je ne savais plus du tout. Je partis par le côté qui se trouvait à ma droite, et je revins dans l'avenue qui m'avait amené au milieu de la forêt.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Le Horla, 1886, p. 1101.
Allée large, droite, bordée d'arbres ou tout chemin donnant accès à un bâtiment. (Quasi-)synon. issue :
4. Il s'ensuivoit de là que les anciens propriétaires de Durantal avoient deux entrées différentes : d'abord cette avenue qui conduisoit au château par la grande route à droite, laquelle avenue étoit pavée, et donnoit sur la principale façade du château : mais par la suite on avoit, à travers le parc, ouvert une autre avenue qui conduisoit, d'une autre façade, au village et à l'église de Durantal. Argow, en achetant cette propriété, avoit regardé ces deux avenues comme trop longues pour arriver à son château; et, ayant ordonné de jeter des ponts sur les rivières factices du parc, on dût percer une avenue qui conduisît à travers la montagne, droit à la route. Il devoit y avoir une belle grille, car comme il comptoit habiter la façade qui avoit pour point de vue les plaines de Valence et la grande route, ce chemin montroit à tous les passans le château de Durantal dans toute sa splendeur. Alors on voit qu'il y avoit trois chemins différens pour arriver au château d'Argow; car Vernyct venoit de faire terminer l'avenue qui y menoit en droite ligne, et qui sembloit être la continuation de la grande route.
BALZAC, Annette et le criminel, t. 2, 1824, pp. 244-246.
SYNT. Avenue de chênes, cyprès, hêtres, peupliers, tilleuls; avenue du château, palais.
Route importante menant à un groupe de bâtiments, un village, une ville, etc. :
5. Ma surprise alloit toujours croissant, à mesure que je m'avançois sur la Voie Appienne. Ce chemin, pavé de larges quartiers de roches, semble être fait pour résister au passage du genre humain : à travers les monts de l'Apulie, le long du golfe de Naples, au milieu des paysages d'Anxur, d'Albe et de la campagne romaine, il présente une avenue de plus de trois cents milles de longueur, bordée de temples, de palais et de tombeaux, et vient se terminer à la Ville éternelle, métropole de l'univers et digne de l'être.
CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 1, 1810, p. 217.
b) Domaine urbain. Rue principale, généralement très large, rectiligne, bordée d'arbres, conduisant à un certain point de la ville :
6. L'avenue plate s'étendait, avec ses lignes de grands arbres et de maisons basses, ses larges trottoirs grisâtres, tachés de l'ombre des branches, les trous sombres des rues transversales, tout son silence et toutes ses ténèbres; et les becs de gaz, droits, espacés régulièrement, mettaient seuls la vie de leurs courtes flammes jaunes, dans ce désert de mort.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 606.
7. ... New-York est fendu dans toute sa longueur par un certain nombre d'avenues, dont les unes sont désignées par des lettres (A, B, C, D), les autres par des numéros (de 1 à 14), et quelques-unes, exceptionnellement par des noms (Lexington, Park, Madison Avenues et Broadway). Les rues viennent s'y souder comme se soudent à la colonne vertébrale les arêtes du poisson. Cette épine dorsale, c'est la Cinquième avenue, jadis appelée la rue du milieu. Toutes les transversales qui se trouvent entre elle et l'Hudson, ce sont les rues Ouest (West), les rues Est (East) partant de la Cinquième Avenue pour aboutir à la rivière de l'Est.
MORAND, New-York, 1930, pp. 111-112.
SYNT. a) Avenue + adj. : avenue déserte, lumineuse, plantée (de); adj. + avenue : belle, sombre avenue. b) Loc. prép. + de l'avenue : au bas, au bout, au fond de l'avenue. c) Avenue (de, du) + subst. : avenue de la gare, du cimetière; subst. + de l'avenue : banc, coin, entrée, extrémité, hôtels de l'avenue. d) Avenue + verbe : avenue + déboucher, traverser; verbe + l'avenue : balayer, descendre, entrer (dans), gagner, garder, habiter (dans), monter, passer (par), quitter, remonter l'avenue. — PARAD. (Quasi-)synon. artère, boulevard.
2. Except. Voie aquatique qui rappelle une avenue par sa régularité propre à la communication :
8. ... on entrait enfin de jour en jour plus en contact avec cette prodigieuse avenue navigable de 2.000 kilomètres qu'ouvrent les lacs et que bordent, au sud et à l'ouest, de vastes espaces fertiles.
VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 247.
3. P. anal., rare. Ce qui rappelle l'aspect d'une avenue par son tracé régulier et ses bordures faites d'éléments nombreux (naturels, humains, etc.) :
9. Le soir, à la nuit tombante, lorsque j'allais me promener dans les longues avenues de pierre de la salle hypostyle, j'entendais le cri des oiseaux de nuit, qui se mêlait au bourdonnement des scarabées; ...
DU CAMP, Le Nil, 1854, p. 228.
10. Toute saillie devient potence! ... Et, quand tout cela regorge! ... Une roue sur une perche, à chaque rayon une victime, et c'est par une allée de ce genre que l'on arrive à chaque porte de Bruxelles... Des avenues de chair humaine! ...
SARDOU, Patrie, 1865, I, 2, p. 12.
B.— Au fig. Ce qui favorise, autorise l'accès à. Avenue de l'âme, de la fortune, du pouvoir :
11. ... il n'était plus maître de sa pensée. Puissante comme une armée rangée en bataille qui force une citadelle, l'image d'une femme y était entrée, occupant toutes les avenues, se mêlant à tous les détours, souveraine, voleuse, inexpugnable.
MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau, 1908, p. 87.
Rem. Avenue se prête except. à la formation d'un mot composé qui fait image par jeu sém. entre ses deux éléments de même origine :
12. C'était encore l'époque de la paix. Les gens apercevaient encore l'avenir très loin, en ligne droite, sans beaucoup d'autres mystères que ceux de la perspective : l'avenir-avenue.
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 31.
PRONONC. :[avny]. Enq. :/avny/.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1160 « approche, arrivée (des envahisseurs notamment) » (B. DE STE MAURE, Troie, éd. L. Constans, 21028 : Sacheiz que [Mirmidoneis] mout ont chier vendue As Troïens lor avenue) — fin XVIe s., HUG.; 2. a) 1549 p. ext. advenue « lieu par où l'on arrive, chemin, passage » (RABELAIS, Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 397 : La porte estoit selon l'advenue de la porte grande du palais), graph. sortie de l'usage apr. Trév. 1704; b) 1580-92 fig. « ce qui conduit à un but, voie d'accès » (MONTAIGNE, Essais ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 681 a : Les dieux ont mis plustost la sueur aux advenues des cabinets de Venus que de Pallas); c) 1680 spéc. (RICH. : Avenüe [...] Grande alée qui conduit dans quelque maison de plaisance et qui de part et d'autre est d'ordinaire bordée d'arbres).
Part. passé fém. subst. de l'a. fr. avenir « arriver » (advenir); graph. advenue du XIVe s. (Froissart ds GDF.) au XVIIIe s. (Trév. 1704, supra).
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 093. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 360, b) 2 675; XXe s. : a) 3 343, b) 4 296.
BBG. — BAUDR. Chasses 1834. — Canada 1930. — CHABAT t. 1 1875. — DAINV. 1964. — DELMOND (P.). Rues, boulevards, avenues... Vie Lang. 1969, p. 542. — DUCH. 1967, § 44. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 186-187. — JOSSIER 1881. — RIGAUD (A.). Allées et avenues. Vie Lang. 1970, p. 58.

avenue [avny] n. f.
ÉTYM. 1549; advenue, de avenu subst. participial de l'anc. v. avenir « arriver ». → Advenir.
A (Concret).
1 Vx. Chemin par lequel on arrive en un lieu. Accès, entrée.
1 L'advenue de la grande porte du palais (…)
Rabelais, la Sciomachie.
2 Des soldats qui (…) occupent par pelotons toutes les avenues de votre maison.
Molière, les Fourberies de Scapin, III, 2.
3 (Étienne Ier Bathory) leur donna des lois (aux Cosaques), pour s'en servir dans le besoin de la guerre et pour garder les avenues de la Russie.
Racine, Notes historiques.
4 (…) les amants de Pénélope ont occupé toutes les avenues du port (…)
Fénelon, Télémaque, 7.
2 (1680). Mod. Voie plantée d'arbres qui conduit à une habitation. Allée. || Une avenue de marronniers conduit au château. || « La large avenue à double bas-côté, que bordait la perspective solennelle du château » (Martin du Gard).
3 (Plus cour.). Large voie urbaine ( Boulevard, cours). || Avenue de l'Opéra. || Les avenues de l'Étoile, à Paris.
5 Les avenues étaient désertes.
Martin du Gard, les Thibault, III, p. 5.
5.1 L'avenue plate s'étendait, avec ses lignes de grands arbres et de maisons basses, ses larges trottoirs grisâtres, tachés de l'ombre des branches, les trous sombres des rues transversales, tout son silence et toutes ses ténèbres (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 11.
Dans les villes à plan en damier (notamment, celles du continent américain), Voie perpendiculaire aux voies appellées rues (→ Parallèle, cit. 1). || À New York, les avenues (angl. avenue) sont tracées du nord au sud et les rues (angl. street) d'est en ouest. Times Square est au carrefour de Broadway et de la Septième Avenue.
5.2 New York est fendu dans toute sa longueur par un certain nombre d'avenues, dont les unes sont désignées par des lettres (A, B, C, D), les autres par des numéros (de 1 à 14), et quelques-unes, exceptionnellement, par des noms (Lexington, Park, Madison Avenues et Broadway).
Paul Morand, New York, p. 111.
5.3 (…) le plan de New York se lit d'ici aisément : simplicité de ce grillage énorme, où les avenues sont ensoleillées et les rues transversales pleines d'une ombre bleue et glacée.
Paul Morand, New York, p. 48
B Par métaphore ou fig. (Littér.). Voie d'accès. || Les avenues du pouvoir. || Les avenues de la fortune.
6 Je suis engagé dans les avenues de la vieillesse (…)
Montaigne, Essais, II, 17.
7 (…) quelques visites reçues ou rendues, et qui me firent mieux connaître les chemins de son village qu'elles ne m'ouvrirent les avenues discrètes de son amitié.
E. Fromentin, Dominique, I, p. 17.
8 (…) qu'elle soit imputée à Dieu ou au diable, l'idée de la Révolution s'aperçoit au bout de toutes les avenues de la pensée.
A. Thibaudet, Histoire de la littérature, p. 109.
9 La science n'avance que parce qu'il existe de ces héros qui savent, quand il le faut, se jeter dans le maquis du réel hors des avenues tracées.
Julien Benda, Lettres à Mélisande.
HOM. Avenu.

Encyclopédie Universelle. 2012.