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banque

banque [ bɑ̃k ] n. f.
• 1458; it. banca « banc », puis « table, comptoir des changeurs »
1Commerce de l'argent et des titres fiduciaires de toute nature, effets de commerce et valeurs de Bourse. Les opérations de banque. 2. bourse, change, crédit, dépôt, intermédiation, 1. recouvrement. Virements en banque. Bénéfice sur les opérations de banque. agio, intérêt. Être dans la banque.
2Établissement habilité à gérer des fonds reçus du public, employés en opérations de crédit ou en opérations financières. Avoir un compte en banque. Déposer de l'argent à la banque. Les caisses, les guichets de la banque. Les succursales d'une banque. Le directeur d'une banque. banquier. Employé de banque. Banque nationalisée, privée. Banque de dépôts, banque d'affaires. Banque mutualiste. Banques populaires. Banque hypothécaire. Banque centrale, qui émet la monnaie fiduciaire et assure l'exécution de la politique monétaire nationale (cf. Institut d'émission). La Banque de France. Billet de banque. Chèque de banque.
3(1680) Jeu Somme que l'un des joueurs tient devant lui pour payer les gagnants. Tenir la banque. Loc. Faire sauter la banque : gagner tout l'argent que le banquier a mis en jeu.
4(de l'angl.) Fig. Banque d'organes : service médical qui recueille, conserve et distribue des organes destinés aux greffes. Banque des yeux. Banque du sang, pour les transfusions. Banque du sperme, pour les inséminations artificielles. Banque génomique. génothèque, librairie (génomique).
(angl. data bank) Banque de données : ensemble d'informations (exploitables par les réseaux télématiques), généralement organisé en base de données et recouvrant un domaine particulier des connaissances.
Banque alimentaire : organisme qui collecte des vivres provenant des surplus de production et de dons et les redistribue aux associations caritatives.

banque nom féminin (italien banca) Longue table ou comptoir, à hauteur d'appui, sur lequel on dépose ce qui doit être remis à quelqu'un (marchandises, colis, bagages, billets, documents, etc.) ou séparant le public et les employés. ● banque nom féminin (italien banca, comptoir de changeur) Établissement financier qui, recevant des fonds du public, les emploie pour effectuer des opérations de crédit et des opérations financières, et est chargé de l'offre et de la gestion des moyens de paiement. Ensemble des opérations effectuées par les établissements bancaires ; lieu où s'exécutent ces opérations. La profession bancaire : Il travaille dans la banque. Jeux Version du baccara. À certains jeux de cartes ou de hasard, mise de fonds engagée par celui qui tient le jeu pour payer les gains de ses adversaires. Médecine Établissement de collecte, de stockage, de conservation et de distribution de certains produits d'origine humaine (sang et dérivés sanguins, sperme) ou de certains tissus et organes en vue de greffes (os, cornée). ● banque (difficultés) nom féminin (italien banca, comptoir de changeur) Orthographe 1. Banque de, du. Les compléments s'écrivent au singulier dans banque de crédit et banque d'émission, ainsi que dans banque de (ou du) sang, banque de (ou du) sperme ; ils s'écrivent au pluriel dans banque d'affaires ainsi que dans banque d'organes et banque d'yeux (ou des yeux). L'usage hésite entre banque de dépôt et banque de dépôts. 2. On écrit avec -qu- les dérivés banquer, banquier, avec -c- les dérivés bancaire, bancarisation. Bancable et banquable sont corrects l'un et l'autre. ● banque (expressions) nom féminin (italien banca, comptoir de changeur) Banque d'affaires, avant la réforme bancaire de 1984, banque dont l'activité principale est, outre l'octroi de crédits, la prise et la gestion de participations dans des entreprises existantes ou en formation. (Cette terminologie, bien qu'obsolète sur le plan réglementaire, est encore fréquemment utilisée.) Banque centrale, banque qui dans un pays assure l'émission de la monnaie légale et le contrôle du volume de la monnaie et du crédit. (La Banque de France est la banque centrale de la France.) Banque de dépôt, avant la réforme bancaire de 1984, banque dont l'activité principale est d'effectuer des opérations de crédit et de recevoir des dépôts à vue ou à terme. (Cette terminologie, bien qu'obsolète sur le plan réglementaire, est encore fréquemment utilisée.) Banque d'émission, banque dotée du privilège de l'émission des billets de banque. (Le terme est pratiquement synonyme de banque centrale.) Banque mutualiste ou coopérative, établissement de crédit habilité à recevoir des dépôts à vue ou à moins de deux ans de terme, et qui ne peut effectuer que des opérations de banque autorisées par des textes législatifs ou réglementaires spécifiques. (L'objectif d'une telle banque n'est pas la réalisation de bénéfices mais l'apport de services bancaires aux meilleures conditions possibles pour les mutualistes ou les coopératives.) Haute banque, expression qui désignait, principalement au XIXe s., les plus importants établissements bancaires privés de Paris. Banque de données, collection ordonnée d'informations apparentées et traitées par ordinateur, mémorisées, qui peuvent être interrogées à distance en ligne. Faire sauter la banque, gagner tout l'argent que le banquier a mis en jeu.

banque
n. f.
d1./d Entreprise qui se consacre au commerce de l'argent et des titres (effets de commerce, titres de Bourse, épargne, réinvestissements). Banque d'affaires. Banque privée. Banque contrôlée par l'état. Compte en banque. Coffres-forts d'une banque.
Banque centrale, qui, dans un pays ou un groupe de pays, assure l'émission de la monnaie et le contrôle du volume de la monnaie et du crédit.
Banque mondiale: institution financière internationale, dépendant de l'ONU, qui accorde des prêts pour des projets de développement aux pays les plus défavorisés. V. BIRD.
d2./d La banque: l'ensemble des banques. La haute banque.
d3./d Somme que l'un des joueurs tient devant lui pour payer les gagnants, à certains jeux de hasard. Faire sauter la banque: gagner tout l'argent mis en jeu.
d4./d Par anal. Banque du sang, banque d'organes: établissement médical qui recueille et conserve du sang, certains organes, pour les transfusions ou les greffes.
Banque de gènes: lieu où l'on conserve et évalue la variabilité d'espèces végétales et animales pour sauvegarder leur patrimoine génétique.
|| INFORM Banque de données: ensemble d'informations réunies dans des fichiers.

I.
⇒BANQUE1, subst. fém.
I.— FINANCES
A.— Service public ou privé se chargeant des opérations de dépôt, d'achat, de prêt, de vente, auxquelles peut donner lieu le commerce de l'argent et des titres négociables. Compte en banque, employé de banque, succursale d'une banque :
1. ... ils regagnèrent leur logis, échangeant au hasard des remarques tout à fait sans but et sans suite sur la température, le prix inabordable du beurre et du sucre et les déceptions que réserve à l'homme sentimental et généreux le commerce trop suivi de gens qui s'occupent de banque, de commission ou de négoce.
MIOMANDRE, Écrits sur de l'eau, 1908, p. 86.
Banque d'émission. Banque détenant le monopole des émissions monétaires. Banque centrale, Banque de France, gouverneur de la Banque de France.
Absol. Banque. Synon. de Banque centrale, Banque de France. Billet de banque.
SYNT. Banque d'affaires, de dépôts, d'État; banque coloniale, populaire, privée, universelle; la grande, la haute banque. Banques mixtes. ,,Qui sont en même temps des banques de dépôt et des banques d'affaires`` (BAUDHUIN 1968). Banques ouvrières (Lar. comm. 1930). Banques financières. ,,Plus particulièrement spécialisées dans les opérations relatives aux valeurs mobilières`` (Lar. comm. 1930). Banque de circulation (Pol. 1868). Banques de crédit à long et moyen terme (RÉAU-ROND. 1951). Banques de crédit hypothécaire. Elles ,,ont pour objet principal de prêter des fonds (...) contre des garanties immobilières en prenant première hypothèque`` (Lar. comm. 1930). Banque d'échange ou banque du peuple. ,,Plan de banque imaginé par Proudhon pour bannir la monnaie métallique des échanges et réaliser la gratuité du crédit`` (Lar. 19e). Banque d'escompte (F. BAUDHUIN, Crédit et banque, 1945, p. 208).
B.— P. méton.
1. Ensemble des personnes exerçant une fonction de direction dans les banques. Le monde de la (grande) banque.
2. Bâtiment où est installée une banque ou une de ses succursales. Aller à la banque :
2. 27 juin. En remontant la rue de cette petite ville du Sud, rue semblable à des milliers d'autres rues dans toute l'Amérique, avec ses banques de marbre blanc, ses Prisunic écarlates, ses pompes à essence jaunes ou rouges, (...), je me disais que le Sud avait perdu la guerre non en 1865, mais à partir du jour où il a consenti à imiter le Nord, ...
GREEN, Journal, 1937, p. 102.
3. Région. (Canada). Tirelire (cf. BÉL. 1957 et DUL. 1968).
C.— P. ext., arg. de métiers ou pop.
1. Dans l'impr.
a) Paie versée à la fin de chaque semaine ou de chaque quinzaine. Feuille de banque, livre de banque (Ch.-L. CARABELLI, [Lang. de la typogr.]). Passer à la banque. Être congédié.
b) Équipe d'ouvriers prenant à son compte un travail :
3. Ils travaillaient, en effet, plusieurs, à l'assemblage d'un même livre; les uns passaient les feuilles, les autres les pliaient ou les mettaient en pile; ils formaient ainsi une banque, marquaient un chiffre général de l'ouvrage produit pendant la semaine, se partageaient ensuite avec de longues chicanes et d'éternelles récriminations l'argent donné en bloc par le patron.
HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 291.
2. Opération financière réussie bien au-delà de la norme. C'est une bonne banque (LABICHE dans L. LARCHEY, Les Excentricités de la lang. fr. en 1860, p. 22).
Agrément de banque. Bénéfice (Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.]). Arg. ,,Pure escroquerie, par boniment`` (ESN. 1966); accord, association entre escrocs, entre voleurs (cf. LA RUE 1954); réunion où se fait un partage (cf. ESN. 1966).
3. Faire banque. Faire banqueroute :
4. L'an dernier, à cette maison que tu vois là-bas, fermée et toute aveugle de volets, il y avait une épicerie. Une épicerie modèle, qu'ils disaient. Elle a fait « banque ». L'homme s'est foutu un coup de fusil dans la ganache et on a vendu la moutarde et le sel à l'encan.
GIONO, Un de Baumugnes, 1929, p. 16.
II.— JEUX
A.— Somme dont (à certains jeux de cartes, à la roulette, etc.) celui qui tient le jeu dispose pour payer ceux qui gagnent contre lui; p. ext., la fonction de banquier; le banquier lui-même. Tenir la banque, faire sauter la banque. ,,Gagner tout l'argent de celui qui tient le jeu`` (ROB.). Faire une bonne, une mauvaise banque. ,,Gagner ou perdre en tenant le jeu`` (Ac. 1835-1932). La banque gagne, la banque perd (Lar. 19e, Lar. encyclop.) :
5. Ah! C'est qu'on joue ici un jeu d'enfer, vous savez. Au reste, vous allez voir.
— Je prends la banque à dix mille, — dit le cuisinier zwingliste.
— Douze mille, — dit l'hetman.
— Treize, — dit Sydya, qui, avec un sourire mouillé, assise sur un des genoux du comte, disposait amoureusement ses jetons en petites piles.
— Quatorze, — dis-je.
— Quinze, — fit la voix aigre de Rosita, la vieille négresse manucure.
— Dix-sept, — proclama l'hetman.
— Vingt mille, — trancha le cuisinier.
BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 197.
1. Place où s'installe le banquier, à une table de jeu :
6. Si Jarry, de la brigade des jeux, n'avait pas vu s'asseoir à la banque de Trouville le comte de Maupas, il aurait juré, par la seule vertu du raisonnement, que l'homme qui prenait alors les cartes était Ballmeyer!
G. LEROUX, Le Parfum de la Dame en noir, 1908, p. 77.
2. ,,Au jeu du commerce, les cartes qui composent le talon`` (LITTRÉ).
3. Jeu de cartes, dit encore vingt-et-un (cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.) ou banco (Lar. 20e, Lar. encyclop.). Tailler une banque. ,,Tenir les cartes au baccara`` (FRANCE 1907) :
7. Bientôt, chassés par le froid qui tombe sur la tranchée avec le soir, les camarades rentrent. Une autre bougie s'allume, un quillon de baïonnette pour bougeoir, et, accroupis en rond autour de la lumière, ils se mettent à jouer à la banque. Mais la partie s'arrête vite : le cœur n'y est pas, ce soir.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 87.
B.— Au fig. Tenir la banque contre qqn. ,,Être son adversaire`` (Lar. 19e, Lar. 20e). Partie de banque :
8. Oh! Arracher la pourpre du pouvoir à ces avocats qui y crachent et s'y mouchent! Et il avait mis toute sa fortune dans cette partie de banque qui devait changer les destinées de la France.
J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 208.
Spéc., arg. Faire sauter la banque. ,,Faire sauter une route à la mine, par une allusion plaisante au jeu de baccara`` (F. DÉCHELETTE, L'Arg. des poilus, 1918, p. 33).
III.— P. anal.
A.— Dans le domaine méd. Réserve de parties organiques vivantes devant servir en chirurgie. Banque d'organes (QUILLET 1965), banque d'yeux, des os, du sang (Méd. Biol. t. 1 1970) :
9. Il existe des banques d'yeux, des banques des os, etc., et il en existera toujours davantage.
A. DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, p. 78.
B.— Dans le domaine de l'inform. Banque de données, banque de documentation, banque de mots (cf. GILB. 1971).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1458 fin. « établissement bancaire, lieu où l'on fait commerce » (Lettre de Louis XI, I, 74 d'apr. O. Bloch dans Fr. mod., t. 4, p. 338 : Nous avons emprunté en ceste ville a la banque); 2. 1680 jeux (RICH. : Banque. Terme de jeu du Hoca. L'argent du jeu que garde le banquier. Distribution de l'argent de jeu à ceux qui ont gagné [Tenir la banque]); 3. 1948, mars banque du sang — création à Paris, dans le service du Docteur Quénu à l'Hôpital Cochin d'apr. M. Prêcheur dans Fr. Mod. t. 23, pp. 293-294; 1950, mai banque des os (Dr J. Herbert dans la revue Atomes, pp. 153-156 : L'expression banque d'os, donnée par analogie avec la banque de sang).
1 empr. à l'ital. banca (KOHLM., p. 31; BRUNOT t. 2, p. 209; SAR., p. 41; WIND, 142; NYROP t. 1, § 43) attesté au sens de « table, comptoir de vente » dep. le XIVe s. (SACCHETTI [ca 1330-ca 1400] Il trecentonovelle, 201-40 dans BATT.), d'« établissement de crédit » dep. le XVe s. d'apr. DEI. L'ital. banca est de même orig. que banco, v. banco; 2 est en fr. dér. de 1; 3 prob. calque de l'angl. blood bank « id. » 1937, la première, aux États-Unis, fut établie par B. Fantus à Cook County hospital à Chicago (Encyclop. Brit., s.v. blood bank); cf. l'angl. Human Milk Bank « banque de lait », la 1re, créée en 1938 au Queen Charlotte's Hospital à Londres citée dans La Nature févr. 1949 d'apr. M. Prêcheur dans Fr. mod., op. cit.; banque de lait humain en serait donc le calque, à côté de Lactarium (Figaro, 12 août 1949) créé en 1947 à Paris.
BBG. — DUB. Pol. 1962, p. 88. — GIRAUD-PAMART 1971. — KOHLM. 1901, p. 31. — KUHN 1931, p. 111, 225. — PRÊCHEUR (M.). Mots à la mode. Banques du sang et autres. Fr. mod. 1955, t. 23, pp. 293-294. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 238, 245. — SAR. 1920, p. 41. — WIND 1928, p. 142.
II.
⇒BANQUE2, subst. fém.
A.— Domaine du comm., de l'industr., etc.
1. Sorte de banc ou de banquette; ,,espèce de banc triangulaire sur lequel l'ouvrier en peignes travaille, assis à califourchon`` (BESCH. 1845) :
1. On était assis sur des banques ou bancs, tantôt élevés, tantôt assez bas, et la table montait et descendait en proportion.
CHATEAUBRIAND, Essai sur la littér. angl., t. 1, 1836, p. 41.
2. Sorte de comptoir ou de table, généralement de forme allongée, et servant :
a) [comptoir ou table] pour la communication avec la clientèle, avec le public :
2. Les personnages dominants y sont sans contredit [au restaurant Lemeunier] d'abord le groupe des musiciens au nœud du huit, puis les caissières assises en surélévation derrière leurs banques, d'où leurs corsages clairs et obligatoirement gonflés tout entiers émergent, ...
PONGE, Le Parti pris des choses, 1942, p. 51.
b) [comptoir ou table servant] À divers autres usages professionnels. ,,Instrument propre à porter les rochets ou bobines pour ourdir`` (BESCH. 1845); ,,plateau qui fait partie du métier dans les manufactures de soie, et qui sert à retenir le tenant de l'ensouple de devant`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); ,,billot qui porte la meule à aiguiser les épingles`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
B.— Spécialement
1. ,,Théâtre de Saltimbanques`` (Nouv. Lar. ill.); boutique de forains :
3. ... j'avais alors pour passe-temps de battre comtois devant la banque de lutteurs tenue par Dubois.
J. RICHEPIN, Truandailles, 1891, p. 15.
Monter en banque. ,,Faire le baladin. De là le mot Saltimbanque`` (BESCH. 1845).
2. P. ext.
a) Troupe de saltimbanques, de comédiens ambulants (cf. Dict. d'arg., ou Guide des gens du monde [par un Monsieur comme il faut, ex-pensionnaire de Ste-Pélagie], 1827).
b) Le monde des saltimbanques. Gonze de banque. ,,Forain`` (SANDRY-CARR. Forains 1963, p. 221). La grande banque. ,,Les directeurs de ménageries, de grands théâtres, de cirques, les propriétaires des étincelants manèges`` (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227). La petite banque. ,,Les camelots, les montreurs de phénomènes`` (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227).
c) Profession de saltimbanque (cf. F. VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, t. 1, 1828-29, p. 16).
d) ,,Manière d'exploiter la curiosité du public`` (ESN. 1966).
C.— Domaine de la géol. et de la navigation.
1. Région. Amas de matériaux formant une couche horizontale; ,,talus peu élevé le long des routes ou des rivières`` (R. MENSIRE, Le Patois cauchois, 1939, p. 60). Banque de galet(s) :
4. L'onde, qui cache ses bords sous des banques étroites de gravier ou des touffes de cresson pareilles à des édredons verts, va se perdant parmi les troncs d'arbres, dont les bas rameaux trempent dans l'eau; ...
FLAUBERT, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 382.
2. MAR. ,,Navire qui fait la pêche à la morue sur le banc de Terre-Neuve`` (LITTRÉ); cf. banquier2.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1376 « sorte de comptoir, table » (FAGNIEZ, Industrie au XIIIe et XIVe, 109n d'apr. VIOLLET, s.v. boutique dans Delb. dans QUEM. : Jehan Le Leu [...] avoit mis sur ycellui hestaut — sorte d'étal — une banque, huis ou fenestre en empeschant le chemin ou voie de lad. poissonnerie et aussi pour une banque qui à deux chevilles estoit atachée à l'estal), connaît diverses accept. techn. dep. 1751 Encyclop.; 2. 1549 géol. dial. norm. « levée de terre servant de clôture, gén. plantée d'arbres » (Journ. du s. de Gouberville, p. 621 dans MOISY : Le 27 juin 1559, les enfants Jehan Liot abbattirent une cuysse [grosse branche] d'un fau [hêtre] entre céans et la Vente, sur la banque); 3. av. 1615 « théâtre, tréteau de bateleur » notamment dans l'expr. monter en banque « faire le baladin » (E. PASQUIER, Préf. de la Defense, p. 6 dans LA CURNE : Je ne croyois pas qu'un jésuite voulust dépouiller sa gravité et monter en banque pour nous faire monstre de ses folies), considéré comme ,,vx`` par BESCH.; p. ext. 1750 « troupe théâtrale » d'apr. ESN., sans attest.; 1833 « boniment de charlatan » d'apr. ESN., sans attestation.
Forme fém. de banc étymol. 2 et 3; cf. lat. médiév. banca « comptoir de marchand » 1253 (Statuta Massil., p. 305 dans DU CANGE, p. 544c); v. aussi banche.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 563. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 868, b) 2 119; XXe s. : a) 2 339, b) 2 510.
BBG. — DUCH. 1967, § 12, 42. — KEMNA 1901, p. 86. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 238, 245.

1. banque [bɑ̃k] n. f.
ÉTYM. 1458; de l'ital. banca, n. f. « banc »; « comptoir de vente » (XIVe); « établissement de prêt » (XVe) de même orig. que banco et banc.
1 Commerce de l'argent et des titres fiduciaires de toute nature, effets de commerce et valeurs de bourse. || Le commerce de la banque. Banquier. || Les opérations de banque. Bourse (titre, valeur, coupon, encaissement…), change (arbitrage, devise, lettre de change, monnaie, transfert…), crédit (accréditer, accréditif, avance, escompte, ouverture de crédit, prêt…), dépôt (compte courant), recouvrement (traite…). || Chèque de banque (bancaire). Chèque. || Virements en banque. || Compensation en banque. Clearing, compensation, transfert, virement. || Commission, bénéfice sur les opérations de banque. Agio, garde (droits de), intérêt. || Les milieux de la banque. Finance.
2 Établissement où se fait le commerce de banque. || Banque d'État, banque privée. || Banque agricole, industrielle, coloniale, populaire. || Banque d'affaires. || Banque de dépôt et d'escompte. || Banque hypothécaire. || Banque cambiste. || Banque centrale, ou banque d'émission. || Billet de banque. Billet; bank-note, circulation, coupure, devise, monnaie, papier. || Banque de France. || Le gouverneur, les sous-gouverneurs, les régents et les censeurs de la Banque de France. || L'encaisse, le stock, le portefeuille de la Banque de France. || Le plafond d'émission de la Banque de France. || La Banque de France ne peut accepter à l'escompte que du papier bancable. Bancable. || Emprunter à la banque. || Fournir une situation, un état de situation à la banque. || Avoir une provision, une couverture, un découvert à la banque. || Avoir de l'argent, un compte en banque. || Comptoir, succursale de banque. || Le personnel de la banque. || Le directeur de la banque. || Les employés de la banque, d'une banque. || Employé de banque.
1 Dans les États qui font le commerce d'économie, on a heureusement établi des banques, qui, par leur crédit, ont formé de nouveaux signes des valeurs.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XX, 10.
2 Tout ce qui était valeur, effet, papier quelconque, se négociait, se cédait, se vendait, s'achetait, était négociable ou commerçable en banque. C'était la « marchandise papier », ou « marchandise argent ».
Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, I, p. 161.
3 La « Banque de France », qu'on avait depuis si longtemps en vue, fut instituée le 24 Germinal An XI.
Au début la Banque de France était complètement indépendante de l'État et ne jouissait d'aucun monopole. Elle n'eut le privilège exclusif de l'émission à Paris des billets que le 24 germinal, an XIII. On peut considérer que c'est à ce moment qu'entre dans l'usage général l'expression « billet de banque ».
Brunot, Hist. de la langue franç., t. IX, II, p. 1088.
3 Bureau, local où l'on peut effectuer les opérations de banque, succursale, agence d'une banque. || Aller chercher de l'argent à la banque. || La banque est encore ouverte, j'ai juste le temps de prendre de l'argent. || Habiter près d'une banque. || Les caisses, les guichets d'une banque. || Le caissier de la banque. || Le garçon de recettes de la banque. || Déposer de l'argent, des titres dans une banque. || Se faire ouvrir un compte à la banque, dans une banque. || Attaquer une banque.
3.1 (…) ce qui était maintenant une banque, avec son soubassement de marbre, son péristyle de marbre, ses colonnes de marbre froid entre les baies garnies de grilles (…)
Claude Simon, le Palace, p. 102 (1962).
4 (1680). Jeu. Somme que l'un des joueurs tient devant lui pour payer ceux qui gagnent. || Tenir la banque.Faire sauter la banque : gagner tout l'argent de celui qui tient le jeu.
4 (…) il (Talleyrand) alla, dans une maison de jeu, si favorisé par la chance, qu'en peu d'heures, il faisait sauter la banque, rentrait chez lui les poches bourrées d'or (…)
Louis Madelin, Talleyrand, I, IV.
Joueur qui tient la banque. || Tenir l'enjeu contre la banque. Banco (faire banco).
5 Réserve (de qqch.) mise à la disposition du public. (Ne s'emploie que dans les domaines suivants).
(D'après l'angl.). Réserve de tissus vivants ou de fragments d'organes utilisables en chirurgie, pour des greffes, etc. || Banque d'organes. || Banque d'yeux (ou des yeux), où l'on conserve des cornées prélevées sur des volontaires, immédiatement après leur mort. || Banque du sang. || Banque du sperme.
5 Ce sont surtout les besoins considérables de sang au cours des deux guerres mondiales qui ont permis de mettre au point le stockage du sang conservé. Des banques de sang ont été organisées, dont le nombre s'est vite multiplié (…)
Cl. d'Allaines, la Chirurgie du cœur, p. 31.
tableau Lexique de la chirurgie.
Banque de données (angl. data bank) : ensemble d'informations relatives à un domaine de connaissance qui sont stockées, centralisées, traitées par ordinateur et tenues à la disposition d'utilisateurs. || Banque de données statistiques. || Banque de terminologie. || Banque d'images. || Transformer une base de données en banque de données.
DÉR. Bancable, bancaire, banquer. — V. Banqueroute, banquier.
COMP. Bancassurance.
————————
2. banque [bɑ̃k] n. f.
ÉTYM. Av. 1615, sens I; sens II, 1549; forme fém. de banc. → Banche.
———
I Vx.
1 Théâtre, boutique de bateleur.
2 La banque : le milieu des bateleurs, des saltimbanques. Banquiste.
0 Cette place est un des rares coins de Paris où la Banque (je veux dire la banque des banquistes, et non celle des banquiers), comme chante Plessis, se soit réfugiée. Autrefois, dans mon enfance, c'était un luxe inouï de phénomènes, d'acrobates, de bateleurs, de charlatans, de montreurs de rats, de montreurs de riens.
Germain Nouveau, Petits tableaux parisiens, Avenue de l'Observatoire, 1882, Pl., p. 459.
———
II Régional. Couche de matériaux formant un talus. 2. Banquette.
DÉR. 2. Banquette.

Encyclopédie Universelle. 2012.